Deuil : L’ancien gardien de but des Aigles, Ousmane Farota est décédé samedi à l’âge de 59 ans
Bamako, 27 mars (AMAP) L’ancien gardien de but international et l’un des héros de la CAN 94 en Tunisie, s’est éteint le samedi 25 mars à l’âge de 59 ans des suites d’une longue maladie.
«Rien ne sera plus comme avant». Cette phrase de l’ancien gardien de but des Aigles, Ousmane Farota reste encore vivace dans les mémoires de tous ceux qui ont vibré avec la sélection nationale lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), Tunis 94. Lors de cette grande messe du football continental, les Aigles, version Mamadou Keïta «Capi», avaient écrit l’une des plus belles pages de l’histoire du football malien, en atteignant le dernier carré de la CAN.
Trois matches avaient suffi aux Aigles pour émerveiller la planète foot du continent et marquer le grand retour du Mali dans l’élite. D’entrée de jeu, les hommes de feu Capi se sont offerts la peau de l’hôte de la CAN, la Tunisie, battue 2-0 en ouverture du tournoi. Quelques jours plus tard, l’équipe validera son ticket pour les quarts de finale, en faisant match nul 1-1 contre la RD Congo (à l’époque les poules de la CAN étaient composées de trois équipes, ndlr). En quarts de finale, alors que la plupart des observateurs prédisaient la fin de l’aventure pour le Mali face à l’Égypte, les Aigles créèrent la sensation, en s’imposant 1-0.
Personne n’attendait la sélection nationale à pareille fête, surtout que les Aigles avaient fait 22 longues années sans réussir à se qualifier à la phase finale de la CAN. En demi-finale, les hommes de feu Capi chutèrent lourdement 4-0 face à la Zambie, avant de terminer quatrièmes du tournoi. Loin d’être déçus, à fortiori abattus par l’élimination en demi-finale et la défaite dans la petite finale, les Maliens réserveront un accueil triomphal à l’équipe à son retour au bercail.
Des milliers de supporters se sont retrouvés au stade Modibo Keïta pour célébrer la sélection nationale et manifester leur fierté de voir le Mali faire son grand retour dans l’élite africaine. Ousmane Farota faisait partie de cette campagne, Tunis 1994 et a été l’un des grands héros du beau parcours des Aigles.
À l’arrivée de l’équipe au stade Modibo Keïta, c’est lui qui, en tant que capitaine et porte-parole des joueurs, s’est adressé au public à travers la phrase reprise plus haut. Ousmane Farota avait réalisé une prestation de haute volée à la CAN et le nom du dernier rempart des Aigles était sur toutes les lèvres pendant presque toute la CAN. Quand il prit donc la parole, tout le stade se leva spontanément pour applaudir et scander le nom des Aigles.
Sur le plan international, la CAN 94 a indiscutablement marqué une étape importante dans la carrière de celui que l’on appelait familièrement Farota. Mais bien avant cette compétition, le gardien de but s’était déjà fait une réputation, notamment avec le Stade malien dont il gardait la cage pendant de longues années et avec lequel, il a remporté plusieurs trophées. Auparavant, l’emblématique gardien de but avait porté les couleurs d’Askia football club du Quartier Mali, de l’AS Commune V et du Réal de Bamako. Après le Stade malien, il s’est exilé en Égypte où il évoluera avec Ismaily SC.
Plus qu’un gardien de but, Ousmane Farota était un meneur d’hommes, un joueur qui incarnait à la fois la sagesse et la combativité et qui était une source d’inspiration et de motivation pour ses coéquipiers. En dehors du terrain aussi, Farota était apprécié de tous ceux qui ont eu l’occasion de le rencontrer à la banque où il travaillait, peuvent en témoigner. Ousmane Farota était malade depuis plusieurs années et luttait contre la maladie qui le rongeait.
Le samedi 25 mars, l’ancien gardien du Réal, du Stade malien et des Aigles s’en est allé à l’âge de 59 ans. Hier dans l’après-midi, la terre s’est définitivement refermée sur Ousmane Farota au cimetière de Sabalibougou où l’ancien international a été accompagné par une foule nombreuse composée de parents, d’amis, de dirigeants sportifs et d’anciens coéquipiers. Celui qui restera comme l’un des grands gardiens de l’histoire du football malien, laisse derrière lui une veuve et trois enfants.
Dors en paix capitaine !
Soulemane Bobo Tounkara