Mali : Une cinquantaine de terroristes neutralisés après des attaques à Sevaré, Nara et Diabaly (état-major) 

Bamako, 28 juil (AMAP) Les Forces armées maliennes (FAMa) ont neutralisé une cinquantaine de terroristes en ripostant, mercredi, à des attaques menées contre des positions de l’Armée à Sevaré, de Sokolo dans la Région de Ségou (Centre) et à Kalumba, dans la Région de Nara (Ouest), indique une source militaire. 

« La riposte menée avec énergie et professionnalisme a permis de mettre en déroute les assaillants et de les poursuivre dans leur fuite », précise un communiqué de l’état-major général des Armées publié mercredi soir. 

Les groupes terroristes ont mené des « tentatives d’infiltration » contre « l’un des check-points du camp Hamadoun Bocary Barry dit Balobo et la cité de l’Armée de l’Air à Sevaré. aux environs de 01h00 »,  a annoncé l’armée dans son communiqué. Dans la foulée de la tentative d’infiltration déjouée à Sevaré, d’autres « attaques simultanées » ont visé, tôt mercredi matin, des postes FAMa de Kalumba et de Sokolo. 

« Combinant manœuvres terrestres, frappes aériennes et opérations aéroportées, la réaction prompte, courageuse et dynamique des FAMa a mis en lumière la vanité des actions désespérées des terroristes qui visent manifestement à faire des coups médiatiques pour masquer les pertes considérables qu’ils subissent depuis plusieurs mois », détaille le communiqué de l’état-major. 

Dans l’attaque de Sevaré, les FAMa ne déplorent aucune perte en vie humaine ni en matériels, informe l’Armée, notant également qu’aux environs de 02h00, les militaires du poste de contrôle de Barigodaga, commune urbaine de Mopti, ont repoussé des mouvements suspects en direction de Tongorogo, commune rurale de Sokoura, cercle de Mopti en adoptant une posture dissuasive et en effectuant des tirs d’arrêt 

À Sokolo, la réplique coordonnée des FAMa a mis les  assaillants en débandade, selon l’Armée qui donne un bilan provisoire de 48 terroristes morts, 03 Pick-up détruits aux abords de l’emprise avec occupants et équipements et beaucoup de matériels militaires récupérés. Les FAMa déplorent 06 morts et 25 blessés dont 05 graves, déjà évacués sur un centre de prise en charge.

« L’appui aérien prompt et les actions héliportées ont permis de neutraliser 03 pick-up terroristes, à 15 km de Sokolo avec des occupants estimés à une quinzaine de combattants et leurs équipements », explique le communiqué. On y apprend aussi que les actions des FAMa ont conduit à la récupération de 02 autres pick-up dont 01 équipé d’une mitrailleuse 14,5 mono-tubes, environ 04 km à l’Ouest de Sokolo, plusieurs motos de même que beaucoup de matériels militaires, des munitions, des armes y compris 03 PKM , 02 mortiers de 60mm. 

Quant à l’attaque de Kalumba, elle a été également contenue et vigoureusement repoussée, selon l’Armée qui relève un bilan côté ami est de « 12 morts dont 03 civils d’une entreprise de construction de route ». Selon la source militaire, le ratissage et l’évaluation de cette attaque sont en cours. Mais l’état-major annonce que la « poursuite aérienne a permis d’attaquer des bases logistiques terroristes sous couvert végétale dans les environs , réduisant ainsi le potentiel ennemi ».

Par ailleurs, la hiérarchie militaire assure que les attaques de ces derniers jours matérialisent l’agonie des groupes armés terroristes. Selon le communiqué, de nombreux renseignements ont été récupérés sur les assaillants pour mieux identifier leur origine et leurs soutiens. 

« Un certificat de résidence portant le numéro 1179 / PU – 2 Man en date du 23 novembre 2018, prouvant l’établissement de l’un des assaillants dans un pays voisin, a retenu l’attention des services compétents », souligne le communiqué, avant de préciser que ces « renseignements seront minutieusement examinés par les services spécialisés afin de déterminer les connexions et les éventuelles complicités ».

MT/MD (AMAP)

Jean-Pierre Lacroix à la Primature : « Une opportunité de mettre les choses à plat » entre le Mali et l’ONU 

La rencontre a été élargie à plusieurs membres du gouvernement malien et à la délégation onusienne comprenant le chargé des questions humanitaires, Alain Noudéhou, le chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane

Bamako, 28 juil (AMAP) Le chef des opérations de la paix des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, reçu, mardi, à Bamako, par le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a admis qu’il y a une nécessité de redéfinir la manière de travailler ensemble, entre le Mali et les Nations unies. 

Le diplomate onusien, à la tête d’une importante délégation des Nations unies, répondait ainsi au chef du gouvernement malien pour qui il est indispensable de passer en revue, sans complaisance, les sujets de préoccupations

Dans son intervention liminaire, lors d’une séance avec la délégation onusienne, qu’il a présidée, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a rappelé que depuis l’installation de la Mission multidimensionnelle intégree des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA)  au Mali, en 2013, le gouvernement a toujours entretenu un dialogue dynamique avec les Nations unies dans le cadre de la mise en œuvre efficace et efficiente de son mandat.

« C’est dans cette dynamique, a souligné Dr Choguel Kokalla Maïga, que la présence de cette mission dans notre pays offre l’opportunité aux deux parties de renforcer ce dialogue ». Ce, en passant en revue, « sans complaisance, les sujets de préoccupations, et en explorant, ensemble, les voies et moyens pour trouver les compromis dynamiques nécessaires et une compréhension partagée sur les enjeux et les attentes de part et d’autre ».

Saluant les efforts de stabilisation de la MINUSMA, qui opère dans un environnement particulièrement difficile, le chef du gouvernement s’est incliné devant la mémoire de toutes les victimes de la crise multidimensionnelle que traverse le Mali, depuis plus d’une décennie. À ce sujet, il a indiqué que le plus grand hommage que l’on rendra « aux victimes de cette crise est, assurément, de donner du sens à l’investissement tant humain, matériel, que financier consenti par la communauté internationale pour la stabilisation de notre pays ». Pour Dr Choguel Kokalla Maïga, cela requiert indubitablement un changement de paradigme et une évolution de la doctrine des Nations unies.

UTILITÉ ET PERTINENCE – «Comme je l’ai dit le 25 septembre 2021 à la tribune des Nations-unies, il n’existe pas de sentiment anti-MINUSMA au Mali», a rappelé le Premier ministre en relativisant toutefois qu’ « aussi longtemps que les raisons pour lesquelles la Mission a été déployée ne sont pas comprises et satisfaites, les interrogations sur l’utilité et la pertinence de la présence internationale constitueront des sujets de préoccupation ». « Des questions qu’il faut savoir aborder avec courage et lucidité et non chercher à éluder avec malice », a-t-il conseillé.

Ainsi, de son point de vue, la crédibilité de toute action de l’ONU sur le territoire malien « se jugera à l’aune de notre capacité collective, gouvernement et MINUSMA, à assurer la protection des populations civiles, lutter contre l’insécurité et le terrorisme ». Mais aussi « à aider au redéploiement de l’État, au rétablissement de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire ». Le chef du gouvernement malien a réitéré la position de son pays sur certains aspects de la résolution 2640 du 29 juin 2022 du Conseil de sécurité renouvelant le mandat de la MINUSMA. « Jee vous réitère, ici et solennellement, les fortes réserves exprimées par l’État du Mali, quant au mécanisme des droits de l’Homme, sans notre implication », a-t-il fait savoir.

Il est impératif de renforcer la coordination et de continuer étroitement à travailler ensemble, y compris sur les questions de droits de l’Homme, dont le gouvernement et l’Armée sont à la fois soucieux et respectueux, en vertu de notre culture ancestrale et aussi en vertu de nos engagements internationaux. Le gouvernement a convié la Minusma à des échanges pour clarifier certains aspects de notre coopération afin de créer les conditions propices à la levée de la mesure suspensive de la rotation des contingents de la Mission.

MILITAIRES IVOIRIENS – S’exprimant sur la situation spécifique des 49 éléments de l’Armée ivoirienne, Dr Choguel Kokalla Maïga a réitéré à ses interlocuteurs la demande de clarification du gouvernement, des liens légaux ou contractuels entre les militaires ivoiriens concernés, Sahel Aviation Service et le contingent allemand de la Minusma. Sur la question se rapportant à la situation des Éléments nationaux de soutien (NSE) des pays contributeurs de troupes, le Premier ministre a souligné la nécessité pour le gouvernement d’une plus grande transparence de la part de la Minusma en ce qui concerne ses effectifs en activité sur le sol malien. De même, que sur les conditions de déploiement et de rotations de contingents militaires et civils et des NSE.

Au terme de la rencontre, le secrétaire général adjoint de l’ONU s’est dit satisfait de cette dynamique positive qui offre l’opportunité pour les deux parties de mettre les «choses à plat» afin de redéfinir la manière de travailler ensemble. Pour que la MINUSMA soit en mesure d’appuyer les objectifs fondamentaux des autorités, au nombre desquels le retour de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire.

À ce propos, Jean-Pierre Lacroix a rappelé que lors du renouvèlement du mandat de la MINUSMA, il a été demandé par le Conseil de sécurité de procéder à une revue stratégique de la Mission. Cette revue, qui tombe au parfait moment, permettra de mettre tous les sujets sur la table, de manière à ce que nous puissions identifier des objectifs communs avec les autorités pour en déduire un certain nombre de recommandations « que nous pourrions soumettre au Conseil de sécurité et aux États membres dont le soutien est évidemment indispensable ». 

Le chef des opérations de maintien de la paix a, également, évoqué la suspension temporaire des rotations de la MINUSMA. A ce propos, il a souligné que ces rotations sont « vitales » en ce sens qu’elles sont indispensables pour que la Mission puisse travailler. Il s’est réjoui ensuite de la perspective de la rencontre prévue entre les parties pour résoudre cette situation.

La rencontre a été élargie à plusieurs membres du gouvernement dont le ministre des Affaires étrangères et de Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Et, également, en présence du représentant permanent du Mali auprès de l’ONU, Issa Konfourou.

La délégation onusienne comprenait le chargé des questions humanitaires, Alain Noudéhou, le chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane et d’autres responsables onusiens.

AT/MD (AMAP)

Communiqué du Conseil des ministres du jeudi 28 juillet 2022

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le Jeudi 28 juillet 2022, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’État.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

– adopté un projet de texte ;

– et entendu des communications.

AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

1. Sur le rapport du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant nomination de Messieurs Mohamed SOW, Almami dit Fa DIAWARA et Madame Mariam DIALLO, tous Aspirants-notaires, aux fonctions de notaire.

Le notaire est un officier public institué pour assurer le service public de la preuve sur toute l’étendue du territoire national.

L’Ordonnance n°2013-027/P-RM du 31 décembre 2013 portant statut des notaires détermine les conditions d’accès à la profession de notaire, les modalités de gestion de la vacance et du transfert des charges notariales.

En application des dispositions de cette ordonnance et après avis conforme de l’Ordre des notaires, les sieurs Mohamed SOW, Almami dit Fa DIAWARA sont nommés en qualité de notaire titulaire avec résidence à Bamako et Madame Mariam DIALLO est nommée en qualité de notaire titulaire avec résidence à Ségou.

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS

1. Le ministre des Transports et des Infrastructures a informé le Conseil des Ministres des conclusions et recommandations issues de la rencontre des Comités nationaux de facilitation des transports et du transit inter-Etats du Mali et de la Guinée.

Le ministre des Transports et des Infrastructures a effectué une mission à Conakry, en République de Guinée, du 20 au 22 juillet 2022, accompagné d’une délégation nationale élargie aux représentants des organisations professionnelles de transporteurs routiers, de chargeurs, de la Chambre de Commerce, de la Compagnie malienne de Développement des Textiles et de chauffeurs et conducteurs routiers.

La mission a échangé avec la partie guinéenne sur les mesures à prendre pour renforcer la promotion des échanges entre le Mali et la Guinée, lutter contre les tracasseries routières et rendre compétitif l’axe Bamako-Conakry.

A l’issue de la rencontre, les deux parties ont convenu, entre autres de:

– l’application d’un délai de franchise de trente jours aux marchandises maliennes au lieu de dix-sept jours actuellement appliqué par les armateurs ;

– la réduction du coût de la caution de détention de conteneurs à l’instar des autres ports de la sous-région;

– la mise en place de numéros verts dans les deux pays pour dénoncer les pratiques anormales sur les corridors et la désignation d’interlocuteurs en cas de problèmes ;

– l’arrêt immédiat des perceptions illicites opérées lors du franchissement de la frontière ;

– le rétablissement par la Guinée du trafic voyageur inter-Etats en autorisant la circulation des cars maliens sans rupture de charge ;

– la mise à disposition du Mali d’une enclave pour la réalisation des creux pétroliers, des silos vraquiers et des terminaux dédiés aux marchandises maliennes.

Le ministre des Transports et des Infrastructures a saisi l’opportunité pour adresser aux Autorités guinéennes, la profonde gratuite du Gouvernement du Mali pour l’élan de solidarité que la Guinée a su maintenir entre les deux pays frères pendant toute la période de l’embargo imposée à notre pays.

2. Le ministre des Transports et des Infrastructures a informé le Conseil des Ministres du démarrage de la campagne de navigation 2022 -2023 de la Compagnie malienne de Navigation.

La Compagnie malienne de Navigation, COMANAV, société d’Etat au capital de 1 milliard 500 millions de franc CFA, a pour mission le désenclavement intérieur et extérieur du pays par voie fluviale.

Son activité, fortement liée à la pluviométrie, s’exerce essentiellement sur le parcours Koulikoro-Gao, d’une longueur de 1 308 km appelé bief Nord du fleuve Niger.

Au regard de l’évolution satisfaisante du niveau d’eau du fleuve Niger, la campagne de navigation 2022 -2023 démarrera le vendredi 29 juillet 2022, par le départ du bateau Modibo KEITA de Mopti à Kabara à 10h00.

La Compagnie malienne de navigation contribue à l’approvisionnement des zones enclavées et assure l’intégration sociale et économique des populations riveraines du fleuve Niger, en dépit de la situation sécuritaire.

3. Le ministre de l’Education nationale a informé le Conseil des Ministres du résultat des examens du Diplôme d’Etudes Fondamentales, DEF, session de juin 2022.

Les Résultats obtenus à cet examen se présentent comme suit :

– candidats inscrits : 223 244

– candidats présents : 209 705

– candidats admis : 100 374

Le pourcentage global de réussite est de 47,86%, soit 20,81 % de moins que la session de l’année 2021.

Les taux de réussite filles et garçons sont respectivement de 47,39% et 48,31%.

L’examen du DEF a bénéficié de la mobilisation des membres du gouvernement de tous les segments de l’administration des syndicats d’enseignant, de la Fédération national des parents d’élèves, des associations des élèves et étudiants, de toute la communauté éducative.

Les résultats seront proclamés officiellement le vendredi 29 juillet 2022 sur toute l’étendue du territoire national.

4. Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une augmentation du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.

Le Président de la Transition, Chef de l’État a appelé la population au respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

Bamako, le 28 juillet 2022

Le Secrétaire général du Gouvernement,

Mahamadou DAGNO

Officier de l’Ordre national

Le Mali réaffirme son partenariat avec les Nations unies (Ministre en charge des Affaires étrangères)  

Abdoulaye Diop (d) lors de la conférence de presse conjointe avec le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de la paix, Jean-Pierre Lacroix (g)

Bamako, 28 juil (AMAP) Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a assuré, mardi à Bamako, que son pays entretient un partenariat fécond et fructueux avec les Nations unies parce que le Mali abrite aujourd’hui, l’une des missions onusiennes les plus importantes du monde.

Abdoulaye Diop s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de la paix, Jean-Pierre Lacroix, en visite au Mali, un mois après le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

M. Diop a, ensuite, indiqué que la visite de M. Lacroix est « l’occasion de maintenir le dialogue et les échanges sur la meilleure façon d’aller vers une plus grande efficacité de ces missions au bénéfice des populations ». Mais aussi « pour pouvoir continuer à travailler avec les Nations unies dans le cadre de la franchise, de la sincérité, du respect mutuel et du respect de la souveraineté du Mali. »

Et le ministre Diop de préciser aussi que « les Nations unies sont présentes au Mali à la demande des autorités maliennes et que son pays souhaite continuer à travailler avec l’organisation internationale ». « Mais ce que le Mali souhaite, a insisté le chef de la diplomatie malienne, c’est que ce travail puisse se faire dans le respect de sa souveraineté et de ses choix politiques. »

Pour son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Mali n’est pas en guerre avec les Nations unies contrairement à ce que certains médias ont essayé de laisser croire. Toutefois, il reconnait que « la visite de Jean-Pierre Lacroix intervient dans un contexte particulier ».

Avec la délégation onusienne, Abdoulaye Diop a discuté du renouvellement du mandat de la MINUSMA et aussi des positions de principe que le Mali a affirmées par rapport à cette question notamment, les préoccupations exprimées concernant une espèce de politisation des droits de l’Homme.

TRANSPARENCE ET FIABILITÉ – Également, les échanges entre les deux parties ont porté sur la nécessité pour le gouvernement de donner son accord rapidement pour la rotation des contingents de la MINUSMA. Sur cette question, le ministre Diop a souhaité que dans les jours à venir, il y ait « très rapidement une réunion de coordination avec les Nations unies pour convenir des procédures et protocoles assurant la transparence et la fiabilité des mouvements des contingents comme ceux d’autres personnels onusiens ».

Il a précisé que le Mali ne met pas d’obstacles spécifiquement pour bloquer l’action de la MINUSMA. « Chaque fois que les autorités ont dû prendre des mesures, c’est qu’il y avait des opérations militaires en cours, des préoccupations de sécurité nationale et des besoins de coordination qui exigent de revoir un certain nombre de protocoles », a-t-il dit.

Concernant la question des droits de l’Homme, M. Diop a indiqué que le sujet a été longuement discuté avec la délégation onusienne. Pour lui, l »a protection des droits humains est consubstantielle à l’histoire et la culture maliennes ». « Cette question, a-t-il assuré, fait partie des priorités du gouvernement. Mais la préoccupation des autorités maliennes est de faire en sorte que cette question ne puisse pas être politisée. »

La question des 49 militaires ivoiriens a été aussi évoquée. A ce propos, le ministre Diop a salué l’effort de transparence des Nations unies en répondant à l’essentiel des questions posées par le gouvernement, apportant une part de lumière sur cette affaire. Toutefois, il a soutenu qu’il y a encore beaucoup de questions à élucider. A cet effet, il a annoncé une réunion, la semaine prochaine, pour travailler sur les rotations. Car pour lui, « il faut saisir ces incidents pour mettre de nouvelles bases. »  

Jean-Pierre Lacroix, a quant à lui, rappelé qu’il y a une longue histoire entre le Mali et les Nations unies. « Une histoire qui inclut, de manière très visible, la participation du pays aux opérations de maintien de la paix ». Selon lui, le moment est propice pour mettre à profit la dynamique positive qui s’est installée ces dernières semaines, notamment la levée des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les différentes initiatives prises par les autorités comme le travail sur la loi électorale, la réforme de la Constitution, le renouvellement récent du mandat de la MINUSMA qui s’est accompagné d’une demande du Conseil de sécurité de procéder à une revue stratégique. 

Pour le diplomate onusien, ce travail en commun consistera à définir, de manière claire, des objectifs partagés qui serviront au mieux la visée finale de la restauration complète de l’autorité de l’Etat. Selon lui, cette revue est une requête du Conseil de sécurité qui demande de venir avec des suggestions et des recommandations. Pour M. Lacroix, « le soutien et la bonne entente avec les autorités de la Transition sont essentiels et vitaux pour une opération de maintien de la paix ». Il a ajouté que « les discussions qui vont suivre, dans les prochains jours, représentent une phase initiale de ce travail ».

A son arrivée à Bamako, Jean-Pierre Lacroix a d’abord eu un tête-à-tête avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. C’est à l’issue de cette rencontre, suivie d’une séance de travail, que le secrétaire général adjoint aux opérations de la paix des Nations unies et le chef de la diplomatie malienne ont co-animé la conférence de presse. 

DD/MD (AMAP)

Macina : Les travaux du port de pêche au menu

Macina, 28 Juillet(AMAP) Le préfet de cercle, Albaraka AG Amarizag a présidé mercredi à Macina la 2ème réunion des travaux du port du pèche de Ke-Macina, a constaté l’AMAP.

Les échanges ont porté sur entre autres, l’état d’avancement des travaux, les observations, les recommandations et les prévisions mensuelles de l’entreprise

Il s’agissait au cours de cette rencontre de permettre aux participants de s’enquérir de l’évolution et de la qualité des travaux

Les participants ont constaté que l’état d’avancement des travaux est de 3,14%contre, un délai consommé de 125 jours sur 360 jours soit 35,28%

Les membres du Comité de suivi ont fait beaucoup d’observations tout en soulignant leurs inquiétudes vue la montée de l’eau dans le fleuve Niger en cette période hivernale. Par ailleurs, le représentant de l’Entreprise Groupement SENO BTP/EAS sarl de s’engager pour résorber le retard accusé.

Rappelons que ce Projet d’Appui a la Filière Halieutique au Mali (PAFHa+/ENABEL à comme maitre d’œuvre SAFIEXCO sarl et financé par l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement

A l’issue de la rencontre Monsieur le chef de l’’exécutif local Cercle a invité les participants à un suivi correct des travaux de réalisation de ce port de pêche véritable espoir de populations riveraines du Delta Intérieur du Niger.

La prochaine réunion mensuelle est prévue pour le 24 Août 2022.

AOK/KM (AMAP)

Dr Aly Tounkara, directeur du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel (CE3S) : «La présence de Barkhane au Niger n’est qu’un redimensionnement de sa visibilité »

Dr Aly Tounkara : « Le redéploiement de la Force Barkhane permet à la France de rester le plus près possible du dossier malien »

Par Dieudonné DIAMA   

Bamako, 26 juil (AMAP) L’Armée française a redéployé ses soldats engagés au Sahel sur le territoire nigérien,  après avoir quitté le Mali. Pourquoi le choix de notre grand voisin de l’Est? Pourquoi  un changement de paradigme dans la coopération militaire avec ce pays? Qu’est-ce qui pousse la France à se maintenir au Sahel malgré le sentiment anti-présence exprimé dans plusieurs pays de la région? Autant de questions auxquelles a répondu Dr Aly Tounkara, directeur du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel (CE3S) dans un entretien avec l’AMAP.

Pour le spécialiste de sécurité au Sahel, le choix du Niger pour le redéploiement de la Force Barkhane permet à la France de rester le plus près possible du dossier malien. Et, en même temps, d’avoir un regard vigilant sur ce qui se passe en termes de sécurité dans le Liptako Gourma, cette zone frontalière entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Dr Tounkara estime que le contrôle de cette partie dite zone des «trois frontières» est un des enjeux importants pour  l’Hexagone. Une autre raison, et pas la moindre, selon le directeur du CE3S, est la préservation des intérêts des compagnies françaises comme Areva, Total, Bouygues, etc. 

Dr Tounkara livre également son analyse sur le changement de paradigme que l’Armée française entend opérer avec son redimensionnement au Niger. D’après lui, le sentiment anti-français (anti-politique française, plus précisément), exprimé un peu partout dans les pays du Sahel, témoigne de la nécessité pour Paris, à défaut de se remettre en cause, de questionner clairement sa manière d’agir dans la région, notamment le fait d’être perçu comme le premier acteur dans la lutte contre les groupes radicaux violents. 

Se référant à ce qui s’est passé au Mali, l’analyste soutient que c’est quelque chose qui pourrait s’apparenter à une sorte d’empiètement sur la souveraineté des États. Face à cette situation, selon Dr Aly Tounkara, la France s’efforcerait, aujourd’hui, à jouer un rôle accessoire, tout en restant aux côtés des forces partenaires nigériennes sans se substituer à elles. 

Il précise que c’est ce qu’elle faisait, jusqu’à une période récente, qui a provoqué ces différents soulèvements et la manifestation du sentiment anti-français çà et là. Malgré cela, le chercheur soutient que la présence de la France au Niger n’est autre qu’un redimensionnement de sa visibilité. « Car les finalités recherchées par cette présence demeurent la préservation des intérêts des compagnies françaises dans le Sahel », estime-t-il. En plus, de faire en sorte que la France reste influente sur le plan international à travers le Conseil de sécurité des Nations unies par sa présence dans le Sahel. 

Le directeur du CE3S estime, également, que cette présence lui permet de s’intéresser aux  routes clandestines empruntées par les candidats à la migration irrégulière qui passent par les zones méditerranéennes pour regagner l’Occident. Pour lui, « les finalités de cette présence ne vont pas connaître de mutations mais ce sont les manières d’agir qui vont s’accommoder au gré des sentiments anti-français en matière politique et militaire exprimés çà et là ». 

 

PRÉSENCE DISCRÈTE – Pour Dr Tounkara, au Niger, on peut parler d’une présence discrète symboliquement. Mais au fond, quand on interroge certains officiers supérieurs de l’Armée nigérienne, des personnalités non des moindres parmi les populations, on se rend  compte que ce redimensionnement de la Force Barkhane au Niger serait une affaire entre Paris et le président Mohamed Bazoum et certains de ses lieutenants. « Même si cette présence est légale car approuvée par l’Assemblée nationale, elle est loin d’être une volonté populaire affichée par les Nigériens », dit le chercheur. 

À propos de l’argument d’opérations ou patrouilles conjointes mis en avant avec ce redéploiement de la Force Barkhane, Dr Tounkara explique que c’est un concept qui voudrait dire que « dorénavant, les militaires français vont évoluer sous le commandement de l’Armée nigérienne ». Il estime que « c’est un beau discours » mais qu’il  serait difficile pour la France de rompre avec les habitudes anciennes caractérisant sa présence militaire au Sahel. «Ça m’étonnerait fort que l’état-major nigérien planifie ou prenne des décisions et des initiatives, en associant l’Armée française comme un élément accessoire et que ces décisions soient exécutées», estime Aly Tounkara. D’après lui, « si la France venait à évoluer militairement sous la coupole de l’état-major nigérien, en termes d’opérations conjointes à mener, d’initiatives sécuritaires à réfléchir et à expérimenter, ce serait une aubaine pour l’Armée nigérienne ». 

Cependant, prévient le chercheur, il ne faut pas crier victoire car, «il serait naïf de penser que. du jour au lendemain, la France fasse fi de pratiques qui remontent à des siècles au nom d’une coopération d’égal à égal». Il pense plutôt qu’il faut concevoir une telle volonté de l’État français comme une quête de légitimation ou de légitimité de la part des éléments réticents au sein de l’Armée nigérienne à cette présence.

Dr Tounkara rappelle que « ce qui a été reproché à la France au Mali et au Burkina Faso, à certains égards, c’est cette volonté de voir les Armées partenaires comme des accessoires et échappatoires ». «Cette image a beaucoup joué en défaveur de la France. Aujourd’hui, elle chercherait à changer cette image dont elle a été étiquetée dans le dossier malien», analyse Aly Tounkara qui soutient que ce sont des stratégies de positionnement sur le plan militaire, d’acceptabilité qu’orchestrerait, aujourd’hui, l’Armée française au Niger, en vue de plus de légitimité et, même, d’efficacité en termes de partenariat entre les deux pays.

REDORER SON BLASON – Pour le directeur du CE3S, si le changement de paradigme venait à être opéré par l’Armée française, cela va, forcément, demander des efforts importants à consentir d’abord par l’élite politique française au pouvoir. Il s’agit, pour cette élite, de  s’abstenir de s’ingérer dans les affaires éminemment internes des pays telles que les questions d’intégrité territoriale, de révision constitutionnelle, de choix politiques, entre autres.

Le spécialiste estime, aussi, que la France aurait aujourd’hui tout à gagner en acceptant de sortir progressivement de son regard condescendant vis-à-vis des Armées partenaires. «Cela va beaucoup l’aider à redorer son blason. Une fois que l’élite politique française  s’abstiendra de commenter des questions internes des Etats souverains, cela pourrait avoir également des répercussions sur l’attitude des militaires déployés au Niger et au Sahel de façon générale», fait remarquer Dr Tounkara.

Toutefois,  fait-il savoir, lorsqu’on échange avec les militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, prétendre changer en quelques mois tous ces comportements peu orthodoxes de la Force Barkhane, « c’est méconnaître la profondeur et la gravité du malaise entre la France et ses anciennes colonies ». 

DD/MD (AMAP)

Rencontre président de la Transition-gouverneurs :  Au menu, retour de l’Administration et rétablissement des services sociaux de base

Bamako, 26 juil (AMAP) Le chef de l’Etat malien, le colonel Assimi Goita, a réuni, lundi, l’ensemble des gouverneurs de régions pour une rencontre inédite dont les échanges ont porté sur le bon fonctionnement des services de l’administration locale et régionale, ainsi que l’amélioration des services sociaux de base au profit des populations,

Les travaux ont démarré dans la salle des banquets du palais de Koulouba, sous la présidence du chef de l’État. Prennent part à cette rencontre le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, plusieurs membres du gouvernement et les gouverneurs des régions et du District de Bamako.

La rencontre de deux jours va se dérouler en deux phases. Dans un premier temps, chacun des gouverneurs procède à une présentation de la situation politique, économique, sécuritaire et sociale dans sa région. Et de faire le point des besoins propres de l’administration régionale et ceux des populations en termes de services sociaux de base (santé, éducation, routes, etc). 

Secundo, les membres du gouvernement apporteront des éléments de réponse aux doléances et préoccupations soulevées par les gouverneurs. 

Dans son discours d’ouverture, le président de la Transition a précisé que cette importante  rencontre intervient dans un contexte marqué par des avancées notables dans la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR).

À ce propos, il a cité la fixation de la durée de la Transition, l’adoption et la promulgation de la nouvelle loi électorale qui consacre la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), la publication du chronogramme des réformes politiques et institutionnelles majeures ainsi que celui du référendum et des élections. D’autres avancées remarquables s’articulent autour de la création et l’installation de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution, la création et l’installation du Comité indépendant de suivi évaluation de la mise en œuvre des  recommandations des ARN.

CONDAMNÉS À RÉUSSIR – Ces résultats, selon le chef de l’Etat, s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de la Transition dont les axes portent sur le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, la promotion de la bonne gouvernance, la réforme du système éducatif, les réformes politiques et institutionnelles ainsi que l’adoption d’un pacte de stabilité sociale et l’organisation des élections générales.

Ces axes, qui répondent aux principaux défis du Mali, demandent l’engagement des gouverneurs pour la réussite de ces missions. « En dépit du contexte difficile que notre pays traverse depuis 2012, le gouvernement ne ménage aucun effort pour mobiliser les ressources nécessaires à la réussite des missions de la Transition. Il ne saurait en être autrement, car nous sommes collectivement condamnés à réussir cette phase transitoire. Cela requiert, de nous tous, un engagement et une mobilisation sans réserve », a indiqué le chef de l’État. 

En outre, le président de la Transition a mis un accent particulier sur les missions attribuées aux gouverneurs. Il s’agit, entre autres, de préserver les intérêts nationaux, de veiller au respect des lois, règlements et décisions de l’état. «Vous devez également assurer l’information permanente du gouvernement sur la vie politique, économique, sociale et culturelle de la circonscription administrative», a déclaré le colonel Assimi Goïta. Ainsi, pour le chef de l’État, il est donc évident que les gouverneurs sont responsables de la  réalisation des objectifs nationaux de développement assigné aux services déconcentrés de l’état dans les circonscriptions administratives.

«Soyez à cet égard rassurés, car le gouvernement sera toujours à votre écoute et veillera à la mise à disposition de ressources nécessaires pour mener à bien vos missions», a assuré le colonel Assimi Goïta. Et de préciser que le retour et le renforcement de l’autorité de l’état demeurent une priorité du gouvernement malgré la persistance des menaces. 

Les travaux de la rencontre prennent fin aujourd’hui. Après la cérémonie de clôture, chaque gouverneur sera reçu en audience par le président de la Transition. 

OD/MD (AMAP)

Deuil : Le célèbre musicien du Kanaga Sory Bamba quitte la scène

Par Youssouf DOUMBIA

Le grand musicien multi-instrumentiste, chanteur, auteur compositeur, arrangeur, chef d’orchestre de l’orchestre régional du Kanaga de Mopti s’est éteint, samedi dernier. Son décès a été annoncé par le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme dans un communiqué et a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel serein.

C’est un monument de la musique d’orchestre et des Semaines nationales et Biennales artistiques et culturelles du Mali qui s’en est allé définitivement. Fondateur et premier chef d’orchestre du Kanaga.

C’est sous son maestria, que cet ensemble musical remportera successivement le titre de «meilleur orchestre» des biennales de 1974, 1976 et 1978. Ce qui lui conféra le titre d’orchestre national. Ainsi, le Kanaga ne pouvait plus participer aux compétitions de la Biennale. La Région de Mopti se fera donc représenter  par sa formation B.

Avec le Kanaga, Sory Bamba a su tirer le meilleur des sons et des rythmes des différentes ethnies de la Venise malienne. Ce découvreur de sonorités, marie admirablement les cultures. Les formations qu’il a dirigées ont collectionné les récompenses. Ses innovations ont marqué les années d’indépendance en Afrique. Il fut le premier à faire monter sur scène Ali Farka Touré, mais aussi à introduire dans la musique moderne la «calebasse-guitta» (calebasse renversée servant de tambour basse).

L’un des meilleurs arrangements de Sory Bamba fut sans doute le morceau dédié au roi peul d’Hamdalaye, Sékou Amadou, intitulé : «Ambodédjo». Avec ce splendide morceau de compétition, il obtiendra le premier prix de la Biennale de la jeunesse en 1970.

Puis, il s’intéresse aux Dogons avec leur répertoire musical resté jusqu’à présent dans l’anonymat, car réservé aux initiés. Au cours des années, Sory obtiendra toute la confiance des sages du pays Dogon et leur autorisation d’interpréter les musiques les plus secrètes de la société des masques.

Arrangeur éclectique, Sory arrange d’abord «Sigui», «Manden po», puis «Ambendjélè», trois chants sacrés qui font découvrir au grand public la musique dogon. Le rythme du masque Kanaga (symbolisant le Dieu Amma) fait un tel tabac que le groupe prend le nom «Kanaga régional de Mopti», sous lequel il gagnera plusieurs  récompenses. Il organisera même une sortie des masques sacrés en Europe et jusqu’au Japon !

C’est cette exploration moderne de thèmes dogons, peuls et bambaras qui fait l’objet du CD qu’il sortira en 1996 quant il avait entamé une carrière solo. élaboré à Mopti, enregistré à Bamako et à Paris, il rassemble les musiciens les plus sophistiqués de la scène de fusion africaine : Cheikh Tidiane Seck (clavier), Manu Dibango (sax), Boney Fields (trompette), et toute une pléiade de virtuoses maliens, issus de la tradition, mais aussi des solistes et improvisateurs raffinés, qui mettent au service d’une musique dansante les belles sonorités acoustiques de leurs instruments.

Sory Bamba, l’un des arrangeurs les plus éclectiques de la musique malienne naquit en 1938 à Mopti. La Venise malienne, située à la jointure entre les deux «ailes» du pays qui s’étendent, l’une vers la forêt au Sud, l’autre, au Nord, vers le désert.

Après les écoles française et coranique, il découvre les vertus de la musique ; il berce sa solitude en jouant de la flûte ou des percussions. Il apprécie particulièrement la musique moderne comme celle des pêcheurs venus du Ghana, qui ont une fanfare et un groupe Hi life, l’un des tout premiers styles électrisés de l’Afrique. Sory entend réunir la jeunesse par-delà les barrières des castes et ethnies : son premier groupe, c’est un «gumbé», un style de bal importé de Côte d’Ivoire -une formation encore acoustique, mais déjà détachée de la tradition.

Kanaga du nom d’un masque dogon  Sory y joue la trompette, un instrument qu’il a découvert au concert de Louis Armstrong à Bamako en 1956. Comme tous les jeunes musiciens africains de l’époque, il est fasciné par la musique noire américaine. Son premier groupe électrique portera le nom de «Bani Jazz»…

Lorsque le Mali obtient son indépendance en 1960, le ministère en charge de la Culture crée une série d’orchestres régionaux chargés de mettre en valeur les musiques locales et de chanter l’avenir radieux des indépendances.

Sory Bamba est choisi pour créer l’orchestre régional de Mopti, une formation électrique, avec des cuivres, pour lequel il arrangera tour à tour des thèmes peuls, bambaras, songhaïs, dogons… L’orchestre est rebaptisé «Kanaga» du nom d’un masque dogon représentant le Dieu Amma.

Sory est aussi chargé de l’Ensemble instrumental traditionnel, une large formation où se côtoient des musiciens de toutes origines, pour laquelle il invente des méthodes d’arrangement inédites conciliant des modes musicaux et des instruments apparemment inconciliables.

Ce travail le place à l’avant-garde des «musiques du monde», aux côtés des grands groupes guinéens financés par Sékou Touré, Horaya Band, Bembeya Jazz, les précurseurs de la musique mandingue électrique.

Pour son dernier album solo intitulé : Dogon Blues, sorti en 2009, l’enregistrement des rythmiques s’est fait au Mali avec les musiciens originaux et leurs instruments acoustiques et la participation d’Ogodana Dolo de Sangha. Une fois la base rythmique posée, la scène africaine internationale a pris le relais à Paris.

La plupart des participants sont ces musiciens sophistiqués grâce auxquels le jazz, depuis quelques années, trouve un nouveau souffle : de Manu Dibango (sur «Lawanayé ») au maître de la kora Toumani Diabaté, du clavier malien de Cheick Tidiane Seck, du ngoni de Mama Sissoko au synthé «africain» de JP Rykiel, en passant par la batterie de l’Ivoirien Paco Sery et toute une pléiade de nouveaux talents de l’Afrique internationale…

C’est toute la scène qui se presse aux côtés de «l’orphelin à la mèche blanche» comme pour un hommage à l’aîné, l’un des visionnaires des musiques du monde.

YD (AMAP)

L’Armée malienne neutralise un terroriste et interpelle sept suspects à Sévaré (état major) 

Bamako, 24 juil (AMAP)  Les Forces armées maliennes ont vigoureusement répliqué, dimanche, aux environs de 05h40, à Sevaré (Centre), à une attaque d’un groupe d’au moins 15 terroristes à bord d’un tricycle, a annoncé un communiqué de l’état-major général des Armées.

L’Armée ne déplore aucune perte en vie humaine ni de dégâts matériels. Elle a neutralisé un  terroriste et interpellé sept suspects, précisant que c’est après la mise en alerte des différentes unités, un ratissage a permis d’appréhender les suspects.

« 01 tricycle, 01 PKM, 02 roquettes RPG-7, 03 maillons de PKM garnis, 01 obus de 60 mm, 02 grenades, 07 grenades HME improvisées, des cocktails Molotov improvisés ont été récupéré», ajoute le document.

L’état-major général des Armées se « félicite de la réactivité et de la bravoure des hommes ». Il en appelle également « à la vigilance des populations dont le soutien et la collaboration constituent la clé de réussite de cette lutte antiterroriste ».

Il rappelle que le respect des Droits de l’Homme (DH) de même que le Droit international humanitaire (DIH) « reste toujours une priorité dans la conduite des opérations des Forces armées maliennes », souligne le communiqué. 

SS/MD (AMAP) 

L’Armée malienne neutralise 07 assaillants lors d’une attaque terroriste à Kati, près de Bamako (Communiqué)

Bamako, 22 juil (AMAP) Les Forces armées maliennes (FAMa) ont annoncé avoir neutralisé sept assaillants, interpellés huit et récupéré beaucoup de matériels, après avoir vigoureusement repoussé, très tôt vendredi 22 juillet 2022, une attaque terroriste contre la caserne de Kati, près de Bamako, a indiqué un communiqué 

Ce bilan provisoire fait état, côté FAMa, d’un mort, cinq  blessés militaires et un civil, précise la source militaire.

Le communiqué indique que l’attaque s’est déroulée aux environs de 05 heures du matin avec deux véhicules piégés remplis d’explosifs pour des actions kamikazes contre une installation de la Direction du matériel, des hydrocarbures et des transports des armées (DMHTA) du Camp militaire de Kati.

« Les FAMa ont immédiatement procédé au bouclage de la zone, tout en engageant les opérations de ratissage qui se poursuivent à l’heure », selon la même source.

La situation est sous contrôle et le ratissage est en cours pour débusquer les auteurs et leurs complices. « Le chef d’état-major général des Armées rassure les populations » et les invite « à vaquer à leurs occupations habituelles ». 

BD/MD (AMAP)

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