Zones minières de Kayes (Ouest) : L’or ne brille pas pour tous

Tous les projets miniers ont fait l’objet d’études d’impact environnemental

Par Bandé Moussa SISSOKO

Kayes, 25 nov (AMAP) Depuis plus de quatre décennies, l’or est considéré comme la principale ressource économique du Mali. Les populations des zones minières de la Région de Kayes, dans l’Ouest du Mali, ne pas sont satisfaites des retombées de l’exploitation des mines d’or dans leurs villages et villes. Dans cette partie du pays, qui peine à voir le bout du tunnel, le métal jaune ne profite pas à tout le monde. En dépit de la présence de cinq grandes compagnies minières sur son territoire, le cercle de Kéniéba est la parfaite illustration de cette situation. Car, cette localité, dont les populations souhaitent l’érection en région afin de sortir du gouffre, est toujours à la traîne en matière de développement.

Pourtant, en septembre 2019, l’Etat a adopté un nouveau Code minier qui accorde une place de choix aux préoccupations des populations riveraines des mines, en termes de réalisation d’infrastructures et de création d’emplois.

Ce code prévoit, en son article 83, un Fonds minier de développement local qui s’impose à tous les détenteurs de titres miniers (grandes et petites mines). Quelques 75% de ce Fonds doivent être investis dans les secteurs prioritaires : développement des infrastructures de désenclavement (aménagement et construction de routes ou de pistes rurales, ponts et types), développement d’infrastructures et d’équipements de base, construction ou renforcement d’adductions d’eau, amélioration des services sociaux de base, construction ou renforcement de Centres de santé et d’établissements scolaires, promotion de l’emploi.

Par ailleurs, il est également prévu la création d’un cadre de concertation entre miniers, collectivités et populations riveraines pour explorer les pistes de collaboration.

« Le Mali a orienté sa politique vers une nouvelle vision à travers le nouveau code minier selon lequel, l’activité minière doit s’inscrire dans un projet de développement durable sur le plan social, économique et environnemental, notamment dans les communautés et régions abritant les sites d’exploitation », fait remarquer le gouverneur de la Région de Kayes, le colonel Moussa Soumaré.

Cependant, déplore le colonel Soumaré, « dans la Région de Kayes, les populations locales semblent ne pas être satisfaites des retombées de cette présence massive de mines d’or dans leur milieu ».

Les incompréhensions auxquelles des solutions doivent être trouvées sont essentiellement liées au processus de recrutement dans les sociétés minières, notamment à Sadiola (cercle de Kayes), à leur participation au développement local et à la promotion des opérateurs économiques locaux. « Les citoyens des communes lésées du Cercle de Kéniéba doivent réclamer leur dû, en interpellant les décideurs (élus) sur la gestion des ressources allouées aux collectivités locales. Les communes doivent bénéficier des retombées des conventions qui lient l’Etat aux compagnies minières. Et les communes riveraines des mines ont droit à 75% sur les dividendes », précise Abdoulaye Coulibaly, président du Conseil régional des organisations de la société civile de Kayes.

GESTION LOCALE EN QUESTION – Il soutient que les entreprises minières honorent leurs engagements parce que les patentes reviennent aux collectivités et sont distribuées à trois niveaux (commune, cercle, région), la commune se taillant la part du lion.

« Le complexe Loulo-Goungoto tient une conférence chaque année. Ce complexe dit qu’il a un fonds de développement au niveau de la collectivité commune et au niveau de la collectivité cercle. De ce fait, le Conseil de Cercle bénéficie des retombées de ces patentes et cette collectivité œuvre pour le développement du cercle qui compte 12 communes au total. S’il y a des communes qui sont défavorisées, je pense que le Conseil de Cercle doit faire face à ces cas et la solidarité territoriale doit prévaloir dans ces communes qui sont liées par l’histoire et la géographie », souligne M. Coulibaly.

Certaines communes (Kéniéba et Sitakily) récupèrent plus d’un milliard de Fcfa

Certaines communes (Kéniéba et Sitakily) récupèrent plus d’un milliard, alors que les budgets d’autres n’atteignent même pas 6 millions de Fcfa. Ces dernières se contentent de petites patentes des commerçants et ont de la peine à payer leurs employés, notamment les enseignants.

« En tant que société civile, nous devons agir comme des sentinelles. Nous allons contrôler le moindre centime de nos collectivités. Nous avons quatre mines dans notre commune. Mais, l’or ne brille pas pour nous et pour tout le Mali. C’est l’extérieur qui en profite beaucoup. Je vais me battre jusqu’au bout pour que ma commune, Kéniéba, et tout le Mali puissent s’en sortir », déclare Seydou Sow, 3è vice-président du Conseil local de la Société civile de Kéniéba.

ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX – « Tous les projets ont fait l’objet d’études d’impact environnemental. En matière d’environnement, on ne peut pas cerner tous les aspects d’où la mise en place d’un système de gestion environnemental », soutient le consultant de la SEMOS-SA, Samballa Diakité à Kayes.

Le directeur de l’environnement de la SEMOS, Amadou Macalou, et son collègue de la communication, Modibo Kéïta, annoncent que la mine réserve 50% de ses emplois à la commune rurale de Sadiola et appui les communautés locales dans la réalisation de leurs projets d’hydraulique villageoise, santé, éducation, électrification, protection de l’environnement (lutte contre l’usage abusif des produits toxiques dont le cyanure), préservation des héritages culturels et touristiques. « Grâce à la SEMOS, l’hôpital Fousseyni Daou de Kayes a pu se doter d’un scanner de 900 millions de Fcfa », ont-ils dit.

« Toutes les compagnies minières disposent d’un département de développement communautaire qui sert d’interface entre la mine et les villages environnants. Dans certains cas, le travail de ce département est appréciable. Parfois, leurs programmes et domaines qui sont généralement ciblés, ne correspondent pas à la réalité du village », souligne Bambo Kéïta, expert en environnement à Kéniéba.

« Les compagnies minières construisent des écoles dans certains hameaux de culture où l’effectif atteint à peine 10 à 15 élèves. Alors que le village voisin, qui compte plus de 50 élèves, ne possède même pas d’école. Parfois, les sociétés laissent les villageois s’exprimer sans les accompagner dans leurs initiatives », dit-il pour illustrer ses propos.

Selon lui, la mine n’intervient que dans un rayon de 10 à 15 km. De ce fait, les localités dans ce rayon sont prioritaires, en termes d’assistance. « C’est pourquoi, il y a toujours des tensions dans leurs zones d’intervention », nous confie l’expert Kéïta.

S’agissant de la réhabilitation, les mines font beaucoup d’efforts, notamment dans le domaine de la protection de certaines espèces animales et végétales. Par rapport à la lutte contre l’érosion, elles se réfèrent aux champs déterminés dans leurs permis d’exploitation. « Concrètement, ces sociétés ne font rien pour protéger la Falémé, en dépit des mouvements de protestation, car cette question ne figure pas dans leur cahier de charges et ne touche pas leur champ d’intervention », dit encore Bambo Kéïta.

Quant à la protection contre la poussière et autres, le complexe minier Loulo-Goungoto a réussi à bitumer une bonne partie (10 km) du tronçon Didjan-Goungoto qui est réservé aux autres usagers de la route, la mine ayant sa propre voie. A Fadougou, la mine a réalisé un forage dans chaque village et hameau de culture pour atténuer les effets de la poussière.

« Ces réalisations ne suffisent pas, car les routes ont besoin d’être arrosées régulièrement ou bitumées. C’est le même problème entre Kéniéba et Tabakoto où les véhicules de la mine empruntent la Route nationale (Kéniéba-Kayes), comme d’autres usagers. Les populations ne font que respirer de la poussière à cause des activités directes ou indirectes de ces mines », a déploré M. Kéïta.

BMS (AMAP)

Mali : Eclairages sur les subventions aux produits de grande consommation

  L’huile alimentaire fait partie des produits subventionnés par l’Etat

Par Cheick Moctar TRAORÉ

Bamako, 25 nov (AMAP) «Je ne connais pas grand-chose aux droits de douane, mais je sais une chose, c’est que lorsque nous achetons des biens manufacturés à l’extérieur, nous avons les biens et les étrangers ont l’argent. Mais lorsque nous achetons des biens chez nous, nous avons à la fois les biens et l’argent». Cette vérité primaire avait été dite par l’ancien président américain, Abraham Lincoln. Plus que d’actualité, elle interroge aujourd’hui sur la pertinence, dans la durée, des politiques de subventions à l’importation de certains produits de grande consommation.

L’État maliens, à travers un mécanisme à but purement social, mobilise des milliards par an pour permettre aux populations d’accéder à des produits à moindre coût. Malgré tout, certains produits subventionnés semblent hors de portée des consommateurs moyens. Quelle analyse fait-on de cette situation au Mali ? Certaines subventions sont-elles plus utiles que d’autres comme celles du gaz, du carburant, de l’électricité… ? Faut-il continuer à subventionner le riz, le lait, l’huile alimentaire, le sucre, la viande et autres denrées de base, vu les énormes potentialités dont regorge le pays ? La solution peut-elle passer par un soutien massif aux producteurs locaux pour booster la production ou pour un appui aux initiatives locales de transformation de ces produits ?

Deux économistes, Cheickna Bounajim Cissé, auteur du livre «Le Sursaut» et Modibo Mao Macalou, ancien conseiller économique à la Présidence de la République, ont donné leurs éclairages sur la problématique. Parlant de la pertinence de ces exonérations, M. Macalou explique que suite à la baisse du pouvoir d’achat et à l’augmentation générale des prix des biens de consommation (inflation), l’État, en tant que puissance publique, mène des politiques de subventions (soutiens) de certains produits de base en vue de soulager les couches sociales les plus fragiles et les plus démunies.

Le mécanisme, selon lui, consiste en un transfert de ressources au niveau de la politique fiscale ou à un renoncement à des taxes douanières ou à des impôts. « L’objectif recherché par les autorités, ajoute l’ancien conseiller économique à la Présidence de la République, consiste à rendre certains produits de grande consommation accessibles pour les populations les plus vulnérables afin d’apaiser le climat social et empêcher l’augmentation de l’extrême pauvreté ».

485 MILLIARDS DE FCFA DE SUBVENTIONS – Pauvreté croissante qui contraste avec l’immense potentiel dont dispose notre pays au niveau des secteurs primaires (agriculture, élevage, pêche, sylviculture….). En la matière, le Mali fait face à des difficultés structurelles liées au manque de productivité et de compétitivité de son économie. Les facteurs de production étant insuffisants au niveau des ressources humaines, des infrastructures de base et des financements à moindre coût et, à terme, pour financer l’agro-industrie. En témoigne la forte dépendance du pays aux importations.

Cette situation est consécutive au fait que notre économie transforme moins de 2% de ses produits agricoles et pastoraux. «Dans un tel contexte, il est nécessaire de subventionner, pour le moment, les produits de grande consommation afin d’éviter les pénuries sur les marchés et, en même temps, limiter les hausses de prix des denrées de première nécessité», analyse Modibo Mao Macalou.

Notre interlocuteur rappelle que dans la loi rectificative de finances pour 2020, les transferts (filets sociaux ou soutiens financiers directs aux couches défavorisées) et les subventions s’élevaient à 485 milliards de Fcfa, dont 43 milliards de Fcfa de subventions pour les intrants agricoles et 30 milliards de Fcfa pour la société Énergie du Mali (EDM). « Leur part est de 385 milliards de Fcfa dans la Loi de finances de cette année, dont 21 milliards de Fcfa pour les intrants agricoles et 30 milliards de Fcfa pour l’EDM-SA », précise l’expert.

Dans la Loi de finances de cette année, la part des subventions est de 385 milliards de Fcfa dont 21 milliards de Fcfa pour les intrants agricoles.

Il estime à des dizaines de milliards de Fcfa, par an, le manque à gagner (exonérations accordées aux importateurs de produits de base) pour l’État au niveau des cordons douaniers. « À cet effet, insiste l’économiste, un soutien aux producteurs est certes nécessaire mais doit faire partie de la mise en œuvre d’une politique industrielle pour améliorer la diversification et la transformation des produits agro-pastoraux ». Ce qui permettrait, selon lui, d’augmenter les emplois et les revenus pour les populations rurales qui constituent la majorité de la population.

DOUBLE PEINE – Ce changement de paradigme s’impose, car rien ne pourrait justifier, à en croire Cheickna Bounajim Cissé, le maintien d’un système d’exonération et de subvention très coûteux pour les finances publiques pour, semble-t-il, « soulager le panier de la ménagère alors que leur efficacité économique et sociale reste très discutable ».

« Si l’on sait surtout que la consommation est la conclusion d’un cycle économique et non son début », argumente l’économiste. «La bien-pensance, sincère ou fourbe, a conscience que dans l’absolu, toute importation qui n’a pas un sous-jacent de création interne de richesse ne peut qu’appauvrir le pays importateur», tranche l’auteur du livre «Le Sursaut».

En la matière, explique le banquier, notre économie est victime de la «colonialité économique», pour reprendre, selon lui, l’expression de l’économiste camerounais Martial Ze Belinga.

« Pour la raison simple qu’elle est pensée et taillée, non pour le marché intérieur, mais pour les besoins de l’extérieur », déplore l’essayiste. Il cite l’économiste togolais Kako Nubukpo pour qui un tel modèle est «une subvention pour les importations et une taxe sur les exportations». « Dans ces conditions, le développement n’est pas seulement un rêve, c’est une véritable utopie », prévient M. Cissé, qui demande de traquer les causes et non les symptômes.

« Prenons un exemple simple pour aérer la compréhension. Il est vrai que si on allège le panier de la ménagère (subvention du prix des produits de première nécessité (riz, sucre, farine, eau et électricité, essence, etc.), on améliore, a priori, le pouvoir d’achat des populations adressées et donc on diminue la pauvreté », dit-il. « En théorie seulement, cela est vrai, concède l’économiste. «Mais dans le contexte malien, où l’essentiel des produits manufacturés consommés sont achetés à l’étranger, c’est encourager l’importation et, donc, la sortie de devises, avec tous les effets en cascade sur la balance commerciale et la balance des paiements. Or, si les fonds étaient investis dans la création d’industries locales pour fabriquer ces produits, et pour accroître la capacité du parc industriel existant, ce serait de la création d’emplois et de richesse pour les entreprises et les ménages», analyse notre interlocuteur.

En réalité, tranche Cheickna Bounajim Cissé, « asseoir la politique économique d’un pays sur la lutte contre la pauvreté est une magistrale erreur qui ne peut conduire qu’à l’impasse. Pour la simple raison que tout soutien à la consommation (subventions, exonérations) ne peut avoir d’impacts positifs sur l’économie nationale que si la structure des échanges avec le reste du monde est favorable aux exportations d’une part, ou si les produits subventionnés ou exonérés sont fabriqués par l’industrie locale d’autre part’, explique l’expert. Selon lui, aucune des hypothèses avancées n’est avérée dans le cas malien. « C’est donc une double erreur et, forcément, une double peine pour les populations maliennes », conclut Cheickna Bounajim Cissé.

CMT (AMAP)

 

 

Communiqué du Conseil des ministres du mercredi 24 novembre 2021

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 24 novembre 2021, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’État.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

– adopté des projets de texte ;

– procédé à une nomination ;

– et entendu des communications.

AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

  1. Sur le rapport du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et institutionnelles, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi portant loi électorale.

Le mécanisme actuel de gestion des élections impliquant plusieurs structures de l’Etat a révélé des insuffisances qui se sont traduites par de multiples crises post électorales.

Le plan d’action du Gouvernement, adopté au mois d’août 2021, prévoit la création d’un organe unique de gestion des élections, conformément aux recommandations des différents forums organisés et des réflexions menées, notamment le Dialogue national inclusif et leSymposium sur le processus électoral.

Le présent projet de loi est le résultat d’une démarche consensuelle et inclusive à travers une série de concertations avec les acteurs des partis et regroupements de partis politiques et de la société civile.

En plus de consacrer la création de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections, chargée de l’organisation et de la gestion de toutes les opérations électorales et référendaires, il apporte des innovations relatives entre autres :

– à la fixation des circonscriptions électorales pour les élections législatives, à savoir la Région et le District de Bamako pour le territoire national et les zones géographiques pour la diaspora ;

– au scrutin de liste à la représentation proportionnelle sans panache ni vote préférentiel comme mode de désignation des députés à l’Assemblée nationale ;

– à l’introduction du parrainage citoyen à côté du parrainage des élus ;

– à l’introduction du bulletin de vote unique ;

– à l’affirmation du principe du vote électronique, sous réserve de l’adoption d’une loi spécifique ;

– au plafonnement et au contrôle des dépenses de campagne électorale ;

– à la publication des résultats par bureau de vote et à la transmission électronique des procès-verbaux de dépouillement ;

– à l’encadrement et au renforcement de l’observation électorale.

Son adoption permettra de réduire le nombre de structures intervenant dans l’organisation des élections, de garantir l’efficience, la performance et la crédibilité dans la gestion des élections.

  1. Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant approbation de l’avenant n°1 au marché relatif aux travaux de construction de la Maison de la Radio et Télévision du Mali à Kati Sananfara, lot n°1.

L’avenant est conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et l’entreprise COMATEXIBAT SA pour un montant, toutes taxes comprises, de 1 milliard 44 millions 935 mille 548 francs CFA et un délai d’exécution de 4 mois.

Il vise à modifier le projet initial de construction de la tour « nouvelle maison de la radio TV » pour abriter l’ensemble des systèmes d’archivage de la radio et de la télévision.

Le financement du marché est assuré par le budget national et les fonds propres de l’ORTM.

AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

Le Conseil des Ministres a procédé à la nomination suivante :

AU TITRE DU MINISTERE DE L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE

– Directeur Général de l’Agence pour la Promotion des Exportations du Mali :

Monsieur Massoudou CISSE, Ingénieur Environnementaliste.

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS

  1. Sur le rapport du ministre de l’Industrie et du Commerce, le Conseil des Ministres a pris acte d’une communication écrite relative à la Stratégie nationale de Développement des Exportations du Mali et son Plan d’actions 2022-2025.

Le Gouvernement a adopté en 2019, la Politique nationale de Développement du Commerce pour tirer profit de l’appartenance du Mali à plusieurs unions économiques et douanières et des préférences commerciales mises en place par certains partenaires.

Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette politique, il est prévu l’élaboration d’une Stratégie nationale de Développement des Exportations afin de surmonter les difficultés qui affectent la compétitivité de nos produits à l’exportation et d’offrir des opportunités nouvelles pour le développement des filières à fort potentiel d’exportation.

L’objectif global de la Stratégie est de réduire le déficit de la balance commerciale par une augmentation de 25% des recettes d’exportation à l’horizon 2025.

De façon spécifique, la Stratégie nationale de Développement des Exportations vise :

– à renforcer la compétitivité et la diversification des exportations ;

– à promouvoir le commerce des services et l’intégration des entreprises maliennes aux chaînes de valeurs à l’export.

Elle est articulée autour de six (6) axes stratégiques et mise en œuvre à travers des plans d’action dont le premier couvre la période 2022-2025 financé par l’Etat, les Partenaires techniques et financiers et le Secteur privé.

La mise en œuvre des actions préconisées permettra, entre autres :

– d’accroître le volume des exportations et de réduire le déficit de la balance commerciale ;

– de renforcer les capacités techniques et organisationnelles des acteurs à l’export ;

– de réduire les coûts de transport ;

– d’améliorer les conditions de stockage des produits ;

– d’améliorer la compétitivité des produits sur les marchés d’exportation.

  1. Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une diminution du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.

Le Président de la Transition, Chef de l’Etat a, cependant, appelé la population au respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

Bamako, le 24 novembre 2021

Le Secrétaire général du Gouvernement,

Mahamadou DAGNO

Officier de l’Ordre National

Quelques 61 nouvelles infections à la Covid et 07 décès au Mali

Bamako, 24 nov (AMAP) Les services de santé du Mali ont enregistré 61 nouvelles infections à la Covid-19 avec 07 décès, mardi 23 novembre 2021, sur 1.189 échantillons testés, annonce le rapport journalier du département en charge de la Santé et du Développement social.

Toutefois, les médecins ont déclaré une vingtaine de personnes rétablies du coronavirus au cours des dernières 24 heures. “Quelques 435 malades sont sous traitement dans les structures de prise en charge”, indique le rapport du département de la Santé et du Développement social.

Le Mali, à l’instar de plusieurs autres pays du monde notamment en Europe, connaît, depuis au moins un mois, une nouvelle vague de contamination à la Covid-19 avec une tendance régulière de cas détectés et de nombre de décès journaliers à la hausse’

Selon le document ministériel, la situation globale, depuis le 25 mars 2020, présente 17.024 cas positifs sur lesquels 15.030 patients guéris soit un taux de guérison de 88,22% contre 601 décès équivalant à 3,53 % de létalité.

À ce jour, 289.156 personnes ont reçu une vaccination complète contre 270.840 qui ont bénéficié d’une dose incomplète.

AT/MD (AMAP)

Grève des banques au Mali : Ras-le-bol des clients

Des syndicalistes assurent le piquet de grève devant un établissement bancaire

Par Babba B. COULIBALY

Bamako, 24 nov (AMAP) Des clients de banques maliennes ont exprimé, mardi, leur exaspération devant une nouvelle grève de 72 heures et reconductible déclenchée, mardi, par le Syndicat national des banques, assurances, micro finances, établissements financiers et commerces du Mali (SYNABEF).

Certains clients que l‘AMAP a interrogés trouvent indécente l’attitude des grévistes dont l’intention manifeste est de prendre en otage le paiement des salaires. Pour eux, la grève est certes un droit mais les syndicalistes ne doivent, en aucun, cas prendre en otage les salaires.

«Ils ont le droit d’aller en grève. Mais nous ne sommes pas responsables du désaccord entre les syndicats et le patronat. Donc, ils (Ndlr, les syndicalistes) ne doivent pas nous priver de nos avoirs», peste Alhassane Touré. Il invite les autorités à s’investir afin de résoudre cette crise pour le bonheur des populations.

Un autre client estime que la période choisie est inappropriée, car elle empêche les retraits bancaires et autres opérations  des salariés, en cette fin de mois. «Les banquiers ne doivent pas oublier aussi la part des salariés dans les fonds qu’ils brassent, sur lesquels ils sont payés en partie. Je trouve indécent que les syndicalistes veuillent, chaque fois, ramener leur grève vers la fin du mois en vue de pénaliser les salariés et les opérateurs économiques pour obtenir satisfaction», interpelle-t-il.

D’autres demandent aux patrons de banques de s’assumer. Plusieurs d’entre eux menacent de retirer leur argent de toutes les banques qui observent cette «grève sauvage». Ainsi, soutiennent-ils, les grévistes comprendront qu’ils ne valent rien sans les clients qu’ils semblent mépriser au regard des propos tenus par les leaders syndicaux.

«Nous sommes dans la grève illimitée qui ne dit pas son nom. Même les samedis et dimanches, nous ne travaillerons pas», a dit le secrétaire administratif du SYNABEF, Cheick Oumar Diakité, d’un ton discourtois. Comme pour dire aux clients qu’ils n’auront pas leur argent jusqu’à la satisfaction des doléances des grévistes. Il est totalement indifférent aux difficultés des clients des banques.

Rencontrés au siège de la Banque malienne de solidarité (BMS S.A), le secrétaire administratif du SYNABEF et ses camarades assuraient le piquet de grève. «La pression de la population ne va pas nous démotiver, parce que nous sommes prêts à continuer cette grève», ajoute notre interlocuteur qui donne un aperçu des raisons de la radicalisation de son syndicat.

«Pendant toute la durée de la trêve, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF-Mali) ne nous a pas approchés. C’est le lundi vers 18 heures que les patrons sont venus dire qu’ils veulent négocier, mais ils sont restés sur leurs décisions de ne pas bouger», explique-t-il.

Les syndicalistes demandent la revalorisation de la grille du salaire de base de 15% déjà provisionné, la régularisation de la situation des prestataires/intérimaires, conformément à l’article L313 du Code du travail et l’application du décret de 1971 sur le fonds social.

Pour cette première journée d’arrêt de travail, le mot d’ordre a été suivi presque par toutes les banques, assurances, micro finances et établissements financiers affiliés au SYNABEF. Pas même de service minimum. Cependant, la Banque de développement du Mali (BDM Sa) et la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC) se sont désolidarisées de cette grève comme c’était le cas lors des deux précédents mouvements d’arrêt de travail.

Le secrétaire général du Comité syndical de la Banque nationale de développement agricole (BNDA) et ses camarades disent veiller au respect strict du mot d’ordre de grève dans leur banque. Interrogé au sujet de la non observation du service minimum, Alassane Sanogo se veut formel. «Aucune loi ne nous oblige à observer un service minimum. C’est prévu dans les entreprises, mais il n’y pas un décret d’application», croit savoir le syndicaliste.

BBC (AMAP)

 

Les Assises nationales de la refondation au Mali reportées à une date ultérieure (Communiqué)

Bamako, 24 nov (AMAP) Les Assises nationales de la refondation (ANR) au Mali, initialement annoncées pour la période du 22 novembre au 26 décembre 2021, sont reportées à une date ultérieure, annonce un communiqué officiel.

Le Panel de hautes personnalités mis en place par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta dans un communiqué daté du 22 novembre, indique « qu’en raison des concertations entamées, depuis sa prise de fonction, avec les forces vives de la nation en vue de trouver le consensus le plus large possible pour une participation la plus inclusive, les dates de la tenue des Assises nationales de la Refondation ont été décalées ».

“Un nouveau chronogramme devrait être annoncé à l’issue de ces concertations préalables entamées par le Panel des hautes personnalités”, précise la même source qui assure que “toutes les forces vives de la nation demeurent cependant mobilisées pour une participation active et de qualité aux débats à venir”.

Outre les concertations engagées par le Panel de hautes personnalités, le président de la Transition a initié, depuis quelques jours, des rencontres avec des acteurs politiques et de la société civile, autour de l’inclusivité des ANR et afin de décrisper davantage le climat sociopolitique du pays.

Au cours d’une cérémonie solennelle dans la salle des banquets du palais de Koulouba, le 26 octobre 2021, le colonel Assimi Goïta a installé les 19 membres du Panel de hautes personnalités de la Refondation chargées de conduire les consultations populaires.

Ces hautes personnalités ont été nommées par décret du président de la Transition le 16 octobre 2021. Les membres de la Commission d’organisation des Assises nationales de la refondation ont été désignés par un autre décret à la même date.

AT/MD (AMAP)

Mémorial ATT : Rendez-vous en décembre à Mopti

Il y a un an (10 novembre 2020) disparaissait l’ancien président de la République, le général Amadou Toumani Touré (ATT). Cette disparition a provoqué une vive émotion dans le monde du sport-l’illustre défunt était très proche des sportifs-et nombre de personnes se sont posées cette question : la Super coupe ATT survivra-t-elle à la mort de son initiateur ?

Depuis samedi, on connaît la réponse : la compétition va continuer pour honorer la mémoire du président ATT, mais change de nom pour devenir Mémorial ATT. La première édition de la nouvelle formule du tournoi se déroulera du 18 au 25 décembre à Mopti et mettra aux prises les équipes issues de huit régions administratives du pays et du District de Bamako.

La cérémonie de lancement de la compétition s’est déroulée, le samedi 20 novembre au siège de Diop Fall et Associés (DFA), en présence d’une belle brochette de personnalités dont le président du comité d’organisation, Mangal Traoré, son conseiller spécial, Papa Oumar Diop, le président de la commission communication, notre collègue Kader Maïga, l’ancien président de la Fédération malienne de football (Femafoot), Amadou Diakité.

L’animation était assurée par le célèbre orchestre de l’Union nationale des supporters des Aigles du Mali (UNASAM), dont le président, Souleymane Diabaté et son vice-président, Cheickna Demba ont fait des témoignages émouvants sur ATT.

Dans une brève allocution, le président du comité d’organisation a indiqué que le Mémorial ATT a pour objectif principal de garder la flamme allumée par l’ancien président de la République en faveur de la jeunesse du pays. «ATT a décidé de lancer ce tournoi pour aider la jeunesse du pays et détecter les jeunes talents.

La première édition s’est déroulée en 2003 à Mopti en marge de la finale de la Coupe du Mali. En 2005, la compétition a pris une envergure nationale et à partir de cette date, elle a été organisée de façon alternative à Mopti, ville natale du président ATT et dans les autres capitales régionales. Cette compétition nous tient à cœur parce que pour nous, c’est la meilleure façon de perpétuer la mémoire du général ATT», a dit Mangal Traoré.

L’allocution du président du comité d’organisation a été suivie, directement du tirage au sort des trois poules. Dans la poule A, on retrouve Mopti, l’hôte du tournoi, Tombouctou et Koulikoro, alors que le détenteur du trophée, Bamako, est logé dans la poule B, en compagnie de Gao et Sikasso.

Quant à la poule C, elle est constituée de Kidal, Ségou et Kayes. En marge du tournoi, il y aura une exposition photo sur le parcours et les oeuvres du président ATT. Cette rencontre se déroulera au stade Baréma Bocoum qui abritera également les matches du tournoi.

Souleymane Bobo TOUNKARA

PNLP : Lancement de la campagne « zéro palu, je m’engage » et toi ?

Bamako, 23 novembre (AMAP) La cérémonie de lancement de la Campagne « Zéro ! je m’engage » et toi ? a été présidée vendredi dernier par le Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga au Stade municipal Vincent Traoré de Kati, a constaté l’AMAP.

C’était en présence entre autres du ministre de la Santé et de la Solidarité, Mme Diaminatou Sangaré, de son homologue en charge de la promotion de la Femme, de l’enfant et de la Famille, Mme Wassidjé Founè Coulibaly, des représentants de l’OMS, de l’UNICEF, de plusieurs autres partenaires, du Gouverneur de Koulikoro, Colonel Lamine Sanogo, du Directeur du Programme national de lutte contre le Paludisme, Dr Idrissa Cissé et des représentants du Réseau des Communicateurs traditionnelle (RECOTRAD).

Dans son discours de bienvenue, le maire de la Commune urbaine de Kati, Yoro Ouologuem a souhaité la bienvenue aux autorités et aux participants à la cérémonie de lancement sur le paludisme dans sa Commune, avant de renouveler la disponibilité de ses collectivités à accompagner la Transition.

M. Ouloguem a par ailleurs soutenu que malgré les efforts des autorités, le paludisme reste une préoccupation majeure dans ses contrées et qu’il est utile de conjuguer davantage les synergies dans la lutte contre cette maladie.

Le représentant de l’OMS au Mali, Dr Jean Pierre Baptiste, a salué les autorités pour tous les efforts déployés dans l’amélioration de la santé des populations avant d’affirmer qu’il s’impliquera pour l’obtention du nouveau vaccin RTS contre le paludisme. Il a invité les autorités à faire appel au secteur privé pour mobiliser des ressources complémentaires afin d’intensifier la lutte contre le paludisme et permettre aux communautés de s’approprier   des stratégies pour se protéger de cette maladie.

Le directeur du PNLP, Idrissa Cissé a procédé à la présentation de Mme Fatoumata Nafo, Championne  de la lutte contre le paludisme.

Dr Cissé a précisé que Dr Nafo est l’une des premières femmes qui a exercé en milieu rural avant d’être ministre de la santé et celui du développement social et de la solidarité e d’occuper plusieurs postes au niveau international. Dr Nafo, a t-il précisé, s’est engagé résolument dans la lutte contre le paludisme en obtenant des résultats tangibles. En reconnaissance de tous ses efforts, le Premier Ministre lui a décerné une écharpe remise à son représentant à la cérémonie.

La ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diaminatou Sangaré a, pour sa part, précisé que le paludisme représente 32% des motifs de consultation dans notre pays. Une nocivité de la maladie rappelé également par le responsable de l’OMS dans notre pays. Jean Pierre Baptiste a fait remarquer que le dernier rapport de l’Organisation onusienne sur cette maladie, publié en 2020, relevait 229 millions de cas de paludisme en 2019 et 409 000 décès liés à cette pathologie.

Le chef du gouvernement a souligné à l’occasion que sur le plan économique, le paludisme affecte annuellement une grande partie de notre population et engendre 1,3% d’absentéisme à l’école ou au travail. Cela constitue un manque à gagner pour notre croissance économique de plus de 1,3%. Le Dr Choguel Kokalla Maïga a aussi indiqué que des financements supplémentaires sont nécessaires pour sauver toutes les personnes à risque.

Cette campagne vise à susciter un engagement politique de haut niveau pour l’élimination du paludisme. Elle permettra également de mobiliser des ressources financières nécessaires pour endiguer la maladie et impulser un élan communautaire afin d’améliorer la sensibilisation et l’appropriation des interventions dans le cadre de la lutte contre le paludisme.

KM (AMAP)

 

La consommation de stupéfiants se banalise à Sikasso, dans le Sud du Mali

Le geste du debut de la « désocialisation »

Par Mariam F. DIABATÉ

Sikasso, 22 nov (AMAP) A Sikasso, tout comme dans des zones frontalières, le trafic et la consommation de stupéfiants ont tendance à se banaliser. Que ce soit dans la ville ou dans les localités de la région, les jeunes de 14 à 20 ans s’adonnent à la drogue. Conséquences : des cas de troubles psychiatriques et de « désocialisation », en un laps de temps.

Selon les différents acteurs du secteur que notre équipe de reportage a approchés, la situation est alarmante. « Youssouf Togo, la vingtaine, réside au quartier Mamassoni. Ce jeune garçon a abandonné l’école en 8ème année quand il a commencé à consommer des stupéfiants », témoigne la vieille Babintou, voisine de la famille Togo. On l’a conduit deux fois chez les spécialistes de santé mentale car il avait perdu la raison. « A chaque fois qu’il est guéri et qu’il revient à la maison, il replonge, les mauvaises fréquentations aidant. Puis, on le ramène encore au centre de santé », dit-elle.

Le cas du jumeau Lassine Koné est encore pire. Résidant à Wayerma II, un quartier de Sikasso, Lassine est dépendant des stupéfiants. Il passe toute la journée à trainer en ville. Il n’arrête pas lancer des propos incohérents aux passants. La situation financière de sa famille fait qu’elle n’arrive pas à procurer les soins adéquats au jeune homme.

Hamidou Diarra, avant sa mauvaise rencontre avec les stupéfiants, a été brillant dans les classes inférieures. Il vit les affres de la dépendance aux drogues. Selon ses anciens camarades de classe, c’est à l’université, à Bamako, qu’il n’a pas pu échapper à la tentation. La consommation du jeune Hamidou s’accroissait. En fin ce compte, il a abandonné ses études. Aujourd’hui, il est retourné à Sikasso. Régulièrement, ses parents le conduisent chez les spécialistes de santé mentale. Par finir, Hamidou Diarra s’est complètement métamorphosé. Il est devenu taciturne.

SAISIES EN BAISSE – « De novembre 2020 à août 2021, l’Office centrale des stupéfiants (OCS) de Sikasso a saisi plus d’une tonne de cannabis ou chanvre indien, dix comprimés de diazépam, plus de 277 grammes de produits pharmaceutiques contrefaits et 133 comprimés de tramadol » révèle le commandant de l’Antenne régionale de l’OCS, Moumini Bengaly, qui estime que les saisies des stupéfiants est en régression dans la région.

Saisie de chanvre indien (Photo d’archives)

Par contre, au cours des années 2018 et 2019, l’OCS a, respectivement, incinéré plus de 4,5 tonnes de chanvre indien, 1,5 kg de graine de cannabis et plus de 6 500 comprimés de tramadol.

En 2019, la structure a incinéré 7,8 grammes de cocaïne, 12 grammes de crack, 1 gramme de off, plus de 245 kg de cannabis, 389 boules de cannabis, 1,5 kg de graine de cannabis et plus de 300 comprimés de tramadol. « Sikasso est une zone carrefour, car c’est le point de rencontre des Burkinabés, des Ivoiriens et des Guinéens. C’est cela qui explique l’entrée des stupéfiants », explique-t-il. Selon lui, de tous les pays limitrophes, le Burkina Faso est celui d’où arrive au Mali la plus grande quantité de stupéfiant. « Presque chaque jour, les stupéfiants nous proviennent du Burkina Faso », insiste-t-il.

Dans le hit parade des types de stupéfiants consommés à Sikasso, M. Bengaly a cité le tramadol car celui-ci est facile à cacher et il n’a pas d’odeur, suit le cannabis.

Par ailleurs, le chef d’escadron estime que la mauvaise fréquentation, la solitude et le stress sont des raisons qui poussent les jeunes à la consommation de stupéfiants.

La drogue ne concerne pas que la ville. Les stupéfiants sont consommés dans les cercles et même dans les villages de la région. A cet effet, Moumini Bengaly a affirmé que sa structure a tout récemment saisi, à travers la douane et les Forces armées maliennes (FAMa) de Sikasso, 115 briques de cannabis à Yorosso et plus de 30 sacs de cent kilo du même type de drogue à Tièrè.

Se prononçant sur les techniques de dissimilation des stupéfiants, M. Bengaly explique que les dealers et les consommateurs ont mille et une astuces pour cacher la drogue. Ils la dissimulent dans les pneus de voiture, le volant, le tableau de bord et les feux rouges des véhicules. D’autres se servent de poupées, de boîtes de sardine, de mannequins (en plastique) ou de marionnettes. Certains se servent des corps de personnes décédées et de faux cercueils. Les boucles d’oreilles et les seins (par voie chirurgicale) sont fortement utilisés par les femmes.

En termes de stratégies pour contrer le trafic et la consommation dans la région, le chef de l’OCS de Sikasso affirme que ses services reçoivent des informations, en temps réel, sur les consommateurs de stupéfiants dans les cercles et les villages de la région. « Au cours de l’année 2020, nous avons effectué cinquante voyages et interpellé soixante-neuf dealers dont trois ressortissants nigérians, trois Burkinabés, trois Guinéens et soixante Maliens », a annoncé M. Bengaly.

« De novembre 2020 à ce jour, nous avons effectué seize voyages et interpellés dix-neuf individus dont un Burkinabé, un Ivoirien, un Nigérian et quinze Maliens ».

TROUBLES MENTAUX – Le médecin colonel Nayara Sanou est un praticien en santé mentale à Sikasso. Du haut de son expérience de quarante-deux ans, le spécialiste affirme que le phénomène prend de l’ampleur dans la région. Le Dr Sanou révèle qu’il existe bien des liens entre la santé mentale et la consommation de stupéfiants. A cet effet, il a indiqué nombre de ses patients consomment du cannabis afin d’oublier leurs soucis ou encore accéder à un « confort ». « Or, poursuit-il, cette drogue contient du tétrahydrocannabinol qui crée le trouble de comportement chez la personne ». « Le consommateur se croit à l’aise. Il a l’insomnie. Il ne craint rien et il donne libre cours à ses actes » dont les injures et l’agressivité, nous explique Dr Sanou. Selon lui, le chômage, les mauvaises fréquentations expliquent, en partie, la consommation de drogue.

S’exprimant sur ses patients qui consommaient des stupéfiants, à leur arrivée dans son cabinet de soins psychiatriques, le spécialiste en santé mentale a affirmé que sur dix à quinze consultations, en une semaine, il peut avoir deux toxicomanes ou consommateurs de stupéfiants. De septembre 2020 à août 2021, le Dr Sanou indique avoir reçu pas moins de 69 à 80 toxicomanes.

Le traitement de ces patients passe par les étapes de la chimiothérapie médicale, de la sensibilisation du malade, de la psychothérapie et le fait d’empêcher le malade de fréquenter les lieux de vente de la drogue.

Par ailleurs, le spécialiste en santé mentale invite les média à informer les populations sur les méfaits de la consommation des stupéfiants. Toute chose qui permettra de réduire le nombre de consommateur. A ce niveau, notre interlocuteur invite l’Etat à s’impliquer davantage afin d’éradiquer le phénomène, notamment par des actions en direction des producteurs et vendeurs de la drogue.

Au tribunal de Sikasso, le procureur Maky Sidibé rappelle que la consommation de stupéfiants est interdit par l’article 99 de la loi n°01-078 du 18 juillet 2001 portant sur le contrôle des drogues et précurseurs interdits.

Il révèle que la juridiction de Sikasso a enregistré, l’année dernière, quarante-quatre personnes détenues pour consommation et détention de stupéfiants.

MFD (AMAP)

Classement FIFA : Le Mali gagne quatre places

Bamako, 20 nov (AMAP) Le Mali gagne quatre places sur le plan mondial et occupe, désormais, le 57è rang sur l’échiquier international, dans le nouveau classement de la Fédération internationale de football association (FIFA) dévoilé, vendredi.

Ce classement est établi après des matches de qualifications pour la Coupe du monde, Qatar 2022, des rencontres amicales, et le tour final de la Ligue des nations de l’UEFA programmés en octobre.

Les Aigles, qui arrivent derrière la Bosnie-Herzégovine (56è) et devant l’Irlande du Nord (58è), récoltent ainsi les fruits des deux succès contre le Kenya (5-0, 0-1) lors des 3è et 4è journées des éliminatoires de la Coupe du monde, Zone Afrique.

Sur le plan continental, le capitaine Hamari Traoré et ses coéquipiers restent 10è du classement toujours dominé par le Sénégal (20è mondial) devant la Tunisie (27è mondial) et le Maroc (29è mondial) qui passe devant l’Algérie (30è mondial). C’est le seul changement dans le Top 10 africain par rapport au précédent classement, qui avait été publié le 16 septembre dernier.

Le Nigeria (36è mondial), l’Egypte (44è mondial) et le Ghana (52è mondial) occupent, respectivement les 5è, 6è, 7è places au classement africain, alors que la Côte d’Ivoire (53è mondial) et le Cameroun (54è mondial) pointent aux 8è et 9è rangs. Le Mali complète le Top 10.

Au total, 160 matches internationaux ont été disputés. Ce qui n’a pas été sans impact sur ce dernier classement mensuel des nations.

Pour mémoire, la Belgique est toujours au sommet de la hiérarchie mondiale et devance le Brésil et la France. L’Italie (4è) et l’Angleterre (5è) complètent le Top 5 mondial.

BK/MD (AMAP)

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