Le Niger autorise une intervention du Mali et du Burkina Faso en cas d’agression

Bamako, Ouagadougou et Niamey ont franchi un pas dans le raffermissement de la coopération multilatérale, notamment sur le plan sécuritaire

Bamako, 25 août (AMAP) Le président de la Transition au Niger, le général Abdourahmane Tchiani, a signé, jeudi à Niamey, des ordonnances autorisant les Forces armées maliennes et burkinabè à intervenir sur le territoire nigérien « en cas d’agression. »

Dans un communiqué conjoint, qui a sanctionné la visite officielle de deux importantes délégations du Mali et du Burkina Faso conduites respectivement par leurs chefs de la diplomatie, les trois pays expriment, ainsi, le raffermissement de leur coopération multilatérale militaire.

Les diplomates ont réitéré la solidarité et le soutien de leur pays au Niger, « face aux sanctions illégales, illégitimes et inhumaines édictées » par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), « en violation » des textes de ces Institutions.

« Ils ont en outre réitéré leur rejet d’une intervention armée contre le peuple nigérien qui sera considérée comme une déclaration de guerre », ajoute le communiqué conjoint.

Sur instructions des chefs d’Etat du Burkina Faso et du Mali, les ministres en charge des Affaires étrangères des deux pays, respectivement, Mme Ragnaghnewende Olivia Rouamba et Abdoulaye Diop, ont effectué une visite de travail à Niamey, le jeudi 24 août 2023.

La délégation conjointe comprenait, également, le ministre malien de l’Economie et des Finances de, Alousséni Sanou, et le ministre burkinabè délégué auprès du ministre en charge des Affaires étrangères, précise le communiqué.

Elle été accueillie « dans la ferveur et l’enthousiasme » par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur, Bakary Yaou Sangaré, « et dans un esprit fraternel qui caractérise les relations chaleureuses et amicales ayant toujours existé entre les peuples des trois pays », poursuit le texte.

« Cette visite s’inscrit dans le cadre de la tradition d’échanges et de consultations, en vue de renforcer davantage les liens d’amitié, de solidarité et de coopération agissante qui unissent les trois pays, depuis de leurs pays à la souveraineté internationale.

Au cours de leurs échanges, les trois ministres se sont félicités de la qualité des relations de fraternité, d’amitié, de coopération et de bon voisinage qui lient le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Les trois parties se sont engagées « à coordonner leurs actions dans le sens d’une plus grande appropriation des décisions concernant leurs pays respectifs, à travers des partenariats ouverts et respectueux de l’égalité et de la souveraineté qui fondent les relations entre Etats. »

Sur le plan sécuritaire, les ministres ont évoqué les menaces terroristes et l’extrémisme violent au Sahel, en Afrique de l’Ouest et particulièrement dans les trois pays frontaliers.

A ce sujet « ils ont réaffirmé leur engagement à mutualiser leurs moyens pour combattre ces fléaux qui sévissent depuis plusieurs années dans la sous-région et compromettent la mise en œuvre effective des programmes de développement. »

AT/MD (AMAP)

 

Communiqué du Conseil des ministres du mercredi 23 août 2023

Le Conseil des ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 23 août 2023, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du colonel Assimi GOITA, président de la Transition, Chef de l’Etat.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

– adopté des projets de texte ;

– procédé à des nominations ;

– et entendu des communications.

AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

  1. Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret relatif au Décret n°2023‐0345/PT-RM du 08 juin 2023 portant approbation du marché relatif aux travaux d’aménagement du tronçon urbain de la Route nationale n°27, Bamako‐Koulikoro, à Bamako.

Le Conseil des ministres a adopté en sa Session du 31 mai 2023, le Décret n°2023‐0345/PT-RM du 08 juin 2023 portant approbation du marché relatif aux travaux d’aménagement du tronçon urbain de la Route nationale n°27, à Bamako.

Le marché est conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et le Groupement d’entreprises COVEC-Mali/EGK pour un montant de 29 milliards 146 millions 247 mille 778 francs CFA hors taxes et hors droit de douane, dont 17 milliards 352 millions 921 mille 767 francs CFA pour la tranche ferme et 11 milliards 793 millions 326 mille 11 francs CFA pour la tranche conditionnelle et un délai d’exécution de trente-six (36) mois.

Le projet de décret est adopté pour prendre en compte la nouvelle clé de répartition de la prise en charge du projet qui se présente comme suit :

– Tranche ferme : Banque Ouest Africaine de Développement 13 milliards 639 millions 115 mille 949 francs CFA, soit 95,33% et Etat du Mali 668 millions 5 mille 679 francs CFA, soit 4,67% ;

– Tranche conditionnelle : Banque Ouest Africaine de Développement 13 milliards 606 millions 115 mille 668 francs CFA, soit 91,69% et Etat du Mali 1 milliard 233 millions 10 mille 482 francs CFA, soit 8,31%.

  1. Sur le rapport du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant affectation au Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, de la parcelle de terrain, objet de titre foncier n°150 556 du Cercle de Kati, sise à Sanankoro-Farako et Diakoni de la Commune rurale de Dogodouman.

La parcelle de terrain, objet de la présente affectation, d’une superficie de 114 hectares 65 ares 44 centiares est destinée à satisfaire les besoins de recasement de certaines populations de la Commune rurale de Dogodouman.

AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

Le Conseil des ministres a procédé aux nominations suivantes :

AU TITRE DU MINISTERE DE LA RECONCILIATION, DE LA PAIX ET DE LA COHESION NATIONALE, CHARGE DE L’ACCORD POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION NATIONALE

– Chef de Cabinet :

Monsieur Adama SISSOKO, Economiste.

– Conseillers techniques : Commandant Hawa COULIBALY ;

Monsieur Hamadoun KONTA, Professeur de l’Enseignement supérieur ; Monsieur Issa TRAORE, Magistrat.

– Chargés de mission :

Madame Fatima Bint Mohamed FALL, Auditeur/Comptable ;

Monsieur Oufène AG BA ALY, Spécialiste de l’Information et de la Communication ;

Madame Bintou Walet Mohamed Ali, linguiste, spécialité/Anglais.

– Directeur général de l’Agence de développement du Nord du Mali :

Monsieur Moulaye Abdarahamane EL OUMRANY, Ingénieur en Marketing.

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS

  1. Sur le rapport du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, le Conseil des ministres a pris acte d’une communication écrite relative au Rapport national additif du Mali pour le 4ème cycle de l’Examen périodique universel.

Etabli par la Résolution 60/251 de l’Assemblée générale des Nations unies le 15 mars 2006, l’Examen périodique universel consiste à passer en revue les réalisations de l’ensemble des Etats membres de l’Organisation des Nations unies dans le domaine des Droits de l’Homme.

Il s’agit d’un processus mené par les Etats, d’un examen par les pairs, sous les auspices du Conseil des Droits de l’Homme. Il fournit à chaque Etat, l’opportunité de présenter les mesures qu’il a prises pour améliorer la situation des Droits de l’Homme sur son territoire et remplir ses obligations en la matière. Un cycle d’examen couvre une période de quatre ans et demi au cours de laquelle tous les Etats membres des Nations Unies sont examinés.

Le Mali s’est soumis au même exercice, lors de la 43ème session du Groupe de travail sur l’Examen périodique universel, tenu du 1er au 12 mai 2023, à Genève. A cet effet, il a présenté le rapport national et fait l’état de la mise en œuvre des 187 recommandations acceptées à l’issue de l’examen précédent de 2018.

Après le passage de la délégation malienne devant le Conseil des Droits de l’Homme à Genève, 275 recommandations ont été adressées à notre pays, parmi lesquelles certaines sont entièrement mises en œuvre ou sont en cours, d’autres le seront très prochainement.

Ainsi, dans le souci de maintenir le caractère participatif et inclusif, les représentants de notre pays à cet exercice ont décidé, avant de se prononcer sur lesdites recommandations, de revenir restituer le Rapport national et de recueillir les avis et suggestions de tous les acteurs.

Pour cela, le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme a organisé une table ronde le 16 août 2023.

A l’issue de cette table ronde, les participants se sont prononcés sur les 275 recommandations à travers une matrice qui doit être soumise, en dernier lieu au Gouvernement en vue d’une approbation.

Cette dernière phase du processus impose à notre pays de soumettre, au plus tard, le 28 août 2023, son rapport additif qui devra être adopté lors de la 54ème session ordinaire du Conseil des Droits de l’Homme, prévue en septembre 2023.

L’approbation du rapport national additif dans le délai prévu permettra, non seulement d’inscrire le dossier du Mali au rôle de la 54ème session ordinaire du Conseil des Droits de l’Homme, de mettre en exergue et de préciser la position du Mali sur l’ensemble des recommandations adressées qu’il devra mettre en œuvre pour les cinq (05) prochaines années dans le domaine des Droits de l’Homme et renforcera sa réputation en matière de promotion des droits humains.

  1. Sur le rapport du ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, le Conseil des Ministres a pris acte d’une communication écrite relative à la Stratégie nationale de Lutte contre la Corruption et son plan d’Actions 2023-2027.

Le Mali, à l’instar de nombreux pays en développement, est confronté au fléau de la corruption qui constitue un frein à son développement économique et social.

En l’absence de mesures efficaces, la corruption peut compromettre, de façon notoire, les efforts pour l’instauration d’une bonne gouvernance à cause de ses multiples méfaits, notamment le gaspillage des ressources financières, la baisse de la croissance économique, l’augmentation des coûts de transactions, la réduction de la qualité des services, la création d’un environnement d’insécurité multiforme.

Notre pays a signé et ratifié des instruments juridiques communautaires, régionaux et internationaux de lutte contre la corruption, notamment la Convention des Nations-Unies contre la corruption du 09 décembre 2003, qui recommande aux Etats parties « d’élaborer et d’appliquer les politiques de prévention de la corruption efficaces et coordonnées, qui favorisent la participation de la Société civile et reflètent les principes d’Etat de droit, de bonne gestion des affaires publiques et des biens publics, d’intégrité, de transparence et de responsabilité ».

Dans le cadre de la lutte contre la corruption, le Gouvernement a initié plusieurs actions, notamment :

– la tenue des Etats Généraux sur la corruption et la délinquance financière ;

– l’adoption de la Stratégie nationale de Lutte contre le Blanchiment de capitaux et le Financement du terrorisme et de la Politique nationale de Transparence ;

– la mise en place d’un dispositif institutionnel de prévention, de détection et de répression de la corruption constitué entre autres du Bureau du Vérificateur Général, de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières, de l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichisscmcnt illicite, de la Section des Comptes de la Cour Suprême, du Pôle national Economique et financier.

Malgré ces acquis, il ressort du rapport diagnostic un certain nombre d’insuffisances, notamment : l’absence d’un document de stratégie, un très faible bilan global de la répression et le nombre très faible de condamnations et de recouvrement, les privilèges de juridiction de certains agents publics, les immunités, l’absence de dispositif de protection des lanceurs d’alerte.

Pour pallier ces insuffisances, les autorités de la Transition se sont engagées à faire de la lutte contre la corruption l’un des chantiers majeurs de la refondation de l’Etat. La présente stratégie est élaborée dans ce cadre.

Elle s’inscrit en droite ligne dans la mise en œuvre du Plan d’Action du Gouvernement de Transition et des recommandations des Assises nationales de la Refondation (ANR) en vue de promouvoir la bonne gouvernance à travers l’instauration d’une lutte efficace contre la corruption et l’impunité sous toutes leurs formes.

La Stratégie nationale de Lutte Contre la Corruption vise à doter le Mali de mécanismes opérationnels et efficaces de lutte contre la corruption et de promotion de la gouvernance dans le respect des Droits de l’Homme et des règles d’éthique et de transparence.

Elle est articulée autour quatre (04) axes stratégiques à savoir :

– la gouvernance et les réformes ;

– la prévention des faits de corruption ;

– la répression et la réparation ;

– la communication.

La Stratégie nationale de Lutte Contre la Corruption est mise en œuvre à travers des plans d’actions dont le premier couvre la période 2023-2027, financé par l’Etat et ses partenaires.

  1. Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une augmentation du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.

Le Président de la Transition, Chef de l’Etat a appelé la population au respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

 

 

Le processus de retrait de la MINUSMA « va bon train », selon l’ONU

De g a d : Jean-Pierre Lacroix, Choguel K,.Maiga, Abdoulaye DIop et El Ghassim Wane

Bamako, 20 août (AMAP) Le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a déclaré, vendredi, à Bamako, que le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) se déroule bien.

Le diplomate onusien, au sortir d’une audience chez le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a félicité les autorités malienne de la Transition pour « le travail de coordination et de synchronisation afin d’assurer » ce retrait.

Cette rencontre entre dans le cadre du processus de retrait de la MINUSMA, conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité, depuis le 1er juillet 2023.

Selon Jean-Pierre Lacroix, « le processus ne concerne pas que le retrait simple des troupes onusiennes. » Il s’agit également « de poser les bases d’une coopération nouvelle, la préparation des conditions de cette dernière pour la poursuite d’autres actions des Nations unies, liées notamment aux questions humanitaires, techniques et financières. »

« Cette nouvelle collaboration a précisé le secrétaire général adjoint, se fera avec l’accord et l’apport des autorités maliennes, afin de mieux comprendre les attentes des Maliens et réadapter les éventuelles solutions. »

Après la remise des camps de Ber, Goundam, dans le Nord du Mali, Ogossagou (Centre), à l’Armée malienne, « le constat reste positif », selon le diplomate onusien.

Pour sa part, le Premier ministre malien, a fait remarquer que le délai sera respecté, vu le déroulement des transferts des bases. Le chef du gouvernement est revenu sur l’incident de Ber qu’il a qualifié d’ « acte d’intimidation » des autorités de la Transition.

Dr Choguel Kokalla Maïga a salué la prise de position des Nations unies suite à la remise du camp de Ber aux Forces armées maliennes (FAMa). « Cela a-t-il dit, ne laisse aucune ambiguïté dans la position des Nations unies. » « Une approche que les autorités ont apprécié à sa juste valeur », a ajouté M. Maiga.

Le Premier ministre s’est dit satisfait du déroulement des opérations de retrait, qui, selon lui, « n’a suscité aucun malentendu. »

Il a rappelé les principes qui guident l’action publique : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques opérés par le pays ; la défense des intérêts du peuple malien dans les prises de décisions.

Auparavant, dans la même journée du vendredi, le secrétaire général adjoint de l’ONU, chargé des opérations de maintien de la paix, a eu une séance de travail (élargie à la délégation onusienne) avec le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop,et plusieurs membres du gouvernement.
SS/MD (AMAP)

 

Kangaba : restitution des résultats de la campagne CPS édition 2023, 1er passage

Kangaba, 15 août (AMAP) Le préfet du Cercle de Kangaba, Abou Dao a présidé le mercredi 09 août 2023 Août dans la salle de conférence du Cercle, les travaux de l’atelier de restitution des résultats de la campagne CPS édition 2023 1er passage du district sanitaire de Kangaba, a constaté l’AMAP.

Ont pris part à la rencontre outre les responsables du Centre de Santé de Référence (CSRéf), les chefs de service du développement social, de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille, les représentants de l’AMUPI, de l’église, du RECOTRADE, les maires, les présidents ASACO et les Directeurs Techniques de Centre (DTC) des 23 aires de santé du district sanitaire de Kangaba.

Il s’agissait au cours de cet atelier de valider les résultats de la campagne CPS 1er passage 2023 au niveau district sanitaire.

Les travaux ont permis de partager avec tous les acteurs les résultats du 1er passage 2023 par aires de santé, de valider les résultats du 1er passage de la campagne CPS 2023 par aire de santé, de faire non seulement le point sur le stock des intrants restants par aire de santé mais aussi les contributions communautaires par aire de santé, de recenser les difficultés rencontrées au cours de la campagne et de faire des recommandations.

Les participants ont eu droit à quelques présentations qui ont porté sur les ressources utilisées, les activités de la campagne, résultats obtenus, les points forts et les points à améliorer.

 

S’agissant des résultats obtenus 3175 de 03 à 1 mois, 18981 de 12 à 59 mois soit au total 22156 enfants ont été traités au cours de cette campagne. Le taux de couverture est de 58’6% pour les enfants de 03 à 11 mois, 74,3% pour les enfants de 12 à 59 mois.

Un des points forts de ce premier passage a été la contribution des ASACO à hauteur de 1412000 FCFA pour appuyer les équipes en termes de carburant, de nourriture et d’équipes supplémentaires.

Il a été constaté que des difficultés ont été rencontrées notamment l’absence de certains enfants au moment du passage des agents d’administration, la synchronisation des données par les agents d’administration, l’insuffisance dans la saisie de la partie gestion des médicaments dans la tablette par les agents d’administration, le faible taux de couverture thérapeutique due au problème de synchronisation dans certaines aires de santé suite à l’insuffisance de réseau et l’insuffisance dans le paramétrage de certains smartphones.

A l’issue des travaux les participants ont recommandé de trouver des solutions aux difficultés rencontrées au premier tour notamment de revoir le nombre d’équipe d’administration et de rendre disponible des smartphones de qualité.

Faut- il rappeler qu’au Mali, le paludisme demeure un problème majeur de santé publique, il représente la première cause de morbidité (34%) et de mortalité (27‰), selon les données du système d’information sanitaire (DHIS2, 2022). C’est pour réduire la mortalité et la morbidité liées au paludisme, que le PNLP sur recommandation de l’OMS a mis en œuvre la campagne de Chimio Prévention du Paludisme Saisonnier (CPS) chez les enfants en appui aux autres interventions de lutte contre le paludisme.

La CPS s’applique aux pays dans lesquels le paludisme est endémique où plus de 60% des cas de paludisme surviennent pendant une période de 3 à 4 mois. Elle est organisée au niveau communautaire sous forme de campagne de masse pendant laquelle une combinaison de Sulfadoxine/Pyriméthamine (SP) + Amodiaquine (AQ) à dose thérapeutique est donnée aux enfants de 3 à 59 mois.

                                                SD/KM (AMAP)

Hivernage Tour du Mouvement An-Biko : La commission d’assainissement en visite de terrain à Banconi-Dianguinebougou

La vice-présidente du mouvement An-Biko, Binta Niane a effectué le mercredi 2 août dernier, une visite de terrain au quartier de Banconi-Dianguinébougou, en Commune I, dans le cadre des activités de son programme baptisé « Hivernage Tour ».

Accompagnée d’une forte délégation qui comprenait le responsable de la communication du mouvement An-Biko, Daouda Camara, le maire délégué de Djélibougou, Fodé Mamadou Konaté et le chef de quartier, Sory Diallo, la vice -présidente du mouvement An-Biko était venue apporter son soutien et ses encouragements à la commission d’assainissement de la Commune I.

À son arrivée, la délégation a pu constater avec satisfaction que les membres de la commission, appuyés par la population, s’activaient pour désobstruer le pont de la route de Banconi-Dianguinébougou.

Emerveillé par la forte mobilisation, le chef de quartier a salué la présidente du mouvement An-Biko, Mme Fatoumata Batouly Niane pour avoir initié ce programme qui vise à rendre propre la ville de Bamako. « Ça fait quelques années maintenant qu’elle (Mme Fatoumata Batouly Niane, ndlr) organise et finance cette activité. Nous sommes fiers d’elle et serons toujours disponibles pour soutenir et accompagner toutes les initiatives visant à rendre propre notre capitale », a dit Sory Diallo.Avant de lancer un appel aux autorités de la Transition pour l’élargissement du pont Banconi-Dianguinébougou qui relie le quartier au reste de la ville de Bamako.

Présent à la rencontre, Ahmed Tidiane Haïdara, fils de Chérif Ousmane Madani Hadidra, abondera dans le même sens, en témoignant sa reconnaissance à la présidente du mouvement An-Biko et en invitant la population de la Commune I à rester mobilisée jusqu’à la fin de l’opération.

« L’année dernière également, le mouvement An-Biko a initié une opération d’assainissement dans notre quartier », a témoigné Ahmed Tidiane Haïdara qui a conseillé à la population d’éviter de déverser des ordures sur le pont. « Nous sommes très contents de bénéficier à nouveau de ce programme du mouvement An-Biko qui contribue au développement du pays et à l’épanouissement des femmes et des jeunes », a terminé Ahmed Tidiane Haidara, sous les ovations de l’assistance.

« Nous avons initié ce programme « Hivernage Tour » pour rendre la ville de Bamako plus propre. C’est un programme axé sur les activités de curage des collecteurs, des caniveaux et l’évacuation des ordures au dépôt final », a expliqué la vice-présidente du mouvement An-Biko, Binta Niane. Elle continuera, en rappelant que le lancement de l’édition de cette année a eu lieu le 4 juin en Commune VI.

Depuis cette date, a-t-elle assuré, les équipes d’assainissement des six Communes du District de Bamako sont à pied d’œuvre et effectuent, chaque semaine, des opérations d’assainissement dans leur quartier respectif. « Cette année, nous ciblons principalement les ponts, les grands collecteurs et les caniveaux afin d’éviter que la pluie ne cause pas des dégâts humains et matériels pendant l’hivernage.

Selon les prévisions météo, la densité de la pluie sera très élevée cette année et notre mouvement (An-Biko, ndlr) se porte volontaire pour prévenir d’éventuels dégâts», a conclu Binta Niane. La vice-présidente du mouvement An-Biko a donc lancé un appel à la population de la capitale à se mobiliser autour de la commission d’assainissement pour la réussite de l’opération. Pour mémoire, le mouvement An-Biko a été porté sur les fonts baptismaux il y a un peu plus de deux ans par Mme Fatoumata Batouly Niane.

 Siné S. TRAORÉ

Le Premier ministre malien reçoit le nouveau Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahel

Le nouveau RSSG des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simao (Costume) et le PM du Mali, Choguel Kokalla Maïga (Boubou)

Bamako, 04 août (AMAP) Le Premier ministre du Mali, Choguel Kokalla Maïga, a reçu, mercredi dernier, à la Primature, le nouveau Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simao, en séjour dans notre pays.

En présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, et du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali et chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane, le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, était venu s’enquérir de l’évolution de la situation politique au Mali mais aussi des défis et des efforts.

Le chef du gouvernement, dans les échanges avec son hôte, est revenu sur le contexte de l’avènement de la Transition au Mali. Selon lui, les transitions dans les pays ont chacune une spécificité.

Dr Choguel Kokalla Maïga a, ensuite, expliqué le cas malien, principalement, par le problème sécuritaire, même s’il reconnait que sur le plan institutionnel, «il y avait quelques problèmes latents». Lesquels ne remettaient pas en cause l’ordre institutionnel établi.

Le Premier ministre a précisé qu’au Mali, les militaires ne sont pas sortis des casernes d’eux-mêmes pour venir prendre le pouvoir, ajoutant qu’il y a eu un soulèvement populaire qui a duré du 5 juin au 18 août 2020, supporté par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).

«C’est en ce moment que les Forces armées maliennes, dirigées par un groupe d’officiers, sont intervenues», a-t-il rappelé.

Parlant de la Mission des Nations unies au Mali, Dr Choguel Kokalla Maïga a également rappelé qu’au début, les Maliens dans leur grande majorité étaient convaincus qu’elle allait aider à restaurer la paix ou à imposer la paix au besoin. « C’est plus tard qu’à force d’explication des diplomates et de constatation des faits, ils ont compris que la mission onusienne n’est pas venue pour faire la guerre contre le terrorisme mais pour maintenir la paix. » «Sauf qu’il n’y avait pas de paix à maintenir», a martelé le chef du gouvernement.

Il a poursuivi que sept ans après, « le constat est que la communauté internationale a échoué sur les plans de la lutte contre le terrorisme, de la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national… »

Dr Choguel Kokalla Maïga a, par ailleurs, évoqué la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) pour minimiser les risques de contestation des élections et l’adoption de la nouvelle Constitution.

Il a aussi rappelé les trois principes qui guident, désormais, l’action publique au Mali, à savoir le respect de la souveraineté de l’État, le respect du choix du partenaire et du partenariat stratégique de notre pays et la défense des intérêts des Maliens dans la prise des décisions.

Le chef du gouvernement a annoncé à son interlocuteur que la semaine prochaine, le gouvernement conviendra avec les partis politiques sur le calendrier des élections à venir.

Le Premier ministre n’a pas non plus manqué d’évoquer les difficultés économiques du Mali dues, notamment, à la crispation de nos relations avec certains partenaires. «Mais, on a montré que quand il y a la volonté chez un peuple, il peut tout faire. La preuve, avec moins de 500 milliards de Fcfa en quelques années, le pays a été plus équipé militairement que par le passé», a-t-il soutenu.

Quant au nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, il a affirmé que le travail principal des Nations unies est de promouvoir la paix et la stabilité dans le pays.

Leonardo Santos Simao a rappelé que sans la paix, sans la stabilité, il n’y a pas de développement. Le diplomate onusienne a ajouté qu’ « il y a un travail à faire entre les Nations unies et le gouvernement pour voir comment on peut travailler ensemble pour le reste de la Transition, surtout après le départ de la MINUSMA. »

BD/MD (AMAP)

 

 

 

 

 

Distribution en cours de l’engrais subventionné à Sikasso : Le soulagement des producteurs

Les producteurs souhaitent obtenir les quantités d’engrais pouvant couvrir l’ensemble de leurs superficies cultivées

Par Mariam F. DIABATE

 Sikasso, 04 août (AMAP) Les producteurs de Sikasso, dans le Sud du Mali, ont accueilli avec soulagement la mise à disposition des fertilisants subventionnés par l’État même s’ils estiment que les quantités disponibles sont en deçà des besoins.

L’insuffisance des quotas alloués provoque, souvent, l’ire et l’incompréhension des producteurs de la 3è Région administrative du Mali. Depuis juin dernier, les producteurs de Sikasso prennent d’assaut la cour de la Direction régionale de l’agriculture (DRA) où se déroulent les opérations de distribution, dans l’espoir de s’approvisionner en engrais subventionnés par l’État.

Lundi 24 juillet dernier, il est 10 heures dans la cour de la DRA. Le ciel est couvert de nuage. À l’entrée, l’ambiance est bon enfant. L’opération de distribution d’engrais subventionnés se déroule devant la section agriculture dont la devanture est bondée de monde. De nombreux producteurs, venus de différentes contrées de Sikasso, y sont campés avec leurs motos. Ils sont là depuis le petit matin. Chacun tient à être servi.

IMPATIENCE – L’un d’eux, visiblement en colère, explique les raisons de cette impatience. «La subvention de l’engrais est une bonne initiative de la part du gouvernement. Cette année, mon village met en valeur des champs d’une superficie de 81 ha de maïs et 85 ha pour la culture du riz. Je suis là pour récupérer le quota d’engrais subventionnés destiné à mon village», explique Diakalia Bengaly.

L’envoyé du village de Pengafolasso est convaincu qu’il n’aura pas le quart du besoin exprimé par son village. Conscient qu’il faudra se contenter de ce qu’il aura, notre interlocuteur déplore les va-et-vient incessants entre son village et la DRA pour remplir des formalités.

«Pour l’instant, nous sommes dans l’attente», a dira M. Bengaly qui invite l’État à penser à décentraliser la distribution de l’engrais subventionné pour rapprocher les sites des producteurs. «Toute chose qui permettra aux producteurs de s’approvisionner dans leurs communes», suggère-t-il.

Harouna Traoré et Alhassane Ouattara ont été délégués par Kalfabougou et Sayaga. Ces deux villages possèdent, respectivement, des champs de maïs d’une superficie de 70 ha et 90 ha ainsi que des champs de riz s’étendant sur 30 et de 40 ha. Leurs représentants souhaitent obtenir la quantité d’engrais pouvant couvrir l’ensemble des superficies cultivées. Nos deux interlocuteurs exhortent les autorités à augmenter la quantité d’engrais subventionné allouée à la région de Sikasso.

Également rencontrée sur place, Adjaratou Diamouténé estime que l’accès à l’engrais est très difficile pour les coopératives des femmes. « C’est la raison pour laquelle, explique la quadragénaire, nombres de femmes abandonnent la lutte. »

Les inquiétudes de ces producteurs et productrices sont-elles fondées ? «Cette année, la quantité d’engrais subventionnés accordées à la DRA de Sikasso par l’État s’élève à 17 932 tonnes. Pour l’heure, 7 333,9 tonnes d’engrais (tous types confondus) ont été distribués», détaille le chef du bureau statistique et suivi évaluation de la DRA, Moussa Dembélé. Selon ljui, cette quantité ne représente que 12% des besoins de la région.

DIX JOURS SUPPLEMENTAIRES – « La distribution a démarré le 12 juin pour l’engrais organique et le 3 juillet pour l’engrais minéral », explique le directeur régional de l’agriculture, Alkassoum Barka. Il précise que 1.535 tonnes d’urée dont 38 tonnes de DAP et 863 tonnes de NPK, 15.488 tonnes d’engrais organiques, 8 tonnes de fertilisant (ovalis) et 6 tonnes de maïs hybride ont été mises à la disposition de la DRA au profit des cercles de Sikasso et de Kadiolo.

Les prix subventionnés sont de 14 000 Fcfa le sac de 50 kg pour l’engrais minéral, 3 000 Fcfa le sac de 50 kg de l’engrais organique, 17 500 Fcfa pour l’ovalis et la semence de maïs hybride coûte 1 500 Fcfa.

Quant aux prix non-subventionnés des engrais, il est de 27 000 Fcfa pour l’urée, 31 000 Fcfa le sac de DAP et 29 000 Fcfa pour le NPK. Le sac de 50 kg de l’engrais organique est cédé à 6 000 Fcfa, contre 3 000 Fcfa pour la semence de maïs hybride à et à 35.000 Fcfa pour l’ovalis.

Sikasso, la cité verte du Kénédougou, est l’une des principales régions nourricières du Mali. Zone de production par excellence de légumes, de tubercules, de fruits, de céréales et de coton, la région doit son essor économique aux investissements massifs (financiers et humains) de ses fils dans l’agriculture. Productions agricoles qui continuent de croître grâce à l’accès des paysans aux intrants notamment les fertilisants subventionnés par le l’État. Malheureusement, cette année encore, des retards sont constatés dans la mise en place de ces engrais chimiques.

Dans la zone de l’Office du Niger, dans le centre du Mali, des lourdeurs administratives entravent les activités. En visite cette semaine dans cette zone, le ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, a, au regard des difficultés d’approvisionnement, invité les fournisseurs à plus d’efforts pour une mise en place rapide des engrais.

«Nous avons adressé une lettre à tous les fournisseurs pour leur accorder dix jours supplémentaires afin qu’ils puissent honorer leurs engagements. Passé ce délai, leurs reliquats seront attribués à d’autres fournisseurs disposant de l’engrais», a-t-il prévenu.

Il a révélé que l’opération de distribution, dans cette zone, connaît un léger retard à cause du nombre important de signataires et le fait qu’il n’y ait qu’un seul contrôleur financier à Niono qui doit signer les cautions techniques de cinq zones de production (Niono, Molodo, N’Débougou, Kouroumari et M’Béwani.)

« Cette tâche, selon lui, n’est pas du tout aisée, car il s’agit de milliers de documents à signer. D’où le retard dans la délivrance des cautions techniques aux producteurs agricoles. » Quant aux zones de production de Kolongo et de Ké-Macina, un contrôleur financier doit signer leurs documents. «C’est une lourdeur que nous allons signaler au département de l’Économie et des Finances», a assuré le ministre Dembélé.

Parlant des défis à relever, le directeur régional de l’agriculture de Sikasso, Alkassoum Barka, a évoqué, entre autres, l’insuffisance de l’engrais minéral subventionné, le dérèglement climatique, l’insuffisance du personnel d’encadrement ainsi que l’intensification de la production de la fumure organique.

Il a invité les producteurs à alerter les autorités en cas d’apparition de ravageurs (ovalis, chenilles légionnaires).

MFD/MD (AMAP)

MINUSMA : Le contingent égyptien a quitté le Mali

Bamako, 04 août (AMAP) Quelque 460 Casques bleus du bataillon égyptien de combat et d’escorte de convois de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ont quitté Gao, dans le Nord du Mali, pour regagner leur pays, le 28 juillet dernier.

Selon la Mission onusienne, ces « soldats de la paix ont opéré pendant plus d’un an dans un environnement particulièrement exigeant, à travers des escortes de convois allant de Gao à Tessalit, en passant par Kidal et Aguelhok ». Cela, dans « des conditions très difficiles marquées par la recrudescence de l’usage des engins explosifs improvisés par les groupes armés terroristes. »

Ces différentes missions effectuées avec un rythme soutenu, ont contribué à sécuriser les convois logistiques et à la protection des civils.

En outre, « les Casques bleus égyptiens, a indiqué la MINUSMA, ont mené de nombreuses activités civilo-militaires à travers des dons de denrées alimentaires, de fournitures scolaires et de milliers d’articles ainsi que des consultations médicales gratuites afin d’aider les plus vulnérables. »

«Le départ du contingent égyptien était programmé avant l’adoption de la résolution 2690 du Conseil de Sécurité des Nations unies mettant fin à la MINUSMA. C’est néanmoins un pas de plus vers le retrait définitif du Mali », a fait noté la Minusma.

La mission a annoncé que dans les jours qui suivent, des Casques bleus des contingents sénégalais, burkinabé, ivoirien et bangladai quitteront le Mali avec la fermeture des camps périphériques d’Ogossagou (Centre), Goundam, Ber et Ménaka (Nord).

Ces mouvements s’inscrivent dans le cadre du retrait complet du territoire malien au 31 décembre 2023, a rappelé la Mission onusienne au Mali.

MK/MD (AMAP)

Issa Togo, un ingénieur malien à Saint-Pétersbourg qui fait la fierté de son pays

Dr Issa Togo est l’un des rares compatriotes qui enseigne les sciences et techniques à l’Université polytechnique Pierre le Grand de Saint-Pétersbourg

Envoyé spécial

Moriba COULIBALY

 Saint-Pétersbourg, 04 août (AMAP)  Titulaire d’un doctorat en construction d’ouvrages hydro-techniques, il enseigne aujourd’hui dans l’institut qui l’a formé. Notre compatriote est également très actif au sein de la communauté malienne résidant en Russie.

Issa Togo est un Malien qui peut être considéré comme une exception dans un pays développé comme la Fédération de Russie. Il est l’un des rares compatriotes qui enseigne les sciences et techniques à l’Université polytechnique Pierre le Grand de Saint-Pétersbourg, la grande ville du nord de la Russie.

Avec un physique d’athlète, l’homme porte bien ses 64 ans. Ce « dôgôno » bon teint et bon père de famille a épousé une Russe avec laquelle il a eu un garçon. Son fils est aujourd’hui marié et père de deux enfants (une fille et un garçon).

Natif du village de Dendeli, dans le Cercle de Koro, dans le Centre du Mali, après son baccalauréat en 1978, Issa Togo s’est envolé en ex-Union des républiques socialistes soviétiques (ex-URSS) pour des études supérieures. Après la Faculté préparatoire dans la ville de Voronej, le jeune Togo est arrivé à Léningrad (le nom de Saint-Pétersbourg sous la période soviétique) pour poursuivre ses études à l’Institut polytechnique de cette ville dans la spécialisation : Construction des barrages hydrotechniques et des centrales.

Il a terminé ses études dans cet institut en 1985 comme major de sa promotion. Ils étaient seulement deux Maliens à s’intéresser à cette spécialisation dans cet établissement. Toutefois, Issa Togo révèle qu’une quinzaine de ressortissants maliens ont fait leurs études en même temps que lui dans d’autres spécialités.

Le parcours académique d’Issa Togo sort de l’ordinaire. C’est ainsi que ses professeurs n’ont pas hésité, en raison de ses résultats exceptionnels, à lui proposer de poursuivre ses études en vue de faire des recherches scientifiques pour décrocher un doctorat.

Dans l’immédiat, Issa Togo, avec l’amour du pays chevillé au corps, a préféré retourner au bercail pour espérer décrocher du travail dans le public ou le privé. Mais découragé, il est retourné rapidement en Russie pour saisir l’opportunité offerte par ses professeurs. Ces derniers ne seront pas déçus. Bien au contraire.

Issa Togo s’inscrivit en thèse de doctorat avec pour thème : «Estimation de la stabilité des ouvrages hydrotechniques sous l’action du séisme» en 1986. Il a brillamment soutenu sa thèse trois ans plus tard en 1989. Votre serviteur a été un témoin privilégis de cette soutenance. Le jury a décerné à l’impétrant la «Mention honorable» avec les félicitations des professeurs.

Conscients de ses compétences, ces derniers n’ont pas hésité, séance tenante, à lui proposer d’enseigner à l’institut pour devenir professeur, afin de mettre ses connaissances à la disposition des étudiants et de la structure d’enseignement supérieur.

Ce «haut fait d’armes» était inédit dans la Russie soviétique ! A l’époque, c’était non seulement inimaginable mais inespéré que l’institut propose un poste d’enseignant à un Africain.

PLUSIEURS FERS AU FEU – Néanmoins, le jeune docteur frais émoulu, spécialiste en construction des barrages hydrotechniques et ouvrages, décide de tenter sa chance une nouvelle fois dans son pays d’origine. La chance ne lui sourit guère et il décide de retourner, presque définitivement, s’installer à Saint-Pétersbourg. Surtout qu’entre-temps, il avait trouvé l’âme sœur qui s’appelle Svetlana, étudiante dans le même institut que lui.

Force est de reconnaître que l’idée de donner des cours à son institut ne l’enchantait pas. Alors le jeune docteur préférera tenter sa chance dans divers emplois en lien avec ses compétences techniques. C’est ainsi qu’il a été sollicité, tour à tour, par le Fonds mondial d’investissement, une société française évoluant dans le domaine de la logistique, et une autre société de joint-venture Finlande-Russie qui l’a aussi engagé pour faire des calculs et la conception des structures en bois.

En 1994, il a travaillé au service en charge des rénovations des bâtiments anciens de Saint-Pétersbourg. Nanti de ces différentes expériences, Issa Togo créa en 2004 sa première entreprise Alfa Stroi (Alfa constructions) qui s’occupe de technologie innovante dans les rénovations et la conservation des bâtiments anciens. Il a dirigé une équipe d’une soixantaine personnes, essentiellement des Russes.

Pendant toutes ses pérégrinations, le Conseil scientifique de l’Université polytechnique, qui n’a jamais renoncé à profiter de ses compétences, l’a sollicité encore pour venir enseigner à temps plein. L’institut lui a proposé le poste de chef du département «Gestion des eaux et construction des ouvrages hydrotechniques».

En 2018, à la suite d’une réorganisation, l’institut a fusionné avec des départements pour devenir une école supérieure. Dr Issa Togo s’occupera de la construction hydrotechnique et énergétique. Il a participé aussi au conseil de conception et contrôle de certains barrages à Manhinski et à Krasnodar en Russie.

Fort de son parcours professionnel, Dr Issa Togo enseigne deux volets à l’Université polytechnique. Le premier est relatif à la physique des bâtiments en l’occurrence comment améliorer la consommation en énergie des bâtiments. Ces cours sont dispensés en russe, en français et en anglais.

Le 2è volet concerne la conception et la construction des ouvrages hydrotechniques. Ces cours sont dispensés en russe avec des possibilités de donner des consultations en russe et en français.

De 2018 à nos jours, Dr Issa Togo est le chef de la sous-commission du comité de la Fédération de Russie en charge des grands barrages et des ouvrages hydrotechniques en vue de les protéger contre les inondations.

CONSUL HONORAIRE – Mais Dr Issa n’est pas seulement actif sur le plan académique et professionnel. Il est également apprécié au sein de la communauté malienne résidant en Russie. Il était, avec sa famille, à l’aéroport pour organiser l’accueil de la délégation malienne au Sommet Russie-Afrique. Grâce à son engagement constant auprès de ses compatriotes, il a été proposé pour être Consul honoraire du Mali à Saint-Pétersbourg où il sera le point focal de l’ambassade en vue d’apporter soutien et conseils utiles à nos compatriotes.

l milite également pour la promotion des relations économiques, culturelles et scientifiques entre la Fédération de Russie et le Mali.

Pour Dr Issa Togo, la participation du Mali au Forum économique et humanitaire ainsi qu’au Sommet Russie-Afrique a permis de renforcer les relations bilatérales dans divers domaines, notamment et surtout dans le domaine de l’enseignement supérieur.

Il a assisté à la signature de l’accord de partenariat entre les universités des deux pays qui vont permettre de renforcer les échanges scientifiques et la formation des enseignants et des étudiants maliens et d’améliorer les recherches conjointes des publications scientifiques.

« L’avenir est radieux, estime Dr Issa Togo, saluant les autorités qui ont jeté les bases de la collaboration permettant un transfert de technologies pour le développement industriel du pays. » Il espère que, dans les prochaines années, le Mali sera un pôle incontournable dans le domaine des sciences et des technologies.

Le Professeur salue la création d’un Centre de langue russe au Mali par la Fédération de Russie. Il estime que ce centre préparera les futurs étudiants en leur donnant les basiques de la langue russe sur place et sera aussi un centre qui permettra de collecter des informations sur toutes les grandes écoles de formation supérieure en Russie.

MC/MD (AMAP)

Le poulet métissé Wassa chè, une aubaine pour les aviculteurs

Par Fatoumata TRAORE

Bamako, 03 août (AMAP) La viande de volaille, particulièrement de poulet, occupe une place de choix dans la gastronomie malienne. Elle se retrouve dans nos assiettes lors de cérémonies et de fêtes religieuses, de mariage, de baptême ou autres rencontres festives. Des grands hôtels aux plus petites gargotes, en passant par les restaurants et les rôtisseries, la consommation de poulet atteint des proportions difficiles à estimer. Ce qui rend la demande plus forte sur le marché.

L’élevage des poules comme toutes autres activités économiques, répond à des normes scientifiques, sanitaires et commerciales. Elle s’appuie sur des résultats de recherches scientifiques au plan nutritionnel, sanitaire mais, aussi, génétique pour se développer.

La hantise de tout aviculteur vient des maladies aviaires. C’est la principale cause des échecs dans les élevages. « Pour pallier cette contrainte, les chercheurs de l’Institut d’économie rural (IER) ont mis au point une technique qui permet de croiser la race de poulet locale métissée avec une race exotique appelée le «Rhode Island red», pour obtenir un degré de sang à ¼ de la première et à ¾ de la seconde », explique Dr Amindi Moussa Dolo, chef de programme au Centre de recherche de Sotuba.

Le fruit de ce croisement est dénommé ¾ ou «Wassa chè» en bambara qui veut dire : un poulet qui répond aux attentes. De nombreux aviculteurs ne jurent plus que par cette race hybride. Il se caractérise par sa capacité à produire des œufs fécondables, en même temps que de la chair. En plus, il résiste aux maladies aviaires.

Selon le chercheur, c’est un sujet qui, grâce à son gène local, s’adapte à l’environnement rural. Il est moins gourmand en nourriture et très productif en œufs (180 en moyenne par an), contre 80 à 90 pour la race locale. En terme de croissance, il présente le double avantage de mettre moins de temps que le poulet local et d’avoir une durée de vie plus longue que la race exotique.

Fort de ce potentiel, le « Wassa chè » est devenu une aubaine pour les producteurs maliens. Moussa Maguiraga, président de la Coopérative « Wassa chè » du Mali confime et confie que grâce à cette technique, « les aviculteurs maliens peuvent sortir de la pauvreté et faire du sous-secteur un moteur de l’économie malienne tout en contribuant à la sécurité alimentaire des populations. »

FOURNIR LES PAYS VOISINS– Aujourd’hui, à en croire M. Maguiraga, l’activité se porte bien, même s’il met une réserve quant à la vulgarisation du « Wassa chè » qui n’a pas encore atteint les résultats escomptés.

On rappelle que le gouvernement, à travers ces travaux de recherche de l’IER, a voulu faire de l’aviculture un moyen de lutte contre la pauvreté en milieu rural. Car, l’activité pourrait être génératrice de revenus pour de nombreuses familles qui vivent dans la précarité et l’insécurité alimentaire.

« Cependant, dans les grandes agglomérations comme Bamako, l’activité réussit à beaucoup d’acteurs », reconnaît l’aviculteur. Ce qui permet au Mali de fournir les pays voisins en poulets. Par exemple, cette année, sa coopérative a exporté 5 000 sujets en Guinée, 3 000 au Niger et à peu près 1 500 au Burkina Faso.

Lassine Doumbia, entrepreneur avicole à Banankabougou, confirme cette performance. C’est en 2010 qu’il s’est « lancé dans cette activité », nous confie-t-il. Après avoir acquis une expérience solide et une maîtrise du domaine, il forme les jeunes et les aide à s’installer à leur compte. Aujourd’hui, il a initié 125 jeunes qui sont en pleine activité.

Quand le « Wassa chiè » atteint sa maturité, il peut peser environ 4 kilogrammes. Ce qui est une bonne source d’approvisionnement en viande de poulets. Leur différence avec les races exotiques et les poulets de chair, est leur capacité à produire des œufs fécondables, en même temps que de la chair, contrairement à la race locale qui a moins de poids et pond moins, En outre, les œufs et la chair de la race exotique ne sont destinés qu’à la consommation.

Pour notre interlocuteur, la différence entre un poulet local amélioré et un poulet de chair se situe au niveau de leur cycle de vie. Le cycle de vie d’un poulet de chair ne dépasse pas 45 jours au maximum ou 2 mois, sinon il meurt par engraissement. Quant au poulet griffé, son cycle de vie peut aller jusqu’à plusieurs mois voire 2 ans. « On les appelle les rigoureux », selon lui.

Le jeune entrepreneur, Moussa Dembélé promoteur de la ferme Dem à Djoliba, soutient que ce métissage permet l’amélioration génétique et accroît la marge de rentabilité d’un éleveur en un temps de record. Ce qui, selon lui, « attire la jeunesse à venir dans le secteur avicole. »

Il est convaincu que la promotion de cette race permettra de lutter contre le chômage des jeunes, la pauvreté en milieu rural et l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali.

FT/MD (AMAP)

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