Le Tribunal administratif de Gao (Nord) tient sa première audience publique (MINUSMA)

Bamako, 25 août (AMAP) Le Tribunal administratif de Gao a tenu le 15 août dernier sa toute première audience publique, depuis sa création le 15 juillet 2011, sur demande du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, selon un communiqué de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

« Quatre juges du Tribunal administratif ont été déployés pour statuer sur quatre dossiers inscrits au rôle de l’audience », indique le communiqué, publié ce jeudi 25 août. Ces affaires concernaient des recours en annulation pour excès de pouvoir de décisions prises par des préfets et des procès-verbaux d’attribution de parcelles dressés par des chefs de village. Deux dossiers ont été également renvoyés pour instruction complémentaire et deux autres dossiers ont fait l’objet de débats puis mis en délibérés.

Cette juridiction a pour attribution de sanctionner l’administration en annulant ses actes entachés d’illégalité et causant du tort aux administrés. « Il fait de l’État un justiciable au même titre que les citoyens », souligne le communiqué de la Mission onusienne. Et d’expliquer que ses décisions, qui obligent l’État à se soumettre à la loi qu’il a lui-même édictée, « participeront à la restauration de la confiance entre celui-ci et les populations ».

La MINUSMA dit avoir fait un plaidoyer auprès des autorités pour le déploiement de ces magistrats, établis à Bamako depuis leur nomination. Outre l’appui logistique, un appui technique pour la tenue de cette première audience a également été fourni par la mission onusienne. « Compte tenu du fait que nous avons des besoins colossaux par rapport même au fonctionnement du Tribunal administratif, la MINUSMA nous a prêté son accompagnement et son concours et nous ne pouvons que nous en réjouir », a dit le président du Tribunal, Seydouba Laïco Traoré, cité par le communiqué de la Mission.

L’opérationnalisation de cette juridiction constitue non seulement une avancée significative dans la restauration de l’autorité de l’État, mais aussi dans l’extension et la consolidation de l’État de droit.

SS/MD (AMAP)

De Sikasso à Bamako, récit d’un périple de 6 heures en car

Par Aboubacar TRAORÉ

Bamako, 25 août (AMAP) A 11heures, le soleil brille de tout son éclat. Le ciel semble gorgé de pluie en cette période d’hivernage, lorsque nous arrivions, ce dimanche de juillet 2022, dans la cour d’une compagnie de transport, l’une des nombreuses sociétés de transport voyageur à la gare routière de Sikasso. La veille, nous y avions réservé notre ticket à 7 000 Fcfa pour le trajet Sikasso-Bamako. C’était 5 000 Fcfa avant la crise qui a fait grimper le prix des hydrocarbures sur le marché mondial.

Malgré l’assouplissement des mesures de prévention contre la Covid-19 par les autorités maliennes, quelques rares passagers portent toujours des masques. Une attitude qui rappelle les pires moments de la pandémie ayant secoué la planète  entière en 2020 et 2021.

Le départ du bus est annoncé pour midi. Le moteur de l’engin crache le feu depuis notre arrivée et la climatisation à l’intérieur est au point. Mais avant l’embarquement des passagers, on procède à l’enregistrement des bagages.

Pour gagner du temps, l’équipe de la billetterie procède à un contrôle  vérification physique à travers un appel. Le principe est simple : chaque passager donne le numéro de son billet au bagagiste qui le marque sur les bagages. Seul argument valable pour récupérer ses effets à l’arrivée.

Comme tout le monde, nous nous plions à l’exercice, de bonne grâce. On y aperçoit des sacs de pommes de terre, patates, igname, banane plantain (Aloco), du souchet, d’agrumes d’avocats, ananas, bananes, oranges, mangues, du gingembre, bref un peu de tout ce que la cité verte du Kénédougou peut offrir aux visiteurs en cette période de l’année.

À 12h 05mn, le car quitte la gare en direction du centre-ville que nous traverserons avec beaucoup de difficultés. La ville est en plein chantier. Un échangeur et ses voies d’accès, plus un viaduc sont en construction, nécessitant des déviations avec énormément de poussière à avaler pour les riverains. Néanmoins, une vingtaine de minutes suffiront à notre chauffeur pour traverser la ville par la Route nationale (RN-7) qui mène à la ville des «trois caïmans», Bamako, la capitale du Mali.

CHANSONS DU TERROIR –  Ha ! Qu’il est agréable de voyager sur ce trajet de 375 km en période d’hivernage : on contemple une végétation verte et luxuriante et autres merveilles de la nature. 

Après le poste de sortie de Sikasso, le spectacle commence avant de traverser les villages de Banankoroni, Kampiasso, Mpébougou, Farakala, Fantérila, Nkourala où les constructions en dur sont de plus en plus nombreuses. Même constat à Niéna, le village natal de Malamine Koné, promoteur de la marque Airness. Niéna est aussi connu pour être la capitale du cyclisme au Mali. Le chauffeur est obligé de ralentir pour ne pas écraser un âne en errance. Nous continuons notre chemin pour arriver à Koumantou, reconnaissable par les usines de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT).

Après Koumantou et Koualé, nous atteignons Zantièbougou où une plaque annonce à gauche, la ville de Kolondièba, une sortie vers la Côte d’Ivoire sur une voie bitumée. Une demi-heure de route après, voilà le poste de péage de Bougouni. Le conducteur ralentit pour permettre à son apprenti d’aller payer le péage. Nous enjambons ensuite le fleuve Baoulé par son pont d’une centaine de mètres.

À l’intérieur du bus, les passagers sont bercés par la musique du terroir avec en vedette, celles de la diva du Wassoulou , Oumou Sangaré et de la reine du Didadi, Nahawa Doumbia. Difficile d’adopter une autre démarche si l’on sait que près de 90% des passagers sont des fils de la contrée. Soudain, une voix attire l’attention de tous, annonçant l’escale de la capitale du Banimonotié, Bougouni. «Nous arrivons à Bougouni. Vous avez droit à une pause de 5 minutes pour vous soulager et prier pour ceux qui le souhaitent. Mais, que tous ceux qui portent des effets personnels dans le car prennent le soin de descendre avec», explique Ayouba Traoré, le convoyeur du bus. Sans doute, une manière pour la Compagnie de décliner toute responsabilité en cas de perte. Le jeune convoyeur demande par la même occasion aux clients de sortir leurs pièces d’identité pour faciliter le contrôle au poste installé à l’entrée de Bougouni. Un poste réputé le plus difficile à franchir si l’on n’est pas en règle.

Après l’escale de Bougouni, nous reprenons la route. Le car se transforme en un restaurant ambulant où les odeurs de nourriture agressent les narines. Qu’à cela ne tienne. Pour 6 heures de route, il faut bien s’alimenter.

MANA ET L’ÉGLISE DU PASTEUR MICHEL SAMAKE – Nous apercevons ensuite Ouéléssébougou vers 16h 20mn après avoir dépassé Sido, Soulouba et Kéléya.  Et cinq minutes plus tard, nous sommes à Mana, village où le pasteur Michel Samaké a transféré son église, il y a plus de deux ans. Auparavant située au village de Tenkelé à une dizaine de kilomètres de Ouéléssébougou sur la route de Sélingué, le pasteur Samaké y a transféré son lieu de culte après des histoires avec la Mairie de la commune rurale qui a morcelé une partie du site abritant l’édifice religieux, nous a raconté un de ses fidèles. Au bord de la route, une grande plaque indique l’église qui se trouve à droite à une centaine de mètres. « Depuis son implantation à Mana, le visage du village a carrément changé avec de nombreuses constructions en dur », dit notre interlocuteur.

À 17 heures, nous arrivons à Dialakoroba, l’une des plus grandes bourgades sur la RN-7.  Au bout de 15 minutes, nous sommes au poste de péage et de pesage de Sanankoroba où il y a une longue file de voitures comme pour nous annoncer le début des embouteillages monstrueux de la capitale. « De nombreux véhicules dans cette file indienne reviennent de l’église du pasteur Michel Samaké », fait savoir un habitué de la localité. On y aperçoit des voitures de particuliers, des minibus de transport den commun « Sotrama », des taxis, des bus et même des gros camions. Entre Sanankoroba et Senou, la lumière du soleil filtre par les issues de secours et oblige les occupants du bus à tirer les rideaux pour se protéger des rayons solaires.

Nous traversons Banankoroni vers 17h 40mn, avant de tomber dans des embouteillages d’un dimanche après-midi. Notre car traverse Sénou à pas de caméléon. Le chauffeur fait tout pour éviter les conducteurs de moto-taxis (Telimani), en donnant parfois de grands coups de frein. Encore quelques coups de klaxon pour se frayer un chemin et Bamako nous ouvre enfin ses portes lorsque la pendule affichait exactement 18h 00mn.

Côté ambiance, un changement de ton dans la cabine du conducteur. La musique du terroir de la cité verte du Kénédougou fait place à un mélange de sonorités urbaines avec des chansons en vogue, comme celles de Prince Diallo. Des sonorités mélangées parfois aux pleurs des bébés sans doute émoussés par le trajet. Le chauffeur du bus éteint le moteur dans la cour de la compagnie de transport, à un jet de pierre du monument de la Tour de l’Afrique, non loin de la direction générale des Douanes. C’est la fin d’un voyage qui aura duré 6 tours d’horloge.

AT/MD (AMAP)  

Campagne agricole : La promesse de pluies régulières 

Le niveau de réalisation est de 104% pour le mil, 86% pour le sorgho, 82% pour le maïs et 70% pour le riz qui est cultivé sur une superficie de 1.935 hectares.

Par Anne-Marie KEITA

Bamako, 25 août (AMAP) L’hivernage atteint sa vitesse de croisière. Caractérisée par de longues périodes sèches au début, la pluie est de plus en plus régulière et abondante. À vue d’œil, les parcelles sont bien entretenues. À l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB),pres de Bamako, la capitale malienne,  les cultures ont amorcé leur phase de maturité. L’aspect végétal des champs de riz, de maïs et de sorgho est prometteur. À condition que «les paysans maintiennent la cadence quant à l’entretien des champs et les traitements phytosanitaires, indispensables au bon développement des plantes».

Baguinéda est une ville et une commune, dans la sous-préfecture du Cercle de Kati, dans la Région de Koulikoro. Située à 30 km de Bamako sur le fleuve Niger, cette commune rurale qui regroupe 32 villages, abrite plus de 3.000 hectares aménagés en maîtrise totale d’eau par l’OPIB.

Créée en janvier 1998, cette structure est la plus grande zone de production agricole de notre pays, après l’Office du Niger (ON). Elle est chargée du développement intégré, de promouvoir le développement des principales cultures vivrières de base et maraichères. En plus des activités agricoles possibles en saison des pluies, les paysans de Baguinéda pratiquent aussi la culture de contre-saison. Celle-ci est une activité agricole consistant à faire le maraîchage et des cultures céréalières pendant la saison sèche. Elles s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique nationale de développement de l’État. Le but étant de mettre un accent particulier sur les aménagements de terres agricoles au profit des producteurs et de combler le déficit céréalier du Mali.

Paysan à l’OPIB depuis plus de 15 ans, Mahamadou Diarra, œuvre pour l’atteinte de ces objectifs. Il trouve que la campagne évolue bien. Arguant qu’il pleut en abondance, le cultivateur prédit : «Cette année, la campagne sera meilleure que l’année dernière car les paysans ont commencé à semer à l’OPIB depuis le mois de juin. Alors que l’année dernière, les semis ont débuté en juillet». « Cela à condition qu’il n’y ait pas une fin précoce de la pluie comme cela a été le cas l’année dernière », ajoute M. Diarra qui exploite un hectare de riz, deux hectares de maïs et un demi-hectare de gombo.

Son collègue Bakary Doumbia est producteur à Kognimba, dans la Commune de Baguinéda. Il détient à l’OPIB un champ de riz et de maïs d’une superficie d’un hectare chacun. De l’avis de celui qui accumule 22 ans d’expérience dans l’agriculture, le niveau satisfaisant des pluies présage d’un bon rendement et d’une bonne campagne.

Le directeur général de l’OPIB, Mamadou Togola, partage les constats de des producteurs. M. Togola estime que l’allure que présentent les champs permet d’espérer que les objectifs de production pour cette année pourraient être atteints. Ils sont, a-t-il dit, estimés à 24.419 tonnes pour les céréales, dont 17.722 pour le riz, 6.300 pour le maïs et 299 tonnes pour le mil et le sorgho. Concernant les cultures maraîchères, les objectifs sont évalués à 27.995 tonnes, toutes spéculations confondues.

En la matière, le niveau de réalisation est de 104% pour le mil, 86% pour le sorgho, 82% pour le maïs. Pour le riz cultivé en maîtrise totale d’eau (riz repiqué dans le périmètre), la réalisation est de 70% pour une superficie de 1.935 hectares. « Les emblavures se poursuivent en ce qui concernent le riz et sont à un niveau satisfaisant », assure le premier responsable de l’OPIB.

Il faut ajouter qu’à l’OPIB, l’Adny 11 est la variété de riz la plus cultivée. Son cycle est de 120 jours. En matière de cultures sèches, c’est le Sotubaka, une variété de maïs dont le cycle est de 90 jours. Elle arrive à boucler son cycle pendant la période d’hivernage sans un grand souci de sècheresse.

À propos des équipements agricoles, Mamadou Togola a dit que le taux d’exploitation est également acceptable. « La situation phytosanitaire, elle, est jugée calme. Les produits phytosanitaires sont disponibles », assure-t-il. « Néanmoins, des problèmes existent », nuance le patron de l’OPIB. Selon lui, la difficulté principale concerne l’acquisition des engrais minéraux, une situation générale liée au conflit en Ukraine.

Autres difficultés, selon lui, l’insécurité dans la zone OPIB, l’insuffisance des ressources financières, les besoins en matériels agricoles pour les producteurs, le manque de main-d’œuvre. Sur les difficultés d’acquisition des engrais minéraux, il estime que les sols sont si pauvres qu’il faut des appoints.

Le paysan Mahamadou Diarra, natif de Kobalacoro, Commune de Baguinéda, déplore également le problème d’accès aux intrants surtout les engrais minéraux. «En attendant la mise à disposition de la subvention de l’État, nous achetons le sac d’engrais entre 35.000 et 40.000 Fcfa», explique-t-il. «Nous sommes toujours en attente de l’engrais minéral. À part ce problème qui nous inquiète un peu, la campagne agricole est rassurante cette année car il pleut suffisamment», confirme Rokia Samaké, exploitante d’un demi-hectare de riz à l’OPIB.

« L’État a déjà fait des acquisitions avec certains fournisseurs qui ont été déjà mises à la disposition de certaines structures agricoles’, annonce le directeur général de l’OPIB qui assure que les objectifs seront atteints si la pluie maintenait la même cadence.

AMK/MD (AMAP)

Sécurité à Bamako : La garde plus que jamais haute

Reportage de Mohamed TOURE

Bamako, 25 août (AMAP) Une attaque au poste de contrôle de Zantiguila, le 16 juillet 2022, puis une tentative d’incursion au camp militaire de Kati, le 22 juillet 2022. La menace terroriste s’était dangereusement rapprochée de la capitale du Mali et de certaines agglomérations.

Depuis ces récentes attaques terroristes qui ont visé la garnison de Kati et certaines localités proches de Bamako, la capitale  malienne, les autorités ont pris des mesures fortes pour renforcer la sécurité.

L’état-major général des Armées estimait, en juin dernier, que les groupes radicaux « essoufflés, sont soumis, depuis plusieurs mois, à une forte pression des Forces armées maliennes (FAMa) jusque dans leurs zones sanctuaires où ils disposaient d’un certain confort et d’une grande influence par le passé»,

Selon l’Armée malienne, les Groupes armées terroristes (GAT) ont «adapté leur mode d’actions et orienté désormais leur attaques lâches contre des cibles molles et des civils désarmés».

Un changement de stratégie que confirme également le chercheur Ibrahim Maïga, conseiller spécial pour le Sahel à l’International Crisis Group (ONG spécialisée dans la prévention et l’aide à la résolution des conflits meurtriers). Cet expert souligne que les groupes terroristes ont adopté la stratégie de «ne plus affronter l’adversaire de façon frontale et de ne plus faire de l’occupation territoriale un objectif en soi». Et de rappeler que les GAT tentent, depuis quelques années, de tisser leur toile à travers le pays. Désormais, l’option privilégiée par les terroristes serait de «mener des attaques sporadiques, parfois ponctuelles sur des positions de l’armée, des camps ou des convois», estime-t-il. Les dernières incursions près de Bamako et à Kati seraient dans cette logique. « Des coups d’éclat voire médiatiques plus que de réelles actions militaires », ajoute le chercheur.

DES TERRORISTES NEUTRALISÉS – Quand l’ennemi change de stratégie, il faut en faire de même. Les services maliens de sécurité ont adopté cette nouvelle posture. En riposte aux tentatives d’incursion et aux attentats kamikazes, les responsables sécuritaires ont instauré un dispositif considérable sur l’ensemble du territoire. Des mesures incluant des contrôles accrus sur les principaux axes, aux abords des bâtiments et lieux stratégiques sont perceptibles. Dans la capitale, des véhicules de police ont notamment renforcé les dispositifs existants au niveau de plusieurs édifices. Les forces de l’ordre mènent également des patrouilles, tout en faisant des descentes en certains endroits ciblés. « Des opérations spéciales qui ont permis l’interpellation de plusieurs suspects », selon des sources sécuritaires.

Sur le front militaire, plus d’une centaine de terroristes ont été «neutralisés» entre le 19 juillet et 20 août dernier, selon l’état-major général des armées. «Ces derniers mois, l’Armée a mené un certain nombre d’offensives dont certaines ont abouti à la neutralisation de nombre de combattants des groupes terroristes, à la découverte de caches d’armes, de minutions et de provisions alimentaires. C’est aussi en représailles à la multiplication des attaques de l’Armée que ces groupes ont décidé de mener ses incursions», analyse Ibrahim Maïga.

Selon lui, les groupes essayeraient aussi de «desserrer l’étau qui semble se resserrer sur eux dans une partie du territoire, en particulier dans le centre».

Dans cette forme de lutte que les groupes terroristes ont adoptée, il arrive qu’ils emploient des techniques effroyables comme celles des cadavres piégés, récemment apparues au Mali. À ce sujet, Ibrahim Maïga déplore l’arrivée de ce mode opératoire au Sahel. «Au Sahel, on a un rapport particulier aux morts. Les proches ont besoin d’enterrer leurs morts. Le fait qu’un cadavre puisse servir de chair à canon ou de bombe est très inquiétant», relève-t-il.

LOURD TRIBUT – Cependant, le chercheur estime que la réponse à la crise multidimensionnelle que traverse le Mali et d’autres pays du Sahel devra tenir compte de toutes les dimensions, en plus de la réponse militaire.  «On voit une montée en compétence de l’armée avec un renforcement en termes d’équipements militaires, un engagement beaucoup plus fort d’aller à l’offensive, de sortir de la position statique. Mais il est tout aussi important de s’intéresser aux autres dimensions», propose-t-il. Parmi ces réponses, la priorité, de son point de vue, serait d’améliorer la gouvernance dans les localités les plus touchées. «Il est important de rétablir la confiance entre les gouvernants et les citoyens. Une dimension qui a été négligée est la prévention. Les États ne doivent pas s’enfermer dans une seule dimension notamment celle militaire», suggère-t-il.

L’expert rappelle que ce sont les civils qui payent le plus lourd tribut aux attaques et violences des groupes armés terroristes. «Ce qu’on peut craindre, les autorités en sont conscientes, ce sont des attaques plus ciblées notamment à Bamako qui auraient des résonnances médiatiques et politiques beaucoup grandes que dans l’arrière-pays», explique-t-il. Ainsi, Ibrahim Maïga juge que les populations ne doivent pas oublier le contexte et adopter des mesures de vigilance indispensables.

Pour lui, cela passe par la sensibilisation et des mesures visibles. «Les populations doivent obéir aux consignes de sécurité, accepter de se faire checker (fouiller) à l’entrée d’un stade ou d’une salle de spectacle», conclut-il.

La plupart des Bamakois que nous avons interrogés se disent rassurés par le renforcement du dispositif sécuritaire en certains lieux et services publics. «C’est bien de renforcer les contrôles devant le palais présidentiel, la Cité administrative et d’autres services publics, il faut, aussi, penser à faire de même au niveau des marchés, des écoles, des stades qui sont censés accueillir des milliers de personnes», préconise Moussa Dembélé, chauffeur de taxi.

MT/MD (AMAP)

Communiqué du Conseil des ministres du mercredi 24 août 2022

Le Conseil des ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 24 août 2022, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’État.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

  • –  adopté des projets de texte ;
  • –  procédé à des nominations ;
  • –  et entendu des communications.

AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

  1. Sur le rapport du Premier Ministre par intérim, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant approbation de la Stratégie nationale de Stabilisation des régions du Centre et son Plan d’actions 2022-2024.

Dans le cadre de la résolution de la crise du centre, le Gouvernement a pris acte de la communication écrite relative à la Stratégie nationale de Stabilisation des régions du Centre et son Plan d’actions 2022-2024, lors de la session du Conseil des Ministres du 15 juin 2022.

Cette stratégie traduit la volonté des autorités de la Transition d’avoir une approche holistique de la stabilisation des régions du Centre. Elle vise à faire du Centre une zone stable et prospère où les communautés sont réconciliées entre elles-mêmes et vivent en harmonie avec leurs voisins.

La Stratégie nationale de Stabilisation des régions du Centre est articulée autour des axes ci-après :

  • –  le rétablissement de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale ;
  • –  l’amélioration de la gouvernance et le renforcement de la justice ;
  • –  la gestion des questions humanitaires et le relèvement économique ;
  • –  la communication et la coordination des interventions des partenaires.
    Le projet de décret adopté ouvre la voie à la mise en œuvre des actions prévues dans le Plan d’actions.
  1. Sur le rapport du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant acquisition de la nationalité malienne par voie de naturalisation.

Les conditions d’acquisition de la nationalité malienne par voie de naturalisation sont prescrites par la Loi n°2011-087 du 30 décembre 2011 portant Code des Personnes et de la Famille.

Les demandeurs concernés remplissent tous, les conditions fixées par le Code des Personnes et de la Famille.

Le projet de décret adopté accorde ainsi la nationalité malienne par voie de naturalisation aux personnes ci-après :

  • –  Madame Sophie NTARAKA, de nationalité burundaise ;
  • –  Monsieur Mohamed Ali Moustapha BADRADIN, de nationalité guinéenne ;
  • –  Monsieur Komi YEKPLE, de nationalité togolaise ;
  • –  Madame Ami Mireille KPORHA, de nationalité togolaise ;
  • –  Monsieur Komi ASSIMADI, de nationalité togolaise.
  1. Sur le rapport du ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, le Conseil des Ministres a adopté un projet d’ordonnance portant création de la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources minérales du Mali.

Le Mali dispose d’un vaste potentiel dans les domaines pétrolier et gazier couvrant une superficie de 900 mille Km2.

Pour la mise en valeur de ces nombreuses ressources et conformément aux recommandations des Assises nationales de la Refondation, le projet d’ordonnance adopté crée la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources minérales du Mali avec comme actionnaire unique l’Etat.

La société a pour objet la recherche, l’exploitation, le traitement et la commercialisation des substances minérales, dans les limites des périmètres qui lui sont octroyés.

  1. Sur le rapport du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Conseil des Ministres a adopté des projets de texte modifiant l’Ordonnance n°2017-036/P- RM du 27 septembre 2017 portant statut des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et son décret d’application.

L’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants à travers une refonte du système éducatif, est l’un des axes majeurs de la feuille de route de la Transition.

C’est dans ce cadre que les fonctionnaires relevant du statut général des fonctionnaires et du statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale ont bénéficié d’une augmentation salariale d’environ 20%.

Les modifications apportées visent, notamment à :

  • –  fixer les conditions d’accès au statut des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ;
  • –  fixer la limite d’âge de recrutement des Assistants et des Attachés de Recherche à 43 ans ;
  • –  harmoniser l’âge de départ à la retraite à 65 ans pour tous les enseignants-chercheurs du statut des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ;
  • –  prendre en compte l’augmentation salariale d’environ 20% au profit du personnel de

l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ;

  • –  hiérarchiser les fonctionnaires relevant du statut général des fonctionnaires qui dispensent des cours ou mènent des activités de recherche dans les institutions d’enseignement supérieur et de recherche, afin qu’ils puissent évoluer dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

L’adoption des projets de texte participe de la mise en œuvre des engagements du Gouvernement, de sa volonté de rétablir l’équité et la justice sociale et d’améliorer les conditions de travail du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

Le Conseil des ministres a procédé aux nominations suivantes :

AU TITRE DU MINISTERE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA DECENTRALISATION

  • –  Gouverneur de la Région de Ménaka : Colonel-major Issa TIMBINE.
  • –  Conseiller à la Sécurité et à la Protection civile du Gouverneur de la Région de Ségou : Lieutenant-colonel Samba Abdoulaye SOUSSOKO.

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS

  1. Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a informé le Conseil des Ministres de l’organisation par notre pays de la conférence annuelle du Groupe Régional Africain de l’Union Internationale des magistrats.

Le Groupe Régional Africain de l’Union Internationale des magistrats, lors de la conférence annuelle tenue du 07 au 11 mai 2022 à Tunis, a porté son choix sur le Mali pour organiser la conférence annuelle statutaire au titre de l’année 2023.

L’objectif principal du Groupe Régional Africain de l’Union Internationale des magistrats est la sauvegarde de l’indépendance du pouvoir judiciaire, qui est une condition essentielle de la fonction juridictionnelle et une garantie des droits et des libertés de la personne humaine.

La conférence qui se tiendra du 04 au 11 février 2023 à Bamako contribuera au rayonnement de notre pays par la défense des valeurs de paix, de sécurité, de promotion des droits humains, de bonne gouvernance, de justice sociale et du droit universel.

  1. Le ministre de l’Education nationale a informé le Conseil des Ministres des résultats obtenus à l’examen du baccalauréat, session de juillet 2022, et du démarrage des cours de remédiation.

La session du Baccalauréat de juillet 2022 a enregistré la participation de 163 mille 535 candidats répartis entre 424 centres.

Au terme des travaux de secrétariat et de correction, 33 mille 334 candidats sont déclarés admis soit un taux d’admission national de 20,35%.

Par ailleurs, dans la perspective de mieux préparer les élèves aux examens à venir, le Ministère de l’Education nationale organise des cours de remédiation au profit des élèves du fondamental et de ceux de l’enseignement secondaire général.

La formation en approche par compétences de 500 enseignants du secondaire général est également en préparation et sera tenue dans 5 pôles de formation.

La réalisation de ces activités contribuera à l’amélioration de la qualité de l’éducation.

  1. Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une augmentation du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.

Le Président de la Transition, Chef de l’Etat a appelé la population au respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

Bamako, le 24 août 2022
Le Secrétaire général du Gouvernement,

Mahamadou DAGNO

Officier de l’Ordre national

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Mali : Exposition de plus de 200 objets culturels issus de fouilles, pillages et de trafic illicite

Les objets, issus de fouilles, pillages et du trafic illicite restituent un pan de l’histoire du Mali et rappellent aussi l’immense richesse de son patrimoine culturel

Bamako, 24 août (AMAP) Une exposition de biens culturels, issus de fouilles, de l’inventaire, du pillage et du trafic illicite,  intitulée «Protégeons nos bien culturels pour les générations futures» se tient au Musée national depuis lundi jusqu’au 30 septembre prochain.

Cette exposition de plus de 200 objets est aussi virtuelle et offre l’opportunité à d’autres continents de découvrir les merveilles de la civilisation malienne. Elle est organisée par le département en charge de la Culture dans le cadre de la mise en oeuvre du projet : «Sensibilisation, éducation à la lutte contre le trafic illicite et exposition des biens culturels».

L’exposition est financée par l’ambassade américaine dans le cadre d’un accord, signé le 19 septembre 1993 entre les gouvernements des Etats-Unis et du Mali. Cet accord est relatif à l’imposition de restrictions à l’importation de certaines catégories de biens archéologiques et ethnologiques, en provenance du Mali et a été renouvelé, lundi, pour la 7è fois. La signature de ce document a été l’un des temps forts de la cérémonie.

Les objets exposés sont constitués de canaris, terres cuites, masques, bracelets et autres objets d’une valeur inestimable. L’exposition met en exergue ces objets archéologiques saisis par la douane américaine et retournés au Mali dans le cadre de l’Accord bilatéral. Elle se compose d’artéfacts issus de fouilles scientifiques et du pillage des sites archéologiques et ambitionne de contraster les résultats et de montrer que seules les fouilles réalisées dans un contexte scientifique, permettant d’apporter des informations complémentaires à la connaissance de notre histoire.

Le vernissage a été présidé par le ministre de l’Artisanat, de la Culture de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, en présence de l’ambassadeur des États-Unis au Mali, Dennis B. Hankins, et du chef du Bureau de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Edmond Mukala.

Le ministre Guindo a rappelé la réception de 900 objets restitués au Mali, le 7 décembre 2021, sous la présidence du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga. Selon Andogoly Guindo, le pillage inconsidéré des sites archéologiques prend l’allure d’une véritable catastrophe pour nos compatriotes, légitimement soucieux de connaître les traces laissées par leurs ancêtres, depuis des millénaires.

PILLAGE – Face au danger que représente le pillage, le Mali a entrepris une politique de protection de son patrimoine archéologique, en adoptant des textes législatifs et règlementaires, en ratifiant des conventions internationales et en concluant des accords. C’est dans cette optique, que le Mali et les Etats-Unis ont signé un accord le 19 septembre 1993 relatif à l’imposition de restrictions à l’importation de certaines catégories de biens archéologiques et ethnologiques en provenance de notre pays.

À en croire le ministre Guindo, l’exposition en cours est un bel exemple de mise en œuvre de cet accord. Elle permettra à de nombreux Maliens d’être informés sur « leur héritage, de percevoir sa richesse, de renforcer sa protection et de prendre conscience des effets négatifs du pillage et du trafic illicite des biens culturels ».

Enfin, il a invité la société civile à œuvrer pour la préservation et la promotion du patrimoine culturel et à se réapproprier les biens culturels issus du pillage et du trafic illicite.

Le diplomate américain a exprimé l’engagement des Etats-Unis à œuvrer pour la protection et la sauvegarde du patrimoine culturel. Il a souligné l’excellence des relations entre Washington et Bamako, avant de rappeler la crise de 2012 qui a entrainé une insécurité résiduelle.

Le phénomène du trafic illicite des biens culturels, bien qu’ancien, a pris, au cours des cinq dernières années, une dimension toute particulière dans les pays du Sahel. Et Dennis B Hankins de signaler qu’une étude effectuée dans les années 1990 indique que 80 à 90% des sites du Delta intérieur du Niger furent touchés par le pillage. Certains d’entre eux furent totalement détruits donc définitivement perdus pour la recherche.

«L’assistance culturelle du gouvernement des États-Unis au Mali est conçue pour promouvoir l’héritage culturel du Mali», a conclu le diplomate américain.

AS/MD (AMAP)

 

Le président Assimi reçoit le ministre iranien des Affaires étrangères

Bamako, 24 août (AMAP) Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a reçu, mardi, au Palais de  Koulouba, le ministre iranien des Affaires étrangères, Dr Hossein Amir-Abdollahian qui séjourne au Mali depuis lundi.

A sa sortie d’audience, le ministre iranien des Affaires étrangères, en compagnie de son homologue malin, Abdoulaye Diop, a confié à la presse avoir eu une bonne discussion avec le chef de l’Etat.

Dr Hossein Amir-Abdollahian a indiqué avoir fait au président de la Transition un compte rendu des travaux de la Commission mixte Mali-Iran. Le diplomate iranien a, également, souligné que les échanges ont porté sur la coopération dans tous les domaines entre la République islamique d’Iran et le Mali. «Nous avons les mêmes points de vue sur la coopération dans les domaines scientifique, technologique, agricole et économique», a-t-il fait savoir.

Le ministre iranien a, aussi, précisé que les questions sécuritaires et de lutte contre le terrorisme étaient au menu des échanges avec le chef de l’État. Dr Hossein Amir-Abdollahian a laissé entendre que les parties iranienne et malienne ont une identité de vue sur ces questions.

Il a dit que le président de la Transition a mis l’accent sur la concrétisation des engagements pris lors des travaux de la Commission mixte, ajoutant que le chef de l’État malien a soutenu les accords qui existent entre Bamako et Téhéran.

Le chef de la diplomatie iranienne a promis une accélération de la coopération bilatérale en vue d’aboutir à de nouveaux projets, précisant que l’un des dossiers importants à promouvoir est le transfert de technologies au Mali.

«Grâce à Dieu, le peuple malien sera témoin d’une bonne accélération et d’un bon progrès des rapports bilatéraux», a assuré Dr Hossein Amir-Abdollahian qui s’est dit confiant que le Mali saura relever les défis de son développement.

BD/MD (AMAP)

Coopération: Bamako et Téhéran renforcent leurs relations bilatérales

Les deux pays ont franchi une étape importante dans leurs relations bilatérales.

Bamako, 24 août (AMAP) Les ministres en charge des Affaires etrangeres du Mali, Abdoulaye Diop, et d’Iran, Dr Hossein Amir-Abdollahian, ont cooprésidé la première session de la Commission mixte de coopération Mali-Iran, mardi, à Bamako.

Le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran, Dr Hossein Amir-Abdollahian, à la tête d’une forte délégation, séjourne au Mali, depuis lundi dernier, dans le cadre du renforcement de la coopération économique, commercial surtout de la lutte contre le terrorisme.

Cette session, qui s’est tenue au département des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a été précédée par la réunion des experts, les 21 et 22 août 2022, au cours de laquelle les deux délégations ont fait le tour d’horizon des dossiers de coopération bilatérale.

Le ministre Abdoulaye Diop a rappelé les liens historiques d’amitié et de fraternité entre les peuples et les gouvernements des deux pays. À ce propos, le chef de la diplomatie malienne s’est félicité que le Mali soit le premier pays visité, durant la tournée officielle en Afrique du Dr Hossein Amir-Abdollahian, depuis sa nomination à ce poste.

Au plan politique, M. Diop a exprimé « la très haute appréciation des autorités de la Transition concernant la lecture lucide et pragmatique que le gouvernement iranien a toujours faite de la complexité de la crise au Mali ». À cet égard, il a entretenu la partie iranienne des efforts entrepris par le gouvernement malien pour la pacification et la sécurisation du territoire national.

Il a, aussi, souhaité que la présente session soit l’occasion de dégager les voies et moyens permettant de contribuer au renforcement et à la diversification de la coopération bilatérale entre le Mali et la république islamique d’Iran, notamment dans les domaines prioritaires comme la défense, la sécurité, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique.

Les deux parties envisagent d’élargir leur coopération au développement rural, aux mines, à l’énergie et à l’eau, à la santé, aux transports et infrastructures, à l’industrie, au commerce, à l’habitat, l’urbanisme, la culture et au tourisme, à la communication et à l’économie numérique.

Dr Hossein Amir-Abdollahian, a, quant à lui, relevé la parfaite convergence de vues entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et celui de la République islamique d’Iran, Seyyed Ebrahim Raïssi, sur les questions de paix, de sécurité, de développement, de souveraineté et sur les différentes crises que connaît le monde.

Le ministre des Affaires étrangères d’Iran a présenté sa présence à cette réunion comme « l’expression de la volonté des autorités iraniennes à développer les relations et la coopération bilatérale ».

Il a expliqué que la tenue de la Commission mixte de coopération globale est un mécanisme approprié pour organiser la coopération économique visant à dynamiser les échanges commerciaux. Ainsi, Dr Hossein Amir-Abdollahian a souligné « la nécessité de mettre en œuvre les accords et de poursuivre les réunions périodiques ».

Les deux ministres ont ensuite invité les deux délégations à faire l’état des lieux de la coopération entre les le Mali et l’Iran et à entreprendre les actions nécessaires en vue de relancer, consolider et diversifier cette coopération, conformément aux orientations des deux chefs d’État.

C’est ainsi qu’il a été décidé de créer un comité de suivi de la mise en œuvre des décisions et recommandations issues de la première session de la Commission mixte.

En marge de cette session, les ministres Abdoulaye Diop et Dr Hossein Amir-Abdollahian ont « eu des échanges approfondis sur les questions bilatérales, sous régionales, régionales et internationales.

La deuxième session de la Commission mixte de coopération entre les deux pays est prévue en 2024 (1403) à Téhéran, en République islamique d’Iran, à une date qui sera fixée d’accord partie par voie diplomatique.

Auparavant, le ministre des Affaires étrangères d’Iran a annoncé l’organisation d’une exposition technologique à Bamako. Aussi, la République islamique d’Iran prévoit-elle de créer un centre technologique dans la capitale malienne.

Évoquant le sujet du terrorisme lors du point de presse conjoint, Dr Hossein Amir-Abdollahian a promis que son pays fera profiter au Mali de son expérience dans le cadre de la lutte contre ce phénomène. «Les efforts du Mali pour préserver son indépendance sont une approche positive. C’est pour cela que nous soutenons cette Transition», a-t-il déclaré.

Une séance de travail a également réuni les opérateurs économiques maliens et iraniens. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a assuré la partie iranienne de rendre le climat des affaires entre les deux pays très propice et profitable. Mahmoud Ould Mohamed a précisé que le Mali est intéressé par le développement de l’agro-industrie qui est créatrice de valeur ajoutée. Il a relevé que le Mali est le deuxième pays de la zone ouest africaine dans le domaine du cheptel et premier producteur de coton en Afrique au sud du Sahara. Et d’assurer de la disponibilité de son département à faciliter les démarches administratives.

OD/MD (AMAP)

 

Kangaba : Tenue d’un atelier de formation des collecteurs des récits de changement

Kangaba, 24 août (AMAP) Une équipe de l’Institut Malien de Recherche Action pour la Paix (IMRAP) organisé du 15 au 19 août 2022 à Kangaba un atelier de formation des collecteurs des récits de changement, a constaté l’AMAP.

Cet atelier entre dans le cadre du projet « vestibule de la paix » qui vise à placer les populations elles-mêmes au cœur du système de construction de la paix. Cette appropriation endogène est une réponse structurée à une forte demande des populations maliennes elles-mêmes.

L’approche recherche action systématique, développée par International Development Studies (IDS), offre une nouvelle opportunité aux communautés maliennes pour avoir une compréhension approfondie de la gestion pacifique de leurs conflits en faisant d’elles des acteurs pertinents du diagnostic et de pistes de solutions durables et consensuelles.

Cette méthodologie, couplée avec la recherche action participative de l’IMRAP et Interpeace, a le potentiel d’inspirer non seulement les communautés locales dans toutes les régions du Mali mais également les acteurs aux niveaux national et international pour faire la consolidation de la paix un processus ancré dans les réalités locales.

Ainsi, le processus mené à Kangaba par l’IMRAP connait maintenant de grandes avancées en termes de réalisation des activités, de maturité des groupes de recherche action (GRA), d’émergence de changements individuels, de groupes et/ou communautaires.

Dans le but de capitaliser et de documenter ces changements afin d’en tirer des leçons d’apprentissage, une opération de collecte des récits sera effectuée à Kangaba auprès des bénéficiaires du projet.

C’est en prélude à cette opération de la collecte que l’équipe opérationnelle de l’IMRAP a organisé cet atelier de 05 jours en vue de renforcer les capacités de vingt-cinq (25) collecteurs en technique de collecte et de documentation des récits de changements à Kangaba.

A l’issue des travaux, comme résultats obtenus, les vingt-cinq (25) collecteurs de récits de changements ont été formés dans la conduite des entretiens de collecte, une collecte test de récits de changements a été réalisée dans la ville de Kangaba en vue de familiariser les collecteurs à la pratique et aux outils de collecte de résultats et la méthode et les outils de collecte de résultats ont été adaptés au contexte.

SD/KM (AMAP)

Appartements meublés : Le loisir côtoie des pratiques peu recommandables

Loués à des prix relativement abordables, ces endroits accueillent généralement des touristes, des vacanciers, des amoureux voire de jeunes fêtards.

Fadi CISSÉ

Bamako, 23 aout (AMAP) Il est 16 heures, un vendredi. La semaine de travail s’achève. Adama Traoré alias Noss est tout joyeux et excité de passer le week-end en galante compagnie dans un appartement meublé, à Faladiè (Commune VI de Bamako). Il compte bien prendre du bon temps, après une semaine de labeur. À l’en croire, les appartements sont des endroits appropriés pour se relaxer en toute discrétion, accompagné ou pas, car l’intimité est aussi garantie. Et les frais de location ne coûtent pas une fortune. Avec 20.000 Fcfa, un tarif que notre interlocuteur estime abordable, on peut séjourner dans un cadre et calme.

Depuis quelques années, beaucoup de citadins font comme Adama et louent des appartements destinés à l’origine à servir d’alternative à l’hôtel, pour les touristes et autres vacanciers.

Un samedi matin du mois de juillet, aux environs de 9 heures, sous un ciel qui tarde à se débarrasser de ses nuages, la circulation est intense devant un immeuble imposant, situé à Hamdallaye ACI 2000 en Commune IV. Le ballet des voitures est très évocateur quant à la fréquentation des lieux.

Généralement, ceux qui se donnent rendez-vous ici n’arrivent pas ensemble. Manifestement, il y a une volonté de passer incognito. Et d’éviter d’afficher des relations pas très catholiques. Il vaut mieux éviter des regards indiscrets lorsque l’on est homme ou femme marié et que l’on entretient une relation extra-conjugale.

Bien souvent, les réservations sont faites à l’avance. Et certains débarquent avec des ustensiles de cuisine pour préparer à manger. Une manière de vivre tranquillement en couple, le temps d’un week-end.

Comme les lieux sont bien fréquentés, les vendeurs à la sauvette ne se font pas prier pour venir proposer des objets. C’est ainsi que la clientèle des appartements attirent près de l’immeuble divers commerces comme de petits restaurants, des vendeurs de crédits  téléphoniques, d’objets de décoration de chambre et, hivernage oblige, de parapluies et imperméables.

VIOL COLLECTIF – L’éventail de la clientèle des appartements est très large. Il y a aussi des jeunes filles et garçons qui les louent pour des fêtes d’anniversaire ou pour célébrer la fin de la vie de célibataire. Alima Tounkara aime y fêter ses anniversaires. Pour la circonstance, cette benjamine de famille aisée dit louer l’appartement à 50.000 Fcfa pour une journée. «On peut faire plus de choses entre filles qu’en présence de la famille. En plus, un appartement quand c’est très joli et bien décoré, on y fait de belles photos. Et c’est pratique, toutes les provisions sont sur place. On n’est pas obligé d’aller ailleurs», précise la jeune fille d’une vingtaine d’années.

À l’occasion de l’enterrement de sa vie de jeune fille, Aminata Touré a loué un appartement pour une journée à 35.000 Fcfa. « L’idée, dit-elle, était juste de trouver un endroit chic pour fêter avec ses amies avant la célébration de son mariage ».

Les réseaux sociaux fourmillent d’offres de location d’appartements. Localisation, tarifs et autres services disponibles sont présentés aux clients potentiels. Le phénomène compte donc beaucoup de partisans mais, aussi, des adversaires comme Saliou Kalapo. Ce chef de famille fait partie des parents qui dénoncent la location des appartements par les jeunes pour des pratiques mondaines. D’abord pour des raisons de sécurité car un participant peut avoir de mauvaises intentions à l’égard d’un des membres du groupe. Le sexagénaire propose donc de réglementer la location de ces appartements de loisirs en réservant leur accès aux adultes.

Les craintes de Saliou Kalapo ne sont pas sans fondement car ces festivités en cercle privé peuvent déraper. Une jeune fille a été violée, le 12 juillet dernier, lors de la célébration d’un anniversaire, dans un appartement. Il s’agissait de l’anniversaire du copain de la victime. Celle-ci avait été invitée par son petit ami à prendre part à cette fête nocturne dans un appartement loué à Baco-Djicoroni Golf, en Commune V de Bamako. Durant la soirée, la jeune fêtarde a été victime d’un viol collectif, abusée jusqu’au petit matin.

Ce drame souligne la nécessité d’encadrer et de sécuriser une pratique locative qui gagne en ampleur. Le phénomène, aujourd’hui bon enfant, pourrait finir par échapper à tout contrôle et fournir une couverture à des activités prédatrices et criminelles.

FC/MD (AMAP)

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