Sommet de la CEDEAO : Le Mali suspendu des instances de l’organisation sous régionale

Les chefs d’État et de gouvernement lors des travaux

Bamako, 31 mai (AMAP) Le sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur les récentes évolutions politiques au Mali tenu, dimanche, à Accra, a décidé de suspendre le Mali de ses instances mais sans prendre de sanctions économiques contre ce pays, à la suite du nouveau coup de force des militaires.

« Après de longues discussions, les chefs d’État et de gouvernement ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) », précisent dans un communiqué les dix chefs d’État présents lors de ce sommet.

Le Mali ne pourra plus, jusqu’à nouvel ordre, assister aux sessions des chefs d’État, aux Conseils des ministres ou encore aux sessions du Parlement de l’institution sous-régionale. Suspendu de toutes les instances de la Communauté, le Mali se retrouve maintenant isolé au sein de la CEDEAO.

Assimi Goïta, qui était dans la capitale ghanéenne, n’a pas pris part au sommet. Il s’agit donc d’une semi-victoire sur le plan sous-régional.

La conférence des chefs d’État a demandé le respect strict du calendrier de la transition. Un Premier ministre civil va être nommé avec un gouvernement inclusif, pour poursuivre le programme de transition. Mais aucune sanction économique n’a été prise et le colonel Assimi Goïta reste à son poste.

Le sommet avait pour but de définir les lignes d’action pour la transition. Les chefs d’État ont fermement condamné ce récent coup d’État qui, selon le communiqué final, est « une violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu à Aburi, au Ghana, le 15 septembre 2020 » et une violation de la charte de la transition.

«Je profite, au nom de la CEDEAO, pour réitérer notre engagement continu en faveur de la Transition pacifique au Mali», a laissé entendre le président en exercice de la (CEDEAO), Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, chef de l’Etat ghanéen.

Selon le président Akufo-Addo, il s’agit d’aider le peuple malien à trouver une solution politique pour que la paix et la stabilité règnent dans notre pays. A la séance d’ouverture du sommet, le président ghanéen a fait une présentation des enjeux actuels de la situation, et réaffirmé la disponibilité de la communauté à accompagner le Mali pour une sortie de crise.

Pour le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, il s’agissait, au cours des discussions, d’envisager les «voies et moyens d’accompagner ce pays frère (Ndlr, Mali) pour une sortie de crise».

«Ensemble avec mes pairs, nous proposerons des pistes de solutions à la crise malienne afin de maintenir la paix et la stabilité dans la sous-région ouest-africaine et sur le continent», a indiqué, pour sa part. le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé.

L’allocution du président en exercice de la CEDEAO a été suivie des travaux à huis clos. Après l’adoption de l’ordre du jour, Goodluck Ebele Jonathan, médiateur de la CEDEAO au Mali qui avait été dépêché à Bamako, le 25 mai, a présenté le rapport sur la situation dans notre pays qui se poursuivra par des discussions.

Au cours de son séjour à Accra, le président Goïta, proclamé président de la Transition, chef de l’État, par la Cour constitutionnelle malienne, le 28 mai dernier, a eu un tête-à-tête avec son le président ghanéen et des entretiens bilatéraux, notamment avec le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou.

Les décisions prises au cours de ce sommet extraordinaire seront déterminantes pour la suite du processus de la Transition au Mali.

Ce sommet intervient apres les évènements du 24 mai qui ont conduit à l’arrestation puis à la démission du président de la transition, Bah N’Daw, et de son Premier ministre, Moctar Ouane.

Mohamed Bazoum du Niger, Faure Gnassingbé du Togo, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Muhammadu Buhari du Nigeria, Umaro Sissoco Embaló de la Guinée Bissau, George Weah du Liberia, Adama Barrow de la Gambie., étaient présents à cette rencontre de haut niveau dans la capitale ghanéenne.

MD (AMAP)

 

PNLP : Remise des prix du jeu concours dans le cadre de la 14ème édition de la Journée Mondiale de lutte contre le Paludisme

Bamako, 31 mai (AMAP) Le Siège du Programme National de lutte contre le Paludisme (PNLP), sis au quartier du fleuve, a abrité vendredi, la cérémonie de remise des prix du jeu concours sur les radios, Facebook/Whatsaap dans le cadre de la Journée Mondiale de lutte contre le Paludisme, édition 2021.

Organisé par le PNLP en collaboration avec l’UNICEF et Mali Health, l’évènement a été présidé par le Directeur du PNLP, Dr Idrissa Cissé en présence de la Directrice adjointe du PNLP, Dr Diahara Traoré, du responsable de la Communication et de la mobilisation sociale du PNLP, Mory Camara, de plusieurs responsables du PNLP, des partenaires et des récipiendaires.

L’objectif du jeu concours était d’informer et de sensibiliser la population à travers les radios et les réseaux sociaux sur la lutte contre le paludisme.

Le jeu concours qui été organisé du 28 avril au 7 mai pour la phase suivi et du 8 mai au 28 mai pour la phase de clôture, a touché 434 personnes sur Face Book, Whatsaap, ainsi que sur les radios Manthia FM, Mikado et Kledu.

Les trois meilleurs sur les radios Manthia et Kledu ont été retenus et 5 sur Mikado en raison du nombre très élevé de participation sur ce support.

Les questions ont tourné au tour des modes de transmission, la prévention, la lutte contre le paludisme, les actions menées par le PNLP et les différents coordinateurs et directeurs du Programme depuis sa création en 1993, entre autres.

Dans son discours de bienvenue, le Directeur du PNLP, Dr Idrissa Cissé a saisi l’occasion pour remercier les partenaires singulièrement l’UNICEF, Mali Health et Bèèsago, pou tous leurs efforts d’accompagnement dans la cadre de la lutte contre le paludisme dont les résultats sont assez significatifs dans notre pays.

Dr Cissé a invité les récipiendaires les récipiendaires à être des ambassadeurs du PNLP dans les communautés en véhiculant les bons messages de lutte contre la paludisme notamment, l’assainissement, l’hygiène, l’utilisation de moustiquaires imprégnés et l’orientation vers les santés de santé en cas de maladie, entre autres.

Enfin, le Directeur n’a pas manqué de rappeler le thème de la Journée Mondiale de lutte contre le paludisme, édition 2021  à savoir « Zéro palu-Tirer un trait sur le Paludisme ».

Tout comme les directeur du PNLP, les représentant de l’UNCEF, Dr Samba Diarra et de Malihealth, Abdou Touré ont également invité les récipiendaires à œuvrer dans les communautés à la lutte contre le paludisme. Ils ont salué la Commission d’organisation pour son exploit, car de leur avis, il n’était pas évident de réussir l’exercice.

Le pote – parole des récipiendaires, N’Golo Konaré a remercié le PNLP et les partenaires pour leur engagement dans la lutte contre le paludisme, car selon lui pas de développement sans santé. Il s’est engagé à être l’ambassadeur de la lutte contre le palu dans la communauté ainsi que tous les autres récipiendaires.

Les récipiendaires ont reçu une enveloppe symbolique, des tissus bazin, des pagnes à l’effigie du PNLP, des casquettes, des teeshirts et des moustiquaires imprégnés.

En rappel, selon le rapport 2019 de l’OMS, le nombre de cas paludisme a été estimé à  228 millions dans le monde et le paludisme reste responsable de plus de 405.000 décès chaque année, majoritairement en Afrique.

Au Mali, le paludisme constitue également un réel problème de santé publique et représente le premier motif de consultation dans les formations sanitaires (34%) et la 1ère cause de mortalité avec 22% selon l’annuaire statistique du système local d’information sanitaire (SLIS2020) qui fit état de 2.384.000 cas.

Dans le même rapport, il est indiqué qu’il a été malheureusement enregistré 1708 décès, soit un taux de létalité hospitalière de 2,05%.

KM (AMAP)

Sommet CEDEAO sur le Mali : le président Assimi Goïta se rend samedi à Accra, au Ghana

Bamako, le 28 mai (AMAP) Le président de la Transition Assimi Goita, Chef de l’État, se rendra ce samedi, à Accra, au Ghana, où il participera au sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO0 sur la situation politique au Mali.

L’information est confirmée par des proches collaborateurs du président Goita qui précisent que le chef de l’Etat sera accompagné à l’aéroport par les chefs des institutions dans le strict respect du protocole dû à son rang.

Le colonel Goita aura plusieurs messages à communiquer à ses pairs. Selon la même source, il donnera les éclairages nécessaires à la conférence des chefs d’Etat sur les récents développements de la situation politique au Mali.

AC/MD (AMAP)

La Cour constitutionnelle malienne déclare le colonel Assimi Goïta, chef de l’État et président de la transition

Bamako, 28 mai (AMAP) Un arrêt de la Cour constitutionnelle malienne a déclaré vendredi, le colonel Assimi Goïta, chef de l’État et président de la transition, après un deuxième coup de force militaire en neuf mois.

Le vice-président de la transition, le colonel Goïta, « exerce les fonctions, attributs et prérogatives de président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme », proclame la Cour constitutionnelle ajoutant que celui était, jusqu’ici le vice-président de la transition, portera « le titre de président de la transition, chef de l’État ». La Cour constitutionnelle indique avoir constaté la « vacance de la présidence » consécutive à la démission du président de la transition, Bah N’Daw.

Assimi Goïta a rencontré, vendredi, après-midi, pour la première fois toute la classe politique malienne et a exprimé officiellement sa volonté de voir le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) proposer le nom du futur Premier ministre, issu de ses rangs.

Le colonel Goïta l’a déclaré, au cours de cette rencontre au palais de Koulouba, confirmant ainsi ce qui n’était qu’une rumeur, depuis l’arrestation, lundi, du président de la Transition Bah N’Daw et du Premier ministre, Moctar Ouane.

L’objectif de cette rencontre, selon les autorités, est d’expliquer aux acteurs politiques ce qui a conduit aux événements en cours dans le pays, notamment la démission de l’ex président Bah N’Daw et de son Premier ministre Moctar Ouane, qui ont été relaxés depuis mercredi nuit.

MD (AMAP)

Premier ministre de la Transition au Mali: Le M5-RFP propose Dr Choguel Kokalla Maïga

Dr Choguel Kokalla Maïga

Bamako, 28 mai (AMAP) Dr Choguel Kokalla Maïga est le candidat du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP) pour le poste du Premier ministre de la Transition, ont annoncé vendredi les responsables du Mouvement lors d’une conférence de presse.

« Le M5 s’est réuni et a convenu, unanimement, de proposer le nom du Dr Choguel Kokalla Maïga qui est le président de son comité stratégique », a déclaré le principal conférencier, Ibrahim Ikassa Maïga, l’un des portes-paroles du M5-RFP.

Ibrahim Ikassa Maïga a fait cette mise en garde : « Maintenant nous sommes prêts à y aller mais à condition qu’on nous laisse travailler. Parce que le M5-RFP a décliné les paramètres du changement en 10 points qui se traduit en 17 actions que nous avons proposées pour rectifier la Transition et pouvoir jeter les bases de la Refondation du Mali ».

D’après lui, ce travail de refonte de l’Etat se fera avec tous les Maliens de tous les bords. « Il faut une union sacrée. C’est sur cette base que le Mali va avancer », a soutenu M. Maïga.

Il a indiqué la proposition du M5-RFP fait suite à la décision du vice-président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, d’attribuer la fonction de Premier ministre à une personnalité par le Mouvement du 5 juin.

BD/MD (AMAP)

Mali: Le colonel Assimi Goïta propose la Primature au M5-RFP

Le colonel Assimi Goïta

Bamako, le 28 mai (AMAP) Le vice-président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a exprimé officiellement vendredi, après-midi, sa volonté de voir le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) proposer le nom du futur Premier ministre, issu de ses rangs.

Le colonel Goïta l’a déclaré, au cours d’une rencontre avec la classe politique au palais de Koulouba, confirmant ainsi ce qui n’était qu’une rumeur, depuis l’arrestation, lundi, du président de la Transition Bah N’Daw et du Premier ministre, Moctar Ouane.

L’objectif de cette rencontre, selon les autorités, est d’expliquer aux acteurs politiques ce qui a conduit aux événements en cours dans le pays, notamment la démission de l’ex président Bah N’Daw et de son Premier ministre Moctar Ouane, qui ont été relaxés depuis mercredi nuit.

Le M5-RFP est le regroupement politique à l’origine de la contestation contre l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta,

A la suite des forces politiques, le vice-président rencontrera également la société civile et le Réseau des communicateurs traditionnels (RECOTRAD).

AT/MD (AMAP)

Jean-Louis Sagot Duvauroux : « Au nom de la conversation des cultures »

Jean-Louis Sagot en compagnie de Salif Keïta et de Fatoumata Diawara sur le plateau de La Genèse dans le massif de Hombori.

Entretien réalisé

par Ibrahim MAIGA

Bamako, 28 mai (AMAP) Enseignant à Bamako entre 1972 et 1974, Jean-Louis Sagot est devenu un dramaturge pointu dans l’affirmation de l’humain contre les dérapages et les absurdités des hommes. Il connait le Mali ; pas seulement celui des villes, mais aussi celui des villages et des hameaux. Cette immersion a éveillé en lui le goût de la découverte de l’autre, le besoin de comprendre et de raconter les fils qui tissent l’histoire du Mali. Une partie de son engagement et de son implication dans la vie et la création artistique vient de là. Il a eu le temps de se conforter et de conforter sa vision, en devenant très jeune, le rédacteur en chef du mensuel « Droit et Liberté » du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, le MRAP, un mouvement né dans la résistance contre l’occupation nazie.

L’Essor : Vous êtes venu à Bamako en 1972. Et depuis, vous êtes un Malien de cœur. Qu’est-ce qui vous a capté ?

J-L.S.D : J’ai atterri pour la première fois à Bamako en 1972 à l’aéroport de Hamdallaye où se trouve aujourd’hui l’ACI 2000. J’avais 21 ans. Je venais prendre mes fonctions de professeur de français au Lycée Prosper Kamara. Je devais initialement être engagé dans le cadre de mon service militaire, mais après un accident, j’avais été réformé. J’avais néanmoins envie de faire une rupture avec la vie française, de voir autre chose. Je me suis fait embaucher sur place, avec un salaire d’enseignant malien. Une vraie bifurcation, car ça ne me permettait pas de vivre dans les conditions des autres français expatriés. J’ai trouvé deux pièces à louer dans une cour de Hamdallaye où vivaient plusieurs autres familles. Je m’y suis installé, bientôt rejoint par deux amis. Et il s’est alors passé ce que vivent des milliers de gens qui s’enracinent dans un pays d’accueil : des souvenirs, des projets, des amitiés, des aventures humaines et professionnelles, un mariage… Comme les bamananw le disent, j’avais quitté chez moi, j’étais arrivé chez moi. La jatigiya malienne a certainement participé à cette « captation ». Mais il n’y a là ni mystère, ni miracle. Je me suis retrouvé, sans d’ailleurs l’avoir planifié, dans la situation de centaines de milliers de personnes qui se sentent chez elles et en France, et au Mali. La naissance de mon fils a fait entrer le nom Sagot-Duvauroux dans l’état-civil malien sans le faire sortir de l’état-civil français, comme c’est le cas pour tant de Tounkara, de Doukouré, de Traoré, de Kanté ou de Diarra dont la vie a fini par offrir à la France leurs riches patronymes sans les enlever au Mali. XXIe siècle !

L’Essor : De Bamako à Ansongo ; de Bamako à Kayes, vous avez fait du pays. Vous n’avez pas fait que du tourisme.

J-L.S.D : Quand j’ai mis les pieds au Mali, j’avais 21 ans et une motocyclette « Caméco » que j’avais pu acquérir grâce à un prêt du lycée. Un ami français, qui m’avait précédé à Bamako me donne alors un conseil : si tu veux connaitre le pays, prend n’importe quelle route qui se présente devant toi, avance jusqu’au soir ; quand vient le soir, arrête-toi au premier village, demande l’hospitalité ; on t’amènera chez le dugutigi et tu y trouveras le gîte et le couvert. Première destination : le Bèlèdougou, d’accès facile depuis Bamako. Un pneu crève à l’approche du village de Tènèzana, un peu avant Nossombougou. Trois jeunes m’aident à réparer, puis m’emmènent chez un homme qui a fait l’armée française, Ngolo Diarra, paysan, donso, passionné de littérature… Nous sommes restés liés jusqu’à son décès. J’ai beaucoup appris de sa riche conversation, quand il rentrait du champ la daba sur l’épaule, et avant qu’il ouvre un roman d’Alexandre Dumas lu à la lumière de sa lampe. Ensuite, j’ai pris goût à ces escapades et mon univers social s’élargissant, j’ai rapidement eu le choix des destinations : quitter chez soi, arriver chez soi ! Voyage à Kayes, à « caméco » et alors sans le confort du goudron, Kayes où je croise une très vieille dame qui me parle avec gravité : elle a quitté, enfant, la ville de Ségou attaquée par les Français et s’est réfugiée avec un petit groupe de Toucouleurs dans le quartier Légal Ségou – quartier Ségou. Elle est la grand-mère de ma voisine de Hamdallaye dont je partage le « bassi » quotidien ; elle n’imaginait pas recevoir un jour un petit-fils de la couleur et de la nationalité de ses agresseurs… Temps nouveaux !

Je lie une amitié qui dure toujours avec un élève venu d’Ansongo, aujourd’hui enseignant dans une université américaine. Je prends l’habitude d’aller passer mes vacances dans sa famille. J’y amène même une sœur et un frère depuis la France. Une des suites devenue publique des liens tissés alors, ce sont les cases en nattes qui abritent la famille de Jacob, dans le film La Genèse (Cheick Oumar Sissoko, sélection officielle Cannes 1999 « Un certain regard »). J’avais alors emmené l’équipe de production chez une tante, à Bazi Haoussa et, avec les femmes de ce quartier historique d’Ansongo, elle avait conduit la confection très réussie de ces confortables habitations de nattes tissées. En effet, ces voyages et bien d’autres, même s’ils m’ont fait découvrir les paysages physiques et humains du grand Mali, n’avaient pas grand-chose à voir avec le tourisme.

L’Essor : Vous avez écrit le scénario de « La Genèse », porté à l’écran par Cheick Oumar Sissoko, sans doute un grand moment cinématographique. Si c’était à refaire ?

J-L.S.D : Dans les années qui précédèrent ma venue au Mali, j’avais fait des études de théologie. L’univers biblique m’était familier. En vivant au Mali, cet univers s’anima, pris les couleurs de la vie. La Genèse, premier livre de la collection biblique, fait du meurtre de l’éleveur Abel par son frère le cultivateur Caïn, la mère de tous les conflits. Dans le récit biblique, Abel et Caïn sont les deux fils d’Adam et Ève, un concentré de l’humanité. En découvrant les problèmes concrets vécus au Mali du fait de la cohabitation entre éleveurs transhumants et cultivateurs sédentaires – les problèmes comme les solutions –, les épisodes bibliques se sont mis à prendre de la chair, de la vérité dans mon imagination. Après avoir relu quelques épisodes de la vie du patriarche Jacob (Yakouba), je suis allé voir Cheick Oumar Sissoko, alors directeur du Centre national de production cinématographique, l’ancêtre de l’actuel Centre national de cinématographie du Mali (CNCM). Je lui ai alors exposé mon idée : incarner le récit biblique non plus par un péplum hollywoodien, mais dans un univers beaucoup plus proche de ce que raconte la Bible, un univers inspiré des façons de vivre du Mali. Banco ! Quand je regarde aujourd’hui le film, ce récit me semble avoir pris de l’actualité. Les conflits qui s’y nouent et qui s’y dénouent, les chemins de la guerre et ceux de la concorde sur lesquels marchent les personnages, le rôle qu’y joue la spiritualité ne parlent-ils pas de ce qui se vit, aujourd’hui, dans notre pays déchiré ?

ean-Louis Sagot et Richard Toé lors de la création de la pièce « Kalach story » à l’Institut français du Mali.

L’Essor : Le théâtre particulièrement vous attire. Comment avez fait la rencontre de Alioune Ifra Ndiaye ? 

J-L.S.D : Sur le plateau de La Genèse, dans le site somptueux d’Hombori, s’était retrouvée quasiment toute la communauté artistique du Mali. Là m’est venue l’idée de donner une suite à cette première intrusion dans la création culturelle malienne. Avec Sotigui Kouyaté et Habib Dembélé « Guimba », tous deux acteurs dans le film, nous avons alors décidé de créer une compagnie théâtrale, le Mandéka théâtre, avec un premier projet : une adaptation d’un des plus grands chefs d’œuvres du théâtre mondial, l’Antigone du grec Sophocle écrite en un temps où la Grèce regarde vers la puissante civilisation africaine de l’Égypte plus que vers l’Europe encore largement sauvage.

C’est à la suite de la création du Mandéka théâtre que j’ai rencontré Alioune Ifra Ndiaye. Je discutais avec Habib Dembélé dans la cour de l’Office de radio et télévision du Mali (ORTM) quand un jeune homme est sorti du bâtiment et s’est dirigé vers nous. Habib me l’a présenté comme son manager et m’a vivement conseillé de l’intégrer à l’équipe de notre compagnie théâtrale en formation. Il avait des qualités d’organisation et de leadership que ni Habib, ni Sotigui, ni moi-même ne possédions. Le trio de départ se transforma en un quarteron !

Habib et Sotigui ayant un peu plus tard choisi de ne pas poursuivre l’aventure du Mandéka théâtre, Alioune et moi décidâmes de créer une nouvelle compagnie, BlonBa, décision qui m’a donné l’occasion et la motivation d’écrire une quinzaine de spectacles créés au Mali et qui ont été présentés dans treize pays de quatre continents. Les qualités propres d’Alioune l’ont conduit à élargir le projet de BlonBa, qui était initialement la création théâtrale, avec l’ouverture d’un lieu de diffusion dans le quartier de Faladiè. Cette salle est vite devenue un des principaux centres de la vie culturelle malienne. Il a aussi voulu donner une perspective à son métier originel, la réalisation cinématographique. Il a pour cela créé une société, Wokloni, abritée par BlonBa et dédiée à la réalisation cinématographique, notamment à l’animation. Après la fermeture de la salle de Faladiè, c’est sous le couvert de la société Wokloni que s’ouvre l’actuel Complexe culturel Blonba, à Bacodjicoroni.

Alioune ayant souhaité continuer sans moi son action, j’ai poursuivi de mon côté mon travail centré sur les contenus. J’ai eu la chance de rencontrer, pour cela, un réseau de jeunes équipes de la nouvelle génération, le réseau Culture en partage, engagées dans les champs de la création artistique et de la technologie numérique qui s’est installé dans un lieu crânement baptisé « La Maison des solutions ». Un foyer d’innovations plein de promesses et auquel je suis fier d’être mêlé.

Pour ce qui est de la création théâtrale à proprement parler, le rameau que cette situation a fait naître du tronc commun de BlonBa a pris le nom de Compagnie BaroDa, avec déjà de belles créations à son actif.

L’Essor : Vous travaillez en français pour un public qui ne comprend pas cette langue.

J-L.S.D : Il y a au Mali un public qui comprend le français. Mais la question que vous posez, celle des langues du Mali, est centrale pour le développement d’une culture partagée par le plus grand nombre. Déjà, La Genèse avait été tournée en bamanan kan et non en français. Avec le réseau Culture en partage, nous essayons, à chaque création, de produire nos spectacles dans au moins deux langues : français et bamanan kan.

Tout récemment, nous sommes venus en France avec une performance arts plastiques/danse/théâtre dont le texte était à 100 % en bamanan kan. Nous avons été surpris et heureux de voir qu’entendre cette langue, que deviner sans la comprendre vraiment ce qui était exprimé avait séduit les spectateurs, jeunes pour la plupart. Nos grands projets du moment, par exemple l’éditeur numérique BiBook, sont conçus pour proposer des textes en langues africaines, notamment par la publication de textes audio. Nous avons commencé à développer le théâtre radiophonique où les langues africaines sont à égalité avec les langues « officielles » venues d’Europe avec déjà des diffusions sur Mikado FM. Ainsi, nous travaillons à la traduction d’un de nos derniers spectacles, « Kalach story » dont le thème est la violence armée, dans une dizaine de langues du Mali, avec l’objectif qu’il soit entendu dans les zones où règne l’insécurité. La version bamanan existe déjà. A noter que la jonction opérée à la Maison des solutions entre les nouvelles technologies et la création culturelle ouvre beaucoup de possibilités pour répondre positivement au souci que vous exprimez.

L’Essor : L’humain est au centre de votre discours. Vous savez que nous sortons d’un lien colonial avec la France. De quel type d’humain, d’humanité parlez-vous ?

J-L.S.D : Il y a 500 ans, une poignée de puissances européennes ont entrepris la conquête du monde et inventé pour ça un mythe toxique et mensonger : l’existence supposée d’une « race blanche » réunissant les humains accomplis et condamnant les autres à les servir et/ou à les imiter. Les traces de cette guerre de 500 ans sont toujours là, sans même que nous y pensions. Quand je parle bamanan kan, même avec des fautes, on me félicite. Quand un Malien parle français, même sans faute, c’est considéré comme normal. Mais le monde change. Surtout avec la jeune génération. Au Mali comme en France, les uns sont reliés avec les autres par l’intermédiaire de réseaux qui n’ont ni centre, ni périphérie. Un Malien ou une Malienne qui converse sur Facebook avec un « ami » d’Amérique ou de France devient le centre du monde au moment où parle son clavier. C’est une expérience nouvelle qui tranche avec un temps où les Africains étaient placés par les imaginaires des uns et des autres en marge de l’Histoire, du progrès, en marge du monde.

En pratique, la différenciation « raciale », qui nous classe parmi les Blancs ou les Noirs, perd son sens. Peau claire, peau sombre, grande taille, yeux bleus, yeux bruns, toutes ces caractéristiques physiques nous distinguent en effet, mais dans les classes des écoles françaises, comme dans mes relations avec la jeune génération malienne, être « un Noir » ou être « un Blanc » ne porte plus beaucoup de sens. Michel et Salif, Noémie et Fatou suffisent à nous rappeler que chaque être humain est unique. Il y a quelque temps, dire en France qu’un donso, quand il coupe un arbre, s’en excuse et fait une libation, apparaissait comme une curiosité exotique. Aujourd’hui, les petits Français tendent l’oreille (même les grands) et se disent qu’il y a là un message important.

La conversation des cultures commence à être efficace. Comme j’en ai tiré et que j’en tire toujours beaucoup de joie, j’essaye de lui donner de l’espace. Construire une issue pacifique à la guerre de 500 ans ? Quel travail accomplir pour réussir cette révolution ? Quel travail pour que mon fils, n’wolo den, dont la maman est née à Bamako et le papa à Paris puisse vivre dans toute sa richesse son lien au Mali, à la France, au monde, à ce nouveau siècle dont peut naître le meilleur… ou le pire. Selon ce que nous en ferons.

IM (AMAP) 

 

Amidou Danioko : Maître bijoutier

Par Youssouf DOUMBIA

Bamako, 28 mai (AMAP) « Je fais des pièces uniques qui sont vendues à travers le monde entier. » Amidou Danioko, maître bijoutier à la Maison des artisans de Bamako, n’est pas peu fier de son travail. Reconnu pour l’originalité et la richesse de ses œuvres, il fait, sans doute, partie des créateurs maliens qui ont révolutionné leur domaine ces cinquante dernières années. Rien d’étonnant donc qu’il ait remporté le prix Label d’excellence de l’UNESCO en 2007.

Il nous reçoit dans son box d’à peine trois mètres carré qui est composé d’une forge et d’un présentoir dont la charpente est faite en aluminium et le corps en verre. Un long miroir de plus d’un mètre est fixé sur un autre pan de mur permet au client d’apprécier les bijoux à essayer. Ici tout est estampillé « Taasiri » ou attaché le feu. Car Amidou se donne régulièrement des défis à relever, « celui qui s’est donné comme mission d’attacher le feu ne peut se reposer », dit-il.

Il fait, sans doute, partie des créateurs maliens qui ont révolutionné leur domaine ces cinquante dernières années. À son actif, plus 300 modèles (bagues, bracelets, boucles d’oreille, tours de cou, chaînes et pendentifs), aussi bien en or, argent, en bronze et autres métaux précieux qu’avec du bois d’ébène ou des cuirs, qui sont repris par d’autres bijoutiers dans la ville de Bamako et, souvent, au-delà même des frontières du Mali.

Amidou explique qu’il a du mal à reproduire ou à tenter d’imiter un objet. « J’ai toujours envie de faire du nouveau, pas de revenir sur ce que j’ai déjà confectionné. » En réalité, notre maître artisan est à la fois concepteur ou designer de pièces. Ailleurs, il se serait contenté de produire des formes et de les mettre à la disposition des exécutants pour la réalisation de l’œuvre qu’il aura conçue. C’est ainsi que, de 1996 à nos jours, il se rappelle avoir produit plus de 100 modèles de bracelets qui sont aujourd’hui vendus à Bamako et ailleurs. « Si je ne m’abuse, tous les modèles de bracelet qui sont portés de nos jours à Bamako ont été conçus par moi-même. » Mais, comme tout bon artiste, Amidou ne peut pas expliquer l’envie qui lui vient fréquemment de produire de nouvelles formes. Ce qui explique en réalité sa « propension à ne produire que des pièces uniques ». « Chaque fois qu’un client m’emmène un modèle à reproduire, je le donne volontiers à un autre artisan, car je ne peux pas faire ça », confie-t-il. Beaucoup de clients lui apportent des modèles industriels faits dans d’autres pays.

 

OPPORTUNITÉ – Amidou a plus d’un tour dans son sac « de créations et d’innovations », il a aussi mis au point une formule qui permet de trouver la bonne mesure d’un bijou à partir de la mesure du tour de bras, du doigt ou du cou du client. Il affirme vouloir déposer bientôt cette formule au Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI) afin de la protéger.

Après avoir parcouru le monde entier pour vendre ses créations, Amidou travaille depuis 2011 avec de grandes marques internationales Hermès (France) ou Soon (Luxembourg).

Dans un passé récent, le ministère de l’Artisanat et du Tourisme a offert aux artisans maliens l’opportunité de parcourir presque toutes les places fortes du monde qui donnent de la valeur à l’artisanat. « Par exemple, les Expositions-Ventes à la Bourse du commerce dans le 1er Arrondissement de Paris (France) ont été des moments très importants pour l’artisanat de notre pays », se souvient Amidou Danioko. « C’est à travers ces expositions que de nombreux galeristes, salons, marques et autres magasins de vente ont pris contact avec nous, artisans du Mali. Nous y avons ainsi noué des contacts avec des Chinois, des Japonais et des Américains, des Brésiliens et des Australiens. Ces relations se poursuivent de nos jours », explique Danioko.

Milan Polomack est une artiste designer de la Martinique. Elle expose régulièrement dans les grandes villes comme Paris, Londres, New York, Berlin ou Bruxelles. Elle travaille avec Amidou Danioko depuis 2010. Actuellement, en séjour à Bamako, nous l’avons rencontrée au siège de « Taasiri » à la Maison des artisans. Elle explique qu’elle apporte surtout des dessins qu’elle a du mal à réaliser. Elle fait également des commandes que Amidou exécute en pièce unique. Si elle apprécie naturellement le travail de Amidou, elle estime que son client doit chercher à documenter davantage ses productions.

La quarantaine, Amidou Danioko est vite reconnaissable par son crâne à moitié lisse du fait de la calvitie. La barbichette prolonge son menton. Ce bijoutier est reconnu pour l’originalité et la richesse de ses œuvres. Cela lui a permis de remporter des prix et des récompenses aussi bien au Mali, en Europe et en Amérique. En novembre, son œuvre intitulée « N’dola » a obtenu le prix Label d’excellence de l’UNESCO. C’est un ensemble de pendentif, de boucle d’oreille et de bracelet. Chacun de ces éléments est un assemblage du bois d’ébène et de l’argent. Le Label d’excellence de l’UNESCO sert de mécanisme de contrôle de qualité, et constitue un instrument pour la commercialisation des produits. Il garantit la qualité irréprochable des produits traditionnels faits main. Ce label est délivré à des produits innovateurs de la région Afrique au Sud du Sahara. Il est organisé, pour la première fois, dans cette partie de l’Afrique. Le Label d’excellence n’est donc pas attribué «aux meilleurs» produits comme le serait un prix à la suite d’un concours. C’est une marque d’approbation qui garantit que le produit artisanal ou la ligne de produits fabriqués respecte les critères de qualité définis et qui ont été élaborés conformément aux exigences de l’authenticité culturelle et de la protection de l’environnement.

PROTECTION– Le « N’dola » de Amidou Danioko a été sélectionné en même temps que quatre œuvres dont une de Ag Ali, un autre d’un artisan malien. La foire de Paris, un des plus hauts lieux de la vente des objets d’artisanat, recevra désormais les œuvres de ces deux créateurs. Les lauréats rentreront, également, dans le Musée de l’UNESCO à Paris.

En fin 2006, le bureau du commerce extérieur du Canada a sélectionné cinq artisans maliens de la bijouterie et des accessoires de mode pour un voyage d’étude à Montréal et à Toronto. Les échantillons de produit, que Amidou et ses quatre collègues ont présentés, suivent actuellement un processus de protection afin qu’ils ne puissent pas être plagiés.

Avant cela, son bracelet dont la manche est argent et la table, en bois d’ébène autour duquel est enroulé un fil d’argent, a été sélectionné parmi les 50 meilleures œuvres design du continent africain par le ministère français des Affaires étrangères et le ministère de l’Artisanat du Burkina Faso.

Amidou a exposé à Ouagadougou grâce au soutien du ministère de l’Artisanat et du Tourisme et du Centre national de la promotion de l’artisanat. Une grande exposition qui a regroupé les professionnels de la mode et des accessoires de la mode du monde entier. C’est ainsi qu’un grand magasin luxembourgeois a décidé de présenter dans ses rayons des œuvres de Amidou. Depuis 2006, ce magasin vend régulièrement toute sa gamme de produits allant des bracelets aux boucles d’oreille en passant par les bagues, les pendentifs, les tours de cou et les cœurs de chaîne.

Son objectif est d’ouvrir une petite unité de fabrication et pourquoi pas un centre d’apprentissage pour transmettre ses techniques de création et fabrication à des jeunes.

YD (AMAP)

 

Situation politique au Mali : Entre pressions et appels à l’inclusivité

Par Issa DEMBELE

Bamako, 28 mai (AMAP) Le président de la Transition, Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane sont libres depuis mercredi soir, après avoir passé trois jours aux mains des militaires à Kati. Leur libération immédiate et inconditionnelle était réclamée aussi bien par la communauté internationale que par des acteurs nationaux à travers différents communiqués qui, du reste, apprécient diversement ce coup porté au processus de transition. Alors que certains partis politiques se réservent encore leurs jugements, d’autres ont clairement pris position.

La condamnation internationale, elle, reste forte et jusqu’ici unanime. Des sanctions ciblées sont brandies pour dissuader les militaires à ne pas confisquer le pouvoir qui devrait rester aux mains des civils. À cet égard, la Communauté économique de Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA) et le Conseil de sécurité des Nations unies sont formels : les éléments des forces de défense et de sécurité doivent regagner leurs casernes sans délai. Pour l’ONU, imposer un changement de direction par la force, y compris par des démissions forcées, est inacceptable.

Elle a appelé à la reprise immédiate de la transition civile et rappelé que le retour à l’ordre constitutionnel doit se faire dans le délai de 18 mois établi, conformément à la charte de Transition. La communauté internationale, massivement mobilisée au chevet de notre pays depuis des années, craint l’impact négatif des évènements survenus sur les efforts de lutte contre le terrorisme et la mise en œuvre l’Accord pour la paix et la réconciliation. Une inquiétude d’autant plus fondée que les États-Unis ont annoncé la suspension de leur assistance au profit des forces de défense et de sécurité, après l’arrestation et la démission du président et du Premier ministre de la Transition.

Washington envisage également des mesures ciblées contre les dirigeants politiques et militaires qui «entravent la transition malienne». Pour ce pays partenaire, un «gouvernement dirigé par des civils présente la meilleure opportunité de parvenir à la sécurité et à la prospérité au Mali et dans l’ensemble de la région du Sahel ».

À cette pression internationale, s’est associé un mouvement intérieur de refus du coup de force. Le Parti pour le renaissance africaine (PARENA) invite la «junte militaire à se ressaisir», estimant que ces soubresauts sont de nature à retarder l’atteinte des objectifs initialement assignés à la Transition qui, poussive à ses débuts, était entrée dans une phase plus inclusive. D’autres avaient adopté la même posture. Cependant, il convient de préciser que les militaires n’ont pas que des détracteurs sur la scène politique.

Cependant, toutes les forces politiques partagent l’idée d’une Transition inclusive. Pour y arriver, le Parena appelle les forces démocratiques du Mali à se retrouver pour forger un consensus national sur les prochaines étapes de la Transition. La direction de l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP) prône également la poursuite de la Transition sur des bases plus inclusives et plus consensuelles. Même discours du côté du Rassemblement pour le Mali (RPM) qui exhorte à des concertations larges et inclusives pour assurer la poursuite normale de la Transition.

S’il n’est pas contre le dialogue inclusif, le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) estime que cela devrait se faire sur la base des 17 mesures contenues dans son mémorandum soumis à l’ancien président de la Transition. Dans son communiqué, le mouvement prévient qu’il reste vigilant face à l’évolution de la situation et soutient la dynamique de « rectification en cours, pour jeter les bases de la Refondation du Mali ».

ID/MD (AMAP)

Covid-19 au Mali : Diminution du nombre de contamination avec seulement 3 cas enregistrés jeudi

Bamako, 28 mai (AMAP) Le nombre de cas de contamination a diminué avec seulement trois cas découverts jeudi, portant le nombre total à 14 259 avec 9523 guérisons et 514 décès, a appris l’AMAP de source officielle.

Les services de santé précisent, par ailleurs, que les 3 nouveaux cas ont été enregistrés dans la région de Koulikoro et le district de Bamako.

L’Institut de santé publique (ISP) déclare également que 1071 personnes -contact font l’objet d’un suivi quotidien avant d’inviter les populations à la sérénité et au respect des mesures préventives.

KM (AMAP)

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