Bakary Diawara, profession armurier 

Bakary Diawara dit Yankee tient une des rares armureries du Mali

Bamako, 22 mar (AMAP) En dehors du tatami où il s’est fait connaitre, Bakary Diawara dit Yankee, ceinture noire, 7è dan en Taekwondo, est un armurier de métier. Il fabrique, vend et entretient des armes.

Assis sur une chaise en fil élastique un peu élevée, le sexagénaire nous accueille devant sa boutique, sise à Bamako-Coura en Commune III du District de Bamako. Ici, on vend plusieurs catégories d’armes, notamment des fusils de chasse, des fusils à pompe, des carabines de chasse et des pistolets semi-automatiques.

Sa boutique fournit aussi des balles de fusil. « Nous ne vendons pas les armes de guerre », tient à préciser Bakary Diawara. Notre interlocuteur informe qu’il a commencé ce travail depuis 1968. « Je suis le premier armurier au Mali après le départ des Blancs », déclare celui qui a été formé par le Français Dupé, le premier armurier de la sous-région. 

Yankee précise, par ailleurs, qu’il ne vend pas ses armes sans autorisation. « Il faut être autorisé pour que je vous les vende. Personne n’a accès à mes armes sans une autorisation», insiste-t-il. 

Dans sa boutique, les prix des armes varient. « Il y a des fusils qui coûtent par exemple 250 000 Fcfa, d’autres un million », fait-il savoir. 

Bakary Diawara et ses huit agents réparent également les armes. « Pour cela, affirme-t-il, il faut que l’arme soit identifiée ». « Si tu as un permis de port d’armes, tu peux venir et on répare ton arme. À défaut, nous ne pourrons pas te satisfaire », souligne celui qui est chevalier de l’Ordre national depuis 2015.

« Souvent, les clients nous trouvent trop rigoureux. Mais c’est la règle du travail. Il y en a qui pensent qu’on peut acheter les fusils de chasse sans autorisation comme en Europe. « Cela n’est pas permis au Mali», explique Yankee qui précise que les lois sur la détention d’arme diffèrent d’un pays à un autre.
BD (AMAP)

Détention illégale d’arme à feu : Le phénomène s’amplifie

Des armes que la brigade de gendarmerie de Kadiolo a saisies sur quatre braqueurs de Misséni, dans le Sud du Mali (Archives)

Bamako, 22 mar (AMAP) Le commerce illicite aux différentes frontières a entraîné une prolifération d’armes au Mali. Outre les Régions du Centre où de nombreux compatriotes se procurent, illégalement, des armes pour se défendre, la course à cet outil de défense  prend des proportions plus en plus inquiétante à Bamako. 

Si de paisibles citoyens entrent en possession d’armes pour se protéger et protéger leurs familles ainsi que leurs biens, les bandits et autres criminels s’en servent pour commettre leurs forfaits. 

Depuis un certain temps, des voleurs de motos Djakarta appelées «popoman» opèrent aussi avec des armes à feu qu’ils n’hésitent pas à utiliser contre leurs victimes qui tentent de résister. M. T habite dans un quartier de la rive gauche de Bamako. Le jeune homme d’une trentaine d’années, sans être porteur d’uniforme, détient un pistolet automatique (PA) de type «bloc 36». 

Notre interlocuteur s’est procuré cette arme très facilement. «On peut avoir une arme à tous les prix, là où on veut et quand on veut», confie-t-il. Le jeune homme nous montre, fièrement, dans son téléphone, une photo où il tient son PA.

Il explique l’avoir eu à travers un lien familial, sans en préciser le prix. «Mon objectif, en portant cette arme, est d’assurer ma propre protection et celle de ma famille», se justifie-t-il, ajoutant que sa maison a été plusieurs fois cambriolée. «Quelqu’un qui est capable de rentrer chez toi et prendre ta moto peut être armé. Et dans ce cas, il faut pouvoir se défendre», pense le jeune homme.  

M. T. avoue qu’il n’a pas l’autorisation pour porter une arme. « Je ne peux pas chercher un permis de port d’arme parce que la manière dont j’ai eu mon arme, ne me permet pas d’avoir un papier», avoue le trentenaire, qui n’ignore pas les conséquences de son acte.

M. T. invite les autorités à faciliter l’accès aux armes pour ceux qui sont dans le besoin. 

ATTAQUES DE BANDITS – A.C possédait une arme de petit calibre de 12 coups. Vendeur de véhicules de son état, il affirme l’avoir acquise pour se protéger contre d’éventuelles attaques de bandits. 

«Je voyageais beaucoup à l’époque. Je partais prendre les voitures dans les pays voisins. Et au cours des trajets, il y avait le risque de tomber sur des malfrats», raconte notre interlocuteur. A. C a dû se débarrasser de son arme à cause de sa famille qui, selon lui, était exposée du fait de la présence de cet outil à la maison. 

Le phénomène n’épargne pas non plus l’espace universitaire où des étudiants armés sèment la terreur. La détention d’arme illégale est devenue un fait banal dans nos universités. Beaucoup d’étudiants détiennent frauduleusement des armes à feu surtout ceux qui se réclament de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM). Certains s’en servent lors des élections de membres du bureau de l’AEEM.

Saisie d’armes et de munitions par le Commissariat du 6ème arrondissement de Bamako (Archives)

En 2017, il y a eu un affrontement sanglant entre deux clans rivaux à la Faculté des sciences et techniques de Bamako (FAST) qui s’était soldé par la mort d’un étudiant par balle. Deux autres ont été blessés, selon des sources officielles. Par la suite, il y a eu l’interpellation de 16 personnes et la saisie de quatre pistolets automatiques de fabrication artisanale par la police.

PERMIS DE PORT D’ARME – Sur la question, le directeur de la sécurité publique, le contrôleur général de police, El Hadj Youssouf Maïga, explique que la sécurité des personnes et de leurs biens incombe à l’État. « Cependant, la situation actuelle que vit le Mali, fait qu’il y a des endroits où les forces de défense et de sécurité sont absentes », dit-il. « Ce qui, poursuit-il, a amené beaucoup de personnes à entrer illégalement en possession d’armes à feu pour se protéger ». 

Il explique qu’au Mali, la détention d’arme est règlementée par une nouvelle loi. Il s’agit de la loi n° 2021-028 dont le décret d’application autorise les civils à détenir une certaine catégorie d’armes, sous réserve d’avoir le permis de port d’arme. Ces armes sont, notamment les pistolets, les revolvers et les fusils de chasse.

Notre interlocuteur a ajouté que cette autorisation est donnée par le ministère en charge de la Sécurité. «Toutefois, la détention d’armes dites de guerre est formellement interdite aux civils», précise l’officier supérieur de police. 

« Pour avoir l’autorisation, précise-t-il, il faut avoir au moins 18 ans. Mais aussi, des raisons valables pour ce faire ». À ce propos, le directeur de la sécurité publique indique que lorsqu’on mène certaines activités, on peut être souvent exposé à un certain nombre de dangers, pouvant amener à se procurer une arme. « Comme par exemple, les personnes qui font de grands retraits bancaires ou qui exercent des activités qui les laissent, souvent, en possession de beaucoup de liquidités », explique El Hadj Youssouf Maïga. Avant d’ajouter que lorsqu’on détient une arme sans en avoir la qualité et l’autorisation, on doit être traduit devant les juridictions compétentes. « Quand les services de sécurité se rendent compte que quelqu’un détient une arme, ils l’interpellent et le présentent au juge », assure notre interlocuteur. 

Selon M. Maïga, les armes qui circulent proviennent du commerce illicite aux différentes frontières. Mais, également, elles sont infiltrées par les groupes terroristes et les groupes d’autodéfense en plus de celles subtilisées dans les stocks nationaux d’armes par des agents véreux. 

«Lors de plusieurs évènements au Mali, il y a eu beaucoup de magasins d’armes qui ont été pillés», reconnaît-il. Il ajoute les armes fabriquées et vendues illégalement par les fabricants artisanaux qui ne respectent pas souvent les règles de vente en la matière. 

«Nous sommes en train de chercher à inverser la tendance avec le maillage territorial en occupant pratiquement l’ensemble du territoire national», assure le directeur de la sécurité publique.

BD/MD (AMAP) 

Refondation de l’État : L’avant-projet du cadre stratégique et son plan d’action validés

Le ministre Ibrahim Ikassa Maïga (c) a présidé la clôture des travaux 

Bamako, 22 mar (AMAP) L’avant-projet du Cadre stratégique de la refondation de l’État (CSRE) et son plan d’action 2022-2031 ont été validés, jeudi, au terme d’un atelier ouvert, le 15 mars, au Centre international de conférences de Bamako (CICB).

« La validation du CSRE et son Plan d’action sur la base des recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR) permettra de planifier la mise en œuvre des actions relatives aux aspirations profondes des populations qui ont manifesté un grand engouement pour les travaux desdites Assises à tous les niveaux », a déclaré le ministre de la Refondait de l’État, chargé des Relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, qui a présidé la clôture des travaux.

Il a indiqué que ceux-ci ont été initiés en vue d’introduire une communication écrite en Conseil des ministres, conformément à la programmation du travail gouvernemental pour le premier semestre 2022. 

Selon lui, à travers cette activité, il s’agit, pour son département, de réaffirmer la volonté du gouvernement de Transition de réaliser les actions prioritaires du Plan d’action gouvernemental (PAG), pour la satisfaction des besoins essentiels du peuple malien. 

Le ministre Maïga a assuré que les propositions et recommandations issues des Assises pour l’avènement du « Mali Kura » (Mali nouveau), dont rêvent tous les Maliens soucieux d’une gouvernance vertueuse de notre pays, seront opérationnalisées ».  

Ces trois jours de réflexions et de discussions ont permis aux participants d’adopter une série de recommandations. Il s’agit, entre autres, de décliner le Plan d’action du CSRE en deux phases de cinq ans ; de prévoir l’évaluation à mi-parcours et finale de la mise en œuvre du Plan d’action et les revues annuelles ; d’établir un chronogramme de rencontres des services techniques pour l’estimation des coûts des actions. 

Les participants ont, aussi, conseillé de procéder à l’analyse de cohérence et de priorisation des actions du CSRE, en lieu et place de la reconduction intégrale des recommandations des ANR ; de veiller au respect du caractère indépendant du dispositif de suivi-évaluation, conformément aux recommandations des Assises. 

S’y ajoute, également, la mise en place d’un comité technique de finalisation du Cadre stratégique de la refondation de l’État et son plan d’action.

AT/MD (AMAP)

Mali : L’Armée tue 22 assaillants  en riposte à deux attaques

Bamako, 22 mar (AMAP) Les Forces armées maliennes (FAMa) ont enregistré, lundi, vers 11 heures, deux morts et sept blessés à Boni (Centre) dans une embuscade contre une patrouille en offensive, annonce l’état-major général des armées. 

« Après une riposte vigoureuse par les FAMa, treize assaillants sont restés et deux terroristes interpellés », ajoute la source. 

Elle ajoute que lors d’une autre attaque, au poste de Tessit (Nord) vers 13 heures, les FAMa ont enregistré deux morts et dix blessés. 

« Les FAMa ont repoussé vigoureusement l’attaque, 9 morts ont été dénombrés sur place et plusieurs blessés terroristes ont été interceptés et anéantis par une intervention aérienne au cours de leur transport », précise l’état-major général des armées .

Le ratissage a continué « à fond pour nettoyer ces secteurs ». Le chef d’état-major général des Armées demande à la population de garder son calme et de compter sur l’engagement total des FAMa.

MD (AMAP)

Soumeylou Boubèye Maïga : Une vie d’engagement politique

Par Madiba KEITA

Bamako, 2 mar (AMAP) L’ancien Premier ministre malien est décédé, hier lundi,  à l’âge de 68 ans. La nouvelle de sa disparition a beaucoup ému l’opinion 

L’émoi suite au décès du président de l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP) se comprend aisément car le nom de l’homme politique, portant le sobriquet de «Tigre», est fortement associé à la gestion des affaires publiques au Mali de ces trente dernières années. Comme tout homme politique, le président du parti ASMA-CFP a connu des hauts et des bas, tout au long de sa carrière politique. 

Son décès est intervenu alors qu’il était en détention préventive, depuis le 26 août 2021, dans l’affaire dite de l’achat d’équipements militaires. La justice avait engagé des poursuites contre lui pour des faits présumés de surfacturation et de détournements de biens publics. 

Gravement malade, il avait été extrait de la Maison centrale d’arrêt de Bamako pour être admis dans une clinique pour des soins, il y a quelque temps. Estimant que son état se dégradait, sa famille avait mené de nombreuses démarches pour obtenir son évacuation à l’étranger.

Soumeylou Boubèye Maïga emporte, certainement, des secrets sur l’affaire de corruption qui aura beaucoup terni l’image du régime du défunt président Ibrahim Boubacar Keïta. Si l’action publique sera éteinte le concernant, les investigations pourraient se poursuivre concernant d’autres personnalités mises en cause dans le dossier comme l’ancienne ministre de l’Économie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko et l’ancien directeur de cabinet Mamadou Camara, tous deux en détention provisoire.

Le Mali perd ainsi l’un des hommes politiques les plus en vue au cours de ces trente dernières années. Figure emblématique du Mouvement démocratique, Soumeylou Boubèye Maïga  est né le 8 juin 1954 à Gao (Nord). Après ses études primaires et secondaires, il a étudié le journalisme au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université de Dakar, au Sénégal. Il est titulaire, aussi, d’un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en diplomatie et administration des organisations internationales à l’Université de Paris-Sud et d’un diplôme de troisième cycle en relations économiques internationales à l’Institut international d’administration publique, IIAP de Paris.

Soumeylou Boubèye Maïga a exercé le métier de journaliste, d’abord à L’Essor, puis au mensuel Sunjata, édité par l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP). Il fut le rédacteur en chef de cette publication spécialisée, de 1981 à 1990. 

Militant au sein du Parti malien du travail, il a été l’un des principaux artisans de la révolution de Mars 1991. Il est entré au cabinet d’Amadou Toumani Touré, alors président du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), en qualité de conseiller spécial d’avril 1991 à juin 1992.

Vice-président et membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali/Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA/PASJ), il est devenu en 1992 chef de cabinet du président de la République, Alpha Oumar Konaré. 

En janvier 1993, Soumeylou Boubèye Maïga est nommé directeur général de la Sécurité d’État. En 2000, il est entré au gouvernement en tant que ministre des Forces armées et des Anciens combattants. Soumeylou Boubèye Maïga a été candidat à la présidentielle d’avril 2007. Il est retourné au gouvernement en 2011 comme ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale jusqu’au coup d’État de mars 2012. 

Soumeylou Boubèye Maïga a démissionné plus tard de l’ADEMA pour créer l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), un parti qui a soutenu la candidature du président Ibrahim Boubacar Keïta en 2013. Il était, du reste, un membre influent du staff de campagne du candidat Ibrahim Boubacar Keïta. Après l’élection de ce dernier à la magistrature suprême, Soumeylou Boubèye Maïga est nommé ministre de la Défense et des Anciens combattants entre 2013 et 2014. Il sera nommé, ensuite, Premier ministre, le 30 décembre 2017, poste qu’il occupera jusqu’au 23 avril 2019.

Commandeur de l’Ordre national du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga est une personnalité très connue dans le pays et à l’étranger pour s’être illustré dans le combat pour la démocratie, avoir occupé plusieurs postes de responsabilité et développé une expertise dans le domaine de la sécurité, notamment dans la bande sahélo-saharienne.

La nouvelle de son décès a provoqué une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux aussi bien au Mali qu’à l’étranger.

MK (AMAP)

Négociations avec la Cedeao : Le gouvernement défend sa bonne foi

Par Issa DEMBELE

Bamako, 22 mar (AMAP) La dernière visite, au Mali, du médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) aura permis de réduire le fossé avec les autorités maliennes. Les deux parties affichent leur volonté de poursuivre les contacts. 

De bon augure pour un éventuel compromis ? En tout cas, l’organisation sous-régionale et le gouvernement de la Transition ne sont toujours pas parvenus à s’entendre sur le chronogramme. 

La dernière mission effectuée par le médiateur Goodluck Jonathan a néanmoins le mérite d’avoir rétréci le fossé entre les parties, puisque la partie malienne a considérablement revu ses propositions concernant la durée de la Transition : de 36 mois, elle a été ramenée à 29, puis à 24 mois. 

En effet, détaille un communiqué publié dimanche, « le gouvernement a soumis un chronogramme comprenant des actions relatives aux réformes (politiques et institutionnelles) et aux élections avec un délai de 36 mois ». 

Cette proposition ayant été rejetée par le médiateur, le gouvernement a alors proposé un nouveau délai de 29 mois que le président de la Transition a ramené à 24 mois. Les autorités de la Transition ont estimé que ce délai de deux ans est incompressible. Mais, le médiateur y a opposé encore un niet catégorique et est resté inflexible sur sa proposition de 12 mois. 

En somme, ces concessions, selon le gouvernement, sont, une fois de plus, la preuve de sa détermination à trouver une solution consensuelle avec l’organisation sous-régionale. D’autres éléments illustrent sa bonne foi, comme le fait d’avoir invité le médiateur à venir discuter du chronogramme. C’est nouveau ! Aussi, c’est le gouvernement qui a eu l’idée de mettre en place le mécanisme de concertation avec la CEDEAO et la communauté internationale. Permettant ainsi à tous les acteurs de procéder à une évaluation technique conjointe du chronogramme de la Transition. 

Au sein de l’opinion nationale et internationale, ils sont nombreux à apprécier ces efforts des autorités de la Transition. L’ancien Premier ministre, Moussa Mara, les a encouragées à «continuer dans cette direction». Et de demander qu’elles ouvrent les « chantiers des réformes pour rendre la période actuelle productive pour le pays». 

Par contre, l’ambassadeur Cheick Sidi Diarra de l’association Aw Bè Faso Do propose, face à l’échec de ce nouveau round, que l’on «revienne à la recherche de la solution endogène». « Cela, a-t-il expliqué, consistera pour le président de la Transition à faciliter des discussions avec les différents acteurs nationaux pour parvenir à un consensus sur la nouvelle  Transition». Et ce consensus sera soumis à la Cedeao.

COMPLEXITÉ – Il est certainement déplorable que le médiateur soit de nouveau reparti du Mali sans trouver un terrain d’entente. Le gouvernement, qui a regretté cette absence de compromis, estime que l’organisation sous-régionale n’a toujours pas «suffisamment pris en compte la complexité des enjeux auxquels le Mali est confronté et les aspirations profondes de son peuple». 

Les dirigeants ouest-africains sont en effet plutôt préoccupés par la tenue des élections. Or, comme rappelé par le gouvernement, dans son communiqué, une mission ministérielle de la CEDEAO avait reconnu, en octobre 2018, l’impératif de réformer les cadres légaux et le système électoral avant la tenue des élections. 

Peut-on encore espérer une solution consensuelle ? Certains observateurs sont dubitatifs, même si les parties affichent toujours leur volonté de poursuivre le dialogue. 

Le gouvernement a «réitéré sa disponibilité à trouver une solution avec la CEDEAO et la communauté internationale dans l’intérêt supérieur des peuples d’Afrique de l’Ouest qui souffrent collectivement des conséquences des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines prises à l’encontre du Mali». Et de son côté, le médiateur a réaffirmé, dans un communiqué publié le 20 mars, «sa volonté de continuer à discuter afin de convenir d’un calendrier de Transition acceptable». Selon lui, un accord pour la restauration de l’ordre constitutionnel  permettra de «lever progressivement les mesures prises par la Cedeao».

ID (AMAP)

48e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’OCI : le secrétaire général et le ministre pakistanais des AE discutent de l’agenda 

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mahmood Qureshi (dr) avec le secrétaire général de l’OCI , Hissein Brahim Taha (g)

Islamabad (UNA-AMAP) – Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mahmood Qureshi, s’est entretenu, lundi, dans la capitale pakistanaise, Islamabad, avec le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Hissein Brahim Taha, de l’ordre du jour de la 48e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères,

Les deux personnalités, qui ont échangé leurs points de vue sur les principaux résultats attendus de la réunion, ont également discuté des problèmes auxquels est confronté le monde islamique et des rôles joués par l’OCI à cet égard, a rapporté l’Agence de presse pakistanaise (APP).

Le Secrétaire général de l’OCI est en visite au Pakistan pour participer à la session, qui sera accueillie par Islamabad les 22 et 23 mars.

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères a souligné l’importance de cette session pour son pays, car elle coïncide avec les célébrations du 75e anniversaire de l’indépendance du pays.

Il s’est, également, exprimé sur la situation des droits de l’homme au Jammu-et-Cachemire, et a apprécié les positions attendues de l’OCI sur cette question et son ferme soutien à la question du Cachemire.
Shah Mahmood Qureshi s’est félicité de l’adoption récente par l’Assemblée générale des Nations Unies d’une résolution définissant le 15 mars comme la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, saluant le soutien apporté par l’OCI et ses États membres à l’initiative du Pakistan à ce texte.

M. Qureshi a salué la proposition de nommer un Envoyé spécial de l’OCI sur l’islamophobie pour aider à coordonner le lutte de l’organisation et de ses États membres contre la discrimination et la stigmatisation des musulmans dans le monde.

Sur les crises humanitaires et économiques auxquelles est confronté le peuple afghan, il a souligné l’importance de mettre en œuvre les décisions prises lors de la session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères tenue, à Islamabad, le 19 décembre de l’année dernière.
À son tour, le Secrétaire général de l’OCI a affirmé le soutien et la pleine coopération du Secrétariat général de l’Organisation pendant la présidence pakistanaise du Conseil des ministres des Affaires étrangères.

MD (AMAP)

Semaine des marques : Six entreprises primées 

Bamako, 21 mar (AMAP) Six marques ont été primées et quinze marques sur soixante-quinze, en compétition, ont su se démarquer dans les cinq différentes catégories, à la première édition de la Semaine des marques qui a pris fin samedi, dans l’après-midi.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a présidé la cérémonie de clôture de cet événement lancé lundi dernier au Centre international de Conférences de Bamako (CICB).

Ikalook a remporté le prix de meilleure marque féminine. Si la meilleure marque à l’international est revenue à «Thé Achoura », Fofy Industries s’est vu adjuger le prix de la meilleure marque de produit.

La catégorie meilleure marque de service a été remportée par l’Université ISPRIC et la catégorie marque préférée du public, par la société Diago. 

Une catégorie spéciale, la meilleure marque de jeune entreprise, a été ajoutée sur recommandation du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. 

Ainsi, parmi 20 jeunes entreprises nominées, c’est Diakité Robotic qui a remporté ce prix en plus d’un chèque de 2.085.000 Fcfa.

Diakité Robotic est une société de mécatronique qui est la combinaison systémique et synergique de la mécanique, de l’électronique, de l’automatisme industrielle, le contrôle et l’informatique. Il opère dans le domaine de l’industrie, de la santé, de la sécurité et des biens de consommation.

Son directeur général a estimé qu’une telle initiative doit être régulière afin de donner la possibilité à d’autres sociétés et marques de se démarquer. «Mais aussi inspirer la jeunesse pour qu’ensemble nous puissions se donner la main pour bâtir un Mali nouveau, un Mali comme nous l’avons toujours souhaité», a insisté Abdoulaye Diakité. 

Quant au directeur général de Fofy Industries, lauréat de la meilleure marque de produit, il exhorte la jeunesse à plus d’abnégation, au travail bien fait, à s’inventer et mettre des produits de qualité sur le marché. «Tous les efforts payent», a soutenu Thierno Bah.

« Ces distinctions honorent le Mali dans son ensemble et particulièrement le secteur privé malien qui se distingue par son dynamisme et sa résilience malgré le contexte économique et géopolitique difficile », s’est réjoui le ministre du Commerce et de l’Industrie. Dans le but de soutenir les entreprises maliennes, Mahmoud Ould Mohamed a assuré de la «mise en place, dès le mois de mai, d’un accompagnement technique du Centre malien de la propriété industrielle (CEMAPI), à travers un audit de propriété industrielle des lauréats de la compétition». Ce qui permettra, selon lui, « d’identifier le potentiel en propriété industrielle au sein de ces entreprises afin de proposer des stratégies de protection et de gestion optimale des actifs de propriété industrielle ». 

Le thème choisi pour cette édition initiale était : «Une marque compétitive, un outil de conquête de marché». L’objectif de cette initiative était de mettre en exergue le rôle de la marque comme actif stratégique dans la stratégie commerciale de l’entreprise, d’inciter les opérateurs économiques à prendre conscience de l’importance de la protection de leur marque pour sécuriser leur investissement, d’accroitre les dépôts de demande de titre de propriété industrielle, de créer un espace d’échange et de partenariat entre les acteurs de l’économie au Mali et de prendre en compétition les entreprises malienne possédant une marque. 

Les ministres en charge de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mahamadou Kassogué, des Transports et des infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko ont pris part à la rencontre. C’était en présence du 6ème vice-président du Conseil national de Transition, Hamidou Traoré et du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily.

OS/MD (AMAP)

Entretien routier dans le District de Bamako : Près de 25% des travaux réalisés 

La ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, en visite de chantiers

Bamako, 21 mar (AMAP) L’état d’avancement global des travaux d’urgence d’entretien de certains axes routiers de Bamako, la capitale  malienne, au titre de 2021 est de près de 25% pour un délai consommé de 40%, a constaté, vendredi, la ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, qui a visité certains chantiers.

Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du Programme d’urgence social du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Le chef de l’État a, dans ce cadre, accordé 5 milliards de Fcfa pour améliorer la qualité des routes prioritaires dans le District de Bamako.

Au total, 16 axes routiers dont 9 sur la rive droite et 7 sur la rive gauche sont concernés. Les travaux portent essentiellement sur la réparation des dégâts des eaux de pluies sur les bitumes, le redimensionnement de certains ouvrages ainsi que l’entretien et la réhabilitation de certains tronçons. Le but étant de soulager les usagers des réseaux routiers concernés. Pour sa mise en œuvre, la direction générale des routes a confié la maitrise d’ouvrage déléguée à l’Agence d’exécution des travaux d’entretien routier (AGEROUTE). Les travaux ont démarré le 24 janvier dernier pour une durée de 4 mois.

Cette visite de la ministre visait à s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. Pour ce faire, la délégation ministérielle a inspecté des travaux sur l’axe UATT-Niamakoro Cité des enfants, l’axe RN7-Halles de Bamako-pont tordu de Niamakoro, en commune VI, sur les rues 304-360 (rue Palais des Sports-Ambassade du Nigeria) d’Hamdallaye ACI 2000 en commune IV et l’Avenue Cheikh Zayed (Lafiabougou) en communes III et IV, etc.

Les travaux. qui avancent plus ou moins normalement, rencontrent certaines difficultés. Les principales contraintes, selon le directeur national des routes, Mamadou Samaké, sont liées à l’occupation de certaines emprises par les réseaux des concessionnaires comme Énergie du Mali (EDM-SA), la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP), les sociétés de téléphonie mobile, les kiosques et autres installations des riverains. 

M. Samaké a demandé leur compréhension pour libérer les lieux. « Toute chose qui devrait permettre de finir les travaux avant le début de l’hivernage », a précisé le directeur général de l’AGEROUTE. Avant d’assurer : «nous ferons en sorte que les travaux se terminent d’ici là. » 

« Tel est l’objectif visé par le département en charge des routes », a expliqué la ministre des Transports et des Infrastructures. «Contrairement aux autres années, nous avons pris le devant pour que tous les travaux qui ne peuvent pas être réalisés en période d’hivernage puissent l’être avant. Et en saison de pluies, nous allons voir les travaux dont l’exécution est compatible avec la pluie», a-t-elle précisé, à la fin du périple. 

Parlant des spécificités techniques, Mme Dembélé a souligné que les caniveaux ont été élargis cette année pour réduire au maximum l’impact de l’eau sur les routes. «Si les eaux n’ont pas de passage, c’est sûr qu’elles vont stagner sur la route, c’est ce qui crée des désagréments, des dégradations», a-t-elle fait noter, citant des diagnostics posés par les services techniques, notamment l’AGEROUTE.

Quant aux difficultés dues aux concessionnaires, la ministre a indiqué leur avoir donné un temps pour qu’ils puissent déplacer leurs réseaux pour permettre que les caniveaux fonctionnent. Pour accélérer la cadence, elle a donné des instructions fermes sur le respect du délai d’exécution et la qualité des travaux. «Nous sommes sûrs et certains que tous les travaux programmés vont être réalisés à hauteur de souhait», a-t-elle indiqué. 

« Pour un montant estimé à près de 15 milliards de Fcfa, la deuxième étape des travaux suivra, » a annoncé la ministre en charge des Infrastructures. Selon elle, ces travaux concernent également l’intérieur du pays à travers notamment le Projet d’amélioration de l’accessibilité rurale (PAAR)

AG/MD (AMAP)

Le Forum maroco-malien des diasporas plaide pour  des investissements productifs 

Bamako, 21 mar (AMAP) Les participants au Forum maroco-malien pour la mobilisation des compétences et l’investissement productif de la diaspora ont formulé une série de recommandations invitant notamment à une mobilisation des ressources additionnelles pour la prise en charge de l’ensemble des porteurs de projets de la diaspora, 

Ouvert le jeudi le 17 mars au Centre international de conférences de Bamako CICB, les rideaux sont tombés, samedi, sur cette rencontre qui a, aussi, recommandé  la signature d’une Convention d’établissement entre le Mali et le Maroc et à l’opérationnalisation de l’émission des diasporas bonds dans le cadre du Fonds d’appui à l’investissement productif (FAIP).

Organisé dans le cadre du «Projet de coopération sud-sud», ce forum participe de la mise en œuvre de la politique nationale de migration (PONAM), portée et pilotée par le ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine.

La ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, qui a présidé la clôture du forum, s’est réjouie du fait que la rencontre a pu démontrer comment la diaspora peut réellement contribuer au développement de notre pays dans sa diversité.

Pour la cheffe du département en charge des Transports, assurant l’intérim de son collègue en charge des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, l’un des temps forts du forum a été la présentation du Fonds d’appui à l’investissement productif.

À ce propos, elle a noté que l’opérationnalisation de cet outil pour accroire l’investissement productif exige un engagement de toutes les parties prenantes, particulièrement le gouvernement. C’est pourquoi, elle a rassuré «l’ensemble des acteurs concernés de l’adhésion de l’Etat à ce mécanisme d’accompagnement et (qui) jouera toute sa partition pour l’opérationnalisation de cet instrument». Mme Dembélé a, également, invité les institutions financières, les acteurs du secteur privé et les Maliens établis à l’extérieur à s’inscrire dans cette dynamique.

L’ambassadeur de l’Union européenne (UE), Bart Ouvry, a expliqué que « le Projet de coopération sud-sud est une initiative qui stimule les échanges de bonnes pratiques sur l’accueil et le retour des personnes de la diaspora, afin de créer une synergie entre les pays du Sud, voisins directs du continent européen ». 

Le diplomate européen a réaffirmé l’engagement de l’UE à soutenir les autorités dans la gouvernance des migrations et l’appui à la diaspora.

L’ambassadeur du Maroc, Driss Isbayene, qui n’a pas caché sa satisfaction, a relevé que les trois jours de travaux ont permis de rassembler ses compatriotes, les Maliens et leurs amis « autour du développement d’une relation de confiance entre les diasporas des deux pays et leurs gouvernants ». En plus, la rencontre a renforcé «la participation de ces diasporas au développement de nos pays respectifs », selon Driss Isbayene qui a annoncé l’organisation du prochain forum au Maroc.

AT/MD (AMAP)

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