Fête du Ramadan : Achat collectif de bœufs, une tradition multi-avantages

La pratique, en plus du partage des frais, a le mérite de consolider les liens de solidarité entre les membres (Photo AMAP)

Par Makan SISSOKO

Bamako, 29 avr (AMAP) Des amis, des voisins ou des collègues de service se mettent ensemble pour que chacun puisse avoir de la bonne viande dans les assiettes le jour de la fête.

Nos ancêtres avaient vite compris que l’union, vecteur de cohésion et de prospérité, fait la force d’une communauté ou d’un peuple tout entier. Ainsi, toute la vie sociale, culturelle, politique, religieuse, économique… était bâtie autour de gens ayant soit le même âge, les mêmes visions des choses ou exerçant les mêmes activités socioéconomiques. Les tontines sont nées de cette volonté d’entraide mutuelle visant à unir les efforts pour atteindre un objectif commun : la paix, la cohésion et la prospérité des adhérents.    

L’achat collectif de bœufs à l’occasion de l’Aïd al-Fitr (fête du Ramadan) entre dans ce cadre. Appelée communément «ton-ton ou tônon», cette tradition fondée sur la cotisation individuelle des membres de la «coopérative» se perpétue. Chaque année, elle permet ainsi à des centaines de milliers de Maliens (pauvres comme riches), d’avoir suffisamment de viande pour fêter en toute convivialité en famille.

L’initiative est appréciée par Abdoulaye Guindo, jeune fonctionnaire. Lui et cinq autres collègues ont cotisé chacun 50.000 Fcfa. Grâce à la somme totale, ils ont acheté un bœuf à 285.000 Fcfa au marché à bétail de Niamana. «Nous l’avons ensuite transporté au marché à bétail de Sabaliboubou qui est proche de nous. Là-bas, l’animal est confiée à un éleveur avant le jour de l’abattage», explique Abdoulaye Guindo, l’initiateur du «ton-ton». 

Cet habitant du quartier de Kalaban-coura, Commune V du District de Bamako, trouve le projet plus économique, comparé à l’achat de viande au marché. Il estime que chaque contributeur pourrait rentrer chez lui avec neuf kilos de viande, espérant perpétuer cette union. 

Yaya Diarra, habitant de Garantiguibougou, est membre d’une tontine depuis près de cinq ans. Ce chef de famille précise qu’ils sont 40 personnes qui cotisent, chacun, 10.000 Fcfa chaque année. «Nous sommes entre amis, frères et collègues de travail. L’année passée, nous avons pu acheter deux bœufs. Chacun a eu un tas de viande de quatre kilos. Pour le moment, nous n’avons pas enregistré de cas de conflits. Le partage se fait dans la convivialité», souligne-t-il. 

Pour ce faire, précise-t-il, une liste est établie en fonction de laquelle le partage s’effectue. Yaya Diarra juge viable cette initiative des aînés, qui permet à chacun d’avoir le maximum de viande pour la fête mais surtout de renforcer la paix, l’unité et la cohésion sociale. 

Après la rupture du jeûne, Souleymane Traoré bavarde avec ses amis autour du thé dans un «grin» à Kalaban coura. Sujet central : la cotisation pour l’achat collectif d’un bœuf. Ce jeune homme, un habitué du «ton-ton», propose de recourir cette année à une balance pour peser sur place les tas de viande afin de réduire les frustrations récurrentes constatées lors des précédentes opérations. 

Le «ton-ton» n’est pas une exigence de la religion musulmane. Abdou Doumbia, un érudit, explique clairement qu’il n’a rien à voir avec la religion. Selon lui, « cette pratique existe au Mali depuis des siècles ». Elle est, selon l’homme de Dieu, une convention entre un groupe de personnes qui s’accordent à acheter un bœuf pour se partager la viande. La pratique a l’avantage de mutualiser les coûts  au sein du groupe.

« La religion s’intéresse uniquement à la manière d’égorger l’animal. Elle doit être faite par un musulman, sinon il est interdit au musulman de consommer sa viande », conclut l’érudit.

MS (AMAP)

RFI et France 24 : Retrait définitif de l’autorisation d’émettre au Mali (Haute autorité de la communication du Mali)

La décision de retrait définitif est, selon Fodié Touré, (au micro) basée sur les rapports produits par le Centre de monitoring et de contrôle des médias de la HAC. (Photo : AMAP)

Bamako, 29 avr (AMAP) La Haute autorité de la communication (HAC) du Mali a décidé du retrait définitif de l’autorisation d’émettre au Mali de Radio France internationale (RFI) et de la chaine de télévision France 24, a-t-on appris mercredi. 

Le président de l’institution, Fodié Touré, a annoncé, lors d’un point de presse, que «les chaînes Radio France Internationale (RFI) et France 24 sont définitivement retirées des bouquets de tous les distributeurs de programmes audiovisuels et des plateformes et sites des organes de médias en ligne et des opérateurs de téléphonie mobile».

 «L’autorisation d’établissement et d’exploitation du service de Radio France internationale (RFI) au Mali accordée à France médias monde par Convention n° 055/HAC-MALI/2018 du 11 juin 2018 est définitivement retirée», a précisé M. Touré,

L’organe de régulation des médias au Mali reproche à ces organes français d’avoir animé des émissions ayant «porté atteinte à la défense et à la sécurité nationales».

Cette décision de retrait définitif est, selon Fodié Touré, basée sur les rapports produits par le Centre de monitoring et de contrôle des médias de la HAC. 

Selon les éléments fournis par ce Centre doté de technologie de dernière génération, les chaînes Radio France Internationale (RFI) et France 24 diffusent depuis plusieurs mois des émissions constituant des manquements à l’éthique et à la déontologie et violant les dispositions de l’article 2 points 2 et 5 et de l’article 4 de la loi n° 2012-019 du 12 mars 2012 relative aux services de communication audiovisuelle. 

La Commission de l’éthique, du contentieux et de la déontologie, suite à l’auto saisine de la HAC, a examiné le contenu des émissions consacrées à l’actualité la plus récente, notamment celles diffusées sur les deux chaînes à partir du 10 janvier 2022 et relatives à l’attaque du camp de Mondoro, aux reportages de David Baché des 13 et 15 mars 2022 sur des supposées exactions de l’Armée malienne dans la zone Office du Niger, à la supposée présence d’éléments du Groupe Wagner au Mali, à la prétendue disparition de citoyens mauritaniens à la frontière malienne, au rapport de Human Rights Watch sur le massacre présumé de soixante onze personnes par l’Armée malienne, et à l’usage d’expressions à connotation «ironique» et «péjorative» pour désigner les autorités maliennes. 

À cet effet, comme indiqué dans son communiqué, il ressort de l’examen de ces différentes émissions consacrées au Mali par RFI et France 24 «le non-respect des principes d’éthique et de déontologie sur le traitement professionnel de l’information, le non-respect du pluralisme et de l’équilibre des points de vue, les pratiques de parti pris dans la couverture des actes de guerre, des attentats, des violences armées contre les civils, entre autres». Par ailleurs, ces émissions incriminées ont «porté atteinte à la défense et à la sécurité nationale» et «mis en péril la concorde et l’unité nationale», a-t-il déploré. 

OS/MD (AMAP)

Échange de billets de banque usés : Le bon filon  

Le service gratuit d’échange des billets de banque mutilés aux guichets de la BCEAO permet à des jeunes de se frotter les mains. (Photo : AMAP)

Par Fatoumata M. SIDIBÉ

Bamako, 29 avr (AMAP)

La ménagère Salimata N’diaye achète 1.000 Fcfa de tomate chez une vendeuse de légumes au marché de Médine à qui elle remet 2.000 Fcfa. La marchande lui rend la monnaie, un billet usé de 1.000 Fcfa. «Je ne prend pas ce billet. Il est trop maculé. Si je le prends personne ne l’acceptera. Changez-le !», adjure Salimata. 

Visiblement déçue d’avoir échoué à se débarrasser de ce billet encombrant, la négociante tend deux billets de 500 Fcfa à sa cliente. «Je n’ai pas fait attention en prenant cet argent, il sera probablement une charge pour moi», lance-t-elle, le visage ressemblant à celui qui se fait un sang d’encre.

Autre lieu, scène similaire. Nous sommes, cette-fois, dans un Sotrama (mini bus de transport en commun)  qui se dirige vers Baco Djicoroni Golf, en Commune V du District de Bamako. Juste après la descente du Pont Fahd, une dame tend un billet de 500 Fcfa enduit d’encre à l’apprenti-chauffeur. Celui-ci crie : «Non, je ne prend plus ce genre d’argent. J’en ai un depuis plus de deux mois, tout le monde le refuse. Changez-le ou descendez du véhicule», tranche-t-il, en tapant de la main la carrosserie du véhicule, pour signaler au chauffeur qu’un client doit descendre. L’air choquée, la cliente change de billet et répond : «Et pourtant, c’est dans un Sortent qu’on m’a remis cet argent-là». La sérénité ainsi retrouvée, l’apprenti s’explique : «Avant, j’acceptais les billets usés, mais les passagers eux-mêmes les refusaient. J’ai donc arrêté de les prendre».

Les stations-services qui constituaient un recours pour beaucoup d’usagers semblent de plus en plus regardantes sur la qualité des billets qu’elles reçoivent. «Nous acceptions les billets usés sans demander de l’argent en retour. Il suffisait que le numéro soit visible. Mais, nous avons souvent des soucis au niveau de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) quand l’argent est trop abimé», confie un pompiste d’une station Shell de la place. 

« Malgré cela, assure Moumini Traoré, je me retrouve avec des billets en très mauvais état parce que certains clients introduisent les mauvais billets entre les bons pour les dissimuler ». 

Ces scènes de vie sont illustratives des difficultés des usagers à faire circuler les billets de banque usés lors des opérations d’achat/vente, etc. Ces billets s’abiment au fil du temps à force de passer de main à main.  

VOUS AVES DIT BILLET MUTILÉ ? La Foire aux questions de la BCEAO les appelle billet mutilé. Selon cet outil virtuel automatique répondant aux questions des usagers, il s’agit d’un billet incomplet, très fortement abîmé, notamment par l’eau ou par le feu ou qui a subi d’autres formes de détérioration. Il est, généralement, trop endommagé ou friable pour servir de moyen de paiement ou son état est tel que l’on doit recourir à un examen spécial pour en déterminer la valeur.

En effet, la BCEAO offre un service d’échange pour de tels billets à ses guichets. Elle rembourse, sous certaines conditions, les billets de l’espèce. Certains échanges peuvent toutefois être différés en fonction de la dégradation du billet présenté. Pour pouvoir bénéficier de ce service, la demande de remboursement ou d’échange s’effectue, obligatoirement, au guichet de la BCEAO en présence du titulaire qui doit être muni d’une pièce d’identité. L’échange est gratuit, sauf dans des cas très particuliers. 

Certains usagers tel ce vendeur informel d’essence qui a requis l’anonymat, est au courant de ce service. Rencontré devant son kiosque de fortune où il vend du carburant dans des bouteilles, il est en possession d’un billet de 500 Fifa coupé en deux. «C’est un client qui l’a donné la nuit à un de mes apprentis. Je n’ai plus d’autres choix que de le donner aux échangeurs contre 250 Fcfa. C’est mieux que d’aller à la banque pour observer une longue file à cause de 500 Fcfa», explique-t-il. 

Cette impatience est à l’origine de l’émergence du métier d’échangeur de billets mutilés. Des jeunes en ont fait une source de profit en décidant de changer ces billets abimés moyennant rémunération. Youba Fofana est l’un de ces nombreux échangeurs de billets usagés. Il opère dans les alentours de la BCEAO. 

Le diplômé de l’École centrale pour l’industrie, le commerce et l’administration (ECICA) brandit des billets usés, une manière d’attirer l’attention d’éventuels clients. «Je le fais juste pendant les vacances ou lors des grèves à l’école pour gagner un peu de l’argent», explique Fofana. Selon lui, les frais d’échanges pour le client dépendent de l’état du billet. «En principe le billet de 5.000 Fcfa est échangé à 1.000 Fcfa et 2.000 Fcfa pour le billet de 10.000», précise-t-il.

DÉCLARÉS «SANS VALEUR» – Pour ce faire, Youba Fofana amasse des billets de banque déchirés ou coupés, il les scotche. «Dès que j’ai assez de billets, je les attache à l’aide d’une barrette pour aller faire la queue devant la Banque, très tôt le matin. L’appel est fait par ordre d’arrivée. On nous remet une fiche sur laquelle chacun enregistre le nombre de ses billets. Après cette étape, tu mentionnes la somme totale en bas de la même fiche», explique celui qui se rend à la BCEAO une fois par mois. Pour être parmi les 20 à 30 premières personnes, il faut y être vers 4h du matin. 

En face de la Banque de développement du Mali (BDM), opère Salia Camara. Il court derrière  une voiture. Il confirme que le métier peut nourrir son homme. «Nous avons toujours et régulièrement des clients. Cela est dû au fait que les gens gardent mal l’argent. Certaines personnes plient les billets n’importe comment», explique Camara. Qui précise que la BCEAO fait les échanges chaque jeudi et mardi. Salia Camara s’y rend, généralement, avec 200.000 à 300.000 Fcfa de billets abimés.

Habillé d’un pantalon Jean et d’un tee-shirt de couleur jaune, Drissa Keita tournait ce jour dans une rue à Djicoroni Para. Coiffé d’un bonnet noir, il hèle les passants en les invitant à venir échanger leurs billets usagés. Interrogé, celui qui dit travailler tous les jours sauf dimanche explique : «Je me promène dans les rues en quête de clients.

Il m’arrive de me déplacer chez certains clients à leur demande». Toutefois, déplore-t-il, l’activité est quelque peu plombée à cause des sanctions imposées à notre pays. «Mais, nous avons des contacts au niveau des pays voisins à qui nous envoyons les billets pour les changer», détaille-t-il, précisant qu’il peut faire un profit de plus de 5.000 Fcfa par jour.

Tous les billets mutilés ne sont pas échangés. Sont déclarés «sans valeur», donc non remboursables, les billets mutilés dont l’ensemble des fragments présentés est inférieur aux deux tiers (2/3) de la superficie de la vignette d’un billet entier. Il y a aussi les billets volontairement mutilés, les billets reconstitués frauduleusement à l’aide de fragments appartenant à plusieurs billets, ainsi que les billets endommagés par une encre provenant d’un dispositif antivol. 

FMS (AMAP)

Education des filles non voyantes : C’est la documentation en braille qui manque le plus

La disponibilité des documents permet de maintenir ces filles non voyantes à l’école mais aussi de réduire les inégalités sociales (Photo AMAP)

Par Mohamed D. DIAWARA

Bamako, 27 avr (AMAP) Faladié, en Commune VI du District de Bamako, en ce mois de Ramadan, le soleil darde ses rayons brûlants sur les hommes. À proximité d’une voie bitumée, quelques personnes non voyantes cherchent, à l’aide d’une canne, leur chemin. Certaines se rendent à l’Institut national des aveugles du Mali (Inam). Dans la cour de cet établissement, un calme plat règne. Rosalie Kangama, est l’une des 17 élèves non voyantes du lycée Louis Braille de l’Inam. En raison de difficultés d’accès à la documentation scolaire en braille, la jeune fille de 21 ans est venue poursuivre ses études à Bamako. 

Auparavant, elle était à Ségou, dans le Centre du Mali, à quelque 220 km de la capitale. Cette année, elle est en classe de Terminale langues et lettres. «Là-bas, il faut attendre que les documents viennent à Bamako pour la transcription. Pendant mes années au second cycle, je me rapprochais des camarades voyants. Ils lisaient les documents pour que je comprenne. Cela pouvait durer des semaines», se rappelle Rosalie. Et de se réjouir de l’accès aux documents en anglais et allemand à Bamako. « Mais, regrette Rosalie, l’accès à la documentation en littérature est très difficile ». « Un non voyant sans document, dit-elle, doit suivre avec grande attention les explications du professeur ». «Mes parents m’aident à prendre en charge les frais de transcription des documents. Mais, il y a beaucoup de livres relevant de la littérature qui sont inaccessibles», estime la jeune fille. Avant d’ajouter qu’elle a peur qu’à l’université, ses études soient fortement perturbées.

Le proviseur de cette école secondaire inclusive, Abdoulaye Samaké, indique que les difficultés des non voyantes à accéder à la documentation impactent sérieusement leurs résultats scolaires. Il propose que le papier braille soit financé pour la transcription de tous les documents enseignés en braille.

Nacouré Koné est l’une des 113 élèves non-voyants du 1er cycle de l’Inam. Internée depuis sa petite enfance, elle ne rentre chez ses parents à Djicoroni Coura (Commune du Mandé) que les week-ends. En classe inclusive de 5è année, léger foulard sur la tête, cette ainée de sa famille lit un texte en passant son doigt sur un papier braille. L’adolescente de 13 ans aux yeux blanchis par la cécité, salue les efforts consentis par ses enseignants pour que les élèves accèdent aux livres. « Grâce à cette documentation, on lit et parle le français», confie Nacouré Koné d’une voix sereine. Ajoutant que ses connaissances seront davantage renforcées si elle avait la possibilité d’accéder à plus de documents scolaires. Mme Coulibaly Fily Sangaré, l’institutrice de Nacouré Koné, explique qu’il faut investir énormément dans la transcription des documents et aussi la formation en informatique. « Si les bouquins sont transcrits ou en version électronique, assure-t-elle, les filles peuvent autant exceller dans les disciplines que leurs camarades voyantes ».

La directrice en charge de cet établissement primaire, Mme Sacko Maïmouna Coulibaly, explique que pour avoir les documents en braille, les enseignants déposent, chaque vendredi, les textes ordinaires ou textes en noir au centre de reprographie de transcription en braille de l’Union malienne des aveugles du Mali (Umav). Et d’indiquer que l’abondance de documents à transcrire ne permet pas au reprographe de les mettre à disposition à temps.

La pédagogue déplore cet état de fait qui oblige les élèves à attendre deux à trois jours pour avoir leurs leçons. Cette situation n’est que la face visible de l’iceberg des difficultés liées à l’accès à la documentation scolaire en braille. Il y a, aussi, l’absence de guides du maitre en braille (livres servant à la préparation des leçons) pour les enseignants déficients visuels. David Coulibaly, enseignant voyant à l’Inam, explique que ces guides attendent toujours d’être transcrits. « Et cela, déduit-il, affecte le bon déroulement des cours ».

INSUFFISANCE D’IMPRIMANTES BRAILLE – Le président de l’Umav, Hadji Barry, également membre du Conseil national de Transition (CNT), précise que le Mali compte deux centres de reprographie de transcription de l’écriture ordinaire en braille, situés respectivement à Bamako et Gao (Nord). Ces reprographies ont été offertes par la ville d’Angers, (ville française jumelée avec Bamako) et l’ONG Sightsaver. « Dans le cadre de la vulgarisation, explique-t-il, l’Umav est parvenue à transcrire beaucoup de livres scolaires en format adapté grâce à l’accompagnement de Sightsaver ».

Hadji Barry invite l’État à doter les bibliothèques en documents braille pour faciliter leur accès. « Lors des examens, regrette-t-il, l’Umav est le seul établissement où les sujets des examens sont transcrits ». Il estime que l’État doit disposer de plusieurs machines de reprographie et d’agents formés à leur utilisation en vue de permettre aux élèves non-voyants de commencer les épreuves en même temps que les élèves voyants.

Notre interlocuteur indique que le Mali compte 565 élèves et étudiants non-voyants parmi lesquels plus de 190 filles. La plupart d’entre eux sont obligés de faire recours à leurs camarades voyants pour enregistrer les textes sur leur téléphones ou les transcrire en braille. Selon le président de l’Umav, le ministère de l’Éducation nationale doit accorder une subvention à l’Inam pour faire face à la documentation des non voyants. Il signale que la Direction nationale de l’enseignement préscolaire et spécial (DNEPS) met des enseignants et du matériel didactique spécialisés (les feuilles braille, les tablettes et les poinçons) à leur disposition. Selon Hadji Barry, l’éducation pour tous passe par l’éducation des enfants handicapés. « C’est pourquoi, estime-t-il, des efforts doivent être faits en termes de documentation en braille ». 

Pour mesurer l’importance de l’accès des filles non voyantes à la documentation scolaire, nous avons réalisé du 22 au 26 avril dernier une enquête à travers l’outil de collecte de données « SurveyMonkey ». Les participants, au nombre de 81 dont 27% de femmes, sont des personnes handicapées, celles travaillant avec les personnes handicapées, des acteurs humanitaires et non humanitaires ainsi que des journalistes.

Cette enquête a été réalisée avec l’appui technique du Bureau de coordination des affaires humanitaires au Mali (OCHA), du Cluster éducation Mali, d’Humanité inclusion et de la Conseillère principale en genre dans l’action humanitaire inter agences-GenCap Mali, Anne-Judith Ndombasi. Selon 94% des personnes intervenues, l’insuffisance ou le manque d’accès des filles non voyantes à la documentation scolaire en braille entrave leur droit à l’éducation. Le phénomène peut mettre en péril la qualité de scolarisation reçue par les non voyantes, causer l’abandon prématuré de l’école, la réduction des opportunités de progresser vers les niveaux d’enseignement secondaires et supérieurs y compris la baisse de niveau d’instruction ou de culture générale.

Sur les 81 personnes sondées, 71 sont unanimes que cette insuffisance d’opportunités d’apprentissage adaptées à leurs besoins les exposent à une forme de violence basée sur le genre (VBG). Cette situation pourrait engendrer l’exclusion totale, l’augmentation des inégalités sociales, le sentiment d’infériorité, la grande dépendance aux autres en lecture et l’atteinte à l’autonomisation socioéconomique de ces filles.

En ce qui concerne les avantages de la documentation scolaire en braille, l’enquête a recensé, entre autres, l’amélioration des perspectives d’emploi, la réduction des inégalités, l’intégration des filles non voyantes au sein de leurs paires, la réussite scolaire, la diminution de l’abandon scolaire.

Par ailleurs, les participants recommandent la promotion de l’éducation inclusive, la mise à disposition de ressources numériques, le plaidoyer auprès des autorités scolaires au Mali en faveur de l’accès, des offres éducatives adaptées aux besoins des filles non voyantes et une insertion réussie dans le milieu scolaire et communautaire.

APPEL AUX BONNES VOLONTÉS – Pour la réussite de cette action, le reprographe de l’Umav, Mahamadou Kouyaté, affirme qu’il faut, au minimum, cinq imprimantes braille appelées aussi embosseuses. «On n’a que deux imprimantes fonctionnelles», se désole-t-il, avant de faire savoir qu’il est chargé de faire la transcription des documents du premier cycle, second cycle, lycée, de l’université et ceux des ONG. « Pendant les périodes des examens, dit le technicien, il travaille de 7 heures 45 à environ 2 heures du matin ». 

M. Kouyaté souhaite que les bonnes volontés s’impliquent pour faciliter l’accessibilité des déficients visuels à l’ensemble des documents utilisés. « Cela, poursuit-il, requiert l’équipement des centres en instruments de braille et en ordinateurs ».

De son côté, Youssouf Diakité, non-voyant et expert en informatique pour non-voyants est convaincu qu’il y a un moyen pour faciliter l’accès des filles non voyantes à la documentation scolaire. Selon lui, il faut les initier à des ordinateurs contenant des logiciels parlants. « Ces applications, explique-t-il, permettent aux non-voyants d’être renseignés sur l’écriture de l’écran ». «Si l’élève détient le document en version électronique, la machine peut le lire pour lui», explique l’expert en informatique. Il propose de créer une bibliothèque virtuelle et rendre accessible les ordinateurs et les logiciels spécialisés pour faciliter l’accès des personnes non voyantes à la documentation. 

La directrice de la DNEPS, Mme Coulibaly Maria Sangaré, révèle que sa structure, en collaboration avec des partenaires, est sur un programme de relecture du document sur l’éducation inclusive. « Ces réflexions, explique-t-elle, permettront de prendre en charge la documentation en braille ». Selon Mme Coulibaly, l’adoption, le 1er septembre 2021, du décret fixant les modalités d’application de la loi relative aux droits des personnes vivant avec un handicap favorise l’aboutissement de ce programme. 

MDD/MD (AMAP)

Bankass (Centre) : La route Nationale RN 15 momentanément bloquée

Bankass, 28 avr (AMAP) Des manifestants ont momentanément bloqué, très tôt jeudi, à Bankass (Centre), la Route nationale (RN15) pour réclamer que l’Etat sécurise l’axe Bandiagara-Bankass.

Selon un chef dozo (chasseur traditionnel), l’axe Bankass Bandiagara « a causé trop de pertes en vies humaines surtout entre Parou et Songobia ». « Personne n’est épargnée par les terroristes, des femmes enceintes aux enfants. Des engins explosifs tuent beaucoup de personnes», s’est-il indigné. 

«Nous demandons aux autorités de l’Etat de prendre des dispositions pour que tout le monde puisse circuler librement. Nous bloquons la RN15 jusqu’à la satisfaction totale de nos doléances », a-t-il dit.

Aux environs de 13 heures, la voie a été libérée, après une interventions des autorités administratives  locales

AMAP

Communiqué du Conseil des ministres du 27 avril 2022

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 27 avril 2022, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’État.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

– adopté des projets de texte ;

– et entendu des communications.

AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

 1. Sur le rapport du ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, le Conseil des Ministres a adopté, un projet de décret portant modification du Décret n°2017-0767/P-RM du 07 septembre 2017 déterminant les produits assujettis à la redevance radio-TV et les modes d’indexation et de recouvrement.

La restructuration du service public de l’audiovisuel, entammée dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de transition de la radiodiffusion analogique vers le numérique, a abouti à la séparation des missions d’édition et de diffusion en confiant les missions d’édition à l’Office de Radio et Télévision du Mali.

Le Gouvernement a adopté le Décret n°2017-0767/P-RM du 07 septembre 2017 déterminant les produits assujettis à la redevance radio-TV et les modes d’indexation et de recouvrement pour permettre à l’Office de Radio et Télévision du Mali de disposer de moyens matériels et financiers adéquats, afin de jouer pleinement son rôle de service public dans un contexte d’ouverture du paysage audiovisuel.

Face aux difficultés rencontrées par les structures chargées du recouvrement de cette redevance, il est apparu nécessaire de modifier le décret du 07 septembre 2017 pour corriger les insuffisances constatées.

L’adoption du présent projet de décret permettra à l’Office de Radio et Télévision du Mali de disposer de ressources adéquates pour faire face de façon efficiente et efficace à sa mission de service public.

2. Sur le rapport du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi fixant le régime de la protection et de la promotion du patrimoine culturel national.

Pour faire face au phénomène de pillage systématique des sites archéologiques et au trafic illicite des biens culturels, le Mali a adopté la Loi n°85-040/AN-RM du 26 juillet 1985 relative à la protection et à la promotion du patrimoine culturel national.

Cependant, la loi de 1985 n’incrimine pas toutes les infractions prévues par la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

Le présent projet de loi est adopté pour mieux préserver le patrimoine culturel à travers :

– le renforcement de la protection et la catégorisation des infractions d’atteinte au

patrimoine culturel ;

– l’aggravation des peines applicables aux infractions d’atteinte au patrimoine culturel ;

– la prise en compte des dispositions du deuxième protocole de 1999 relatif à la

Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS

1. Sur le rapport du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, le Conseil des Ministres a pris acte d’une communication relative au Rapport sur l’état de l’environnement au Mali, édition 2020.

Le rapport sur l’état de l’environnement rassemble, à partir d’évaluations environnementales périodiques, des informations multisectorielles nécessaires au processus de décisions et d’actions nationales.

Le présent rapport, élaboré suivant une démarche participative, couvre la période 2018, 2019 et 2020.

Il soulève les problématiques environnementales relatives à la dynamique démographique et à l’exercice des activités génératrices de croissance économique telles que l’agriculture, l’élevage, la pêche, la production énergétique, l’industrie, les mines, les transports et l’artisanat.

Concernant les ressources en eau, le rapport fait ressortir qu’elles subissent d’importantes dégradations dues à des activités comme les transports fluviaux, l’industrie, l’extraction de l’or et des matériaux de construction. Plusieurs initiatives sont en cours ou en perspective pour réduire les pressions sur les ressources en eau.

En milieu urbain, le rapport souligne aussi les défis environnementaux liés à la gestion des déchets solides. En effet, les quantités de déchets solides reçus au niveau des décharges du District de Bamako et de la Région de Sikasso sont passées de 6 266 mètre-cubes en 2018 à 1 million 61 mille 405 mètre-cubes en 2020.

Il fait état de la gestion des déchets liquides qui est confrontée à plusieurs difficultés, au nombre desquelles figurent l’insuffisance du réseau de drainage et de station de traitement des eaux usées et le sous équipement des ménages en dispositifs de collecte.

Les mesures préconisées par le rapport constituent des créneaux pour bâtir de grands chantiers environnementaux, notamment la transition énergétique, la réhabilitation des forêts et de la faune, l’amélioration des systèmes agricoles, pastoraux et halieutiques, la réduction des pollutions et nuisances, l’information et l’éducation environnementale et le financement conséquent et durable de l’environnement.

2. Sur le rapport du ministre de l’Education nationale, le Conseil des Ministres a pris acte d’une communication relative à la réintégration de l’alphabétisation dans tous les projets sectoriels au profit du monde rural.

Le Programme décennal de Développement de l’Education et de la Formation professionnelle, deuxième génération fait ressortir une forte tendance à la baisse des indicateurs de performance du sous secteur de l’alphabétisation.

En effet, c’est grâce à l’alphabétisation que plusieurs opérations de développement ont enregistré des résultats très importants, notamment la confection de fascicules et de livrets en langues nationales dans plusieurs domaines comme l’agriculture, la santé, l’élevage qui ont contribué à l’amélioration des conditions de vie et de travail des hommes et des femmes évoluant dans ces secteurs.

La réintégration du volet alphabétisation fonctionnelle dans tous les programmes de développement au profit du monde rural, permettra la prise en charge des jeunes non scolarisés et déscolarisés mais également les adultes non alphabétisés dans des formes alternatives d’apprentissage qui leur garantissent les compétences nécessaires à une meilleure insertion sociale et professionnelle.

3. Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une diminution du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.

Le Président de la Transition, Chef de l’Etat appelle cependant, la population au respect des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

Bamako, le 27 avril 2022

Le Secrétaire général du Gouvernement,

Mahamadou DAGNO

Officier de l’Ordre national

Ramadan : La journée du jeudi chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national

Bamako, 27 avril (AMAP) La journée du jeudi 28 avril 2022 est chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national, a appris l’AMAP de source officielle.

L’annonce a été faite ce mercredi par le département du travail, de la Fonction publique et du Dialogue social à travers un communiqué.

« A l’occasion de Laylat al-Qadr ou la nuit du Destin, correspondant à la Nuit de ce mercredi 27 avril à ce jeudi 28 avril, la journée du jeudi 28 avril 2022 est chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national », précise le communiqué.

KM (AMAP)

Coopération Mali- Canada: 40 milliards de francs CFA pour améliorer le statut des femmes et des enfants

Bamako 25 avril 2022 Le Canada réalise l’une de ses plus importantes contributions jamais versées à un bureau pays de l’UNICEF, fournissant 40 millions de dollars canadiens (19 milliards de francs CFA) aux femmes et aux enfants maliens.

Le Canada et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), en collaboration avec le Ministère de la Santé et du Développement Social et leurs partenaires, se sont réunis à Bamako pour lancer officiellement le projet NAFAMA « Améliorer le statut nutritionnel des femmes, des filles et des enfants de moins de cinq ans en situation de vulnérabilité au Mali. »

« Le Gouvernement du Canada continuera, par ses investissements, à soutenir le Mali pour améliorer la qualité et l’accessibilité des services de santé et de nutrition aux personnes les plus pauvres et en situation de vulnérabilité », a déclaré François Picard, Chargé d’affaires, Ambassade du Canada au Mali.

« La réussite de la mise en œuvre du projet repose surtout sur l’appui et l’accompagnement des services des ministères et directions nationales et générales. Je renouvelle mes remerciements à tous les partenaires impliqués dans cet important projet, et plus particulièrement à l’UNICEF et au Ministère de la Santé et du Développement Social », a déclaré François Picard.

S’exprimant lors du lancement officiel du projet au bureau de l’UNICEF au Mali, sis à Bamako, la Représentante de l’UNICEF, Sylvie Fouet, a remercié le peuple Canadien pour son soutien, ainsi que le Gouvernement du Mali et ses partenaires pour leurs efforts en faveur d’une meilleure santé et nutrition pour chaque enfant.

« Au nom des enfants et des familles dont la situation devrait être améliorée par ce projet, nous remercions sincèrement le Canada pour son généreux soutien. Cela démontre non seulement l’engagement du Canada envers les enfants du Mali, mais aussi la confiance que vous placez en l’UNICEF et ses partenaires, tout en reconnaissant la grandeur du défi.  La malnutrition a des conséquences graves sur la santé des enfants, leur développement cognitif, leur capacité d’apprentissage ou à participer au développement économique de leurs familles, leurs communautés et de leurs pays » a dit Mme Fouet.

« Nous sommes heureux de nous associer au gouvernement du Mali avec le soutien du Canada, pour améliorer l’état nutritionnel de la population en général, et des groupes les plus vulnérables, les femmes, les filles et les enfants, en particulier », a déclaré Sylvie Fouet.

Ce partenariat est la plus importante promesse de don jamais faite par le Gouvernement du Canada à un bureau pays de l’UNICEF et se concentrera sur la fourniture de tout ce dont un enfant a besoin pour l’aider à atteindre son plein développement potentiel. Par ce partenariat, le Gouvernement du Canada et l’UNICEF réitèrent leur engagement envers les enfants du Mali et leur amitié envers le peuple malien.

En coordination avec le Gouvernement du Mali et ses partenaires, 1 400 000 personnes dont 600 000 directement, bénéficieront des interventions du projet. Un plus grand nombre bénéficiera également de l’influence des interventions multisectorielles intégrées.

« Ce projet aidera à l’accès à des services de base de qualité ainsi qu’à l’adoption de pratiques nutritionnelles saines. Je voudrais exprimer la gratitude du gouvernement du Mali pour la qualité de la coopération entre le Canada et le Mali ainsi que remercier l’UNICEF pour son constant appui en faveur des femmes et des enfants dans un contexte instable. C’est dans la difficulté que l’on reconnait ses amis et ce projet arrive à un moment d’insécurité.  Vive la coopération internationale ! » a déclaré Aly Diop, Secrétaire Général, Ministère de la Santé et du Développement Social.

Le projet implique des actions à tous les niveaux – individu, communauté, autorité locale et nationale et plateformes multisectorielles. Il utilisera une approche unique consistant à utiliser des plateformes « amies des communautés » pour créer et mettre en place des communautés « amies des enfants » afin d’en assurer la durabilité.

En s’engageant directement avec les communautés et en renforçant leurs compétences (en particulier les femmes), ce projet créera environ 300 villages « amis des enfants » et fournira des services de prévention et de soins holistiques de qualité pour prévenir et gérer la malnutrition. Le projet utilisera des innovations technologiques, comme les tablettes, dans la communauté pour sensibiliser sur les impacts de la malnutrition. La valeur ajoutée du programme NAFAMA est de fournir aux enfants et aux communautés les moyens d’améliorer leur état nutritionnel grâce à un ensemble holistique d’interventions visant à améliorer l’accès à l’eau potable, une bonne hygiène et assainissement, l’éducation, des soins de santé de qualité, la sécurité et la protection, ainsi que le renforcement de la résilience et de l’égalité des sexes.

Alors que le projet couvrira l’ensemble du pays, il mettra un accent particulier sur les régions de Mopti, Ségou et Tombouctou. En conclusion du lancement, la Représentante de l’UNICEF, Sylvie Fouet, a invité tout le monde à soutenir les efforts visant à garantir que les enfants et leurs familles au Mali restent en tête de l’agenda et au centre des actions.

Source: UNICEF

Mali-France : La justice ouvre une enquête sur le charnier de Gossi (Nord)

Bamako, 26 avr (AMAP)  Le procureur de la République, près le Tribunal militaire de Bamako, sur instruction du ministre de la Défense et des Anciens combattants, a ouvert une enquête après la découverte d’un charnier à Gossi, dans le cercle de Gourma-Rharous, dans la Région de Tombouctou (Nord), selon un communiqué publié mardi.

Des dépouilles en état de putréfaction avancée ont été découvertes dans un charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force Barkhane à Gossi, a annoncé, vendredi,  l’état-major général des Armées maliennes.  

Samedi dernier, indique la même source, le procureur « conformément à ses prérogatives de police judiciaire s’est rendu à Gossi pour faire toute la lumière sur ces faits ». D’après le communiqué, il était accompagné d’un médecin légiste, d’une équipe de Police technique et scientifique (PTS) et des enquêteurs du Service d’investigations judiciaires (SIJ) de la Gendarmerie nationale. 

« Les premiers éléments d’enquête feront l’objet d’un procès-verbal d’enquête préliminaire transmis à qui de droit pour toutes fins utiles », indique le texte. Selon le Procureur, l’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête dont les résultats seront rendus publics.

Selon l’Armée malienne, à la suite de la cérémonie officielle de rétrocession au Mali de l’ancien camp de la force Barkhane, mardi 19 avril 2022, un détachement des Forces maliennes maliennes (FAMa) a vite été déployé avant l’arrivée d’une unité en renfort le mercredi 20 avril 2022. Dès la nuit, cette force a immédiatement essuyé des tirs indirects sur l’emprise, précise le document. 

« Une patrouille a ainsi été dépêchée pour reconnaître l’environnement immédiat du camp.  C’est au cours de cette sortie que ladite patrouille a découvert ce charnier», détaille le communiqué avant de préciser que l’état-major général des Armées a saisi le ministère de la Défense et des Anciens combattants pour l’ouverture d’une enquête en vue d’établir toute la lumière sur ce charnier.

D’ores et déjà, poursuit la même source, le vendredi 22 avril 2022, une mission, avec à sa tête le commandant du secteur n°1 accompagné du conseiller juridique, du commandant de régiment et de la prévôté, a été conduite dans la localité pour confirmer les faits.

Aussi, l’état-major général des Armées déplore « le fait que les FAMa fassent malicieusement l’objet de communications visant à fourvoyer leur montée en puissance et à altérer leur image ainsi que celle de notre cher pays, le Mali ». 

« En attendant les résultats de l’enquête qui détermineront les circonstances de ces faits  tragiques, il est important de noter que l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession », assure l’état-major général des Armées. 

SS/MD (AMAP)

PNLP : Tenue de la 15ème édition de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme

Bamako, 26 avril (AMAP) La 15è édition de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme marquant également le lancement de la Semaine nationale de lutte contre cette maladie s’est déroulée lundi, sur le terrain Chaba de Lafiabougou sous la présidence de la ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré, a constaté l’AMAP.

La cérémonie s’est déroulée en présence du représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Jean Pierre Baptiste, de l’ambassadeur des États-Unis au Mali, Dennis B. Hankis, de la directrice de cette Organisation américaine, Catholic Relief Services,Dr Mariam Tall et de plusieurs autres invités.

Le thème retenu « Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies » est une invite aux pays à entreprendre des stratégies innovantes afin de maximiser l’impact de la lutte contre le paludisme en vue de son élimination à l’horizon 2030, conformément à la Stratégie technique mondiale (STM).

La ministre a déclaré qu’au Mali, le paludisme représente le premier motif de consultation dans les établissements de santé avec 34%, selon le Système local d’information sanitaire (SLIS 2021), il a été enregistré plus de 3,2 millions de cas confirmés de paludisme dont un peu plus de 2,1 millions de cas simples. Les autres sont des cas graves avec malheureusement 1.480 décès.

Sur le plan économique, le paludisme affecte la croissance économique annuelle de notre pays d’environ 1,3% du fait de l’absentéisme au travail et à l’école. C’est pourquoi, Mme Diéminatou Sangaré a déclaré que des innovations doivent être explorées pour réduire le fardeau du paludisme afin de sauver davantage de vies.

Ainsi l’initiative High Burden to High Impact (HBHI) a été mise en place pour soutenir les 11 pays, y compris le Mali, où le paludisme sévit le plus au monde, dans leurs efforts à retrouver la voie du contrôle et à terme, l’élimination du paludisme.

Mme Diéminatou Sangaré a également souligné que l’initiative du président américain pour la lutte contre le paludisme (USAID/PMI) accorde chaque année à notre pays une subvention de 12,5 milliards de Fcfa dans la lutte contre le paludisme.

Dans le but d’accélérer la réduction du paludisme en vue de son élimination à l’horizon 2030, le Fonds mondial vient d’accorder une nouvelle subvention d’environ 49 milliards de Fcfa à la lutte contre le paludisme pour les trois prochaines années.

Pour sa part, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Jean Pierre Baptiste a précisé que les vaccins contre des maladies courantes et désormais le premier vaccin antipaludique permettent à davantage d’enfants de mener une vie plus longue et plus épanouie.  « Chaque fois que nous laissons le paludisme se propager nous remarquons que la santé et le développement en pâtissent », a- t-il déclaré.

Il a affirmé que des mesures d’urgence doivent être prises pour mettre fin au fléau et se rapprocher des objectifs de réduction de 90% du nombre de cas et de décès dus au paludisme d’ici à 2030, notamment l’investissement pour élargir l’accès des interventions de lutte antipaludique aux groupes laissés pour compte tels que les enfants et les femmes enceintes.

L’ambassadeur des États-Unis au Mali, Dennis B. Hankis, a saisi l’occasion pour déclarer que l’éradication du paludisme est une possibilité dans notre pays. Elle ne sera, selon lui, possible que lorsque les Africains s’impliquent davantage avant de souligner que le Mali est leader en termes de recherche sur le paludisme.

La directrice de l’Organisation américaine, Catholic Relief Services, Dr Mariam Tall, a fait savoir que sa structure accompagne le Mali pour l’éradication du paludisme. C’est ainsi que sa structure est en train de tout mettre en œuvre pour mobiliser les meilleures compétences, a-t-elle souligné.

En rappel, le gouvernement et le Fonds mondial ont désigné cette année l’ONG Catholic Relief Services (CRS) comme récipiendaire principale pour la subvention du Fonds mondial palu pour une durée de 3 ans.

KM (AMAP)

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