Préparatifs de la rentrée des classes à Bamako : À géométrie variable

Certains établissements scolaires sont prêts pour la reprise des cours. D’autres présentent un visage qui n’augure rien de bon  

Par Sidi Y. WAGUÉ

Bamako, 30 sept  (AMAP) La rentrée scolaire 2022-2023 est prévue lundi prochain. Les écoles des différents ordres d’enseignement ont été assainies (certaines ont refait peau neuve) pour accueillir les écoliers qui s’apprêtent à reprendre les cours.

Pour jauger l’état de préparation de l’administration scolaire dans ces différents établissements, notre équipe de reportage s’est rendue au Complexe scolaire «Farandole» de Sogoniko. Le directeur Fadaman Camara explique que les préparatifs se déroulent normalement. L’administration de l’établissement a mis les bouchées doubles pour débroussailler la cour. Les salles de classe rénovées sont prêtes à accueillir les élèves. De nouveaux élèves y sont inscrits et des cas de transfert sont en cours de traitement.

Le directeur soutient que son établissement est fin prêt pour la reprise des cours. M. Camara a précisé que le complexe démarrera avec 12 classes au 1er cycle pour un effectif de 400 élèves et 7 classes au second cycle, y compris 3 classes de 9è année, pour un effectif de 309 écoliers. Quant au jardin d’enfants de l’établissement, il accueille 60 enfants. À l’orée de la rentrée scolaire, l’établissement « ne recense aucun problème majeur », selon son premier responsable.

Par contre, l’administration de l’école fondamentale publique de Hamdallaye marché C, qui compte 6 classes au 1er cycle, se démène pour aplanir de nombreuses difficultés. La directrice, Mme Kamissoko Fatoumata N’Diaye, énumère ses problèmes : manque criard de matériel didactique, de tables-bancs et un problème d’électrification des classes avec des installations vétustes. Elle en  ajoute d’autres liés à l’état défectueux des toilettes et robinets, aux inondations de la cour de l’école. Comme pour ne rien arranger, la cour est remplie de boue et d’herbes.

« Ces mauvaises conditions d’apprentissage font que les parents ne se bousculent pas aux portillons de l’établissement pour inscrire leurs enfants », explique Mme Kamissoko qui ne fait pas dans la dentelle. Pour elle, cette situation justifie le fait que les parents d’élèves du quartier préfèrent inscrire leur progéniture dans les écoles privées plutôt que dans l’école fondamentale publique de Hamdallaye marché C.

Anecdote assez révélatrice, Mme Kamissoko Fatoumata N’Diaye révèle avoir enregistré, à la date du 28 septembre 2022, une seule inscription en 1ère année. Et l’année dernière elle avait enregistré seulement deux inscriptions en 1ère année. Elle déplore aussi le fait que le Comité de gestion scolaire (CGS) ne joue pas pleinement son rôle au sein de l’établissement.

Un autre constat : les 6 classes de l’école fondamentale publique Hamdallaye marché E, restent fermées. Une classe de 2è année abrite même une famille. Et une dame était en train de cuisiner à l’entrée de la classe. C’est une situation qui mérite d’être tirée au clair par les autorités scolaires.

À en croire Mme Kamissoko Fatoumata N’Diaye cette situation perdure depuis 2014, année où sa collègue directrice de cet établissement a fait valoir ses droits à la retraite. La directrice de l’école fondamentale Hamdallaye marché C est sûre et certaine et invite les services compétents de l’Éducation nationale à investiguer en vue de prendre les dispositions qui s’imposent.

Au niveau de Dravéla 2è cycle I, le directeur  Mamadou Doumbia a publié la liste des élèves qui passent en classes supérieures, ceux qui redoublent mais, aussi, les cas de transfert et d’exclusion. En dépit d’une insuffisance de personnel enseignant, M. Doumbia assure que son établissement « reprendra les cours, conformément aux instructions de la hiérarchie mais dans des difficultés notoires. »

Le lycée «Prosper Kamara»  (LPK) d’Hamdallaye est un établissement parapublic, c’est-à-dire qu’il reste à cheval entre le public et le privé. Le proviseur de cet établissement d’enseignement secondaire, Cléophas Dakouo, relève que les inscriptions ont débuté le 12 septembre dernier pour clore le 30 du même mois. Les anciens élèves des classes de 10è année et ceux des 11è et 12è années, toutes séries confondues, ont commencé leur réinscription au titre de l’année scolaire 2022-2023. L’établissement doit accueillir 350 nouveaux élèves admis au Diplôme d’études fondamentales (DEF) 2022. Toutes les dispositions semblent avoir été prises pour le démarrage des cours à la date indiquée.

Le constat général de la situation est que la rentrée scolaire du début de semaine est diversement préparée dans les établissements. Certains sont prêts à accueillir les écoliers et à démarrer les cours. D’autres ne répondent pas aux préalables.

SYW/MD (AMAP)

Affaires des militaires ivoiriens détenus au Mali : Les émissaires de la CEDEAO ont quitté Bamako sans aucune déclaration

Bamako, 29 sept (AMAP) Les envoyés spéciaux de la Conférence des chefs d’État de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour dénouer le dossier des militaires ivoiriens en détention au Mai, ont quitté, jeudi,  Bamako sans faire aucune déclaration.

Les présidents ghanéen, Nana Akufo Addo, et gambien, Adama Barrow ainsi que le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey ont eu des entretiens à huis clos avec les autorités de la Transition au Mali, au palais présidentiel de Koulouba, pour tenter de trouver une situation à la crise des 46 militaires ivoiriens qui oppose Bamako à Abidjan.

Au terme de plusieurs heures de discussions, rien n’a filtré de cette rencontre. Ils sont repartis de la capitale malienne sans le moindre communiqué final  ou déclaration à la presse. Le président ghanéen Nana Akufo-Addo s’est juste contenté de dire aux journalistes que la CEDEAO entretient « toujours de bonnes relations» avec le Mali, avant de s’engouffrer dans son véhicule pour l’aéroport.

Sollicité par la presse, le président Adama Barrow et le chef de la diplomatie togolaise n’ont pas souhaité faire de déclaration.

Les envoyés spéciaux de la CEDEAO semblent garder la teneur des discussions avec les autorités maliennes pour la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation communautaire.

Depuis son sommet extraordinaire tenu le jeudi 22 septembre 2022 à New York (Etats-Unis d’Amérique) en marge de la 77è session ordinaire de l’assemblée générale des Nations unies à la demande du président ivoirien, Alassane Ouattara, la CEDEAO tente de trouver par la voie diplomatique une solution dans l’affaire des militaires ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet pour «tentative d’atteinte à la sureté de l’État».

Les dirigeants ouest africains ont dépêché à Bamako une délégation de haut niveau composée du président de la Gambie, Adama Barrow, du président du Ghana, Nana Akufo-Addo. Préalablement annoncé parmi les visiteurs de marque, Faure Gnassingbé, le président togolais non moins principal médiateur dans la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali concernant le dossier des militaires ivoiriens en détention, n’a finalement pas effectué le déplacement de Bamako. Toutefois, il s’est fait représenter par son ministre des Affaires étrangères, Pr Robert Dussey. Le médiateur de la CEDEAO pour le Mali, l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, faisait également partie de la délégation.

C’est exactement à 11h 08 mn que l’avion transportant le président gambien s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international Président Modibo Keïta de Bamako-Senou. À sa descente d’avion, Adama Barrow a été accueilli au bas de la passerelle par le président Assimi Goïta. C’était en présence du Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, du président du Conseil national de Transition (CNT), Malick Diaw et de plusieurs membres du gouvernement. Etaient aussi  à l’accueil des autorités administratives et coutumières de Bamako ainsi que le corps diplomatique accrédité au Mali dont le patron de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), El Ghassim Wane, et le chef de la Délégation de l’Union européenne (UE), Bart Ouvry.

Après les salutations d’usage suivies de l’exécution des hymnes du Mali et de la CEDEAO par la fanfare nationale, les deux chefs d’État ont regagné le salon d’honneur du pavillon présidentiel pour un rafraîchissement.

Une heure plus tard, l’avion du président ghanéen a atterri sur la piste. Même cérémonial pour le président Goïta qui a accueilli son hôte avec tous les honneurs. Après l’accueil, le chef de l’État a d’abord pris congé de ses deux homologues avant de les retrouver quelques minutes plus tard au palais de Koulouba.

A la tribune des Nations unies, le samedi dernier, le Premier ministre malien par intérim, le colonel Abdoulaye Maiga, s’était indigné du fait que le Mali ait été l’objet d’une combine par rapport au dossier des 46 mercenaires ivoiriens, ajoutant qu’il y avait eu « une synchronisation, une mise en scène et une harmonisation des éléments de langage pour faire passer notre pays du statut de victime à un statut de coupable ».

De retour de New York, le colonel Abdoulaye Maïga a martelé que c’était un dossier judiciaire et que le gouvernement n’était pas du tout bien placé pour s’impliquer dans les questions judiciaires. Pour lui, seul le président de la Transition peut le faire, en sa qualité du président du Conseil supérieur de la magistrature.

Parmi les 49 soldats ivoiriens arrêtés au départ à l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako-Senou, le 10 juillet 2022, trois femmes ont été libérées, le 3 septembre dernier, par la justice malienne pour des «raisons humanitaires». Une libération au crédit  du médiateur principal, le président togolais, Faure Gnassingbé.

Le sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, en marge de la 77ème Assemblée générale de l’ONU, à New-York, a décidé, jeudi, de l’envoi « incessant » dans la capitale malienne de cette mission composée, initialement des chefs d’État ghanéen, Nana Akufo Addo, sénégalais, Macky Sall, et togolais,  Faure Gnassingbé, pour obtenir la libération de 46 soldats ivoiriens détenus au Mali

L’arrivée de cette mission d’abord prévue le mardi 27 septembre, a été décalée de deux ou trois jours, à l’initiative du gouvernement malien. Le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale avait évoqué, dans une note adressée à l’organisation sous-régionale, « des contraintes d’agenda » pour expliquer ce léger report de la visite des chefs d’État ouest-africains à Bamako

AT/DD/MD (AMAP)

 

Travaux d’entretien routier à Bamako : Ces chantiers interminables qui entravent la circulation

Par Babba B. COULIBALY

Oumar SANKARÉ

 Bamako, 29 sept (AMAP) Dans la capitale malienne, Bamako, plusieurs voies urbaines sont impraticables aujourd’hui. Pas seulement  à cause de la mauvaise qualité de la chaussée. Mais, surtout, à cause des engins et des matériaux de construction souvent laissés à l’abandon par des nombreuses entreprises incapables d’honorer leurs engagements. Les usagers de la route vivent un véritable calvaire.

«Nous voulons des routes en bon état. Les travaux d’entretien routier en cours perturbent véritablement la fluidité de la circulation. Ils ont pris trop de retard. Des embouteillages montres partout. Les déviations improvisées rendent la vie dure aux usagers qui ne maîtrisent pas bien les zones concernées. Les entreprises doivent accélérer la cadence pour libérer les voies afin de soulager les usagers». Ce cri du cœur du conducteur Mohamed Diarra, excédé, résume le calvaire que vivent les Bamakois en cette période d’hivernage.

Hivernage généralement synonyme de cauchemar pour eux. En ce mois de septembre 2022, il pleut encore,  presque quotidiennement, sur Bamako. Le goudron est inexistant sur plusieurs tronçons. Des nids de poules similaires à des « baignoires d’éléphants » essaiment le bitume qui, un peu partout, ressemble à une gruyère.

Pendant ce temps, des chantiers de construction, d’entretien routier et d’ouvrage d’assainissement (caniveaux et collecteurs) sont nombreux à travers la ville, depuis près de trois mois. Des chantiers qui sont au point-mort pour la plupart, si ce n’est à l’arrêt. Des tas de gros cailloux, de sable et de graviers longent les caniveaux et ces routes-là. Réduisant ainsi la largeur des routes qui sont devenues inaccessibles.

Les cas les plus emblématiques aujourd’hui sont les voix traversant le Quartier sans-fil, le marché de Sabalibougou, le quartier Golf… Les entreprises abandonnent matériaux et machine sur place, sans aucune mesure pour faciliter la circulation, en créant des déviations.

Ce phénomène est récurrent ces dernières années. Les populations, à l’image de Moussa Samaké, vivent très mal cette situation. «À cause de ces travaux à durée illimitée, nous éprouvons toutes les peines du monde à rejoindre nos maisons, après le travail ou des courses en ville. Nous sommes, pour ce faire, obligés de prendre des rues adjacentes souvent en très mauvais état ou des déviations de fortune pour y accéder», déplore-il, suant à grosses gouttes.

Sur la rive gauche du District de Bamako, les travaux de réhabilitation du tronçon passant par le marché de Wolofobougou entravent la mobilité des usagers. Ce tronçon est stratégique, car les camions de marchandises, en provenance du Sénégal et de la Mauritanie, empruntent cette voie. Il n’est plus carrossable à cause de son état de dégradation avancé. Les eaux de pluie ont creusé des trous béants, un peu partout, le long du tronçon. Au passage de notre équipe, le contrôleur de chantier était absent. Le chef des ouvriers présent se refuse à tout commentaire sur les raisons du retard dans l’exécution des travaux.

À quelques mètres du pont Richard, des engins de construction barricadent carrément la route. Les motocyclistes et quelques automobilistes manœuvrent, souvent de façon dangereuse, pour pouvoir se frayer un passage. Des travaux de curage et de réhabilitation de caniveaux s’y déroulent.

CINQ MILLIARDS DE FCFA – Selon une source au ministère des Transports et des Infrastructures, le budget des travaux du premier Programme d’entretien routier, réalisé entre février et juin, se chiffre à 5 milliards de Fcfa. Cette phase a concerné la réalisation des caniveaux et la réhabilitation de certains tronçons à travers la ville de Bamako. Il s’agit notamment de la voie passant devant le Palais des Sports, la Cité des enfants à Niamakoro et Bacodjicoroni.

« Concernant le programme actuel, les entreprises peinent à démarrer les travaux », déplore notre interlocuteur, sans préciser le montant exact alloué à cet effet. Selon lui, les entreprises locales qui ont bénéficié des marchés manquent de moyens suffisants. «Nous comprenons la frustration des populations. On a demandé de valoriser les entreprises maliennes. Les travaux d’entretien routier en cours ont été donnés uniquement aux entreprises maliennes. La plupart d’entre elles n’arrivent pas à travailler malgré la remise des sites. L’État leur a pourtant versé les montants», nous confie notre source.

Malgré cela, les travaux n’ont pas encore débuté sur certains sites, selon une note d’information fournie par le ministère des Transports et Infrastructures. Il s’agit des voies RN7-Magnambougou-Banankabougou-RN6, corniche (Magnambougou-3eme Pont), la rue OUA Faso Kanu-École Cheick Anta Diop-Marché Magnambougou, la Rue 883, Tour de l’Afrique-intersection Aéroport, (rue du gouverneur Faladié Sema).

Les travaux de la RN7- IJA – Niamakoro cimétière Faladiè-voie des 30 m, RN7 (UATT)-CNREX-BTP-Niamakoro-Voie des 30 m, RN7-1008 Logements sociaux-Sirakoro, RN6-Niamana , RN7-Base militaire 101 de Sénou, RN7, Daoudabougou-Limite District Sénou, Marché de Sénou au niveau de la RN7 n’ont toujours pas commencé.

«Effectivement, des entreprises sont en retard», reconnaît le président de l’Organisation patronale des entreprises de construction du Mali (OPECOM). Le problème est, selon Boubacar H. Diallo, organisationnel et opérationnel. Il pointe du doigt les changements fréquents demandés par le département des infrastructures. Ce qui, selon lui, rend difficile l’organisation du travail entre les différents acteurs.

Au plan opérationnel, des entreprises ont reçu leur note de service au mois de juillet durant lequel «il est interdit de travailler (Ndlr : faire des goudrons)», dit M. Diallo. « Normalement, insiste-t-il, on ne doit faire que des travaux d’urgence maintenant. Regardez les désagréments que les travaux causent en ville actuellement », ajoute-t-il.

«En saison sèche, quand on barre une rue, on la finit en une semaine et on la remet en circulation. Pendant l’hivernage, on barre la rue, il pleut. On met les gens sur les autres rues qui ne sont pas aménagées, cela provoque des ennuis à tout le monde», explique-t-il.

QUALITÉ, COÛT ET DÉLAI – Toutefois, relativise le patron de l’OPECOM, le département a réalisé de grands travaux durant la saison sèche. Il s’agit de la rue qui passe derrière le champ hippique à Missira. La voix qui relie Suguni Kura, à Djélibougou, Korofina Nord, Banconi, est dégagée maintenant contrairement aux autres années. « La liste est loin d’être exhaustive », dit M. Diallo.

Selon lui, il fallait consolider ces acquis, recenser les travaux dont la réalisation causera moins de contraintes aux usagers et reporter les autres jusqu’à la fin de l’hivernage. Mais, en demandant aux entreprises d’attaquer sur tous les fronts, on occasionne plus de problèmes, contrairement aux objectifs du département en charge des routes «qui est de bien faire afin de soulager les usagers», déplore-t-il. Sans compter, à croire Boubacar H. Diallo, l’incidence sur la qualité, le coût et le délai d’exécution des travaux.

En la matière, rappelle l’expert en génie civil, il est conseillé de se garder de poser le bitume quand il y a 30 mm de pluie. « De même, lorsqu’il y a 5 mm de pluie, on ne fait pas de terrassement », ajoute le patron de l’OPECOM. « Car, argumente-t-il, la compacité des matériaux est liée à la teneur en eau et à l’énergie du compactage ». «La teneur en eau des sols utilisés pour faire les routes est de l’ordre de 7 à 8% maximum. Aussi, la qualité du compactage laisse à désirer, car le goudron gonfle après la saison des pluies. Conséquence ? Il décolle de son terrassement. C’est ce qui explique les nombreux trous sur nos routes», dit Boubacar H. Diallo.

En témoignent les constats sur le terrain. La pluie a déjà creusé des trous sur des routes nouvellement réhabilitées ou construites. Sur certaines comme à Numukè ka carré, le goudron est gondolé par endroits. L’initiative de bétonner les bordures des goudrons avait été saluée. Elle protège le bitume contre les eaux de pluies qui érodent les bordures et la poussière qui le recouvre en saison sèche. Ces travaux sont visiblement bâclés et partiellement exécutés.

Face à ces constats, le président de l’OPECOM pense que les maigres ressources doivent être utilisées judicieusement par les entreprises et ceux qui programment les travaux. Cela en les exécutant pendant la bonne période, à moindre coût, tout en garantissant la qualité.

BBC/OS/MD (AMAP)

 

Bolotchi yoro carré au Quartier du fleuve : Une artère nourricière

La rue a bien changé depuis que Mamadou Bouaré s’y est installé dans les années 70 en déblayant les ordures. C’est aujourd’hui une ruche bourdonnante

Par Fadi CISSÉ

Bamako, 29 sept (AMAP) C’est une rue à laquelle l’administration n’a attribué aucun numéro et qu’on ne retrouvera peut-être pas sur Google Maps. Et pourtant, pour ses occupants comme pour nombre de Bamakois qui la connaissent, cette artère a un nom et même deux : Bolotchi yoro carré ou Bada carré (en français, «rue du centre de vaccination» ou «rue qui mène au fleuve»). Située au Quartier du fleuve en Commune III du District de Bamako, Bolotchi yoro carré est situé entre l’ancien Service d’hygiène devenu le Centre de lutte contre le diabète et le grand collecteur de Dibida. C’est un passage à l’aspect peu engageant, au sol creusé de nids de poule et pourtant c’est un site encombré qui accueille une foule de petits métiers. Les réparateurs de motos sont les plus nombreux. Ils côtoient des bouquinistes, des vendeurs de matériels agricoles (dabas, houes, râteaux et arrosoirs), de tuyaux et de bidons de toutes tailles. Ces négociants et leur bric-à-brac prennent tellement de places que la largeur de la rue s’en est trouvée fort réduite.

Beaucoup de monde donc et un tintamarre incessant où dominent la musique venant de partout et le grondement de moteurs poussés à fond par les mécaniciens. Ce tapage frappe autant le visiteur que l’atmosphère saturée de fumée d’échappement et un sol noir gorgé d’huile de moteur usagé. Il ne faut surtout pas s’arrêter à ces apparences car Bolotchi yoro carré a aussi ses charmes dont le moindre n’est pas le célèbre restaurant «Bafing», bien connu des touristes et des expatriés. Et toutes ces gargotes à l’air libre font de bonnes affaires, si l’on en juge par leur fréquentation.

De la mécanique, de la restauration mais, aussi, de la mode au détour de la rue avec ces vieux tailleurs attelés à coudre des pagnes wax, sous un grand hangar et toutes ces étoffes exposées et proposées à la vente, à l’ombre d’un grand arbre. A l’entrée de la rue, un sexagénaire, Mamadou Bouaré, tient une boutique de produits phytosanitaires, engrais, semences et insecticides. Sa particularité ? Il est le premier occupant du site. Mamadou Bouaré se rappelle ces premières années durant lesquelles cette rue était très peu fréquentée. «Vers les années 1967, l’espace n’était occupé que par des bandits. Personne n’osait s’y aventurer contrairement au marché «Dibida» tout proche et qui était très fréquenté. À cette époque, mon patron et moi vendions des produits phytosanitaires au marché Dibida. », raconte-t-il. « Puis, poursuit-il, les autorités ont ordonné la démolition des installations des occupants du «Dibida». Après cette opération, Mamadou est resté sans activités pendant plusieurs mois, avant de s’installer dans le «Bolotchi yoro carré».

UN ANCIEN NID DES BANDITS – « Auparavant, se souvient-il, ce lieu était un dépotoir d’ordures qui dégageait une puanteur insoutenable ». «J’ai tout nettoyé pour pouvoir m’installer. Je vendais la peur au ventre car les bandits étaient fréquents ici. Mais avec l’aide de Dieu, tout s’est bien passé. Voilà qu’aujourd’hui, on ne peut même pas compter le nombre de gens qui gagnent leur vie sur ce site».

Mamadou Bouaré souligne qu’à l’époque, sa qualité de premier occupant n’a convaincu personne de le contacter pour acquérir un espace dans la rue. Les choses ont bien changé car le lieu a acquis une valeur marchande certaine. Tandis que la mairie du District prélève sur chacun des business installés ici, une taxe mensuelle de 2.500 Fcfa, les emplacements changent de main, à l’occasion, revendus ou mis en location par leurs «propriétaires».

Grâce à Adama Traoré, un des «anciens» de la rue, nous avons une idée des prix pratiqués. En 2003, après avoir vainement tenté de s’installer au marché Dibida, il a déboursé 250.000 Fcfa pour l’emplacement où il a implanté son atelier de réparation de motos et son kiosque de vente des pièces détachées d’engins à deux roues.

« Mais peu à peu, les immeubles commerciaux et les boutiques se sont multipliés et les gens ont afflué. Les loyers et les cautions étaient trop élevés pour nous », se souvient Konaré. Son atelier a dû déménager dans cette rue beaucoup moins sollicitée. Après le décès de son patron, Bourama est devenu le gérant principal de l’atelier qui s’est adjoint un kiosque de vente de pièces détachées pour améliorer le modeste chiffre d’affaires.

Si «Bada» est un remarquable lieu de commerce et de petits métiers, il est loin de constituer une exception au Quartier du fleuve où nombre de rues irriguant le Dibida affichent un dynamisme et une animation similaires dans l’informel, avec des gens modestes mais entreprenants, travailleurs et opiniâtres.

FC/MD (AMAP)

Le Mali n’appliquera pas les sanctions de la CEDEAO contre la Guinée (Communiqué)

Le Gouvernement de la Transition a pris connaissance du Communiqué final du Sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tenu le 22 septembre 2022 à New York sur la situation au Mali et en Guinée.

Concernant la République de Guinée, le Gouvernement de la Transition a été outré par les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines qui impactent négativement la vie des populations guinéennes.

Compte tenu de la solidarité et de la fraternité entre le Mali et la Guinée, le Gouvernement de la Transition décide de :

  1. Se désolidariser de toutes les sanctions illégales, inhumaines et illégitimes prises à l’encontre de la République sœur de Guinée et ne leur réservera aucune suite;
  2. Adopter, si nécessaire, des mesures pour assister la République de Guinée, afin d’annihiler les conséquences de ces sanctions inutiles contre le Peuple et les autorités de la Guinée.

Le Gouvernement de la Transition souligne que l’objectif de la CEDEAO est d’améliorer les conditions de vie des populations et non d’adopter des sanctions contre-productives les affectant.

En outre, il convient de noter que les transitions politiques ne résultent que de la mauvaise gouvernance. En conséquence, les autorités de Transition méritent d’être accompagnées par la CEDEAO pour mener des réformes politiques et institutionnelles qui contribueraient à renforcer la bonne gouvernance et la stabilité.

Le Gouvernement de la Transition exprime sa solidarité indéfectible et son ferme soutien au peuple frère et au Gouvernement de la République de Guinée dans leur engagement à jeter les bases d’une refondation de l’Etat guinéen à travers des réformes politiques et institutionnelles nécessaires à un retour apaisé, crédible et sécurisé à un ordre constitutionnel normal.

Le Gouvernement de la Transition reste ouvert, dans le respect mutuel et dans la cadre du panafricanisme, à toutes les initiatives sincères de recherche de solutions aux défis relatifs à la stabilité, à la paix et à la sécurité de notre sous-région .

 

Communiqué du Conseil des ministres du mercredi 28 septembre 2022

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 28 septembre 2022, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat.

  1. A l’ouverture de la Session, le Président de la Transition Chef de l’Etat a félicité et remercié l’ensemble de la population malienne de l’intérieur et de la diaspora pour son engagement patriotique, sa mobilisation et son soutien aux autorités de la Transition lors de la célébration de la Semaine nationale de la Réconciliation, de la fête de l’indépendance et pour l’accueil populaire et chaleureux réservé au Premier ministre par intérim et à sa délégation de retour de la 77ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies.
  2. Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

–  adopté des projets de texte ;

–  et entendu des communication

AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

  1. Sur le rapport du ministre des Transports et des Infrastructures, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi portant modification de la Loi n°06-029 du 29 juin 2006 relative à la protection de la voie publique.

La Loi n°06-029 du 29 juin 2006 relative à la protection de la voie publique et son décret d’application ont été adoptés pour fixer le cadre législatif et règlementaire des travaux de réparation des dégâts causés à la voie publique ainsi que les coûts de leur réparation.

Le Décret n°2021-0780/PT-RM du 09 novembre 2021 fixant les modalités d’application de la loi relative à la protection de la voie publique précise les procédures de la remise en état de la voie publique, les intervenants et les pièces administratives nécessaires à l’exécution des travaux de remise en état.

Le décret du 09 novembre 2021 a rendu obsolète la disposition de la loi du 29 juin 2006 relative à l’adoption d’un décret qui détermine les modes de calcul des valeurs remboursables des dégâts causés à la voie publique par les tiers responsables et les coûts de leur réparation.

Le présent projet de loi est adopté dans ce cadre. Il permettra d’évaluer, à travers des devis, les coûts des dégâts causés aux ouvrages de manière plus facile et compréhensible.

  1. Sur le rapport du ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, le Conseil des Ministres a adopté des projets de texte relatifs à la création, à l’organisation, aux modalités de fonctionnement et au cadre organique de l’Inspection des Mines, de l’Energie et de l’Eau.

L’Inspection de l’Energie et de l’Eau a été créée par l’Ordonnance n°09-031/P-RM du 25 septembre 2009.

Les missions confiées à l’Inspection par l’ordonnance du 25 septembre 2009 ne couvrent pas expressément toutes les attributions du Ministère en charge des Mines, de l’Energie et de l’Eau.

Les projets de texte adoptés créent l’Inspection des Mines, de l’Energie et de l’Eau pour intégrer dans ses attributions le suivi et le contrôle des secteurs de la Géologie et des Mines.

Leur adoption permet de disposer d’un outil de contrôle interne, d’améliorer le contrôle et le suivi de la mise en œuvre de la règlementation minière et de doter l’Inspection, pour les cinq prochaines années, en personnel nécessaire à l’exécution de ses missions.

  1. Sur le rapport du ministre du Développement rural, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret fixant les modalités de transfert de la fonction « approvisionnement en intrants agricoles et appareils de traitement des producteurs de coton » à la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles.

Les Assises nationales sur le coton, tenues du 7 au 8 février 2021, ont permis d’engager la réflexion avec les acteurs sur les difficultés de la filière coton.

Aux termes de ces travaux, des recommandations ont été formulées sur :

–  la gouvernance des organisations de producteurs ;

–  le mécanisme d’approvisionnement et de financement des intrants ;

–  la subvention de l’Etat aux producteurs de coton ;

  • –  la relance de la culture du coton.

Pour ce qui concerne le mécanisme d’approvisionnement, il a été préconisé de transférer l’approvisionnement en intrants agricoles à la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles, de fixer un prix incitatif au kilogramme de coton graine et de diminuer autant que possible le prix des intrants et des matériels agricoles.

Le présent projet de décret est adopté dans ce cadre. Il consacre le transfert à la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles, la fonction « approvisionnement en intrants agricoles et appareils de traitement des producteurs de coton », pour une période de cinq ans, à compter de la campagne 2023-2024.

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS

  1. Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a informé le Conseil des Ministres de la tenue de la session inaugurale du Conseil supérieur de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée.

Le personnel du cadre de la Surveillance des Services pénitentiaires et de l’Education surveillée intervient dans la chaine judiciaire pour assurer l’effectivité de l’exécution des sanctions pénales. Il participe également à l’exécution des décisions ou des sentences et au maintien de la sécurité publique.

Le Conseil supérieur de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée donne son avis sur toutes questions de principe intéressant les fonctionnaires du cadre de la surveillance des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée. Il est saisi des projets de loi tendant à modifier le statut des fonctionnaires du cadre de la surveillance de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée.

La session inaugurale du Conseil supérieur de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée se tiendra le 06 octobre 2022 pour examiner des projets de texte et donner des orientations pour le bon fonctionnement du service public pénitentiaire et de l’éducation surveillée.

  1. Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une diminution du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.

Le Président de la Transition, Chef de l’Etat a cependant appelé la population au respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

Bamako, le 28 septembre 2022
Le Secrétaire général du Gouvernement,

Mahamadou DAGNO

Officier de l’Ordre national

Le ministère malien des Affaires étrangères annonce une mission de chefs d’État ouest-africains à Bamako jeudi 


Bamako, 28 sept (AMAP) La mission de haut niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est attendue jeudi, à Bamako, a annoncé, mercredi, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI).

Dans une note aux missions diplomatiques et consulaires, la Direction du protocole du MAECI indique que les présidents Faure  Eyadema du Togo, Nana Akufo Addo du Ghana et Adama Barrow de Gambie arriveront à Bamako le 29 septembre 2022, à partir de 10h 30.

Les chefs d’Etats ouest africains quitteront la capitale malienne, le même jour, à partir de 16h 00, précise la note du ministère en charge des Affaires étrangères.

Le sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, en marge de la 77ème Assemblée générale de l’ONU, à New-York, a décidé, jeudi, de l’envoi « incessant » dans la capitale malienne de cette mission composée, initialement des chefs d’État ghanéen, Nana Akufo Addo, sénégalais, Macky Sall, et togolais,  Faure Gnassingbé, pour obtenir la libération de 46 soldats ivoiriens détenus au Mali

L’arrivée de cette mission, d’abord prévue le mardi 27 septembre, a été décalée de deux ou trois jours, à l’initiative du gouvernement malien. Le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale avait évoqué, dans une note adressée à l’organisation sous-régionale, « des contraintes d’agenda » pour expliquer ce léger report de la visite des chefs d’État ouest-africains à Bamako.

« La mission de haut niveau (…) ne peut être reçue que le jeudi 29 septembre ou le vendredi 30 septembre 2022 à Bamako », a souligné le document du MAECI.

Cette visite des trois chefs d’Etat ouest-africains à Bamako, entre dans le cadre des initiatives de médiation de l’organisation communautaire pour le dénouement de l’affaire des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali dont trois femmes ont été libérées « pour des raisons  humanitaires. »

Selon le communiqué final du sommet de la CEDEAO, à New York, les émissaires sous régionaux se rendent à Bamako, afin obtenir l’élargissement des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali dont la conférence au sommet a demandé « la libération sans condition. »

Les chefs d’État et de gouvernements de la CEDEAO ont examiné la situation politique dans au Mali et en Guinée, avant de se prononcer sur la situation des 46 soldats ivoiriens.

MD (AMAP)

Koulouba : Le premier ministre par intérim fait rend compte de son voyage à New York 

Du fait de l’accueil populaire, le colonel Abdoulaye Maïga a mis près de deux tours d’horloge pour arriver à la présidence de la République.

Bamako, 28 sept (AMAP) Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, qui a été accueilli par une foule enthousiaste, a son retour de New York mardi, s’est rendu au palais présidentiel de Koulouba où il a rendu compte de  sa mission au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

A sa sortie d’audience, le chef du gouvernement par intérim a expliqué que son « intervention à la tribune de l’ONU visait à faire comprendre que le Mali n’accepte pas de diktat. D’où qu’il vienne. »

«En toute franchise, nous avons été agréablement surpris. Il s’agit de trop d’honneur pour nous», a dit le Premier ministre par intérim, avant de remercier « le bon Dieu et le président de la Transition pour cette confiance placée » en lui. Et, également, « le peuple malien pour l’accueil très chaleureux. »

Selon Abdoulaye Maïga, il n’a fait que son devoir au service du peuple. Toutefois, il a ajouté que « lorsque nos compatriotes sortent de manière spontanée, ceci ne peut que ragaillardir les dirigeants dans leur mission ».

Concernant la mission elle-même et son contexte, le chef du gouvernement par intérim a rappelé que l’année dernière jusqu’à cette 77è session de l’Assemblée générale des Nations unies, le Mali a traversé des situations inédites dans les relations internationales.

«Jamais dans l’histoire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un État n’a subi autant de sanctions ».  « Des sanctions qui, en plus d’être inédites, totalement illégales, illégitimes, sont inhumaines contre un peuple qui fait déjà face à une situation sécuritaire très complexe», a déploré le colonel Abdoulaye Maïga.

D’après lui, il fallait dire haut et fort à la communauté internationale que le Mali a été injustement sanctionné.

OUVERTURE  – Abdoulaye Maiga estime que le Mali fait l’objet « d’une combine » dans le dossier des 46 mercenaires ivoiriens. «Nous avons tous assisté à la synchronisation, à la mise en scène et à l’harmonisation des éléments de langage pour faire passer notre pays de statut de victime à un statut de coupable», a dénoncé le chef du gouvernement par intérim. Avant de soutenir que ce qu’il a dit relève de la logique.

«Vous ne verrez dans aucun pays au monde où des militaires peuvent débarquer sans autorisation avec des armes. Forcément, si les autres ne l’acceptent pas, pour quelle raison voudraient-ils que le Mali l’accepte ?», se demande-t-il.

Le responsable malien  précise que ceci ne voudrait pas dire que «nous sommes fermés au dialogue». Il a précisé que c’est un dossier judiciaire dans lequel « le gouvernement n’est pas du tout bien placé pour s’impliquer. »

«Le président de la Transition peut le faire car, en plus d’être chef suprême des Armées, chef de l’État, il est également le président du Conseil supérieur de la magistrature», a rappelé le colonel Abdoulaye Maïga.

Il a souligné qu’il fallait exprimer cette position « haut et fort » pour que les interlocuteurs du Mali comprennent que, « dorénavant, des approches consistant à nous faire taire ou à subir des assauts, des adversités et des injures ne passeront pas. »

«On ne peut pas accepter qu’au 21è siècle on vienne nous insulter. Le Mali n’insulte pas. Vous ne verrez pas un seul communiqué de la Transition où le gouvernement s’ingère dans les dossiers des autres», a soutenu le chef du gouvernement par intérim. Selon lui, ce sont là des principes élémentaires des relations internationales. « Et on ne peut pas accepter que les autres s’ingèrent dans nos affaires intérieures ».

Pour le colonel Maïga, le Mali est ouvert à tous les partenaires. « Notre pays ne peut pas être pris au piège par des guerres idéologiques qui ne le regardent pas, parce que nous avons nos défis», dit-il.

«Si nous avons des partenaires qui peuvent nous aider à faire face à ces défis, ils seront toujours les bienvenus à condition que les trois principes qui guident l’action publique au Mali et définis par le chef de l’État soient respectés», a insisté le chef du gouvernement par intérim. Il s’agit « de la souveraineté du Mali, du respect de nos choix stratégiques et de partenaires et, surtout, de la prise en compte de l’intérêt du peuple malien dans toutes les décisions. »

Le chef du gouvernement par intérim a engagé nos compatriotes car, selon lui, le combat que le Mali mène, il le fait pour les générations futures.

DD/MD (AMAP)

Accueil triomphal au colonel Abdoulaye Maïga à Bamako, de retour de New York

Bamako, 27 sept (AMAP) Des milliers de Bamakois se sont mobilisés, mardi, pour accueillir le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, de retour de New-York où il a prononcé un discours devant la 77è session de l’Assemblée générale des Nations unies  et largement apprécié au Mali.

Une foule compacte attendait le chef du gouvernement par intérim, à l’atterrissage de son avion sur le tarmac de l’aéroport président Modibo Keïta-Senou. Le colonel, qui s’est confié à la presse, à sa descente d’avion, a remercié chef de l’État, le colonel Assimi Goïta et l’ensemble du peuple malien.

« Nous sommes des exécutants qui avons accompli notre mission. On ne s’attendait pas à un tel accueil. Nous n’avons fait que notre devoir. En toute honnêteté, c’est trop d’honneur pour ma modeste personne », a dit le colonel Abdoulaye Maïga, avant d’exprimer sa « grande fierté » et de solliciter « l’accompagnement de tous les Maliens. »

Le cortège du Premier ministre par intérim a roulé sous les vivats d’une foule en liesse. Le colonel Maïga a pris un bain de foule au monument de l’Indépendance  ou l’attendait des milliers personnes qui ont pris d’assaut les lieux.

Son cortège s’est ensuite dirigé vers le Palais de Koulouba, sur les hauteurs de Bamako, où l’attendait le chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta.

MT/MD (AMAP)

Loi électorale : Explication de texte

L’atelier offrait la possibilité aux participants d’échanger avec la Commission des lois du CNT sur les indispensables réformes qui devront intervenir avec l’adoption de la nouvelle Constitution

Bamako, 27 sept (AMAP) Un atelier de restitution des séances de vulgarisation et d’appropriation de la nouvelle Loi électorale, qui se sont déroulée, du 12 juillet au 20 septembre derniers, à Bamako et dans les capitales régionales, s’est tenu mardi dernier dans un hôtel de la capitale.

Le président du Conseil d’administration du Centre malien pour le dialogue inter-partis et la démocratie (CMDID), Boubacar Sandinan Camara a espéré que « les réflexions et les échanges des participants permettront de faire des propositions pour améliorer ce texte ».

Il attend, aussi, que les contributions et conduiront « à une meilleure compréhension du nouveau cadre législatif des élections » au Mali. Mais, aussi, « à l’organisation d’élections crédibles et transparentes conformément au chronogramme établi par les autorités. »

De son côté, le représentant du Conseil national de Transition (CNT), Nouhoum Sarr, a indiqué que le retour à l’ordre constitutionnel est, aujourd’hui, la priorité principale des autorités de la Transition. M. Sarr qui a présidé l’ouverture des travaux, a remercié les partenaires, qui malgré les difficultés du moment et quelques fois les «hostilités», « se tiennent aux côtés des organes de la Transition ». « Ce, afin que le processus électoral, qui est déterminant pour le retour à l’ordre constitutionnel, soit inclusif, acceptable et transparent pour l’ensemble des acteurs ».

Cet atelier avait pour objectif d’échanger avec les populations sur les enjeux de la réforme électorale, les innovations contenues dans la nouvelle Loi électorale ainsi que leur implication dans l’organisation et la gestion des opérations électorales et référendaires dans notre pays.

Il offrait, également, la possibilité aux participants d’échanger avec la Commission des lois du CNT sur les indispensables réformes de cette loi qui devront intervenir avec l’adoption de la nouvelle Constitution.

Organisée par Idea international en partenariat avec la Commission des lois du CNT, le Pnud, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA)  , la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES) et le CMDID, cette rencontre s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui aux réformes et aux élections au Mali (PAREM).

Au Mali, le processus électoral constitue une préoccupation majeure. Le Dialogue national inclusif (DNI), les Assises nationales de la refondation (ANR) et d’autres fora ont fait d’importantes recommandations relatives aux questions électorales et aux insuffisances des anciennes lois électorales dans leur application.

D’où une relecture pour y apporter des améliorations. Et ce, en vue de la tenue d’élections libres, justes, crédibles, transparentes et apaisées au terme de la Transition qui marquera le retour à l’ordre constitutionnel dans notre pays. Pour ce faire, l’adoption par le CNT de la loi électorale n°2022-019 du 24 juin 2022 donne l’opportunité d’approfondir la réflexion sur cette réforme.

Le représentant de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (Idea international), Maurice Engueleguele, ainsi que des représentants de partis politiques et de la société civile étaient également présents.

BD/MD (AMAP)

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