Incendies : La part de responsabilité de l’homme

Le 1er mars est dédié à la Journée internationale de la protection civile. Les incendies au Mali ont fait, en trois ans, 16 morts dont 4 en 2022

Par Tamba CAMARA

Bamako, 28 fév (AMAP) L’année dernière s’est achevée sur des incendies. Ils ont causé des morts, des blessés et des dégâts matériels importants. Les cas qui ont marqué les esprits sont ceux du marché de bois de la zone Ex-Imacy à Hamdallaye, d’un entrepôt de la zone industrielle, de l’usine de Diago à Kati, près de Bamako et de la rue marchande à l’ACI 2000, dans la capitale malienne.

Selon les statistiques de la Protection civile, durant la même année, il y a eu 1 429 cas d’incendies dans tout le Mali qui ont fait 29 blessés et 4 décès. Sans compter les nombreux dégâts matériels. En trois ans, il y a eu au total 16 morts dans les incendies.

Le 19 novembre 2022, débutait ce qu’on pourrait appeler une série d’incendies à Bamako et ses environs. Ce jour là, très top le matin, un énorme incendie est parti d’un magasin du marché de bois de la zone Ex-Imacy à Hamdallaye, un quartier de Bamako. Le feu a tout ravagé sur son passage. Il ne restait que des cendres de bois, des carcasses de véhicules et des kiosques métalliques abîmés. Il n’y a pas eu de perte en vies humaines mais les dégâts matériels ont été importants.

Au passage de notre équipe de reportage, nous avons appris que les soldats du feu ont mis 4 heures pour circonscrire cet énième incendie au marché du bois. D’après nos informations, les branchements illicites d’électricité seraient à l’origine de cet incendie.

Quatre jours après, le téléphone sonne encore dans la caserne des pompiers de Bamako-coura. Le feu a pris dans un vaste entrepôt de barils d’huile et de pneus dans la zone industrielle en Commune II du District de Bamako. Encore une fois, ni les alertes ni la promptitude des pompiers n’ont empêché les flammes de consumer trois magasins. Ce n’est qu’après 8 heures de lutte que les agents de la protection civile sont parvenus à freiner la propagation du feu avant de le maitriser totalement.

Le 6 décembre dernier, c’était le tour de l’usine de production de l’eau minérale «Diago» à Kati. Le feu a ravagé des conteneurs de cartons d’emballage entreposés dans l’enceinte de l’usine. Puis vient l’incendie du 26 décembre qui a consumé une centaine de stands de la rue marchande dans la zone ACI-2000.

LA FAUTE À L’HOMME – À en croire les uns et les autres, tous ces cas d’incendies sont dus à l’activité humaine. Y-a-t-il des pyromanes qui opèrent en toute impunité? Faut-il remettre en cause les installations ? Pour en savoir davantage, notre équipe de reportage s’est entretenue avec le sous-directeur des Opérations de secours et d’assistance (SDOSA) de la Direction de la protection civile, le lieutenant-colonel sapeur-pompier Bakary Dao.

De l’avis du colonel, l’incendie est souvent lié à l’activité humaine. « De façon générale, explique-t-il, les feux ont des fréquences liées à la périodicité saisonnière. » Cependant, il admet que ces dernières années, cette périodicité des incendies en ville ou en campagne n’est pas toujours respectée. Le phénomène est presque devenu notre quotidien. «Nous avons une période d’éclosion d’incendies au Mali mais c’est perturbé ces derniers temps. La preuve est qu’en novembre et décembre 2022, on a eu trois grands incendies dont deux à Bamako et un à Kati. Donc, le phénomène n’est pas dû seulement à la période. Il est dû aussi à la cause humaine dont la malveillance», détaille le lieutenant-colonel sapeur-pompier Bakary Dao.

En outre, notre interlocuteur explique la nuance entre un grand feu et un incendie. L’incendie, définit-il, est un feu violent non maitrisable dans le temps et dans l’espace. Cet incendie, dit-il, est causé soit par l’homme, la nature et la technologie. «Le développement est lié à la technologie qui est le plus souvent source d’incendie», dit-il. « Par contre, un grand feu est un incendie qui a un pouvoir de propagation très rapide et pouvant occasionner des dégâts importants », explique le lieutenant-colonel Dao. D’après lui, il existe quatre classes de feu à savoir, les classes A en rapport au papier, les B pour les hydrocarbures, les C pour le gaz et les D (rare) pour les métaux.

Sur la périodicité saisonnière des incendies ou des grands feux, l’officier de la Protection civile cite les mois de février à mai pour la fréquence des incendies d’origine électrique (usines, marchés, voitures, stations-services, citernes). Et pour les mois de juin à décembre, ce sont des incendies mineurs comme les feux domestiques. Les causes, selon le spécialiste, sont naturelles (foudre, tornade, intempérie), humaines (accident, imprudence, négligence, malveillance, sabotage, crime) et technologiques.

Le responsable de la SDOSA précise que la saison chaude est favorable aux grands incendies à cause de la forte chaleur (surchauffage, court-circuit, installations vétustes etc.) Cependant, le colonel Dao précise que les incendies les plus fréquents à Bamako sont dus, en grande partie, à l’activité humaine. « La mort par asphyxie ou par brûlure, la blessure par brûlure, les destructions des biens, de l’écosystème et la pollution de l’air, des sols, de l’eau sont quelques conséquences des incendies », fait savoir le chef sapeur-pompier.

 

GESTES PRÉVENTIFS – « Nous devons prendre des précautions, respecter les mesures règlementaires pour nous protéger et sauver nos biens », conseille le lieutenant-colonel Dao. Il explique que le témoin de l’éclosion d’un incendie doit évacuer les personnes susceptibles d’être victimes (enfants, personnes à mobilité réduite, vieillards) par les issues de secours tout en utilisant l’extincteur à disposition en visant la base du feu. Les personnes à secourir doivent sortir en rampant. Cela, sans oublier de disjoncter le compteur électrique et appeler les services de secours au 80 00 12 01.

Pour le lieutenant-colonel Dao, la Direction générale de la Protection civile dispose de moyens, avec la récente réception de 20 véhicules d’intervention dédiés, pour mieux lutter contre les incendies. Mais pour soutenir ces investissements de l’Etat, il invite la population, singulièrement les investisseurs, au respect strict de la prévention.

«On ne doit pas installer des usines, entrepôts, dépôts, entreprises, rue marchande sans tenir compte des mesures de prévention. Dans la règlementation, on doit avoir un poteau d’incendie à tous les 200 m», dit-il. Avant de regretter l’insuffisance de poteaux d’incendies et la non implication des maires dans la gestion de ces feux.

Selon le responsable de la Protection civile, il y a environ 158 poteaux d’incendie pour toute la ville Bamako. Si certains de ces poteaux sont mal installés. D’autres ne fonctionnent pas du tout.

TC/MD (AMAP)

 

Le projet de Constitution du Mali de 191 articles remis au président de la Transition

Bamako, 28 fév (AMAP) Le projet de Constitution dont le nombre d’articles a légèrement diminué de 195 dans l’avant-projet à 191, a été remis, lundi, à Koulouba, au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, par le coordonnateur de la Commission chargée de la finalisation du texte, Pr Fousséyni Samaké.

Sur le fond, les changements concernent la reformulation des articles qui traitent des langues et de la laïcité, la clarification de la notion de démission entrainant la déchéance d’un parlementaire de son mandat.

S’y ajoutent le principe de la représentation des Maliens établis à l’extérieur à l’Assemblée nationale et le relèvement des majorités requises dans la mise en œuvre de la procédure de destitution de certaines hautes autorités. Mais aussi l’introduction de la possibilité de dissolution de l’Assemblée nationale (toutefois, ce levier de régulation institutionnelle est fortement encadré dans sa mise en œuvre) et la seconde chambre du Parlement qui devient le Sénat en lieu et place de Haut Conseil de la Nation.

Le Coordonnateur de la Commission a fait savoir que « cet examen a abouti à l’adoption d’un certain nombre d’amendements qui sont autant d’enrichissements apportés au texte. » Il a indiqué qu’ « au regard des réactions suscitées, des avis éclairés et des propositions pertinentes, les amendements ont consisté en des suppressions, des reformulations, des ajouts ou des fusions de certaines dispositions de l’avant-projet. »

Pr Fousséyni Samaké a ajouté que le projet de Constitution est le fruit d’un travail collectif auquel ont été associés tous les acteurs de la société malienne. « Leur engagement s’est exprimé par une participation active aux travaux et la production de contributions de qualité aux débats dans un climat empreint d’écoute, de tolérance et de respect mutuel», a-t-il fait remarquer, souhaitant qu’il soit l’acte fondateur d’un Mali nouveau.

LARGE CONSENSUS – Le colonel Assimi Goïta a noté que l’avant-projet de la loi fondamentale a suscité des interrogations et des appréhensions. Afin de recueillir le consensus le plus large possible, le chef de l’Etat a décidé de créer une Commission de finalisation pour prendre en compte les aspirations profondes exprimées lors des Assisses nationales de la Refondation (ANR). L’objectif, a indiqué le président de la Transition, « est de maximiser les chances de rédiger définitivement un texte, avec les équilibres nécessaires. »

S’adressant aux membres de la Commission, le colonel Goïta s’est exprimé en ces termes : «Vous avez eu la lourde tâche de parachever un premier travail qui était certes de qualité, mais avait besoin d’être porté à un niveau de perfection». Selon lui, « les enjeux d’un tel projet sont de taille dans les moments de rupture politique comme celle que le Mali vit actuellement. »

En outre, le chef de l’État a fait savoir que la Loi fondamentale « est surtout et avant tout l’habillage juridique qui est donné à la vision politique du peuple à un moment déterminé de son histoire. » «La base juridique du Malikoura se raffermit progressivement, mais l’édifice national ne tiendra définitivement qu’avec l’engagement de tous et de chacun», a souligné le président Goïta tout en assurant que le développement socioéconomique du Mali sur la base des libres choix est à ce prix.

La Commission de finalisation de projet de Constitution que préside le Pr Fousséyni Samaké, comprend les représentants des institutions de l’État, des partis politiques, des confessions religieuses, des organisations de la société civile, des Forces armées et de sécurité ainsi que les représentants de la diaspora.

Après sa séance inaugurale et une journée d’information et d’échanges sur le concept de Constitution et les grandes lignes de l’avant-projet, la Commission a travaillé, conformément a son décret de création du 19 décembre 2022, à l’examen des dispositions du préambule et de chacun des articles de la première mouture.

La cérémonie s’est déroulée en présence du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, des présidents des institutions de la République et de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions Ibrahim Ikassa Maïga.

NK/MD (AMAP)

Interdiction de la chicha : La phase de la répression a commencé

Par Abdramane DIOMA

Bamako, 27 fév (AMAP) L’interdiction de la vente et la consommation de chicha sur toute l’étendue du territoire malien est entrée en vigueur, depuis mi-février 2023, et les services techniques compétents appliquent rigoureusement l’arrêté. Tous appareils et accessoires de chicha saisis seront détruits. Et les contrevenants s’exposent aussi à des sanctions.

L’annonce de la décision avait été unanimement saluée ou presque par nos compatriotes qui s’indignaient de voir des jeunes (garçons et filles) se livrer à une consommation outrancière de la pipe à eau. Certains s’interrogeant sur les capacités des autorités à appliquer la mesure, après le délai accordé aux importateurs, distributeurs et consommateurs de la chicha pour se conformer à la décision.

L’Office central des stupéfiants (OCS) a sonné la fin de la recréation. Une unité de cette structure, en collaboration avec d’autres services techniques compétents, a réalisé une descente dans des clubs de chicha. Cette une patrouille a été menée par le lieutenant-colonel Siliman Sangaré, chef de renseignements et des opérations par intérim à l’OCS et ses éléments. Au total, une cinquantaine de personnes ont été appréhendées et un important lot de matériels saisi.

Depuis la publication du communiqué interministériel du 15 août 2022, les commentaires et les avis sur la mesure d’interdiction divergeaient sur les réseaux sociaux. Les puritains, qui ont en aversion la chicha, ont bien accueilli la décision. Ils estiment qu’un relâchement dans cette lutte représenterait une victoire pour les acteurs frappés par la mesure.

Ceux pour qui la chicha reste un gagne-pain s’accommodent mal de l’interdiction et n’apprécient guère de vivre une telle situation. En tout cas, le sujet fait le buzz sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Tik-tok.

Il est admis par tous que la consommation de chicha a pris de l’ampleur dans notre société, il y a une dizaine d’années. Le produit, qui nuit gravement à la santé, est surtout consommé par la frange juvénile. La chicha, elle-même, est fabriquée à base de tabac : nicotine et goudron mélangés aux fruits avec de l’arôme parfumé. Une autre préoccupation reste l’utilisation faite par les drogués qui s’exhibent dans la rue avec la chicha et prennent leurs doses.

Dans les « grins », bars, restaurants et night-clubs, on fume la chicha. Les jeunes filles ont développé une addiction au phénomène. Ce qui justifie, en partie, leur engouement pour les boites de nuit, resto ou chicha-clubs. Beaucoup d’entre elles pensent que le club ou le restaurant qui ne dispose de chicha est démodé. Dans la lutte contre le phénomène, les unités de répression de l’OCS ont repéré de nombreux lieux de consommation à Bamako et dans les capitales régionales.

Le phénomène de la chicha est une toxicomanie presque banalisée qui entraine une consommation précoce d’autres drogues par les jeunes. Pourquoi ? Parce qu’en plus du tabagisme lié à sa consommation, la chicha permet de dissimuler la consommation de divers produits dérivés du cannabis tels que le haschich, le Kusch et des médicaments détournés de leur usage qui sont utilisés à la place du tabamel des chicha.

Dorénavant, toute personne détenue pour cause de consommation de ce produit sera punie d’une peine d’un à dix jours et payera une amende allant de 300 à 10 000 Fcfa. Les sentinelles pour le respect de la mesure d’interdiction sont les ministères chargés de la Sécurité, de la Justice, de la Santé, de l’Industrie et du Commerce, de l’Economie et de la Jeunesse.

TOXICOMANIE DÉGUISÉE ET BANALISÉE – Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, en collaboration avec l’OCS en sa qualité de service central de lutte contre les stupéfiants sur toute l’étendue du territoire national, a pris l’initiative de l’interdiction de la chicha, qui à l’origine était du tabac.

« Aujourd’hui, c’est un moyen de consommation de drogues et de médicaments détournés de leur usage pharmaceutique », a expliqué le chargé de communication de l’OCS, Ousmane Diakité.

«En effet, par réquisition, nous avons saisi le Laboratoire national de santé pour analyser quelques échantillons de produits de tabac utilisés dans la chicha. Les résultats ont prouvé la présence de produits stupéfiants dans tous les échantillons examinés. Face à ce phénomène de toxicomanie déguisée et banalisée, nous avons saisi le ministre de la Sécurité et de la Protection civile en vue d’interdire l’usage de la chicha au Mali», ajoute-t-il. Et de souligner qu’à partir de mi- février 2023, les services de répression et ceux de l’OCS procéderont à l’application rigoureuse des dispositions de l’arrêté, en saisissant tout appareil et accessoire de chicha découvert et tout appareil saisi sera détruit par les moyens appropriés.

La chicha est devenue un gagne-pain pour certains jeunes propriétaires de boutiques de vente de chicha et accessoires ainsi que les chicha-clubs, notamment à Bamako. Grâce à la mesure, certains se sont reconvertis. M.S, âgé de 24 ans, titulaire d’une licence en finance et comptabilité, était propriétaire d’une boutique de chicha dans un quartier de la Commune III à Bamako. Selon lui, la mesure a impacté son business. Mais il admet qu’elle va surtout protéger les enfants.

«Je soutiens l’Etat dans la lutte contre la délinquance financière et la consommation des mauvais produits, même si je gagnais beaucoup d’argent dans la vente d’accessoires de la chicha surtout pendant le week-end. J’avais de nombreux clients, particulièrement les filles », dit M.S.

Il attire l’attention sur le fait que le charbon utilisé pour la chicha a une autre utilité. «Au Mali, il était utilisé, bien avant la chicha, par les femmes pour brûler l’encens dans les chambres », dit-il. « En tant que jeune entrepreneur, j’ai reconverti ma boutique en alimentation et elle marche bien pour le moment. Cette reconversion n’a pas été difficile», affirme M.S.

Il s’est réjoui de la mesure qui renforce l’éducation et la surveillance des jeunes filles, incriminées comme étant de grandes fumeuses de chicha. «Les filles sont devenues très accro à la chicha. Cela peut provoquer des problèmes sur leur santé reproductive. Les enfants aussi doivent être surveillés à tout moment», fait-il savoir.

PAS DE BRAS DE FER- Beaucoup pensent que l’interdiction peut pousser à mettre au point d’autres stratégies de consommation, notamment à la maison. « Pour éviter cette situation, il faut des contrôles assidus, sinon les ‘grins’ seront délocalisés dans les chambres », estiment-ils.

Il y a quelques jours, les unités de l’OCS et la police ont fait des descentes à Bamako, Sikasso et dans d’autres villes pour traquer les contrevenants.

Le président des syndicats de l’Association des promoteurs et distributeurs de chicha au Mali, Mamadou Diawara, appelle à une analyse plus poussée du problème puisque l’interdiction augmentera le chômage. Et il n’est pas évident que les gens renoncent. Il estime qu’on aurait dû essayer d’autres alternatives parce que c’est difficile de priver un fumeur de son désir. Pour lui, il faut du temps et faire appel à la responsabilité des adultes et des opérateurs économiques.

Les clubs de chicha sont environ 200 à Bamako et quelque 3 000 jeunes vivent de la chicha. « Imaginez, l’impact de la mesure en termes de chômage dans des boites de nuit, boutiques, bars et restaurants. La chicha est beaucoup plus rentable pour ces lieux de loisir », dit le président des syndicats de l’Association des promoteurs et distributeurs de chicha,

Cependant, il précise qu’il n’y aura pas de bras de fer avec les autorités.

AD/MD (AMAP)

 

 

 

 

28è édition du FESPACO : Le Mali, invité d’honneur, entend faire honneur à son rang

Envoyé spécial

Massa SIDIBÉ

Ouagadougou, 27 fév (AMAP) la cérémonie d’ouverture de cet événement majeur Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et son homologue du Burkina Faso, Appolinaire Joachim Kyelem de Tambela, ont donné, samedi après-midi. le clap de lancement officiel de de la 28è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) dont le Mali est l’invité d’honneur

La cérémonie d’ouverture de cet événement majeur dont le thème, cette année, est : «Cinémas d’Afrique et culture de la paix» s’est déroulée au Palais des sports de Ouagadougou qui abritait. C’était, en présence, outre des membres de la délégation du chef du gouvernement, de nombreux compatriotes.

Pour Dr Choguel Kokalla Maïga, le Mali prend part à cette édition du FESPACO dans un esprit de fraternité agissante avec le peuple frère du Burkina Faso. « Autant le choix du Mali comme invité d’honneur honore notre pays, autant le choix du thème de cette édition n’est pas fortuit », a dit le chef du gouvernement. Il a soutenu que cette thématique « est de nature à renforcer notre capacité de résilience forgée par nos valeurs ancestrales, par notre vécu auxquels la production cinématographique n’est pas étrangère. »

« Le Mali, le Burkina Faso et tant d’autres pays sont confrontés aujourd’hui aux mêmes défis sécuritaires. Notre combat pour la liberté, la paix, la dignité et la souveraineté de nos Etats est et demeure la priorité des présidents Assimi Goïta et Ibrahim Traoré et le substrat de leurs actions courageuses et déterminées », a poursuivi M. Maiga.

« Ce thème appelle à une réflexion profonde dans un contexte géopolitique mouvant et incertain. Il sonne, également, comme une invite des professionnels du 7è Art à poser un regard critique sur le Sahel et ses défis multiformes, afin d’esquisser des pistes de solutions durables face à la crise sécuritaire », a ajouté Choguel Kokalla Maïga. « Des solutions qui tiennent compte des réalités endogènes et des solutions locales », a-t-il expliqué.

S’exprimant au nom du Premier ministre du Faso, le ministre burkinabé en charge de la Culture, Jean Emmanuel Ouédraogo, a chaleureusement remercié les autorités maliennes pour avoir rehaussé l’éclat de cette fête du cinéma africain. « Le choix du Mali comme pays invité d’honneur amène les deux nations à davantage fraterniser et regarder dans le même viseur. L’évolution récente de l’histoire commune des deux Etats est soumise aux attaques terroristes »,a-t-il dit. «C’est pourquoi nous avons foi en cette fraternité avec le Mali qui a donné à l’Afrique la première Constitution au monde dite Charte du Mandé…», a relevé le ministre Ouédraogo.

L’éclat de cette cérémonie a été rehaussé par une magnifique prestation de notre compatriote, l’artiste Sidiki Diabaté qui a exécuté, à la kora, les hymnes nationaux du Burkina Faso et du Mali.

MS/MD (AMAP)

Bamako et Ouagadougou veulent réussir leur modèle d’intégration sous régionale (Communiqué final)

Envoyé spécial

Massa SIDIBÉ

Ouagadougou, 27 fév (AMAP) Le Burkina Faso et le Mali veulent faire de l’axe Bamako-Ouagadougou un modèle réussi d’intégration sous régionale et de coopération Sud-Sud, indique le communiqué final de la visite, au Burkina Faso, du chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, du jeudi au dimanche.

Selon le communiqué conjoint de cette visite, qui s’inscrivait dans le cadre du renforcement des relations bilatérales, le Premier ministre du Mali et son homologue burkinabé, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, ont

en outre, réaffirmé le ferme engagement des deux chefs d’Etat, le colonel Assimi Goïta et le capitaine Ibrahim Traoré, pour la réalisation de cette intégration.

Conformément aux conclusions de la réunion tripartite des ministres chargés des Affaires étrangères, tenue récemment, à Ouagadougou, les deux parties ont convenu d’approfondir la réflexion sur le projet de fédération.

Les deux pays envisagent d’institutionnaliser « avec une périodicité de six mois pour sa tenue et de façon alternée » le Conseil des ministres conjoint et dont le premier s’est tenu, lors de la visite d’amitié et de travail du chef du gouvernement malien.

Ce Conseil des ministres conjoint a procédé à l’examen de questions spécifiques telles les processus de transition dans les deux pays, les questions sécuritaires et de lutte contre le terrorisme. S’y ajoutent les questions humanitaires, la coopération régionale et les sanctions communautaires à l’encontre des deux pays, le renforcement de l’axe Bamako-Ouagadougou et le projet de fédération.

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans les deux pays et dans la bande sahélo-saharienne, les deux délégations ont relevé la nécessité de conjuguer les efforts avec les autres pays de la sous-région pour faire face à ce fléau.

Dans la même dynamique, elles ont appelé à une synergie d’actions au niveau régional. À ce propos, le chef de la délégation malienne a salué la mémoire des soldats burkinabè tombés au champ d’honneur lors de l’attaque terroriste du 17 février dernier sur l’axe Oursi-Déou.

Par ailleurs, Dr Choguel Kokalla Maïga et Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela ont salué la convergence des deux chefs d’Etat sur les questions d’intérêt commun.

Ils ont déploré le maintien et le durcissement des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à l’encontre des trois en transition le Burkina Faso, le Mali et la Guinée. Cela, en dépit de leur plaidoyer pour la levée desdites sanctions.

A ce propos, les deux Premiers ministres ont relevé que « ces sanctions imposées de façon mécanique, dont l’impact touche les populations des Etats concernés, ne tiennent pas compte souvent des causes profondes et complexes des changements politiques. » Ils appellent la communauté internationale à un changement de paradigme dans son appréciation.

Les chefs de délégations ont instruit les ministres chargés des Affaires étrangères d’œuvrer à la tenue prochaine de la 10è session de la Commission mixte de coopération entre le Burkina Faso et le Mali.

Le Premier ministre a invité son homologue burkinabé à effectuer une visite d’amitié et de travail au Mali. Cette invitation, dont la date sera fixée par voie diplomatique, a été accueillie favorablement.

MS/MD (AMAP)                     

Fédération Mali-Burkina Faso : Un projet porté par une volonté commune

Le président de la Transition du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré (c) entouré des deux PM, Choguel Kokalla Maiga (g) et Appolinaire Joachim Kyelem de Tambela (d)

Envoyé spécial

Massa SIDIBÉ

Ouagadougou, 27 fév (AMAP) La visite du Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, à Ouagadougou, au Burkina Faso, a été l’occasion d’explorer les pistes pour un idéal panafricaniste pour lequel les autorités du Mali et du Burkina affichent une volonté commune de concrétiser le projet d’intégration des pères des indépendances.

Les premiers responsables des deux pays ne font pas mystère de leur détermination à rendre irréversible le processus de construction de la fédération Mali-Burkina Faso au terme des processus de transition.

Les deux parties estiment que réaliser ce projet ne doit pas, en principe, être un chantier impossible pour le Mali et le Burkina Faso qui partagent une frontière de près de 1300 km et sont assez proches culturellement ainsi que sur d’autres plans. La manifestation de cette ambition a été abordée lors de la visite de travail et d’amitié que le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a effectuée, la semaine dernière, au Burkina Faso.

Cette visite intervient dans un contexte où les deux pays ont une convergence de vues sur de nombreuses questions et font, surtout, face à des défis identiques notamment terroriste. Pour venir à bout de ce fléau, les armées des deux pays collaborent déjà efficacement. Comme l’a fait le Mali, le Burkina Faso semble avoir opté pour le changement de paradigme concernant la conduite de son processus de transition. La diversification de son partenariat, le départ des militaires français du territoire burkinabé sont autant de points sur lesquels Maliens et Burkinabé ont la même grille de lecture.

Ces décisions ont, semble-t-il, favorisé le rapprochement entre les dirigeants des deux pays. L’on garde, en effet, en mémoire les visites que le président Ibrahim Traoré et son Premier ministre ont effectuées au Mali. Sur le même registre, le chef de la diplomatie malienne a, récemment, séjourné à Ouagadougou pour raffermir cette coopération.

Dans la même dynamique, Dr Choguel Kokalla Maïga a été reçu en audience, vendredi dernier,dans l’après-midi, par le président de la Transition du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. L’audience, qui s’est déroulée au palais présidentiel, a enregistré la présence des ministres maliens et burkinabé.

Au terme de l’entrevue, qui a duré environ une heure, le Premier ministre du Burkina Faso, Appolinaire Joachim Kyelem de Tambela, a souligné que sur les instructions des présidents Assimi Goïta et Ibrahim Traoré, les deux gouvernements ont entrepris de baliser le terrain en vue de réaliser les rêves des populations.

Il s’agit de voir comment le Mali et le Burkina Faso peuvent poser les jalons de la fédération des deux pays. Signe concret de cette volonté, au pays des « Hommes intègres », une commission spéciale a été installée au sein du ministère des Affaires étrangères. Le Mali dispose, quant à lui, de suffisamment de documentations en rapport avec cette initiative.

« Les deux peuples sont déjà fédérés, ce sont les artifices administratifs et politiques qui les séparent », a affirmé Appolinaire Joachim Kyelem de Tambela. En vue de la concrétisation de cette ambition, une Grande commission mixte Mali-Burkina Faso se réunira très bientôt à Bamako. Avant, les ministres des Finances des deux pays vont se réunir.

CONSEIL DES MINISTRES CONJOINT – Peu de temps avant cette audience, les deux Premiers ministres ont co-présidé un Conseil des ministres conjoint dans les locaux de la Présidence du Faso. Cette réunion a porté sur l’ensemble des sujets qui intéressent les deux gouvernements, en particulier les questions sécuritaires, la lutte contre le terrorisme, les questions humanitaires, les processus de transition. Mais, aussi, les sanctions contre lesquelles les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée mènent une offensive diplomatique. Toutes ces questions seront abordées lors de la prochaine réunion de la Grande commission mixte.

« Tous les secteurs de développement ont été touchés », a résumé le Premier ministre au sortir de la rencontre. Dr Choguel Kokalla Maïga a rappelé, à ce propos, que les deux pays coopèrent déjà sur le militaire et, aussi, en matière de formation, et de partage de renseignements…

« Nous n’avons pas de problème communautaire, c’est fabriqué ailleurs et des hommes sont instrumentalisés, tantôt au nom de l’Islam, tantôt au nom des ethnies. pour nous distraire… », a insisté le chef du gouvernement malien, rejetant l’idée de réduire la crise sécuritaire à des conflits intercommunautaire.

Il a soutenu à ce sujet que les autorités maliennes et burkinabè sont occupées à créer les conditions de paix, de sécurité physique et alimentaire, d’éducation et de santé. « Les deux pays vont se donner la main, soutenir les armées afin qu’elles puissent restaurer la souveraineté », a dit M. Maiga, ajoutant que « sans sécurité, pas de démocratie. »

Dans la matinée de vendredi, le Premier ministre et son homologue burkinabè ont eu, à la Primature, une séance de travail en prélude au Conseil des ministres conjoint. Rien n’a filtré de cette rencontre. Presqu’au même moment, les ministres du Burkina Faso recevaient leurs homologues du Mali pour le même exercice.

La délégation du Premier ministre était composée de plusieurs ministres : Ibrahim Ikassa Maïga (Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions), le général Daouda Aly Mohammedine (Sécurité et Protection civile), Mme Dembélé Madina Sissoko (Transports et Infrastructures), Lamine Seydou Traoré (Mines, Énergie et Eau), Mme Diéminatou Sangaré (Santé et Développement social), Alhamdou Ag Ilyene (Maliens établis à l’Extérieur et Intégration africaine), Modibo Keïta (Développement rural), Andogoly Guindo (Artisanat, Culture, Industrie hôtelière et Tourisme).

MS/MD (AMAP)

 

UN DÎNER POUR FETER L’AMITIÉ ENTRE LES DEUX PAYS

Vendredi soir, le Premier ministre du Faso, Appolinaire Joachim Kyelem de Tambela a offert un dîner à son homologue malien Choguel Kokalla Maïga, dans le jardin de la Primature. La question de réaliser la fédération entre les deux pays a constitué « le plat de résistance » des interventions qui ont meublé ce cadre convivial. Se voyant comme les précurseurs de cet idéal panafricaniste, les deux chefs de gouvernement ont à ce propos réaffirmé la volonté des peuples du Mali et du Burkina de cheminer ensemble. « L’élite dirigeante politique et militaire doit aller dans le sens des peuples », a exhorté Choguel Kokalla Maïga qui est revenu sur les acquisitions récentes d’équipements militaires ayant permis aux FAMa de porter un sérieux coup aux capacités de nuisance des groupes armés terroristes. « Aujourd’hui, la peur a changé de camp, ce sont les terroristes qui se cachent et attaquent lâchement », a-t-il soutenu, avant de rappeler les principes qui guident désormais l’action des autorités de la Transition à savoir le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et le choix des partenaires du Mali ainsi que la prise en compte des intérêts du peuple malien.

De son côté, le Premier ministre du Faso dira qu’avec le Mali, il ne doit plus y avoir de différence. « Nous sommes engagés pour la fédération, pour la victoire ou la mort… Je pense que nous saurons relever le défi, car il s’agit de prendre sa place dans l’histoire », a-t-il assuré, avant de déclarer qu’il y a lieu de poser les jalons qui feront de sorte que le recul devienne impossible.

M.S.

Conseil supérieur de la Politique nationale genre du Mali : impulser une nouvelle dynamique

Bamako, 24 fév (AMAP) La 3è session du Conseil supérieur de la Politique nationale genre du Mali, qui s’est tenue, jeudi à la Primature, sous la présidence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, veut insuffler une nouvelle dynamique à la promotion du genre au Mali.

Malgré des avancées, d’importants défis restent à relever dans le secteur au Mali, notamment l’absence d’une analyse genre des politiques et programmes des institutions et ministères.

Cette rencontre constitue un moment pour faire le bilan mais, aussi, de projection, d’engagement et de proposition pour combler les insuffisances. Cela, afin d’améliorer la condition de la femme et de l’homme maliens à travers la mise en œuvre efficiente de la Politique nationale genre (PNG).

«Comme pour tous les autres secteurs importants pour le développement, l’efficacité des interventions dans le domaine du genre dépend largement de la compréhension de son concept, encore sujet à des définitions et interprétations erronées. Cela dépend également de l’utilisation des outils de la gestion axée sur les résultats, notamment la planification stratégique sensible au genre», a souligné la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidié Founé Coulibaly.

Le Mali, en souscrivant aux engagements internationaux et régionaux en matière de droits humains et de droits des femmes, en particulier, s’est engagé à considérer les questions d’égalité et d’équité entre la femme et l’homme comme une des conditions pour construire et parvenir au développement inclusif, équitable et durable.

C’est dans cette optique que le gouvernement a adopté, en novembre 2010, la Politique nationale genre et son plan d’actions (2011-2013). Ce document est considéré comme le cadre de référence pour la promotion de l’égalité et de l’équité femmes-hommes dans tous les secteurs et à tous les niveaux de la société malienne.

L’adoption et la mise en œuvre de cette politique ont été confortées en 2014 par la création d’un mécanisme institutionnel de suivi. Il s’agit, notamment du Conseil supérieur genre chargé de faire le bilan et le suivi des recommandations.

Pour Mme Wadidié Founé Coulibaly, l’un des principaux défis de cette politique d’équité et d’égalité est la répartition des rôles entre les hommes et les femmes au sein de la société. À ce sujet, la ministre a indiqué que « les femmes sont essentiellement reconnues au niveau de la reproduction sociale et de l’établissement des relations sociales et les hommes dans les domaines d’activités productives. »

Pour elle, l’intégration de la PNG dans les politiques et programmes nationaux répond au souci de régler ce dualisme dans les rôles à l’intérieur de la structure sociale de base à savoir la famille ou le ménage.

Le Mali se trouve à un tournant décisif de son histoire avec l’adoption de l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et de l’Agenda mondial 2030 pour le développement durable dont l’objectif 5 est consacré à l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles. S’y ajoute l’adoption du cadre stratégique de la refondation de l’État.

Selon le Premier ministre, « ces indifférents instruments qui mettent le capital humain, notamment la femme et les jeunes, au cœur du développement constituent un gage et une expression de la détermination du gouvernement pour la prospérité et le mieux être économique et social de nos populations. »

Tout en réaffirmant l’attachement des autorités à la promotion du genre, Dr Choguel Kokalla Maïga a souligné, au niveau des réformes institutionnelles et législatives, le maintien de scrutin qui permet le respect de la loi 052 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Et, également, l’adoption de l’approche planification budgétisation sensible au genre dans l’élaboration des politiques et programmes publics, corroborée par le rapport genre annexé à la Loi des finances de chaque année depuis 2012.

La rencontre s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement, de responsables des organisations féminines, de représentants des partenaires techniques et financiers.

BD/MD (AMAP)

Lutte contre la corruption : La solution par les valeurs sociétales africaines

Bamako, 24 fév (AMAP) Les participants à une conférence internationale tenue à Bamako, la semaine dernière, préconisent la lutte contre la corruption par les valeurs sociétales africaines, estimant que l’éducation civique et morale basée sur les us et coutumes pourrait aider au respect du bien public.

La 2è édition de la Conférence de haut niveau sur la lutte contre la corruption organisée par l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) et ses partenaires sur le thème : «lutte contre la corruption, nouvelle dynamique, recouvrement d’avoirs illicites, coopération internationale», ont formulé recommandé la refondation des systèmes éducatifs africains par la promotion d’un enseignement multilingue fondé sur la langue maternelle, l’enseignement de l’histoire africaine et les valeurs sociales africaines, en particulier, à travers des programmes d’éducation civique et morale réhabilités.

À l’issue des travaux, mercredi dernier, les participants ont, aussi, proposé le renforcement des capacités des institutions et agences dédiées à la lutte contre la corruption, la mise en œuvre effective des mécanismes de sanction et de lutte contre l’impunité.

« Il faut aller chercher des réponses dans nos valeurs sociétales, nos valeurs socioculturelles qui nous caractérisent, qui nous ressemblent puisque celles qu’on a empruntées chez les autres ne nous ont pas réussi », a dit le ministre malien de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, qui a présidé la cérémonie de clôture.

« Cette démarche d’élaboration d’un programme national d’éducation basé sur nos valeurs, a-t-il poursuivi, est une volonté des autorités et du peuple malien. » «Ce programme sera enseigné à l’école mais, également, dans les familles, dans les entreprises comme dans l’Administration publique, qui va être inculqué à la petite enfance, depuis le préscolaire, le fondamental, le secondaire mais, aussi, l’Université, ainsi que dans les écoles de formation des nouvelles recrues à la fonction publique», a indiqué M. Maïga annonçant l’élaboration prochaine de cours d’éducation civique, morale et patriotiques « pour inculquer l’amour de la patrie. »

Le ministre Maïga a, par ailleurs, révélé que « nous sommes potentiellement très riches, puisque le montant des avoirs spoliés, détournés et transférés à l’extérieur dépasse de trois fois l’aide publique étrangère pour notre pays. » «Il suffit juste de mettre une politique résolue de lutte contre la corruption pour que nous puissions nous auto suffire et nous développer», a indiqué le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions.

Le président de l’OCLEI, Dr Moumouni Guindo, pour sa part, a révélé que les assises de cette année ont compté au moins 350 participants dont pas moins de 76 participants internationaux en présentiel et 10 participants internationaux à travers des vidéos conférences.

Dr Guindo a souhaité l’institutionnalisation de cette conférence suivant une périodicité définie, chaque année, avec beaucoup plus de participants, de pays et que « les recommandations soient mises en œuvre de manière à contribuer réellement et efficacement à la lutte contre la corruption au Mali, dans le Sahel, en Afrique et dans le monde entier. »

Pour sa part, le président de l’Association des autorités anticorruption d’Afrique (AAACA), Dr Khaled Mohamed Saïd Hassan, il a confié : «Nous avons été impressionnés par la place que le Mali accorde aux valeurs sociétales dans la lutte contre la corruption et la lutte contre l’enrichissement illicite», ajoutant que « l’Afrique regorge d’esprits capables de développer des indicateurs plus précis que ce qui existe actuellement. » Des indicateurs, selon lui, « qui supportent les politiques nationales de lutte contre la corruption plutôt que d’être un facteur de frustration des responsables de cette lutte dans nos pays. »

AG/MD (AMAP)

L’Association des autorités anti-corruption d’Afrique en conclave à Bamako

Bamako, 24 fév (AMAP) La 11è réunion du comité exécutif de l’Association des autorités anti-corruption d’Afrique (AAACA) a démarré jeudi, à Bamako, avec des participants, venus de plusieurs pays, pour examiner, durant deux jours, d’importants outils de gestion de l’Association, notamment le plan stratégique et opérationnel pluriannuel, et les documents relatifs au règlement du financier.

C’est la première réunion de ce comité nouvellement mis en place en juin 2022 à Bujumbura (Burundi) et dont le Mali assure la vice-présidence à travers l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI).

« Il est démontré que la corruption est un vice fondamental, pernicieux qui perturbe et fait échec à toutes les initiatives de développement en Afrique », a souligné le président de l’OCLEI, Dr Moumouni Guindo, dans son intervention.

«Notre association s’assure la mission d’être un outil de fédération de développement de la collaboration, de coopération et de déroulement d’actions structurantes, d’élaboration d’outils opérationnels en faveur des structures nationales de lutte contre la corruption», a-t-il déclaré.

Pour sa part, le président de l’AAACA, Dr Khaled Mohamed Saïd Hassan, a indiqué que la mise en œuvre des recommandations de la Conférence permettra aux pays africains de faire face à la corruption.

Quant au ministre malien de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la rencontre, il a souligné que le Mali est en refondation, donc à la recherche d’une nouvelle voie de développement durable.

«Nous sommes fortement conscients que le phénomène de la corruption représente justement un goulot d’étranglement de cette volonté de développer notre nation. C’est pour cela nous murissons des attentes fortes à l’issue des travaux au niveau décisionnel de votre organisation», a-t-il déclaré.

Parlant de la Conférence de haut niveau sur la corruption, le ministre a relevé le consensus sur la nécessité de « nous inspirer de nos valeurs sociétales pour imprimer une nouvelle dynamique dans nos politiques de lutte contre la corruption».

AG/MD (AMAP)

 

 

Le Premier ministre en visite au Burkina Faso: «Le terrorisme sera vaincu au Sahel»

Le PM du Faso, Appollinaire Joachim Kyelem de Tambela, (d). et le Dr Choguel Kokalla Maïga, en tête-à-tête au salon d’honneur de l’aéroport de Ouagadougou

Envoyé spécial

Massa SIDIBÉ

Ouagadougou 24 fév (AMAP) Le chef du gouvernement du Mali, Dr Choguel Kokalla Maïga, à la tête d’une délégation d’une dizaine de ministres, a entamé jeudi une visite de quatre jours au Burkina Faso pour renforcer la coopération, particulièrement, dans le domaine de la sécurité et dégager de nouvelles perspectives pour les deux pays.

Il a été accueilli dans l’après-midi, à l’aéroport international de Ouagadougou par son homologue burkinabé, Appollinaire Joachim Kyelem de Tambela. Après la salutation des corps constitués, les deux personnalités ont eu un premier tête-à-tête au salon d’honneur de l’aéroport.

Interrogé par la presse à la fin de cette entrevue, le Premier ministre du Mali a expliqué que cette visite s’inscrit « dans le cadre du renforcement de la coopération entre le Mali et le Burkina Faso, notamment dans la lutte contre le terrorisme et bien d’autres domaines comme les échanges commerciaux, les transports. »

C’est au Mali que le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a réservé sa toute première visite hors de son pays. Dans la dynamique de l’approfondissement, des relations entre Bamako et Ouagadougou, le Premier ministre burkinabè s’est rendu à dans la cpaitale malienne.

De même, plus récemment, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a séjourné à Ouagadougou dans le cadre des concertations Mali-Burkina Faso-Guinée.

« Les échanges seront donc approfondis et tirés dans le sens du souhait des peuples », a indiqué Dr Choguel Kokalla Maïga.

Le Premier ministre a exprimé sa reconnaissance aux autorités et, surtout, aux populations burkinabè. Il a rappelé à ce sujet que lors des sanctions illégitimes et illégales de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA) contre le Mali, les frontières aériennes étaient fermées entre les deux pays, mais les voies terrestres sont restées ouvertes du fait des peuples.

Dr Choguel Kokalla Maïga a, ensuite, rendu hommage à l’Armée du Burkina Faso, présentant les condoléances des autorités de la Transition au Mali et celles du peuple malien suite à la récente attaque terroriste qui a fait des dizaines de morts dans les rangs des militaires burkinabè. «Vous devez tenir bon, ce qui vous arrive aujourd’hui, c’est pour vous démoraliser, pour que vous doutiez de votre armée. Personne ne viendra défendre à la place de votre armée», a-t-il lancé.

Pour le Premier ministre, cette période est difficile pour le Burkina Faso, « parce qu’il a fait des choix qui ne sont pas du goût de tout le monde. » « C’est en ce moment que le peuple burkinabè doit être débout comme un seul homme et soutenir son armée qui est l’instrument principal de décision politique dans les mains du président du Faso.», a-t-il déclaré,

Il a rappelé à ses hôtes que le Mali a traversé cette étape «où tous les jours on voyait des villages rasés, des camps attaqués, des dizaines de personnes tuées.» «Nous savions très bien pourquoi cela se faisait. Les Maliens ont tenu bon. Nous sommes sûrs que le terrorisme sera vaincu au Sahel», a assuré le chef du gouvernement.

« Le terrorisme sera vaincu parce que la guerre des Sahéliens est une guerre juste, elle ne peut pas ne pas réussir. Nous perdons des étapes, des opérations, mais nous allons gagner la guerre. Et pour gagner la guerre, c’est avec nos armées. Aucune armée étrangère ne viendra mourir pour nous…», a insisté le Premier ministre.

MS/MD (AMAP)

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