Biodiversité et sécurité alimentaire : Pesticides, une menace pour les abeilles

Les abeilles sont clés dans les écosystèmes naturels et sont impliquées dans les chaînes de valeurs alimentaires. Mais, ces dernières années, leur population a été gravement affectée par l’utilisation de pesticides

Par Makan SISSOKO

Bamako, 31 mai (AMAP) «Lorsque les abeilles disparaitront de la surface du globe, l’Homme n’aurait plus que quatre années à vivre» a écrit Albert Einstein dont la citation réapparait dès que la question de la surmortalité des abeilles revient dans le débat public. Elle témoigne de l’importance vitale des abeilles dans la vie des êtres humains.

Ces insectes jouent un rôle crucial dans la reproduction des fleurs en transportant le pollen d’une fleur à une autre, favorisant ainsi la production de fruits, de légumes et autres cultures. En conséquence, la disparition des abeilles aurait des répercutions drastiques sur la biodiversité, l’agriculture et l’alimentation humaine. Environ un tiers de la production alimentaire mondiale dépend de la pollinisation par les abeilles et d’autres insectes pollinisateurs. C’est pourquoi il est urgent de protéger les abeilles et leur environnement pour préserver notre production alimentaire et la biodiversité de notre planète.

Au-delà de leur importance pour la biodiversité, les abeilles sont également exploitées par les humains pour leur potentiel de production de miel et de cire d’abeille. Aliment naturel sucré et nutritif apprécié par les humains depuis des milliers d’années, le miel est aussi utilisé dans de nombreux produits alimentaires et cosmétiques.

La cire d’abeille, elle, sert dans la construction des alvéoles de leur ruche. Elle est couramment utilisée dans les produits de soins de la peau, dans la fabrication de bougies, de produits de polissage, de cosmétiques et des médicaments pharmaceutiques. Elle est également utilisée dans la production de produits alimentaires tels que le fromage, le chewing-gum et les bonbons.

Abdrahamane Kouyaté possède quatre sites d’exploitation apicoles sur une superficie totale de 85 hectares dans le village de Zantiguila, Commune rurale de Sanankoroba. Avec 400 ruches de miel, sa production trimestrielle est estimée à une tonne de miel. Il explique que l’apiculture est une activité qui est très liée à l’agriculture et à l’élevage. Et de poursuivre que les abeilles se nourrissent des feuilles et des fleurs des plantations. « C’est pourquoi, dit-il, l’agriculture est importante pour la production du miel aussi bien que les abeilles pour l’augmentation de la productivité des cultures. »

L’apiculteur souligne que les abeilles contribuent beaucoup à l’équilibre de l’écosystème. «Elles sont des pollinisateurs importants pour de nombreuses plantes. En collectant le nectar des fleurs pour produire du miel, les abeilles transportent le pollen d’une fleur à l’autre, aidant ainsi les plantes à se reproduire et à se propager», explique-t-il.

À en croire Kouyaté, l’apiculture est une activité très rentable qui nourrit son homme.

RÉDUCTION DE 30 A 33% – « En la matière, l’Association pour le développement de l’apiculture moderne (ADAM) soutient les apiculteurs. Nous achetons des ruches subventionnées avec l’ADAM avec une réduction de 30 à 33%. Ce qui nous permet de bénéficier de l’assistance d’une équipe pour installer des ruches dans nos champs», révèle-t-il. Précisant que quand les abeilles se nourrissent suffisamment à l’aide des plantes à fleurs, comme le melon, la pastèque, la papaye et les légumes, elles parviennent à remplir leurs ruches entre 60 à 90 jours. Cet agriculteur affirme que le miel est la principale source de nourriture des abeilles. Et dans nos sociétés, il est utilisé depuis des milliers d’années comme édulcorant naturel et comme remède pour de nombreux maux.

Dans l’apiculture, les producteurs gagnent en miel, en cire et en production agricole. Quant à notre apiculteur, il récolte aussi la cire d’abeille. À l’intérieur du pays, Abdrahamane Kouyaté vend son litre de miel à 3 000 Fcfa contre 6 000 Fcfa à l’extérieur. «La cire d’abeille est aussi un avantage dans la production du miel. Le kilo de cire est vendu entre 1 000 à 15 00 Fcfa. Avec une tonne de miel, je peux avoir environ 500 kilos de cire. Je vends la moitié de ma cire pour garder le reste que je réutilise dans les ruches pour attirer les abeilles avec l’odeur», dit-t-il. Pour récolter la cire, l’apiculteur retire les cadres de rayons de la ruche. Les cadres sont ensuite placés dans un extracteur de cire, qui la sépare des restes de miel et de pollen. La cire est ensuite fondue et filtrée pour éliminer les impuretés.

Par ailleurs, l’agro-apiculteur soutient que l’utilisation des pesticides contribue à réduire drastiquement la population des abeilles. «L’utilisation des produits dans les champs sont extrêmement néfastes pour les arbres, les insectes et les humains. Raison pour laquelle, je n’utilise jamais de produits chimiques dans mon champ», révèle le paysan. Abdrahamane Kouyaté invite, à cet effet, les autorités à mettre en place un service dédié à la valorisation des abeilles.

CENT TONNES DE MIEL – À notre passage au siège de l’ADAM, dans la Zone industrielle, au quartier Bougouba, ses membres fabriquaient des centaines de ruches de couleur blanche dénommée « Ruche Kenya» (du nom du pays qui les confectionne) et d’autres matériels apicoles au profit des apiculteurs.

Créée en 2009, l’Association a organisé de nombreuses formations sur la transformation et l’exploitation du miel. Elle compte aujourd’hui une dizaine de membres répartis sur toute l’étendue du territoire national. Par an, sa production est estimée à plus de 100 tonnes de miel.

Son président, Mamadouba Keïta, souligne que la plupart de la production est vendue sur place aux étrangers qui exportent les produits. «Nous souhaitons arrêter cette exportation pour essayer d’ajouter de la valeur à nos produits, créer des emplois et de la richesse dans le pays», souligne-t-il.

En ce qui concerne son aspect traditionnel, Mamadouba Keïta soutient que les abeilles contribuent à soigner notamment le paludisme et des maladies respiratoires. Et elles protègent les arbres contre des maladies qui, à leurs tours, contribuent au renforcement du système écologique.

Mamadouba Keïta compare l’apiculture à l’élevage des animaux compte tenu de son intérêt vital. Il déplore le fait qu’aujourd’hui, le secteur soit frappé de plein fouet par l’utilisation abusive des pesticides dans l’agriculture. Ce qui réduit la population des abeilles au Mali d’environ 45%. À cela s’ajoute les effets néfastes des changements climatiques.

Ces facteurs, selon lui, feront que dans dix ans, les populations des abeilles disparaitront quasiment de notre territoire si rien n’est fait par rapport à la sensibilisation sur l’utilisation des produits chimiques.

Les abeilles et les autres pollinisateurs, tels que les papillons, les chauves-souris et les colibris sont de plus en plus menacés par les activités humaines. Pour attirer l’attention de tous sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs, sur les menaces auxquelles ils sont confrontés et sur leur importante contribution au développement durable, les Nations unies ont déclaré le 20 mai Journée mondiale des abeilles.

MS/MD (AMAP)

 

Usine malienne de produits pharmaceutiques : Retour dans le giron de l’Etat

Pour sortir l’unité industrielle des difficultés, un plan de relance a été approuvé en novembre 2022. Désormais, l’État détient seul l’ensemble du capital

Bamako, 31 mai (AMAP) Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, s’est rendu, lundi, à l’Usine malienne de produits pharmaceutiques (UMPP), située dans la Zone industrielle de Bamako, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de relance de cette société et pour constater les conditions de travail du personnel.

L’UMPP, qui était une fierté nationale dans les années de cogestion avec les partenaires chinois, vit en ce moment des jours difficiles. L’avenir de cette unité de production tombée dans le giron du ministère de l’Industrie et du Commerce doit être repensé. C’est pourquoi, le gouvernement a approuvé en Conseil des ministres du 18 novembre 2022, un plan de relance tout en décidant de revenir sur l’ouverture de son capital.

«J’ai vu une unité industrielle où les travailleurs sont suffisamment engagés au maintien de l’unité en marche. Le gouvernement va continuer à soutenir l’UMPP pour être encore plus moderne en remplissant les attentes des populations maliennes», a assuré le ministre à la fin de sa visite.

Le visiteur, guidé par l’ancien directeur général par intérim de l’usine, le Pr Alou Amadou Keïta, s’est rendu à la section sirop où, plusieurs machines de production de médicaments sont à l’arrêt. Même constat au niveau de la section pommade, de la chaîne de comprimés et de la division contrôle laboratoire. Au niveau de la chaîne des pesées, quelques machines tournent à faible régime.

L’usine est confrontée à un manque de ressources financières, mais aussi à la vétusté des outils de production et à un énorme passif. Ces difficultés doivent trouver leurs solutions dans le plan de relance.

Mahmoud Ould Mohamed a souligné que les dépenses du Mali, en termes d’achats et d’importation de produits pharmaceutiques, sont énormes. D’où l’importance de cette usine qui « apparaît comme un facteur économique de notre souveraineté. »

Il a aussi promis que « dans un ou deux ans, cette fabrique de médicaments sera remise à flot et répondra aux standards internationaux. » Des efforts seront aussi accomplis dans ce sens.

Aujourd’hui, l’UMPP ne réalise que trois formes pharmaceutiques sur trois lignes de production. Alors qu’elle réalisait sur ses quatre chaînes de production, cinq formes pharmaceutiques pour une gamme de 33 produits présentés en Dénomination commune internationale (DCI). Vingt huit de ces 33 produits figurent sur la liste nationale des médicaments essentiels.

L’UMPP a touché le fond quand l’État a autorisé en 1999, dans le cadre de son désengagement du secteur industriel, l’ouverture de son capital. Depuis, il y a eu une diminution de sa capacité de production consécutive à des difficultés.

Pour la commission santé du Conseil national de Transition (CNT), ces difficultés sont liées à la non-commercialisation de certaines molécules, au retrait de la chloroquine dans le schéma thérapeutique, à l’insuffisance du personnel (49 agents actuels contre un effectif de 80 agents souhaités). Mais, aussi, des équipements obsolètes et des dettes évaluées au 31 décembre 2020 à 2,19 milliards de Fcfa. S’y ajoute un problème juridique qui remet en cause l’existence de l’UMPP en tant que société de droit malien.

La mise en œuvre du plan de relance nécessite pour l’État malien de prendre des mesures législatives et règlementaires visant notamment à faire de l’UMPP, une société d’Etat et à étendre son objet afin qu’elle soit plus compétitive.

C’est ainsi que le CNT a adopté, le 18 mai dernier, la loi portant création de la société d’État dénommée «Usine malienne de produits pharmaceutiques». L’UMPP retrouve ainsi son statut initial.

Elle était une société d’État à sa création en février 1989, avec un capital de 2,55 milliards de Fcfa et entièrement souscrit par l’Etat.

FC/MD (AMAP)

Biennale artistique et culturelle Mopti 2023 : Les organisateurs à pied d’œuvre, selon le ministre en charge de la Culture

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme Andogoly Guindo au cours de la conférence de presse

Bamako, 31 mai (AMAP) Des dispositions sont prises sur les plans sécuritaire, technique et financier pour faire de cette manifestation biennale une vraie réussite, avec la participation effective des 19 régions du Mali et du District de Bamako, a annoncé, lundi, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme Andogoly Guindo.

Au cours d’une conférence de presse au Centre international de conférences de Bamako (CICB), pour faire le point des préparatifs de ce grand rendez-vous culturel prévu à Mopti (Centre), M. Guindo a indiqué que c’est un défi organisationnel que doit relever la Commission nationale d’organisation mise en place, en avril dernier, et présidée par le secrétaire général du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme.

Le ministre a rappelé que c’est la ville de Mopti (Centre) qui accueillera l’événement du 06 au 16 juillet placé, cette année 2023, sous le leadership du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

La Biennale est un héritage de la première République (1960-1968) et des gouvernements qui se sont succédés. Elle a toujours eu pour fil conducteur la promotion et le développement d’une culture ancrée dans les valeurs endogènes. en restant ouverte aux autres, en vue de construire une identité commune.

Elle a pour objectif de faire de la Culture le levier de l’unité nationale, de la paix, de la cohésion sociale, du vivre ensemble et du développement socio-économique et culturel du Mali.

Selon le ministre Guindo, la reprise de la Biennale artistique et culturelle est une volonté du président de la Transition Assimi Goïta, « qui entend faire de la culture un puissant levier d’interpénétration, de cohésion sociale et de vivre-ensemble, un espace de dialogue des cultures, mais aussi d’éclosion des talents. »

Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, des recommandations des Assises nationales de la refondation et elle s’inscrit dans le cadre stratégique de la refondation.

L’édition 2023 de la Biennale artistique et culturelle aura pour thème : «Le Mali : une histoire commune, une seule nation, un même destin». Mopti 2023 aura la particularité de réunir pour la première fois les 19 régions du Mali et le District de Bamako. Plusieurs disciplines sont au programme, à la fois en compétition officielle et dans les espaces off. Les compétitions officielles porteront sur l’ensemble instrumental traditionnel, le solo de chant, la pièce de théâtre, la musique d’orchestre, la danse traditionnelle, le chœur, le ballet à thème. Et plusieurs autres espaces seront animés dans la ville pour promouvoir les expressions artistiques et culturelles.

Le ministre Guindo a tenue à situer l’événement dans son contexte en rappelant l’enjeu que représente la reprise de la Biennale dans un Mali dont les autorités travaillent nuit et jour pour recoudre le tissu social entamé et fragilisé par une décennie de crise sécuritaire. La place de la culture, dans un tel contexte, est très importante.

YD/MD (AMAP)

 

Le Conseil national de Transition adopte la loi pour la relance de la Compagnie malienne des textiles

Une série de mesures est prévue pour assurer l’équilibre de la compagnie aussi bien sur le plan commercial que dans la gestion financière

Par Dieudonné DIAMA

Bamako, 31 mai (AMAP) Le projet de loi portant ratification de l’ordonnance du 16 mars 2023 portant création de la Compagnie malienne des textiles (COMATEX-Sa), après son adoption par le Conseil des ministres, a été approuvé, lundi, dernier par le Conseil national de Transition (CNT). Ce texte porte essentiellement sur le plan de relance de ce qui a été un fleuron de l’économie du Mali.

C’est le 30 octobre 1993 que le gouvernement a signé une convention pour ouvrir le capital social de la COMATEX à la société China national overseas engineerig (COVEC). À l’issue de cette convention, la société a été érigée en COMATEX-SA avec 80% des actions appartenant à la COVEC soit 1, 200 milliards de Fcfa et 20% à l’État malien soit 300 millions de Fcfa.

L’objectif de cette convention était de déterminer les conditions générales, économiques, administratives, financières, fiscales, douanières et sociales d’exercice des activités de la société.

Malgré cette situation, la COMATEX était confrontée à des difficultés financières et économiques qui ont engendré des tensions de trésorerie à cause du vieillissement des équipements, de la non maitrise des charges d’exploitation (eau et électricité), de la concurrence des tissus importés notamment d’Asie.

Sa situation financière se caractérise par un passif important d’ordre financier et social et d’un autre lié à l’exploitation. Ses dettes sont évaluées à 8,651 milliards de Fcfa dont 880,654 millions de Fcfa de dettes fiscales.

Au regard de cette situation financière critique, le Conseil d’administration et l’Assemblée générale ont demandé en 2018 la liquidation de la société. Par la suite, une procédure judiciaire collective a été introduite soit pour sa liquidation ou son redressement.

Afin de préserver les emplois et compte tenu de la position stratégique de la société pour le développement économique du pays en général et de la Région de Ségou en particulier, le gouvernement a opté pour le redressement judiciaire. A cet effet, le ministère de l’Économie et des Finances a, en rapport avec celui de l’Industrie et du Commerce, entrepris des actions prioritaires notamment la soumission d’une communication verbale au Conseil des ministres en novembre 2021 avec un plan de relance pour permettre à la société de faire face aux difficultés. Dans ce sens, il y a eu la signature d’une convention pour la cession des actions de la COVEC au franc symbolique. Ce plan prévoit aussi le paiement des arriérés de salaires des travailleurs.

UNIQUE ACTIONNAIRE – Ces efforts fournis par le gouvernement de Transition ont permis de faire homologuer un concordat par le Tribunal du commerce de Bamako en son audience du 11 janvier 2023. Pour la mise en œuvre du plan de relance approuvé par le tribunal, il est apparu nécessaire de prendre une mesure législative pour permettre à l’État d’être l’unique actionnaire de la Compagnie constituée en Société anonyme (SA), d’adapter les statuts à la forme de société anonyme dont le capital est entièrement détenu par l’État, d’étendre son objet en vue de lui permettre d’être plus compétitive.

Il s’agit, également, de conformer les nombreuses clauses statutaires aux dispositions impératives de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du Groupement d’intérêt économique (AUSCGIE). Et d’adapter les statuts à certaines innovations du traité relatif à l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA) et aux pratiques de bonne gouvernance.

Sur le montant des dettes de la Comatex (8,651 milliards de Fcfa au 31 décembre 2019) on compte un passif financier de 2,08 milliards de Fcfa à la COVEC Beijing et 1,35 milliards de Fcfa dû à la Banque de développement du Mali (BDM-Sa). Il inclut un passif d’exploitation de 2,601 milliards de Fcfa à la société Soyatt, 708,134 millions à la CMDT, 97,317 millions de Fcfa à EDM-SA, 13,518 millions de Fcfa à la Sotelma.

Le passif social est de 921 millions de Fcfa de droits réclamés par les travailleurs et 880,654 millions de Fcfa de dettes fiscales.

Les négociations avec la COVEC ont abouti à la cession de la COMATEX au franc symbolique y compris leur dette soit 2,080 milliards de Fcfa. En déduisant cette somme, le montant réel des dettes de la société sera de 6,571 milliards de Fcfa.

APURER LE PASSIF – Au plan de la gouvernance, il sera procédé au remplacement des dirigeants de la société à qui, des missions spécifiques seront assignées notamment la relance des activités, la maitrise des charges, la maintenance des équipements, la bonne gouvernance etc. Au plan de l’équilibre d’exploitation, la société devra retrouver son équilibre en assurant une bonne maitrise des charges d’exploitation.

Au plan de la promotion commerciale et de l’engagement politique, le ministère de l’Économie et des Finances discutera avec les structures concernées pour estimer les intentions de commandes publiques auprès de la COMATEX relatives aux évènements (8 mars, rentrée scolaire, fête de l’Armée, 1er mai, panafricaine des femmes, journée des paysans, etc).

Le ministère en charge des Finances négociera avec la CMDT les subventions sur les livraisons de coton à la COMATEX et paiera les frais nécessaires à l’entretien et à la relance des machines.

Aussi, le ministre de l’Économie et des Finances s’est engagé à apurer le passif de la COMATEX dans une période de 2 ans. Les dépenses urgentes à prendre en charge en plus d’une partie de la dette sociale sont celles relatives à la relance effective de l’usine. Il s’agit de 50 millions de Fcfa pour l’acquisition d’un groupe électrogène de 250 Kva, 50 millions de Fcfa pour les charges de démarrage (entretien des machines), 176 millions de Fcfa pour l’achat de consommables (pièces détachées, colorants…), 166 millions de Fcfa pour l’achat de coton et 80 millions de Fcfa pour l’achat de carburant et le paiement des factures d’électricité.

Le montant cumulé nécessaire pour la reprise s’est élevé en 2022 à 722 millions de Fcfa y compris la prise en charge de la 2è tranche de la dette sociale qui fait 200 millions de Fcfa.

Pour assurer la pérennité des activités de la COMATEX, le gouvernement s’engage à mettre en œuvre un plan de promotion commerciale. L’objectif assigné à la nouvelle direction de la société est une production à hauteur de 100% des capacités pour des ventes de 100% de ces productions, soit un chiffre d’affaires de plus de 11 milliards de Fcfa.

À cet effet, le gouvernement a déjà préparé un protocole avec la CMDT pour permettre à la COMATEX de bénéficier d’une décote sur les achats de coton. Egalement, le gouvernement a préparé un contrat de performance qui sera signé avec la nouvelle équipe. Un comité de suivi de la mise en œuvre de ce contrat de performance sera mis en place. Avec un tel niveau de surveillance, le gouvernement est convaincu que les erreurs qui ont conduit à la faillite de la COMATEX ne seront plus répétées.

Le lundi dernier, le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2023-013/PT-RM du 16 mars 2023 portant création de la Compagnie malienne des textiles (COMATEX-Sa) a été adopté à l’unanimité par les membres du CNT. Devant l’organe législatif, le ministre du Développement rural, Modibo Keïta, qui a défendu ce texte, à la place de son collègue de l’Industrie et du Commerce, a indiqué que la relance de cette société est une préoccupation du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

Selon lui, l’objectif est de sauvegarder les emplois. À cet effet, le ministre Keïta a assuré que toutes les dispositions sont prises pour payer les dettes sociales et pour maintenir les travailleurs de la société.

DD/MD (AMAP)

Référendum : L’AIGE invite les présidents des partis politiques et des organisations de la société civile, jeudi

Le Président de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) a l’honneur de convier, le Jeudi 01 juin 2023 dans la salle Balla Moussa Keita du Centre Internationale de Conférences de Bamako (CICB), les présidents des partis politiques et des organisations de la société civile ou leurs représentants à une importante rencontre.

Cette rencontre qui entre dans le cadre des préparatifs du referendum du 18 juin 2023, se déroulera selon le calendrier ci-après :

  • De 10h 00mn à 12h 00mn pour les représentants des partis politiques et de 15H 00mn à 17H.00mn pour les organisations de la société civile.

En raison de l’importance de la rencontre votre présence est vivement souhaitée !

Aliments, médicaments et dispositifs médicaux pour les pèlerins : L’Autorité saoudienne clarifie les conditions

Bamako, 28 mai (AMAP) L’Autorité saoudienne des aliments et des médicaments a précisé les contrôles et conditions imposés aux produits importés (médicaments, dispositifs médicaux et fournitures) pour l’usage des patients et qui sont à la charge des bureaux des affaires des pèlerins ou des agences gouvernementales officielles venant au Royaume d’Arabie saoudite, annonce l’Union des agences de presse de l’Organisation de la coopération islamique (UNA-OCI).

« Les structures organisatrices du pèlerinage doivent s’engager à disposer de médicaments, de dispositifs médicaux et de fournitures via des aéroports agréés ( l’Aéroport international King Abdulaziz à Djeddah et l’Aéroport Prince Muhammad bin Abdulaziz à Médine) pendant la période allant du (15) Shawwal au (30) Dhu al-Qi`dah», indique l’Autorité. En dehors de cette période, aucune procédure de vérification ne sera acceptée, selon la même source.

Les documents officiels et les données relatives aux médicaments, appareils et fournitures médicales doivent également être préalablement « soumis au ministère du Haj et de la Omra par lvoie électronique (demande de fournitures médicales) » au moins quinze jours avant l’arrivée des colis.

L’une des conditions les plus importantes que tous les bureaux des affaires du Haj doivent respecter est le retour des quantités restantes de médicaments et de fournitures médicales après la mission au Royaume d’Arabie saoudite. Cela, « conformément à une déclaration en douane, en les conservant dans des locaux, après la fin de la saison du Haj.»

La règlementation n’autorise pas « d’appareils de radiologie ou fournitures et d’appareils médicaux contenant des matières radioactives ou de médicaments et de produits pharmaceutiques contenant des substances sur les listes d’interdictions locales et internationales. »

Elle permet, également, de rejeter tout produit dont elle estime la quantité supérieure aux besoins de la mission. Le bureau des affaires du Haj du pays des pèlerins « doit estimer la consommation annuelle sur la base de celle des années précédentes » et ne pas apporter de quantités excédant ses besoins. Il est, également, interdit aux bureaux du Haj de fournir des denrées alimentaires à des fins de subsistance. Ce sont plutôt les entrepreneurs en restauration qui sont chargés d’en fournir.

Les médicaments, produits pharmaceutiques ou dispositifs et fournitures médicaux, sous la responsabilité des médecins accompagnant le Haj, par voies aérienne, maritime ou terrestre « doivent être réservés aux cas d’urgence et en quantités couvrant les besoins du personnel accompagnant le médecin pour leur usage personnel », pendant le voyage et le séjour.

Il est interdit à un médecin de fournir des stupéfiants ou des drogues aux pèlerins pendant le séjour aux Lieux saints et des produits contenant des matières qui relèvent des listes d’interdictions locales et internationales.

Les bureaux du Haj ne doivent pas, non plus, transporter les médicaments et les fournitures médicales qui doivent être sous la responsabilité du médecin accompagnant les pèlerins. Celui-ci doit rapporter les quantités restantes à son départ du Royaume.

L’Autorité saoudienne des aliments et des médicaments exige des documents du médecin accompagnant la campagne afin d’approuver l’autorisation, y compris une lettre du ministère de la Santé du pays d’origine du médecin, indiquant qu’il est affecté à accompagner le haj, de fournir des soins d’urgence ou de faire des ordonnances médicales pour les besoins des patients.

MD (AMAP)

Les douanes du Mali ont saisi près de 6 kg de cocaïne en partance pour Paris

La saisie a une valeur marchande estimée à près de 300 millions de Fcfa

Bamako, 26 mai (AMAP) La Brigade mobile d’intervention (BMI) de Bamako des Douanes maliennes a saisi, le 22 mai 2023, plusieurs paquets de cocaïne d’un poids total de 5,2 kilogrammes dont la valeur marchande est estimée à près de 300 millions de Fcfa, selon des sources douanières.

« L’opération s’est déroulée, dans la nuit du mercredi au jeudi dernier, dans un quartier périphérique de la capitale malienne, où les deux valises noires attendaient leur expédition sur l’aéroport international président Modibo Keïta de Sénou », ont expliqué les mêmes sources.

C’est alors que la patrouille douanière aux aguets a interpellé les présumés trafiquants et leurs complices qui ont essayé de s’échapper.

Les présumés trafiquants ainsi que la marchandise prohibée ont été transportés dans les locaux de la BMI, à Faladiè, (quartier de Bamako) pour une fouille approfondie.

« Nous avons trouvé, outre divers articles ordinaires, quatre paquets de cocaïne pure. Les analyses de laboratoire ont confirmé qu’il s’agit d’une drogue de premier choix », a expliqué l’inspecteur des douanes, Oumar Kassambara, précisant que le colis était destiné à la France.

« Pour tromper la vigilance des agents, les délinquants ont fait passer la cocaïne pour des pièces de Basin emballées par une matière de couleur bleue pour brouiller le scanner », a-t-il révélé.

Selon nos sources, l’efficacité des renseignements douaniers a servi ainsi la vigilance des services de contrôle.

Le directeur général des Douanes, l’Inspecteur général Amadou Konaté, a salué le « professionnalisme » des agents qui ont opéré cette importante saisie. Il a réitéré son instruction de « traquer les auteurs du commerce illicite jusque dans leurs derniers retranchements. »

L’inspecteur général Konaté a, également, invité « les soldats de l’Economie » à maintenir la pression sur les réseaux mafieux qui contribuent au financement du terrorisme au Mali.

AT/MD (AMAP)

Salaire des aide-ménagères : Débat houleux entre employeurs et défenseurs de leurs droits

Des aide-ménagères, l«bonnes à tout faire» aux apports inestimable dans nos foyers,

Par Mariam A. TRAORÉ

Bamako, 26 mai (AMAP) La gestion des aide-ménagères, ces mains utiles et indispensables dans les foyers de Bamako et des capitales régionales, est, aujourd’hui, un casse-tête pour beaucoup d’employeurs. Ceux-ci craignent une déshumanisation de ce secteur et un risque d’exposer ces pauvres filles au danger du mercantilisme.

L’apport de celles qu’on appelle, les «bonnes» à tout faire dans nos foyers, est inestimable. Ces jeunes filles, venues de différentes localités de l’intérieur du Mali, participent à la stabilité de nombreux foyers ici. Elles interviennent, du début à la fin de la chaîne, dans la réalisation des tâches ménagères de la maison. Plusieurs raisons les poussent à venir en villes. Si ce n’est pas pour assurer la survie de leur famille au village avec le fruit de leur trvail qu’elles économisent, c’est gagner de l’argent pour acheter le trousseau de mariage ou même découvrir le monde. C’est toujours un aspect de l’exode rural.

Une fois à Bamako, la capitale malienne, elles sont entièrement à la charge de leurs employeurs. Beaucoup de ces jeunes filles innocentes sont victimes de maltraitance et d’abus.

Des organisations de défense se sont impliquées dans leur protection et la promotion de leurs droits. Dans cette démarche, ces structures de placement des aide-ménagères ont apporté beaucoup d’amélioration aux conditions de vie des aide-ménagères notamment sur le plan salarial. D’année en année, leur salaire grimpe.

En effet, leur rémunération diffère selon que l’on loue leur service par le canal d’une des nombreuses agences de placement de Bamako ou qu’on discute directement avec elles. Leur tuteur ou tutrice sert souvent d’intermédiaire.

Mieux, la zone de résidence de la «bonne» influence le montant du salaire. Ainsi, le traitement diffère selon que l’employeur vive sur la Rive droite ou sur la Rive gauche du fleuve Djoliba (Niger) à Bamako. Les employeurs dans la première zone, considérée comme des nantis, paieraient mieux que les habitants de la seconde.

Il n’y a pas de prix standard en la matière. Actuellement, les «bonnes» ont des salaires compris entre 12 500 Fcfa et 30 000 Fcfa voire plus, selon que l’employeur soit du secteur informel, pour la plupart le principal employeur, ou formel.

Dans les quartiers huppés de Bamako, elles sont payées à la tâche. Mme Mariko Assanatou loue les services de deux aides ménagères. La première, 20 000 Fcfa, est une emme de 23 ans. Elle s’occupe de la restauration et de l’entretien de la maison. Âgée de moins de 16 ans, la petite, qui s’occupe des enfants et des petits travaux domestiques, se console avec 12 500 Fcfa. Leur intermédiaire verse les salaires aux employées, chaque fin de mois, dans l’agence de placement.

La gestion salariale de ces filles-là fait débat dans notre pays. C’est un casse-tête pour les employeurs. De nombreuses bonnes réclament plus que le Salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) malien. Elles sont aidées et soutenues dans ce combat par les organisations de défense de leurs droits.

QUESTION D’EPOQUE – Le débat se déroule sur les réseaux sociaux, dans les marchés et dans les lieux de regroupement des femmes. Chacun y va de son avis, commentaire et stratégie. Il est plus qu’urgent qu’il soit ouvert officiellement afin de trouver une solution.

Des aides-ménagères lors d’un atelier de sensibilisation (Archives)

Mme Coulibaly Assan, s’étonne de ce qui se passe autour de la gestion salariale des bonnes. Elle rappelle qu’à leur époque, elle louait les services d’une femme mariée. «J’admets que les choses ont évolué. Avant, on bénéficiait des services d’une dame mariée avec souvent des enfants. Elle venait nous aider dans nos tâches quotidiennes. En retour, on leur donnait un repas. À la fin de chaque mois, la dame recevait entre 2 500 à 3 000 Fcfa», se souvient-elle. Notre vieille dame indique qu’autrefois, c’était plus par solidarité. Elle reconnaît que l’aspect humain a cédé la place, aujourd’hui, à toutes sortes de dérives dans la gestion des aides ménagères à Bamako.

Face à la surenchère du salaire des «bonnes», Mme Bouaré Ina demande, aux uns et aux autres, de savoir raison garder. Elle soutient ceux qui veulent que les aide-ménagères soient payées au SMIC. Supposons qu’il en soit ainsi, dans ce schéma, les aide-ménagères ne doivent bénéficier que leur salaire. «Je me dis que si nous devons leur payer au-delà de 20 000 Fcfa, elles ne peuvent plus demander qu’on leur achète des médicaments quand elles tombent malades, des pommades et autres accessoires», dit-elle.

Notre interlocutrice raconte qu’elle a deux bonnes payées chacune à 12 500 Fcfa par mois. Elle assure par mois leur coton et pommade hygiénique. Il lui revient de payer des tresses et de leur acheter des chaussures. «Mieux, elles ont toutes les deux un téléphone. Je leur achète, de temps en temps, des crédits pour communiquer avec leurs parents au village. Ce n’est pas tout. Elles sont habillées pendant les fêtes et tous les événements heureux qui se déroulent chez moi», explique-t-elle.

Mme Bouaré se fait aussi un devoir de soutenir ces «filles  lorsqu’elles décident de rentrer au bercail. «Je peux leur payer 30 000 Fcfa, mais je serai plus exigente si elle venait à casser des trucs à la maison. Si elles doivent se prendre entièrement en charge, il ne leur restera pas grand-chose des 30.000 Fcfa», prévient notre interlocutrice.

Mme Djourté Hélène nous raconte son cas. Elle louait les services d’une bonne à 12 500 Fcfa. Elle était satisfaite. «Elle était comme ma première fille. Les étrangers ne faisaient pas de différence entre elle et mes enfants. Par malheur, elle tomba gravement malade. Cela lui a valu une hospitalisation de plus de 20 jours», raconte notre interlocutrice. La jeune fille sera entièrement prise en charge par son employeur.

Au moment de rentrer au bercail, la patronne lui donna l’entièreté de son salaire de trois ans avec bonus, des habits, des ustensiles de cuisine. «Ni la jeune fille, ni ses parents n’en revenaient pas. Que ceux ou celles qui s’agitent pour les droits des domestiques pensent à tous ces facteurs. On doit tout faire pour ne pas déshumaniser ce domaine au risque d’exposer ces pauvre filles au danger du mercantilisme», conseille notre interlocutrice.

Mme Diallo Oumou n’aime pas le nom aide-ménagère ou bonne. Ces filles ont besoin d’encadrement. C’est pour cette raison qu’elle est devenue la tutrice de plusieurs jeunes filles à Bamako. «À leur arrivée du village, je les place chez des personnes de confiance. Je veille à ce qu’elles soient bien traitées et mieux payées», explique-t-elle. Comment s’est elle retrouvée dans ce rôle de tutrice ? Elle a employé une jeune fille du Wassoulou pendant quatre ans. Elle a tout fait pour rentrer en contact avec ses parents. Par bonheur, sa protégée a trouvé un prétendant à Bamako. «J’ai présenté la jeune fille comme étant ma fille adoptive. Le mariage a eu lieu chez moi. J’ai fait ce qu’une maman doit faire. Son salaire de trois ans lui a permis de commencer un petit commerce. Aujourd’hui, elle gère sa boutique de friperie. Elle gagne bien sa vie et aide ses parents au village», dit-elle.

Elle pouvait agir autrement si la fille avait été trop exigeante. «Que les agences de placement revoient leur stratégie, conseille-t-elle. Le salaire qu’elles fixent ne peut pas couvrir les dépenses de ces jeunes filles. »

Pire, ces stratégies nuisent aux jeunes filles, qui essaient aussi de contourner les agences de placement. Elles se retrouvent plus exposées. Il urge de poser véritablement cette problématique des aide-ménagères. Que les agences de placement soient plus regardantes quand à la protection et le paiement intégral des salaires de leurs protégées.

Il faudra, aussi, songer à uniformiser les salaires et fixer des règles de conduites pour les aide-ménagères et leurs employeurs.

MAT/MD (AMAP)

 

Cinéma malien : Mamy, une bibliothèque qui brûle

Mamadou Sidibé faisait partie d’un noyau de jeunes recrutés et formés à la technique cinématographique en URSS, en Yougoslavie, en Tchécoslovaquie

Par Kabiné Bemba DIAKITÉ

Bamako, 26 mai (ANAP) Mamadou Sidibé, du haut de ses 83 ans, s’est éteint lundi 24 avril 2023, entrant au panthéon érigé par Amadou Hampäté Bâ qui a valorisé la séniorité par cet adage exprimé devant l’UNESCO en 1960 : « En Afrique, un vieillard, qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. »

De 1964 à 1999, Mamy, comme l’appellent affectueusement les intimes, s’est donné à fond pour l’essor du cinéma malien, d’abord à l’Anim (Agence nationale d’information du Mali) puis au CNPC (Centre national de production cinématographique) qui devient CNCM (Centre national de la cinématographie du Mali).

Formé au Maroc de 1964 à 1965 à la technique du cinéma, il effectua de nombreux stages à partir de 1970 en Yougoslavie (aujourd’hui la Serbie) qui a été d’un apport inestimable pour le Mali en matière de cinéma. En sa qualité de caméraman, il a effectué des reportages d’actualités filmées sur la vie politique, économique, sociale, culturelle et sportive dont les activités du président Modibo Kéita, puis celles de Moussa Traoré jusqu’à l’avènement de la télévision en 1983.

Il faisait partie d’un noyau de jeunes recrutés et formés à la technique cinématographique en URSS, en Yougoslavie, en Tchécoslovaquie entre autres. La jeune république du Mali a senti la nécessité de se doter de moyens de communication en créant l’Anim chargée de gérer l’information avec Radio-Mali (qui s’appelait Radio-Soudan jusqu’au 22 septembre 1960), le journal l’Essor (créé en 1947) et la division cinématographique chargée des reportages filmés, des documentaires et, éventuellement des films de fiction comme en 1972 «5 jours d’une vie» de Souleymane Cissé et en 1976 «Le retour de Tiéman» de Djibril Kouyaté. Ces deux hommes étaient de la frange des réalisateurs aux côtés des cameramen qu’étaient entre autres, Mamadou Sidibé, Moussa Sidibé, Cheick Hamalla Kéita, Isaac Diallo, Moussa Camara et des techniciens de son et d’éclairage comme Moussa Diallo Albert, Mamadou Camara.

Cette division de l’audiovisuel de l’Anim assurait le reportage, le montage (à Belgrade) des films de reportages qui étaient ensuite mis à la disposition des salles de cinéma qui les projetaient avant les séances de films de fiction. L’Anim se scinda en deux branches : l’Amap et la division cinéma qui prit le nom de CNPC en 1979 puis celui de CNCM en 2005. Mais, l’avènement le 22 septembre 1983 de la RTM, (Radiodiffusion Télévision du Mali, devenue ORTM) grâce à une subvention de 2,5 milliards de Fcfa du gouvernement libyen et son soutien technique, a réduit considérablement le champ des actualités filmées, ce qui poussa à la création du CNPC essentiellement orienté sur les films de fiction et documentaires.

Mamadou Sidibé était une véritable bibliothèque du cinéma malien. Aux côtés de son alter ego, Moussa Sidibé, il a participé activement à toute cette évolution de la communication au Mali. Il a ainsi contribué à la formation des jeunes recrues pour donner un sang nouveau au cinéma malien. Ainsi, sont arrivés des réalisateurs comme Ibrahim Touré, Adama Drabo, Ladji Diakité, Sidi Sangaré, Léopold Togo, Youssouf Coulibaly, mais aussi des cameramen comme Boubacar Sidibé ( aujourd’hui brillamment reconverti en réalisateur avec beaucoup de films à son actif, surtout des séries TV et courts métrages), Abdrahamane Somé, Mohamed Lamine Touré….

Jusqu’à son départ à la retraite en 1999 ; Mamadou Sidibé était comme un conseiller technique pour les directeurs qui se sont succédé au service du cinéma malien, à savoir Modibo Diarra, Mamadou Kaba, Cheick Oumar Sissoko, Youssouf Coulibaly. Sa bonhommie faisait qu’’il s’entendait avec tout le monde et prodiguait des conseils qui éteignaient le feu des cœurs les plus impulsifs. En retour, il était ouvert aux critiques même les plus acerbes et arrivait toujours à ne pas céder à l’emportement.

Mamy passait sa retraite dans son domicile à Kalabancoro lorsque la cruelle mort l’a fauché au terme d’une longue maladie au milieu des six enfants inconsolables qu’il laisse derrière lui, dont sa deuxième fille Mme Doumbia Mariam Sidibé, cadre commercial à l’Amap.

Nous nous joignons à eux pour souhaiter que les bienfaits et les prières de soumission qu’il a consentis au Tout-puissant tout au long de sa vie bien remplie lui ouvrent les portes du paradis.

KBD/MD (AMAP)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Biennale artistique et culturelle : La Commission nationale d’organisation à pied d’oeuvre

La Biennale, une communion avec l’ensemble des créateurs des 19 régions et du District de Bamako (Archives).

Bamako, 26 mai (AMAP) La Commission nationale d’organisation de la Biennale artistique et culturelle  du Mali travaille d’arrache-pied pour la réussite de cet important rendez-vous culturel dans notre pays qui enregistrera la participation des 19 régions et du District de Bamako.

Après une interruption de plus de sept ans, les artistes maliens se retrouveront, bientôt, dans la Venise malienne, Mopti (Centre) pour montrer leur savoir-faire. Ce sera un grand moment de communion avec l’ensemble des créateurs des 19 régions et du District de Bamako.

Cette édition enregistre une participation record avec l’arrivée de nouvelles régions. En effet, si le Mali a compté six régions administratives de 1960 à 1978, puis sept régions et un District à partir de 1979, elle en a neuf en 1991.

Ainsi à l’issue du lancement, le tirage a donné un ordre de passage suivant devant le jury : Sikasso, Ménaka, Bandiagara, Koutiala, Nioro, Tombouctou, Koulikoro Dioïla, Kidal, Ségou Mopti, Bamako, Sans Gao, Nara, Kayes Douentza, Kital Bougouni et enfin Taoudénit.

Pour ce faire, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme a créé une Commission nationale d’organisation (CNO) qui est à pied d’œuvre depuis plus d’un mois.

Une autre commission locale a été mise en place à Mopti sous l’égide du gouverneur de cette région qui accueillera l’évènement.

Après les phases locales organisées par chacune des régions dans le but de sélectionner les meilleurs numéros ou créations artistiques et les artistes et instrumentistes. « Chacune d’entre elles a déjà constitué sa troupe et les répétitions battent leur plein », a dit le directeur national de l’action culturelle, Alamouta Dagnoko.

La Biennale artistique et culturelle 2023 se tiendra sous le thème : «Le Mali : une histoire commune, une seule nation, un même destin».

Les troupes doivent concourir dans les disciplines suivantes : Ensemble instrumental, solo de chant, pièce de théâtre, musique d’orchestre, danse traditionnelle, chœur et ballet à thème.

Au menu de la Biennale artistique, cette année, il y aura, aussi, des innovations dans l’exposition d’objets d’art, des conférences-débats, des colloques et un symposium.

L’audio visuel et multimédia, les jeux concours, les marionnettes et contes, l’exposition artisanale, la cuisine des communautés et les visites guidées sont, aussi, des nouveautés. L’objectif de ces innovations est de maximiser l’apport de ces nouvelles disciplines à la promotion et à l’enrichissement du patrimoine culturel.

Une mission de la CNO s’est rendue, le week-end dernier, à Mopti, sous la conduite de son président et secrétaire général du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Hamane Demba Cissé.

Cette délégation a rencontré la commission régionale, en présence du directeur de cabinet du gouverneur de Mopti, Kantara Diawara. La séance de travail a essentiellement porté sur comment réussir ensemble le challenge.

À la suite de débats, la joie se lisait «sur presque tous les visages » et Le sentiment d’avoir compris l’orientation de Bamako était réel, a assuré le haut fonctionnaire de défense et président de la sous-commission défense et sécurité, le colonel Sibiri Konaté.

Le lendemain samedi, sous un soleil de plomb, la délégation a visité les dix sites d’hébergement proposés par la commission régionale. Il s’agit de mettre les troupes dans les conditions idoines de compétition. Toutes les commodités requises, en termes d’approvisionnement en eau, d’alimentation en électricité et de ventilation des sites d’hébergement, ont été scrutées à la loupe.

Les dix sites à retenir seront repartis, à parts égales, entre Mopti et Sévaré.

Il ressort des explications des organisateurs qu’à l’issue du débriefing, il a été retenu que la CNO siégera pour le choix des sites, une proposition qui n’a fait l’objet d’aucune objection au niveau régional.

YD/MD (AMAP)

 

 

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