Environnement : Des espèces végétales qu’il faut protéger à tout prix

Parmi les espèces végétales menacés, il y a le Karité, le Néré, le Balanza, le Zaban et le Baobab. Services publiques et particuliers vivant des ressources végétales conjuguent leurs efforts pour limiter les dégâts.

Par Makan SISSOKO

Bamako, 24 fév (AMAP) À Kalaban Coura, Karim Traoré produit des arbres et des fleurs au bord de la route menant à l’Aéroport international président Modibo Kéita-Senou. Samedi dernier, vers 16 heures, nous avons rencontré l’arboriste. Il venait de finir d’arroser ses plantes.

Karim aime les espèces sauvages, singulièrement celles menacées de disparition dont le Karité, le Néré, le Tamarin, le Zaban et le Baobab. «Nous produisons plusieurs types de plantations sauvages. On cherche dans la forêt, les bonnes qualités de noix ou de graine pour ensuite les faire pousser dans des pots remplis de terre avec de l’engrais organique. Nous pratiquons également le système de greffage des arbres», explique-t-il.

Le métier est pénible et moins lucratif. Mais l’arboriculteur, qui évolue dans le domaine depuis 1985, est porté par son engagement de contribuer à la restauration de la nature. Il a pris conscience des enjeux liés à la déforestation à travers les multiples conseils des agents des eaux et forêts. Et depuis, Karim Traoré «fait de son mieux dans l’entretien des plantations avec ses maigres moyens». Une façon pour lui d’accomplir un devoir civique, celui de protéger les arbres. Son courage lui vaut aujourd’hui l’estime des services des eaux et forêts. «En cas d’insuffisance de la quantité d’arbres dont ils disposent pour les campagnes de plantation, ils viennent très souvent chercher avec les producteurs des arbres sauvages», révèle Karim Traoré.

Les arboriculteurs contribuent, ainsi, à la sauvegarde de la faune sauvage. A ce titre, plaide Ba Fanta, « ils doivent être encouragés, soutenus». Au marché de Kalaban Koro, cette septuagénaire est l’une des nombreuses vendeuses de plantes ayant des propriétés médicinales. Il y a quelques années, elle n’avait pas besoin de faire des kilomètres pour s’approvisionner en feuilles de Zaban et de Karité. Elle en trouvait en quantité dans les villages voisins comme Kabala et Kouralé. Le Karité était disséminé entre les zones cultivées. « Mais l’urbanisation a carrément changé la donne », déplore Ba Fanta. Ces arbres ont plusieurs vertus, souligne-t-elle, en donnant en exemple le beurre du Karité qui entre dans la composition des pommades traditionnelles pour soigner de multiples maux.

PLUSIEURS HECTARES PERDUS PAR AN – Le Karité est constamment agressé par l’homme alors que sa reproduction est très lente. Jadis, le Mali disposait du plus important parc de Karité de l’Afrique occidentale. Pays sahélien, le pays possède des forêts assez denses. Mais, de plus en plus, l’écosystème perd se perd du fait des pressions anthropiques. Plusieurs espèces forestières ligneuses sont en effet menacées de disparition, comme le vitellaria paradoxa (karité), le parkia bigglobosa (néré), l’acacia albida (balanzan), zaban et le baobab.

Cette richesse naturelle, qui fournit aux femmes rurales prix de condiments et argent liquide, est fortement menacée par des pratiques néfastes de l’homme. Tout comme le Néré dont les amendes sont transformées en «soumballa» (bouillon traditionnelle). « Il constitue une importante source de revenus pour les populations. D’où l’intérêt de sensibiliser sur la problématique », selon Adama Sylla qui apprécie les journées dédiées à la protection des forêts. Selon l’écologiste, les «arbres, de façon globale, sont extrêmement importants pour l’existence».

Dans certaines localités du Mali, les populations, ayant compris les enjeux, se sont organisées pour protéger ces espèces et, plus généralement, la flore. Cependant, en plusieurs endroits du Mali, la situation globale préoccupe les forestiers. Selon Ali Poudiougo, point focal national biodiversité à la Direction nationale des eaux et forêts, les formations ligneuses ne couvrent plus que 17,4 millions d’hectares alors qu’elles occupaient environ 32 millions d’hectares en 1985. En cause : la surexploitation des forêts à des fins énergétiques, l’expansion agricole, l’activité minière et les feux de brousse, le changement climatique. Les pressions anthropiques sur les ressources forestières entrainent une perte de forêts estimée entre 100.000 et 500.000 hectares par an.

«Le caractère saisonnier des revenus en milieu rural est crucial pour l’évolution des forêts. Lorsque la campagne agricole échoue, le commerce de bois et de charbon devient pour les populations rurales la source facile de revenus. A côté des marchés ruraux de bois officiellement créés, prolifèrent des circuits informels de commerce de bois et de charbon, signes de la surexploitation des formations forestières», fait savoir M. Poudiougo.

Selon les Nations unies, des milliards de personnes, dans les pays développés et en développement, utilisent quotidiennement des espèces sauvages pour l’alimentation, l’énergie, les matériaux, la médecine et de nombreux autres usages vitaux au bien-être humain. L’accélération de la crise mondiale de la biodiversité, avec un million d’espèces de plantes et d’animaux en voie d’extinction, menace ces utilisations par aux populations. A ce titre, la Journée mondiale de la vie sauvage, célébrée le 3 mars, est l’occasion de mettre la lumière sur les nombreuses formes magnifiques et variées de la faune et de la flore sauvages. Mais, aussi. de sensibiliser aux nombreux avantages que leur conservation procure aux populations. «Des partenariats pour la conservation des espèces sauvages», est le thème retenu cette année.

MS/MD (AMAP)

Le Mali, 2è producteur mondial de karité (Forum économique Mali-Canada)

Bamako, 23 fév (AMAP) Le Mali, qui a produit respectivement 19 855 000 tonnes en 2018, 20 883 000 tonnes en 2019 et 5 515 000 tonnes en 2020 est le 2ème producteur mondial de karité, après le Nigéria, indique le Forum économique Mali-Canada sur son site du Salon virtuel des produits et services du Mali (SVPSM).

« La potentialité en amandes est de 250.000 tonnes dont 60 883 et 22 908 ont été exportées respectivement en 2019 et 2020. Celle du beurre est de 135 000 tonnes dont 97 000 réellement exploitées, 265 tonnes et 311 tonnes ont été exportées sur la même période », selon le Forum

Ce qui prouve qu’en plus des quantités réellement exportées, le Mali est à mesure de fournir aux importateurs beaucoup plus de beurre, d’amandes et de produits à base de karité, eu égard au potentiel existant. Le karité est disponible dans tous les bassins de production qui sont situés à Kayes (Ouest), Koulikoro, Sikasso (Sud), Ségou et Mopti (Centre).

Le Mali occupe une place de choix dans la production et l’exportation des amandes, du beurre et des produits dérivés du karité, selon la même source. « Une vingtaine d’exportateurs avérés, professionnels et expérimentés œuvrent dans le domaine de l’exportation de karité depuis plus d’une quarantaine d’années vers l’Asie, l’Amérique, l’Europe et les marchés sous régionaux. Les exportations maliennes de karité sont en croissance, puisque la demande internationale des produits de karité augmente de plus en plus », ajoute-t-elle.

Pour améliorer l’accessibilité du marché mondial et rendre encore plus compétitifs les produits du karité malien, les autorités maliennes et leurs partenaires ont mis un accent particulier sur la promotion de la filière Karité et, surtout, sur la participation des femmes maliennes qui en tirent des revenus et comme source d’autonomisation pour elles.

Le karité est produit dans 7 500 localités villageoises. Ce sont 500 000 concessions familiales et trois millions de femmes maliennes (environ 25%) de la population du Mali qui sont directement impliquées dans le secteur, de la collecte des noix, à la transformation en beurre et d’autres produits dérivés.

Les acteurs sont regroupés en Fédération nationale de karité (FNK), constituée de coopératives, d’unions de coopératives de producteurs/trices, de pisteurs, de commerçants et d’exportateurs. Ils détiennent une expertise avérée et héréditaire dans la production des produits, à base de karité.

« Les exportateurs sont expérimentés et dévoués et, surtout disposés à faire une prestation répondant à l’option d’affaires, pour fidéliser et consolider le partenariat commercial avec les clients afin de leur permettre d’atteindre l’objectif de leurs investissements dans le domaine de l’industrie cosmétique, pharmaceutiques et alimentaires (chocolat, margarine). Leur plaisir est également la satisfaction des besoins des acheteurs », selon le Forum économique Mali-Canada

Le karité malien est naturellement biologique, puisqu’il pousse à l’état sauvage. Néanmoins, les coopératives, les unions des producteurs et des exportateurs de la filière karité optent, de plus en plus, pour le principe de la certification, afin d’être en phase avec les règles et les normes du commerce international et d’assurer le maintien du développement durable de leurs activités.

Pour ce faire, ils adhèrent aux organisations de certification (FLO-CERT, ECOCERT) et d’accréditation comme bio partenaire (bio équitable, bio solidaire), Mouvement biologique malien pour la certification des produits (MOBIOM).

Par ailleurs, des initiatives d’amélioration du parc, par le reboisement et la reforestation sont prises pour une meilleure protection des peuplements dans le but d’augmenter fondamentalement l’offre exportable et de satisfaire la demande des clients.

MD (AMAP)

 

Rentrée littéraire du Mali : Le décloisonnement de l’Afrique au cœur des échanges

Ce rendez-vous est l’une des rencontres culturelles les plus importantes de notre continent et, aussi, une vitrine de la diversité et du rayonnement international de la littérature

Bamako, 23 fév (AMAP) La 15è édition de la Rentrée littéraire du Mali, qui se tient cette année sous le thème : «Décloisonner l’Afrique», et où il sera question de frontières, de langues, de circulation des auteurs et de leurs livres, a démarré, mardi, à Bamako, a constaté l’AMAP.

Cette année, une centaine de participants dont des écrivains venus de cinq continents, des universitaires et artistes maliens, seront réunis du 21 au 25 février. Ces acteurs de la culture partageront idées et expériences à travers des cafés littéraires, des lectures, des dédicaces, des tables rondes et des ateliers, y compris des spectacles (théâtres et musique). Ces journées seront couronnées par des remises de prix littéraires.

Selon le directeur de la Rentrée littéraire du Mali, Ibrahima Aya, cette édition tient sa particularité de l’organisation du Forum des manifestations littéraires en Afrique. Ibrahima Aya a expliqué qu’il s’agit d’une rencontre professionnelle de mise en relation des manifestations littéraires en Afrique visant, notamment, à améliorer la circulation, la présence et la visibilité des auteurs édités sur le continent, ainsi que de leurs œuvres.

Il a expliqué qu’une autre innovation portera sur la présence des lauréats des prix littéraires à ce rendez-vous à Bamako.

La représentante des participants du Forum des manifestations littéraires, Lola Shoneyin, a salué la réussite de cette rencontre internationale. Selon elle, l’amitié, les échanges d’idées et le partage des connaissances qui prévalent à la Rentrée littéraire sont importants pour la consolidation de la paix.

L’auteure nigériane a affirmé que l’Afrique doit pouvoir trouver les meilleurs moyens pour que nos populations accèdent facilement à notre histoire. «Nous devons employer ces récits comme un véhicule de développement et qui vont définir notre histoire, notre identité et notre avenir», a souhaité Lola Shoneyin.

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme qui a solennellement lancé les activités de ce rendez-vous littéraire, a indiqué que les échanges sur le thème porteront sur la fabrication des frontières et de leur déconstruction.

Selon lui, les langues sont autant de points de passage de personnes, de pensées et de sentiments. « Si elles sont traduites, a-t-il fait savoir, cela rendra possible la circulation des auteurs, leurs œuvres et leurs représentations du monde. »

Andogoly Guindo a dit que cette rencontre s’impose aujourd’hui par la magie du temps « comme l’un des rendez-vous culturels les plus importants du continent africain mais, aussi, comme une vitrine de la diversité et du rayonnement international de la littérature. »

Le ministre Guindo a assuré que l’accès au livre et à la lecture est une priorité du gouvernement, avant de déplorer le fait que l’industrie du livre au Mali soit confrontée a l’absence de financement et à la désaffection de la lecture, surtout chez les jeunes.

« Afin de relever ces défis, a-t-il indiqué, mon département a enclenché le processus d’adoption de la Politique nationale du livre et de la lecture. » Il a signalé que l’adoption de ce document devrait intervenir d’ici la fin de l’année 2023.

Le chef du département en charge de la Culture a annoncé que le prix Yambo Ouologuem d’une valeur de 2 millions de Fcfa sera décerné à la prochaine édition. Un autre fait marquant a été la prestation XXL du musicien Boubacar Traoré alias Kar Kar. Ces notes musicales ont émerveillé les participants.

Le rendez-vous littéraire a ete lancé en présence du ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Harouna Mamadou Toureh, de plusieurs anciens ministres, personnalités littéraires et artistiques.

MDD/MD (|AMAP)

 

Le médiateur de la CEDEAO : «Nous pensons que la transition au Mali est en bonne voie»

Par Dieudonné DIAMA  

Bembablin DOUMBIA

Bamako, 23 fév (AMAP) Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Goodluck Jonathan Goodluck Jonathan, lors de son séjour au Mali dans le cadre du suivi du processus de la Transition, s’est dit satisfait de son entretien avec le président de la Transition qui l’a reçu en audience, mercredi.

À sa sortie d’audience, l’Envoyé spécial de la CEDEAO, accompagné par le chef de la Minusma, El-Ghassim Wane, a confié à la presse l’importance de ce déplacement intervenu à une période charnière pour le Mali.

Il a rappelé que, suivant les recommandations et les arrangements de la CEDEAO, la Transition au Mali devrait prendre fin en 2024. «C’est dans cet esprit que nous nous sommes dit qu’il fallait mieux venir encore une fois échanger avec les autorités du Mali sur les difficultés d’ordre organisationnel de ce processus de transition», a expliqué Goodluck Jonathan qui a aussi rencontré la classe politique et la société civile pour recueillir leurs observations.

Il a affirmé avoir notifié au président Goïta son appréciation par rapport à l’évolution du processus, notamment par la mise en place de certaines structures clés pour la bonne marche de la Transition. Parmi celles-ci, le médiateur de la CEDEAO a cité la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) qu’il a saluée.

«Nous avons félicité le président de la Transition et toutes les autorités maliennes pour la mise en place de cet organe qui est très important pour la gestion des élections à venir. Nous avons également apprécié la validation d’une carte biométrique qui va servir de cartes d’électeurs pour tous les Maliens », a confié l’ancien président nigérian.

Cependant, Goodluck Jonathan a reconnu qu’il était très difficile de pouvoir, durant ce processus de transition, réussir tous les défis à 100%. Toutefois, il a dit que les échanges qu’il a eus avec le président de la Transition, font partie des conversations finales qu’ils auront avec lui étant donné que les élections sont pour 2024.

Le médiateur de la CEDEAO a souligné que pendant son séjour, il a eu des échanges avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le ministre en charge de l’Administration territoriale et avec d’autres membres du gouvernement afin d’avoir une idée claire et nette sur l’évolution du processus de transition. «Nous pensons que c’est en bonne voie et nous aimerions venir, peut-être, une prochaine fois pour le couronnement de ce processus de transition en République du Mali», a ajouté Goodluck Jonathan.

A la question de savoir s’il va plaider en faveur du Mali pour la levée des sanctions au regard des avancées qu’il a constatées, l’Envoyé spécial de la CEDEAO a dit que l’organisation sous-régionale s’est engagée à aider le processus de transition et le processus politique au Mali. Elle fera, aussi, en sorte que le Mali puisse s’en sortir sur le plan économique. «Il y a des situations au niveau du protocole de la CEDEAO qui font que des sanctions sont prises contre un Etat qui dévie de la voie démocratique. Et ce ne sont pas des sanctions qui sont prises uniquement pour le cas du Mali», a expliqué Goodluck Jonathan.

Il a soutenu qu’avant la situation du Mali, ces sanctions existaient déjà dans le protocole de la CEDEAO. Toutefois, il a dit continuer à travailler avec les autorités de la Transition du Mali afin de voir le bout du tunnel. « Cela nous permettra de nous faire entendre au niveau des autorités de la CEDEAO afin qu’elles puissent revoir leur copie pour les sanctions qui sont imposées au Mali aujourd’hui », a-t-il indiqué.

CLASSE POLITIQUE ET SOCIETE CIVILE – Auparavant, le médiateur de la CEDEAO avait participé, au Centre de formation des collectivités territoriales, à une réunion du cadre de concertation qui a regroupé, pour la première fois, la classe politique, la société civile et plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga.

La rencontre visait à évaluer l’exécution du chronogramme politique et électoral et échanger sur les difficultés de mise en œuvre en vue de donner les nouvelles orientations pour les actions futures.

Le ministre Maïga a saisi l’occasion pour brosser les activités réalisées par la Transition. Il s’agit, notamment de la remise au chef de l’Etat de l’avant-projet de la Constitution par la Commission chargée de sa rédaction, de l’installation des membres de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) et de la nomination des représentants de l’Etat dans le cadre du retour de l’administration.

Le colonel Abdoulaye Maïga a, par la suite, réitéré la volonté du gouvernement de poursuivre les efforts enclenchés, conformément à la vision du président de la Transition, qui visent essentiellement la refondation de l’Etat et le retour à un ordre constitutionnel.

À ce titre, des actions significatives ont été menées et portent essentiellement sur la mise en place d’une Commission chargée de la finalisation de l’avant-projet de Constitution composée de l’ensemble des forces vives. S’y ajoutent le démarrage et la poursuite effective des travaux de cette Commission dont le rapport sera incessamment soumis au chef de l’Etat mais, aussi, la relecture de la Loi électorale pour prendre en compte les insuffisances constatées, parmi lesquelles l’institution de la carte nationale d’identité biométrique sécurisée comme carte d’électeur, en substitution à la carte d’électeur biométrique.

D’autres insuffisances ont trait au vote par anticipation des membres des Forces armées et de sécurité afin qu’elles puissent se consacrer à la sécurisation des opérations électorales les jours de scrutins. L’adoption du projet de loi portant modification de la Loi électorale et des projets de textes relatifs à la réorganisation administrative et territoriale par le Conseil national de Transition (CNT), en sa séance plénière du 20 février dernier, fait également partie des actions.

« Encore une fois, il faut rappeler que la dynamique enclenchée par le gouvernement est une traduction de la vision du président de la Transition de réussir la mise en œuvre des réformes politiques majeures et l’organisation d’élections transparentes, crédibles, justes et apaisées afin d’éviter les crises électorales », a insisté le ministre chargé de l’Administration territoriale.

De son côté, le médiateur de la CEDEAO a salué les avancées réalisées depuis 2020. Goodluck Jonathan a dit qu’il ne peut se vanter d’avoir réussi sa tâche jusqu’à ce que les institutions appropriées où les personnes devant être bien élues, soient mises en place.

L’ancien président nigérian a salué la mise en place de l’AIGE, rappelant que cela faisait partie des exigences de la classe politique et de la société civile. Il a aussi félicité l’inclusivité autour de la mise en place de l’Autorité ou siègent des représentants de la classe politique et de la société civile.

L’Emissaire de l’organisation sous régionale s’est réjoui du fait que le gouvernement a régulièrement interagi avec les acteurs politiques et les membres de la société civile. Il a demandé à ces derniers de continuer à travailler avec les autorités. «S’il y a des problèmes ou des insuffisances, discutez avec le gouvernement pour voir comment leur trouver des solutions», a conseillé Goodluck Jonathan.

LEVÉE DES SANCTIONS – Au nom des partis politiques présents, en sa qualité de doyen, le président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS), Pr Younouss Hamèye Dicko, a signalé que les réformes politiques et institutionnelles avancent à grands pas. Il a dit que les forces maliennes de défense et de sécurité, de jour en jour, se renforcent.

Le leader politique a invité Goodluck Jonathan à transmettre à l’organisation sous régionale la demande des partis politiques qui est la levée des sanctions contre le Mali pour aider à rendre la victoire du pays inéluctable.

Pour sa part, le président du Conseil national de la société civile, Bouréima Allaye Touré, a souligné qu’il y a l’inclusivité autour du processus de Transition. Il a aussi salué le cadre de concertation qui existe entre le gouvernement et la société civile qui a permis de discuter sur le chronogramme des réformes politiques et institutionnelles ainsi que de beaucoup d’autres activités. « Nous n’avons ménagé aucun effort pour que nos critiques et propositions soient entendues par le gouvernement, les citoyens et nos amis », a-t-il confié.

Après le retrait du médiateur et sa délégation, des responsables politiques et de la société civile ont, tour à tour, pris la parole pour exprimer leurs préoccupations. Lesquelles tournent principalement autour du respect du chronogramme des élections, du fichier électoral et de la carte biométrique de la CEDEAO. À toutes ces questions, les membres du gouvernement présents ont apporté des éléments de réponse.

DD/BD (AMAP)

Communiqué du Conseil des ministres du mercredi 22 février 2023

Le Conseil des ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 22 février 2023, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du colonel Assimi GOITA, président de la Transition, Chef de l’Etat.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

  • adopté des projets de texte ;
  • procédé à des nominations ;
  • et entendu des communications.

AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

Depuis une décennie, notre pays est confronté à une guerre asymétrique contre le terrorisme et le banditisme transfrontalier. Cette crise sécuritaire sans précédent a permis de mettre en évidence l’état d’impréparation opérationnelle du soutien sanitaire des Forces armées maliennes.

La Direction centrale du service de santé des Armées, qui a pour mission de participer au développement sanitaire du pays en général et d’assurer le soutien sanitaire des Forces Armées, fait constamment face à un afflux massif des blessés de guerre.

Cette Direction assure, sur le théâtre des opérations et sur les zones sinistrées, la mise en place du soutien sanitaire pour les Forces Armées Maliennes et pour toute la population vivant dans ces zones.

L’organisation de ce soutien en temps de guerre commence depuis la blessure du combattant ou de tout autre ami sur le front, pour s’achever au niveau de l’hôpital militaire en passant par les postes médicaux avancés et les hôpitaux de campagne.

La Direction centrale du service de santé des Armées, dans le cadre de la mise en place du soutien sanitaire ne dispose pas d’hôpital militaire, maillon essentiel de la chaine de soutien de santé des forces.

L’inexistence de telle structure sanitaire amène à orienter les blessés vers les Centres Hospitaliers Universitaires civils qui, malgré leur assistance, répondent difficilement aux dispositifs sécuritaires lors de leur prise en charge.

Pour faire face à ces insuffisances, les projets de texte adoptés créent l’Hôpital d’Instruction des Armées qui sera une structure sanitaire polyvalente de troisième référence.

La création de cet hôpital permettra :

  • d’améliorer le pronostic vital des blessés de guerre par la réduction du temps d’évacuation ;
  • d’assurer la continuité des soins ;
  • de mettre à disposition en post conflit, une expertise avérée dans la gestion du stress 
post traumatique et des séquelles de blessure des militaires ;
  • de diminuer les évacuations sanitaires à l’extérieur. 
Elle contribuera également à l’amélioration des conditions de prise en charge socio-sanitaire de la population.
  1. Sur le rapport du ministre de la Défense et des anciens Combattants, le Conseil des ministres a adopté des projets de texte relatifs à la création, à l’organisation et aux modalités de fonctionnement de l’Hôpital d’Instruction des Armées.
  2. Sur le rapport du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant création de l’Ecole d’Etat-major des Forces de Sécurité du Mali.

La crise que notre pays connait depuis 2012 a démontré la fragilité de son outil de défense. Sa gestion a permis d’établir le constat d’un manque de coordination des forces engagées sur les théâtres des opérations.

Il est donc apparu nécessaire d’adapter notre outil de défense et de sécurité au nouveau contexte de guerre asymétrique à laquelle notre pays fait face.

C’est dans ce cadre que la Police nationale et de la Protection civile ont été militarisées à travers l’adoption de la Loi n°2022-037 du 27 octobre 2022. Cette militarisation appelle à plus d’engagement des fonctionnaires de la Police nationale et de la Protection civile avec les Forces de Défense entre lesquels il doit avoir une bonne coordination des actions sur le terrain dans le cadre de l’exécution de missions conjointes.

Le projet de décret adopté crée l’Ecole d’Etat-major des Forces de Sécurité en vue d’assurer la formation des Officiers de Forces de Sécurité et de Défense.

Sa création contribuera entre autres :

  • au renforcement des capacités opérationnelles des Forces de Défense et de Sécurité ;
  • à une meilleure coordination des forces au cours des différentes opérations ;
  • à l’éclosion d’une vision malienne des enjeux de défense et de sécurité ;
  • au renforcement de la conscience stratégique des cadres civils et militaires de l’Etat ;
  • à l’adaptation des besoins de formation pour les cadres militaires, paramilitaires et 
civils à nos réalités et à l’impact de l’environnement stratégique sur notre pays.
  1.    Sur le rapport du ministre de l’Industrie et du Commerce, le Conseil des Ministres a adopté des projets de texte relatifs à la Nouvelle compagnie malienne des textiles (N-COMATEX).

La Compagnie malienne des textiles est une société d’Etat créée par la Loi n°68-33/DL-RM du 14 juin 1968 avec pour objet la fabrication de tissus, toile et filé à partir du coton et d’autres fibres. Son capital social est de 1 milliard 500 millions de francs CFA.

Sur la base d’une convention signée, le 30 octobre 1993, le Gouvernement a ouvert le capital social de la compagnie à la Société China National Overseas Engineering qui détient 80% des actions, soit 1 milliard 200 millions de Francs CFA et l’Etat du Mali 20 %, soit 300 millions de Francs CFA.

La convention signée avec le partenaire chinois détermine les conditions générales, économiques, administratives, financières, fiscales, douanières et sociales dans lesquelles la société exerce ses activités. Les statuts de la Compagnie Malienne des Textiles sous forme de société anonyme ont été adoptés lors de l’Assemblée Générale extraordinaire du 22 mars 2000.

La Compagnie malienne des textiles est confrontée depuis longtemps à des tensions de trésorerie dues au vieillissement des équipements, à la non maîtrise des charges d’exploitation et à la concurrence des tissus importés. Cette situation a conduit au surendettement de la société et à la détérioration de sa situation financière.

Au regard de cette situation, le Conseil d’administration et l’Assemblée générale de la COMATEX-SA ont demandé en 2018, la liquidation de la société.

Dans le souci de préserver les emplois du personnel et compte tenu de la position stratégique de la société pour le développement économique du pays, le Gouvernement de la République du Mali a opté pour le redressement judiciaire et a adopté un plan de relance dont la mise en œuvre doit aboutir à la reprise des activités de production.

Les projets de texte sont adoptés dans ce cadre. Ils créent la société d’Etat constituée sous forme de société anonyme dénommée « Nouvelle compagnie malienne des textiles » avec l’Etat comme unique actionnaire et approuvent ses statuts.

  1. un projet de décret portant approbation des statuts de l’Usine malienne de produits pharmaceutiques (UMPP).

Le Gouvernement dans sa politique de relance de certaines entreprises stratégiques pour le développement économique du pays a approuvé, en Conseil des ministres du 18 novembre 2022, le Plan de relance de l’Usine malienne de produits pharmaceutiques tout en décidant de revenir sur l’ouverture du capital. Ce plan est élaboré pour faire face aux difficultés de l’UMPP-SA et relancer les activités de production à travers la réalisation des actions prioritaires ci-après :

  • la modification des statuts ;
  • le maintien de la continuité de la production ;
  • la modernisation des chaînes de production par la création d’une nouvelle unité.

Dans la mise en œuvre du Plan de relance, il est apparu nécessaire de prendre une mesure législative permettant à l’Etat de rester l’unique actionnaire de la société.

En outre, pour permettre à l’Usine malienne de produits pharmaceutiques de répondre efficacement aux exigences du Plan de relance, il est impératif de modifier les statuts de 1992. Cette modification répond aux besoins de la mise en harmonie avec les dispositions de l’Acte Uniforme de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique. 
Le présent projet de décret est adopté dans ce cadre. Il vise à organiser le fonctionnement de la société en définissant l’ensemble des règles juridiques qui régissent, d’une part, les rapports entre les parties prenantes au sein de l’actionnariat unique et, d’autre part, les rapports à l’égard des tiers.

AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes :

AU TITRE DU MINISTERE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA DECENTRALISATION

  • –  Préfet du Cercle de Bafoulabé : 
Monsieur Siaka Souleymane SANOGO, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Diéma : 
Monsieur Hamadou Yacouba DIALLO, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Kita : 
Monsieur Abraham KASSOGUE, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Nioro : 
Monsieur Almamy Ibrahima KAGNASSI, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Dioïla : 
Monsieur Alidji BAGNA, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Kangaba : 
Monsieur Abou DAO, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Nara : 
Monsieur Abou DIARRA, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Sikasso : 
Monsieur Djiby DIAWARA, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Bougouni : 
Monsieur Hamadoun TAMBOURA, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Kadiolo : 
Monsieur Bakary Dioman DIAKITE, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Kolondiéba : 
Monsieur Boubacar Oumar TRAORE, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Koutiala : 
Monsieur Kéou NIOUMANTA, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Yanfolila : 
Monsieur Souleymane COULIBALY, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Yorosso : 
Monsieur Djinè Moussa DIAKITE, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de San : 
Monsieur Hamma MADJOU, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Tominian : 
Monsieur Ibrahima KOÏTA, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Mopti : 
Monsieur Lassine NAMOU, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Bandiagara : 
Monsieur Amadou Hamadoun MAIGA, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Djenné : 
Monsieur Mamadou N’Diawar DIARRA, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Tenenkou : 
Monsieur Mamadou DAO, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Tombouctou : 
Monsieur Boubacar DANFAGA, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Goundam : 
Monsieur Kabaou DOLO, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Gourma-Rharous : 
Chef d’Escadron Bokery DAMANGO.
  • –  Préfet du Cercle de Bourem : 
Monsieur Kassoum SANOGO, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Al-Ourche : 
Chef d’Escadron Abdrahamane KEITA.
  • –  Préfet du Cercle de Ménaka : 
Monsieur Boubacar COULIBALY, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.
  • –  Préfet du Cercle de Andéramboukane : 
Commandant Alexis SANOU.
  • –  Préfet du Cercle de Inékar : 
Monsieur Bréhima DIALLO, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.

AU TITRE DU MINISTERE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS

– Chargé de mission : Lieutenant-colonel Alpha Yaya SANGARE.

AU TITRE DU MINISTERE DES TRANSPORTS ET DES INFRASTRUCTURES

– Conseiller technique : Monsieur Cheick Ahmed Tidiani TALL, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral.

AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

  • –  Directeur des Finances et du Matériel au Ministère des Transports et des Infrastructures :
Monsieur Hyacinthe KONATE, Inspecteur des Services Economiques.
  • –  Directeur des Finances et du Matériel au Ministère de l’Education nationale : 
Monsieur Ibrahim TRAORE, Inspecteur des Finances.
  • –  Directeur des Finances et du Matériel au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique :
Monsieur Ali TOURE, Inspecteur des Finances.
  • –  Directeur des Finances et du Matériel au Ministère du Travail, de la Fonction Publique et du Dialogue Social :
Madame WAIGALO Mariam COULIBALY, Inspecteur des Finances.
  • –  Directeur des Finances et du Matériel au Ministère du Développement rural : Madame Aïssata Dalila KONATE, Inspecteur des Finances.
  • –  Directeur des Finances et du Matériel au Ministère de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle :
Monsieur Mohamed Lamine dit Noukoussa KEITA, Inspecteur des Finances.
  • –  Directeur des Finances et du Matériel au Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille :
Madame BERTHE Assétou KONE, Inspecteur des Finances.
  • –  Directeur des Finances et du Matériel au Ministère de l’Industrie et du Commerce : 
Monsieur Alassane Ibrahim TOURE, Administrateur civil.
  • –  Directeur des Finances et du Matériel au Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population : Madame SAVANE Salimata BENGALY, Inspecteur des Services Economiques.
  • –  Directeur des Finances et du Matériel au Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable :
Monsieur Sidi ABOUBA, Inspecteur des Services Economiques.
    • – Président Directeur Général de l’Office Malien des Produits pétroliers : Monsieur Modibo Gouro DIALL, Inspecteur des Services Economiques.

AU TITRE DU MINISTERE DES MINES, DE L’ENERGIE ET DE L’EAU

– Conseillers techniques :

Monsieur Damassa BOUARE, Ingénieur de l’Industrie et des Mines ; Monsieur Birama DIOURTE, Ingénieur de l’Industrie et des Mines.

AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE ET DU DEVELOPPEMENT SOCIAL

– Conseiller technique :

Monsieur Abdelaye KEITA, Chargé de Recherche.

AU TITRE DU MINISTERE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS, CHARGE DE L’INSTRUCTION CIVIQUE ET DE LA CONSTRUCTION CITOYENNE

– Directeur Général du Palais des Pionniers :

Monsieur Sina DEMBELE, Inspecteur de la Jeunesse et des Sports.

AU TITRE DU MINISTERE DELEGUE CHARGE DES REFORMES POLITIQUES ET INSTITUTIONNELLES

– Chef de Cabinet :

Monsieur Almoustapha Nouhoum TOURE, Juriste.

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS

Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une augmentation du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.

Le Président de la Transition, Chef de l’Etat a appelé la population au respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

 

Poulets : Les prix prennent l’ascenseur

Par Anne-Marie KEITA

Bamako, 22 fév (AMAP) Lorsqu’une femme accouche, il est de tradition de préparer de la soupe pour la nouvelle maman. Pour sacrifier à cette tradition, Mme Camara Fatoumata Touré s’est rendue au marché de volaille de Kati pour acheter deux poulets et préparer une soupe pour sa belle sœur qui venait d’accoucher. Avec un billet de 10 000 Fcfa, elle espérait avoir deux poulets locaux. Elle a été surprise par une augmentation des prix.

En plus de la hausse, il est aussi difficile de trouver un poulet physiquement satisfaisant du fait de la mauvaise alimentation de la volaille. Mme Camara s’est donc tournée vers le poulet de chair dont elle croyait avoir le kg à 2 000 Fcfa comme d’habitude. Là aussi, une vendeuse lui fait savoir que le kg de cette race est passé à 2. 00 Fcfa.

Au marché de Kati comme ailleurs, il est aujourd’hui difficile de se procurer un poulet local sans débourser entre 5 000 à 7 500 Fcfa. Les causes de la hausse du prix de la volaille sont liées, selon le président de la Commission développement partenariat et financement de la Coopérative de valorisation des races aviaires locales (Wasaso), Cheickna Dianka, au coût élevé des ingrédients indispensables à l’aliment-volaille, notamment le maïs, source de protéines et autres additifs.

Selon lui, d’autres causes seraient l’insuffisance de l’offre de volaille, la prévalence de maladies aviaires à cycle répétitif à la base de fortes mortalités, la faible organisation des producteurs avicoles et l’insuffisance des capacités techniques, institutionnelles et organisationnelles des acteurs du sous-secteur avicole.

Evoluant dans l’aviculture depuis 5 ans, Ladji Bouaré, est un jeune entrepreneur qui s’intéresse à l’élevage. Il dispose de sa propre ferme de volaille. À ses dires, il a commencé par les poulets locaux pour ensuite aller vers la race métisse ou «barama» et finir avec la race 3/4. Concernant la flambée des prix de la volaille, ce jeune entrepreneur dit que le coût du transport a rendu difficile l’élevage surtout pour les races importées comme les «barama».

La flambée du prix du carburant a, aussi, eu un impact sur l’importation des produits, notamment l’aliment volaille. S’y ajoute l’avènement de la Covid-19 qui a beaucoup freiné la production de certaines races importées.

Selon Ladji Bouaré, le prix du principal ingrédient de l’aliment volaille qui est le maïs a pris l’ascenseur. Au moment de la Covid-19, le sac de 100 kg de maïs était vendu à 35 000 Fcfa contre 14 000 avant cette pandémie. Aujourd’hui, le même sac varie entre 28 000 et 32 500 Fcfa, soit une baisse légère. Aussi, l’aliment chair qui était cédé à 13 500 Fcfa a grimpé à 18 000 Fcfa aujourd’hui. Un autre aliment indispensable dans la production est la vitamine concentrée dont le sac a aussi subi une petite augmentation, passant de 35 000 Fcfa à 40 000 Fcfa.

Le représentant de la Coopérative des producteurs de poulets de chair, Thierno Sidibé, confirme la hausse du prix du poulet de chair et du poulet local. Il ajoute que le coût de production d’un kilo de poulet de chair a connu une augmentation de presque 35%.

Pour lui, cette augmentation est tout à fait justifiée par le coût élevé des matières premières indispensable à l’élevage de la volaille, notamment le maïs qui intervient dans l’aliment volaille à hauteur de 60%. Cet ingrédient, beaucoup sollicité dans l’alimentation des volailles et cultivé chez nous, était une chance pour le Mali. « Malheureusement, déplore-t-il, ce produit est exporté malgré l’interdiction d’exportation des produits alimentaires par les autorités maliennes. »

Le tourteau de coton, un autre ingrédient dans l’alimentation volaille, est une source de protéines d’origine végétale. La production du tourteau de coton devrait donner aux éleveurs beaucoup de facilités. Le tourteau, capital dans l’aliment volaille, est importé du Burkina Faso. Cet aliment utilisé dans l’aliment de volaille à 20% a aussi connu une augmentation passant de 11 500 Fcfa à 16 000 Fcfa le sac de 50 kg. Sans compter les ruptures qui ont fortement perturbé le marché. Il y a aussi le son de blé qui a connu une augmentation assez remarquable passant de 100 à 200 Fcfa le kilo. Le kilo d’aliment pour les poulets de chair est passé de 300 Fcfa à 450 Fcfa, soit une augmentation de 40%. Et le kilo d’aliment de pondeuse qui était 250 Fcfa est passé à 400 Fcfa, soit 45% d’augmentation.

Dans l’alimentation volaille, en plus des aliments cités, il faut compter les ingrédients qui viennent de l’extérieur comme le complexe minéral vitaminé (CMV) qui n’est pas fabriqué au Mali, mais importé d’Europe et du Maghreb. Ce produit a aussi connu une augmentation de presque 35%.

À en croire Thierno Sidibé, le marché des poussins a aussi connu beaucoup de difficultés non seulement en termes de prix et de disponibilité. La cherté de l’aliment volaille, le transport des sujets ont été durement ressenti par les éleveurs qui enregistrent d’énormes pertes. À ces difficultés, s’ajoute le manque de moyens de production des éleveurs. D’ou une baisse de production et l’absence des poulets sur le marché. «Les producteurs ont beaucoup perdu parce que nous ne sommes pas rentrés dans nos coûts de revient pour faire des marges qui peuvent nous permettre de continuer notre activité», a regretté Sidibé. Il note que l’aliment volaille occupe 80 % des dépenses de production et quand il devient cher, les prix grimpent.

Absence de subvention – Pour Lamine Traoré, secrétaire à l’organisation de la Fédération des intervenants de la filière avicole au Mali (FIFAM), ces augmentations sont à la base de la raréfaction. Lamine Traoré évoque aussi le problème de la subvention que l’État accordait aux producteurs et éleveurs sur certains types d’intrants importés de l’extérieur qu’on appelle les concentrés d’aliments volaille. Ces produits sont composés de vitamine, de minéraux et de protéines. L’État les subventionnait à 30% de remise à l’éleveur. Si par exemple l’éleveur achetait le sac à 65 000 Fcfa, avec cette subvention, il va l’acheter à 50 000 Fcfa. Cependant, en 2022, la mise en place de cette subvention a été compliquée et n’a pratiquement pas eu lieu. Toute chose qui a contribué à l’augmentation des prix.

Selon les chiffres de la FIFAM, depuis l’avènement de la Covid-19, l’aviculture a connu de sérieuses secousses. Avant la pandémie, cette fédération avait mis en place des actions pour booster la filière. Ainsi, 3 657 830 poussins chair ont été produits par couvoirs en 2019 contre 1 519 250 poussins pontes, soit au total 5 177 080 poussins. Ceux-ci représentent environ 33% des besoins nationaux. Avec un taux de croissance de 12% pour les poulets de chair et 8% en pondeuses, les producteurs en 2019 ont mis en place 10 838 000 poulets de chair et 4 846 250 pondeuses pour produire 15 390 tonnes de viande de volaille et 1 226 101 250 œufs de consommation.

Du coté de l’État, le secteur avicole familial et commercial a fait l’objet d’améliorations importantes ces dernières années dans le cadre des politiques de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté. Quelques investissements importants à travers divers projets dont le Programme de développement de l’aviculture au Mali (PDAM) et plus récemment le Programme spécial de la sécurité alimentaire (PSSA) ont été réalisés. Et des actions fortes ont été entreprises même si certains producteurs estiment que ses efforts sont insuffisants pour booster la filière. Lors de la 9è session du Conseil supérieur de l’agriculture, les autorités ont révélé les objectifs de production avicole pour l’année 2021 qui se chiffre à 3.038.766 pondeuses, 40.516.875 sujets de volaille locale, 467.918.392 œufs de consommation et 7.027.236 poulets de chair.

Implication de l’État – Selon Mme Sanogo Diarrata Traoré, présidente de la FIFAM, le Mali a été le premier producteur de coton mais le tourteau qui intervient dans l’alimentation de la volaille n’y est pas fabriqué, car les huileries n’ont pas de structure pour en fabriquer. S’il y a des difficultés dans la subvention, il faut que l’Etat exonère comme avant, tous les produits qui entrent dans l’alimentation de la volaille au niveau du cordon douanier. Ainsi les prix vont baisser.

Mme Sanogo invite les autorités à accentuer le contrôle aux frontières pour que le maïs produit chez nous ne soit pas exporté. Mais aussi à accompagner la fédération à structurer et à règlementer la filière. Dr Sidibé explique que la consommation du poulet a des avantages énormes en termes de prix et sur la santé. Également, soutient-il, l’aviculture est un secteur qui crée beaucoup d’emplois. Raison pour laquelle, l’État doit tout faire pour encourager la production de poulet de chair. Cependant, les Maliens doivent changer leurs habitudes en fonction des contraintes du moment.

AMK/MD (AMAP)

Conférence de haut niveau sur la corruption en Afrique : Des centaines de délégués de 35 pays à la 2è édition à Bamako

Bamako, 22 fév (AMAP) Quelque 300 délégués venus de 35 pays participent à la 2è édition de la Conférence de haut niveau sur la corruption en Afrique qui se tient à Bamako, depuis lundi, au Mali, sous le thème : «Lutte contre la corruption : nouvelles dynamiques, recouvrement d’avoir illicites et coopération internationale», a constaté l’AMAP.

Les participants ont l’ambition de faire de cette rencontre un cadre référentiel en matière de bonnes pratiques de lutte contre la corruption à travers les déclarations de patrimoine et le recouvrement d’avoirs illicites.

L’évènement de trois jours est organisé par l’Office centrale de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), en partenariat avec la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) et les structures nationales de contrôle.

La cérémonie d’ouverture a réuni autour du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, plusieurs membres du gouvernement dont celui en charge de la Justice et des Droits de l’Homme, Mahamadou Kassogué.

À l’occasion, le président de l’OCLEI, Dr Moumouni Guindo, est revenu sur les impacts de la corruption, de l’enrichissement illicite, du blanchiment et autres formes de délinquance financière sur le développement socioéconomique. « Des fléaux qui creusent les inégalités, provoquent le terrorisme et déstabilisent nos États », selon M, Guindo. Toutes choses qui « interpellent et incitent à engager une lutte implacable et concertée contre ces pratiques », a-t-il dit, ajoutant que « cette lutte est un devoir de génération en suivant la voie tracée par les mères et les pères fondateurs. »

«C’est tout le sens de l’engagement solennel du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, à apporter le changement nécessaire pour une gouvernance économique et financière vertueuse», a déclaré le président de l’OCLEI

Le contrôleur général des services publics, Badra Alou Coulibaly, a indiqué qu’il n’existe pas de solution miracle pour la lutte contre la corruption et aucun acteur, individuellement, ne peut venir à bout de ce fléau. «La nature multiforme de sa manifestation nécessite une synergie d’actions de tous les acteurs et structures de contrôle et organisations de lutte contre la corruption», a-t-il insisté.

Il a promis le soutien des structures de contrôle à l’État dans le cadre de la refondation. Un soutien qui se matérialisera par une lutte constante et inlassable contre la corruption.

Au nom des partenaires techniques et financiers, Marchel Gerrmann a salué le caractère inclusif et participatif de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.

Et, de son côté, le coordinateur résident du système des Nations unies au Mali, Alain Noudéhou, a rappelé que la lutte contre la corruption est l’une des priorités pour réaliser les Objectifs de développement durable (ODD). Selon lui, le «dévouement des acteurs étatiques et non étatiques pour prévenir et combattre la corruption est absolument essentielle sur ce vaste chantier de la construction des sociétés justes et pacifiques».

Le Premier ministre a estimé que « la corruption est un fléau pernicieux, qui compromet gravement le développement socioéconomique. » « C’est pourquoi, a-t-il dit, les autorités de la Transition mènent une lutte implacable contre la délinquance financière et l’impunité. »

Le chef du gouvernement a encouragé la synergie d’actions entre toutes les structures nationales impliquées directement ou indirectement dans la lutte contre la corruption, le blanchiment de capitaux et l’enrichissement illicite. En outre, il a assuré de son soutien total et de l’accompagnement, sans ambiguïté, du gouvernement pour poursuivre cette lutte implacable.

«J’engage le gouvernement à apporter tout son soutien à la mise en œuvre des recommandations qui seront issues de la présente conférence comme gage indéfectible de l’Etat du Mali à mettre en œuvre l’ensemble de ses engagements internationaux et de ses choix primordiaux de bonne gouvernance dans le respect du bien public», a lancé le Premier ministre.

AG/MD (AMAP)

La médiation internationale exhorte au dialogue les parties à l’Accord de paix au Mali (Communiqué)

Bamako, 22 fév (AMAP) La Médiation internationale multiplie les initiatives afin de réunir les conditions de la reprise du processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, indique un communiqué en date du 20 février dernier.

Selon la même source, « face à la crispation de plus en plus profonde autour de la mise en œuvre (de l’accord de paix), caractérisée par les récentes tensions entre les parties maliennes » la Médiation internationale indique avoir « intensifié les démarches auprès des parties à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, au cours des semaines écoulées, eu égard à sa profonde préoccupation suite aux sérieuses difficultés que rencontre le processus de paix. »

Ainsi, les 9 et 10 janvier derniers, le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, chef de file de la Médiation internationale, s’est rendu à Bamako, où il a eu des échanges avec les autorités maliennes ainsi que d’autres parties prenantes.

Ensuite, une délégation de la Médiation internationale a rencontré, à Kidal, dans le Nord du Mali, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), le 1er février 2023. Une douzaine de jours après, les émissaires de la communauté internationale ont échangé avec les mouvements de la Plateforme et ceux dits de l’Inclusivité, dans la capitale malienne.

Enfin, le 14 février, la Médiation internationale a été reçue par le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué, explique le communiqué.

Dans cette dynamique et conformément à l’exercice de ses responsabilités, la Médiation internationale entend poursuivre ses efforts dans les jours à venir. Ce, « à travers la prise de toutes autres initiatives jugées nécessaires pour réunir les conditions de la reprise, dans les meilleurs délais, du fonctionnement des mécanismes de suivi de l’Accord de paix et celles du parachèvement de sa mise en œuvre, y compris la tenue d’une session de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord», annonce le communiqué.

La Médiation rappelle que «l’Accord de paix demeure la base la plus viable pour la restauration de la paix et la promotion durable de la réconciliation et de la concorde au Mali. » À ce titre, elle compte sur la compréhension et la pleine coopération des parties pour l’aboutissement de ses efforts.

En outre, la Médiation internationale souligne que « la situation présente, marquée par l’acuité de la menace terroriste et les souffrances indicibles subies par les populations, requiert un engagement renouvelé de la part de toutes les parties, y compris des efforts redoublés pour bâtir la confiance nécessaire à l’aboutissement du processus de paix».

Dans ce contexte, la Médiation internationale exhorte les parties maliennes, ainsi que tous les autres acteurs concernés, à s’abstenir de déclarations ou d’actes de nature à accroître les tensions et à compliquer les efforts.

AT/MD (AMAP)

Le colonel Assimi Goïta, réaffirme l’engagement du Mali contre le terrorisme et la criminalité transnationale

Bamako, 22 fév (AMAP) Le Mali demeure résolument engagé dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée « tout en plaidant en permanence pour une coopération internationale dans la solidarité et le respect mutuel », a déclaré, mardi, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

Le chef de l’État intervenait, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), à l’ouverture des travaux de la 26è conférence annuelle du Groupe régional africain de l’Union internationale des magistrats (UIM),

Le colonel Assimi Goita a, aussi, rappelé lors de cette rencontre que la capitale malienne abrite, du 20 au 25 février, et dont le thème central est : «La promotion des droits de l’Homme en période de crise», que les autorités de la Transition ont toujours placé au cœur de leurs actions « le respect et la promotion des droits humains, de la justice sociale et de la bonne gouvernance. »

Cette promotion des droits de l’Homme a toujours constitué une préoccupation majeure pour cette vieille nation. En témoigne la célèbre Charte du Mandé communément appelée «Charte de Kurukanfuga».

Le président de la Transition a a estimé que cette conférence de Bamako donne à la fois, au Mali et au Sahel, « l’opportunité de passer en revue les défis majeurs liés au fléau du terrorisme, à la criminalité transnationale organisée et à leurs conséquences. »

Selon le colonel Goïta, au regard de l’ampleur et de la complexité de ces phénomènes, il est indispensable d’encourager toutes les initiatives allant dans le sens d’une mobilisation sous-régionale, régionale et internationale « afin de favoriser une réelle prise de conscience face à la menace pour la paix, la stabilité sociale et le développement. »

Dans son discours, le président du Syndicat autonome de la magistrature (SAM), Bourama Kariba Konaté, a souligné que les réflexions portera sur les sous-thèmes qui sont des menaces portant atteinte aux droits humains et à la gouvernance.

M. Konaté s’est aussi exprimé sur le statut universel du juge mis à jour qui fixe les droits et les devoirs du magistrat. Lequel qui prend en compte les questions de l’éthique et la déontologie à travers une obligation de redevabilité en toutes circonstances. Cela, pour éviter les dérives arbitraires et mettre en exergue l’obligation d’impartialité dans l’exécution de la mission de juge. Auparavant, il avait remercié les autorités de la Transition pour la volonté politique et l’engagement qui ont rendu possible la tenue de la rencontre à Bamako.

La présidente du Groupe régional africain de l’UIM, Marcelle Kouassi, après avoir présenté son organisation, a souligné que la rencontre donne l’opportunité de bien réfléchir sur les thèmes choisis.

De son côté, le président de l’Union internationale des magistrats, José Maria Igreja Matos, a relevé l’indépendance du juge. Selon lui, nous ne sommes juges que si nous sommes indépendants.«C’est l’ADN de notre profession», a-t-il dit, précisant que l’objectif principal de leur Union est de garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire assurant l’Etat de droit.

OD/MD (AMAP)

Transition au Mali : Le médiateur de la CEDEAO loue les efforts de Bamako

Bamako, 22 fév (AMAP) Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali, Goodluck Jonathan, s’est dit heureux d’avoir échangé, mardi à Bamako, avec les membres de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).

«Aucune contestation n’a été émise contre la sélection des membres de l’Autorité indépendante», a noté l’émissaire de la CEDEAO qui a successivement rencontré les membres de l’AIGE, le Comité technique de suivi du chronogramme des réformes politiques et électorales ainsi que la classe politique malienne.

Il a félicité le gouvernement pour la mise en place de cet organe unique de gestion des élections. En parlant d’élections, M. Jonathan a dit que cette mise en place permettra au Mali d’avoir une gouvernance politique stable.

«La plupart des élections conduisent à des contestations et à des manifestations », a souligné Goodluck Jonathan qui a invité à la prudence et rappelé les soubresauts des élections législatives de 2020 organisées au Mali.

Le président de l’AIGE lui a fait la genèse de sa structure. En parlant du budget des élections, Me Moustapha Cissé a laissé entendre qu’il doit s’entretenir, très prochainement, avec les services du ministère de l’Economie et des Finances pour des arbitrages.

Selon lui, d’ici le début de la semaine à venir, ce débat sera terminé pour savoir exactement le montant mis à la disposition de son service pour assurer sa mission.

Il a rappelé à ses interlocuteurs que la loi électorale, notamment dans son article 5 prévoit que son service bénéficie de l’appui du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. «C’est nous qui organisons et gérons le processus électoral de bout en bout», a rappelé Me Cissé, ajoutant que l’administration ne vient qu’en appui. A son avis, « qui dit appui, dit collaboration. »

Abordant le sujet de la carte biométrique, Me Cissé a fait savoir que la relecture de la loi électorale prendra en compte ce volet. «Nous avons donné nos positions à propos de certains éléments d’innovation qui sont en train d’être introduits dans le processus », a indiqué Moustapha Cissé, précisant qu’il s’agit de la carte d’identité nationale biométrique qui servira de carte d’électeur.

Ainsi, il a estimé que si la décision politique est prise et traduite en acte, son instance l’appliquera. «Nous serons à même de faire en sorte que le fichier électoral puisse prendre en compte cette disposition nouvelle», a fait remarquer le premier responsable de l’AIGE.

« La gestion des réfugiés et des déplacés, a-t-il soutenu, constitue un souci de préoccupation nationale puisque la mission et le mandat que nous avons c’est de conduire un processus inclusif. » «Nous devons faire en sorte qu’aucun Malien ne soit privé de son droit au vote. C’est un droit constitutionnel qu’il faut sauvegarder », a insisté le président de l’organe indépendant.

Goodluck Jonathan était accompagné du représentant résidant de la CEDEAO au Mali, Mario Gomès Fernandes, celui de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), El Ghassim Wane, du conseiller spécial du haut représentant de l’Union africaine (UA) au Mali, Zeneth Fulgence.

La mission de la CEDEAO était venue prendre connaissance des tâches assignées à l’AIGE et voir dans quelles mesures l’organisation sous-régionale peut apporter son expertise dans l’organisation des élections générales.

Lors de la séance de travail avec le Comité technique de suivi du chronogramme des réformes politiques et électorales au sein du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Goodluck Jonathan a noté des progrès dans l’exécution des activités.

Il a souhaité que les autorités de la Transition maintiennent cet élan afin que le prochain régime issu des urnes puisse mener ses activités dans le calme. Il a plaidé pour le soutien de la communauté internationale en terme de financement des différents scrutins.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, a dit que cette rencontre « est un cadre privilégié pour mieux évaluer l’exécution du chronogramme et échanger sur les difficultés de mise en œuvre en vue de donner les nouvelles orientations pour les actions futures. »

Il a soutenu que la recherche du consensus et l’inclusivité sont des facteurs qui peuvent jouer sur le délai. Il reste persuadé que la dynamique enclenchée est de réussir la mise en œuvre des réformes politiques majeures et l’organisation d’élections transparentes, crédibles, justes et apaisées afin d’éviter les crises post-électorales.

Se prononçant sur la nouvelle Constitution, le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions Ibrahim Ikassa Maïga s’est voulu clair p: « toutes les Constitutions (1960, 1974, 1992) du Mali ont été adoptées pendant la Transition ».

Et son collègue des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop a mis l’accent sur l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Selon lui, le gouvernement a respecté tous ses engagements par rapport au cessez-le feu.

Il a réitéré l’attachement des autorités maliennes à la paix. Le chef de la diplomatie malienne a indiqué qu’il n’est pas opportun de se réunir ailleurs pour discuter entre frères. « Nous ne sommes pas en belligérance», a-t-il fait savoir. « Un acte concret de la bonne foi de nos autorités est la création d’une seconde chambre », a martelé le ministre Diop.

Quant à Mme Fatoumata Sekou Dicko, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et institutionnelles, elle a souligné la nécessité de la relecture de la loi électorale.

Il ressort de l’exposé du conseiller technique du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Brahima Coulibaly, que de juillet 2022 à février 2023, 17 activités ont été réalisées sur une prévision de 29 soit un taux d’exécution de 58, 62%.

Après avoir rencontré la classe politique au Centre de formation des collectivités territoriales, Goodluck Jonathan, a été ensuite reçu à Koulouba par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

Ce mercredi, sa délégation est attendue à la Cour constitutionnelle et au Conseil national de Transition (CNT).

NK/MD (AMAP)

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