Jeunesse et chasse aux margouillats : Véritable parcours initiatique

Par Ahmadou CISSÉ

Bamako, 22 avr (AMAP) La traque et la consommation de ce reptile sont des activités pratiquées par les gamins. Cela leur permet, non seulement, de raffermir les liens d’amitié et de fraternité mais, aussi, de leur donner le goût de l’effort. Cette pratique a traversé les âges. Sans prendre des rides. Les enfants courent d’arbre en arbre, de colline en colline, à la traque d’un «gibier» qui ne se laisse pas faire. Rapide, le margouillat trouvé dans son milieu est bon joueur. Il donne du fil à retordre aux mômes malgré les lance-pierres et autres équipements de fortune.

Le margouillat est un saurien de la famille des iguanes, sous famille des agamidae qui compte 400 espèces. Ce cousin du lézard se trouve dans tous les pays chauds (Europe du Sud, Amérique Latine, Australie, Afrique….).

Le margouillat d’Afrique de l’Ouest est appelé «l’Agame des Colons» (Agama Agama). Il est ovipare et vit en groupe d’une dizaine d’individus, dirigé par un mâle dominant qui défend vigoureusement son territoire d’abord par un changement de couleur. Pour défendre son territoire, il devient violent et livre bataille avec les mâles concurrents. Il y laisse souvent sa queue.

Moussa et ses petits camarades n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Alors, ils profitent de leur temps libre pour mettre un peu de couleur à leurs journées de grisaille. À 14 ans, Moussa, mine de rien, est dans l’adolescence. Mignon, son sourire est dévastateur. Ses habits et son corps d’adolescent ont besoin d’un zeste de propreté. De toute évidence, il ne s’encombre pas de règles d’hygiène. La teinte jaunâtre de ses dents s’est acquise avec les mauvaises habitudes alimentaires et d’hygiène buccale. Il est né dans une relative pauvreté. Ses parents vivent du maraîchage et de petits métiers.

Lui et ses compères sont des ennemis jurés des petits reptiles, souris et autres petites bêtes qui traînent dans le coin. Pantalon délavé, haut déteint et chaussure en plastique abîmée, le petit Moussa n’a qu’un souci : se faire le maximum de margouillats. Moussa n’est pas seul dans cette partie de chasse. Il est le chef d’une bande de mômes qui l’accompagne très souvent dans les arbustes pour chasser le margouillat (mabouillat ou mabouya en créole antillais), nom courant (ou nom vernaculaire) donné en français à plusieurs espèces de ce reptile.

En bon leader, Moussa se fait obéir par ses compagnons au doigt et à l’œil. C’est lui qui choisit le site de la chasse et le moment de donner l’assaut final contre les cibles camouflées dans les buissons ou tapies dans les terriers.

Les enfants détiennent un bout de savoir sur les reptiles. Pour distinguer un margouillat, ça ne cherche pas de midi à quatorze heures. Le saurien est reconnu par son corps massif, une tête bien marquée et une longue queue effilée. Il possède quatre membres avec chacun cinq doigts très fins pourvus de griffes.

Il mesure entre 15 et 40 cm. De couleur brune, il peut devenir bleu orange aux extrémités par un effet caméléon. Sa couleur peut devenir rouge sombre en cas de bagarre avec un autre mâle ou bien d’autres couleurs pendant la saison des amours.

QUIÉTUDE PERTURBÉE – La bande de Moussa sait, aussi, que la femelle est plus petite et conserve une couleur beige. Le margouillat a la peau recouverte d’écailles avec quelques épines sur la nuque. C’est un animal terrestre et diurne qui passe la nuit dans les arbres ou dans un terrier. Il affectionne les habitations et ne dédaigne pas manger les restes de repas.

Ce reptile est inoffensif. De temps en temps, il fait des mouvements de tête comme pour faire un coucou aux hommes. Il aspire juste à une vie tranquille, sans vagues. Fuyant les hommes, il se cache dans les buissons, les concessions abandonnées et les chantiers de construction peu fréquentés.

Le margouillat des savanes de l’Afrique au sud du Sahara vit essentiellement d’insectes. Pour remplir sa panse, il est actif de jour. Il avale les insectes d’un trait. Son système digestif est une machine très simple qui évacue rapidement les déchets à cause de l’étroitesse de l’estomac.

Mais cette quiétude est perturbée par les intrépides enfants. Moussa, fils d’une famille nombreuse dans le quartier périphérique de Zirakoro Dounfing, à la lisière de la Commune III de Bamako, est un redoutable prédateur. Une espèce de terroriste pour la communauté des petits reptiles. À chaque fois qu’ils sortent le bout du nez pour chercher de quoi se mettre sous la dent, Moussa et ses copains sont aux aguets.

Sur les hauteurs de Lassa, quartier de la Commune III, prisé par des expatriés et des adeptes du mouvement Rasta, le paysage accidenté offre une résidence idéale aux margouillats et bien d’autres reptiles. Ils se cachent sous les rochers, parcourent les pistes et grimpent aux murs à la recherche de nourriture. À la différence de leurs cousins, les serpents, les margouillats sortent le jour même si la chaleur est étouffante. Ventre vide n’a point d’oreilles. Moussa et sa bande en ont déjà capturé une dizaine. Le butin est sous bonne garde.

La nuit s’annonce festive. À 17 heures, le soleil est en train de finir sa course à l’horizon. Bientôt, il fera nuit sur les hauteurs de Lassa. Le ventre de Moussa gargouille chaque fois qu’il pose son regard sur le chapelet de margouillats. Il les imagine déjà sur le feu en train de cuir au grand plaisir de son palais. «Nous chassons presque tous les jours. Souvent, on peut capturer ou tuer 20 margouillats que nous apportons à la maison pour les griller», témoigne fièrement le jeune chasseur. Et d’ajouter avec une pincée d’humour : «Tonton, (oncle), c’est délicieux hein!». Non, merci, répondit le passant, votre serviteur.

Il faut dire que les activités de jeunesse varient en fonction de la communauté et même de la culture. Dans le Sud du Mali, les enfants sont friands de la viande de margouillat. Selon les connaisseurs, sa viande est relativement tendre. Quelques minutes sur le feu suffisent. Certains disent même qu’elle est riche en protéine. Donc, très nourrissante. Les sauterelles aussi passent régulièrement dans la casserole.

Dans une partie du Septentrion, le chat est clandestinement chassé par les enfants, notamment à Tombouctou. Que l’on soit du Sud où les enfants mangent les reptiles et les insectes ou dans le Nord où le chat est, très souvent, au menu de la fête des mômes, la chasse en bande a beaucoup d’avantages.

\SECRET DE L’INITIATION – Au delà du plaisir de chasser en bande, ces activités de jeunesse cachent le grand secret de l’initiation de l’enfant à la première étape de son adolescence. Le passage à l’état d’adulte nécessite en effet un parcours. En milieu bamanan, cette étape de la vie est déterminante pour l’enfant d’aujourd’hui qui n’est autre que l’adulte de demain.

«À cet âge, je consens que mon enfant participe à la chasse aux margouillats. Attention, ce n’est pas parce qu’il a faim. Non. Je nourris convenablement ma famille même s’il faut admettre, par ailleurs que les temps sont durs. L’enfant doit apprendre à fournir des efforts pour gagner quelque chose. La récompense est au bout de l’effort», explique passionnément Maliki Traoré, chef d’une famille nombreuse aux flancs des collines de Lassa. Il ajoute : «quand les enfants sortent en groupe, ils sont généralement de la même génération. Le travail en équipe est le premier avantage. Ils bravent également la peur des autres reptiles présents sur le terrain, sous les pierres, au détour d’une colline».

M. Traoré est menuisier. Il avoue, avec fierté, avoir chassé et mangé des centaines de margouillats. Sa mémoire lui revient après trois secondes de pause : «lorsque nous étions enfants, mes camarades d’âge et moi, munis de nos lance-pierres, allions jusque sur les hauteurs de Koulouba, traversant le village du même nom, à la recherche des petits reptiles. Et le soir, c’était la fête au village si l’on ne revient pas bredouille». « Et surtout que les meilleurs chasseurs étaient cotés auprès des filles », rigole-t-il.

De l’avis de Mamary Diarra, peu de gens ayant passé l’enfance au village, peuvent dire n’avoir pas chassé ou consommé du margouillat. Cependant, la consommation du margouillat peut provoquer une inflammation localisée et des infections intestinales chez l’homme. Surtout la viande de la femelle qui devient adulte au bout de 18 mois (le mâle au bout de deux ans). Bon à savoir, la femelle pond une petite dizaine d’œufs qu’elle enterre dans un trou humide. Les petits naissent au bout de deux mois et mesurent 4 cm de long.

Les chercheurs sont allés jusqu’à révéler que le margouillat est le vecteur de six espèces parasitaires. Selon une étude parue en 2007 dans une revue scientifique, le margouillat est le vecteur de nombreux protozoaires et helminthes. Sur 310 spécimens prélevés par les chercheurs, quatre espèces de nématodes, une espèce de cestode et une espèce de trématode ont été retrouvées sur l’animal. La prévalence la plus élevée concernait les nématodes, en particulier Strongyluris brevicaudata (82,3% d’infection). Les margouillats mâles adultes étaient plus parasités que les femelles, selon les scientifiques. Malgré ce bémol, la chasse au margouillat ne connaît pas de saison.

AC (AMAP)

 

 

Front social: L’UNTM menace de déclencher une grève de quatre jours

Bamako, 29 avr (AMAP) L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a adressé, lundi dernier, au ministère du Travail et de la Fonction publique, un préavis de grève de quatre jours, allant du lundi 17 mai au vendredi 21 mai 2021.

Dans ce préavis de grève, dont la décision a été prise, vendredi dernier, au cours d’une session extraordinaire tenue à la Bourse du travail, la plus grande centrale syndicale des travailleurs du Mali revendique « l’application immédiate des accords dont les délais sont à termes échus ou dépassés » par rapport au Procès-verbal de conciliation signé le 5 février 2021.

La centrale réclame, aussi, « le traitement diligent des accords dont les délais ne sont pas arrivés à terme », en vue de l’extinction du Procès verbal de conciliation signé le 5 février 2021 et la prise en charge, par le gouvernement de Transition, des salaires des travailleurs de la Compagnie malienne des textiles (COMATEX) ainsi que le redémarrage « immédiat » de la production de cette unité industrielle installée à Ségou (Centre).

L’UNTM exige, également, l’élargissement de la prime de judicature aux greffiers et secrétaires des greffes et parquets, conformément à l’harmonisation du point 1.1 du Procès-verbal de conciliation du 5 février 2021, le retour à leur poste respectif des 22 travailleurs du ministère de l’Administration territoriale relevés suite à la grève du 9 novembre au 22 décembre 2020 et l’application immédiate du point d’accord relatif au paiement des salaires et accessoires de salaires des fonctionnaires des collectivités territoriales du cadre de l’Administration générale, conformément aux procès-verbaux de conciliation des 23 mai 2017, 24 mai 2018 et 26 juin 2019. S’y ajoute l’application immédiate des accords d’établissement des Agences de développement régional (ADR) du Mali.

Le bureau exécutif, avec a sa tête, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, menace d’engager tous ses démembrements à observer ce débrayage de 96 heures, si les exigences formulées ne sont pas satisfaites. « Si rien n’est fait, l’UNTM se réserve le droit d’une continuation de la grève à partir du lundi 31 mai 2021, en lui donnant un caractère illimité», a annoncé M. Katilé.

Officiellement, le gouvernement n’a pas encore réagi à ce préavis de la centrale syndicale. Au ministère du Travail et de la Fonction publique, en charge du dossier, on s’active pour ne pas commettre les erreurs du passé, c’est-à-dire laisser les jours filer et essayer de se rattraper à la dernière minute.

Le conseiller technique en charge du Travail et de la Fonction publique, Mamadou Konaté, que nous avons approché mardi a indiqué que la commission de conciliation sera mise en place, dès que les parties désigneront leurs représentants et établiront le mémoire de défense. «C’est sur la base de ces éléments que la commission de conciliation sera mise en place», a précisé M. Konaté.

MDD/MD (AMAP)

Covid-19 au Mali : 58 nouveaux cas enregistrés par les services sanitaires mercredi

Bamako, 29 avril (AMAP) Les services sanitaires ont enregistré mercredi 58 nouveaux cas positifs à la Covid-19, portant le nombre total de la contamination à 13780 dont 8358 guérisons et 477 décès, a appris l’AMAP de source officielle.

L’Institut de santé publique (ISP) déclare que les 58 nouveaux cas ont été décelés dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et le district de Bamako.

Les services sanitaires précisent, par ailleurs que 2546 personnes – contact font l’objet d’un suivi quotidien avant d’inviter les populations à la sérénité et au respect des mesures préventives.
KM (AMAP)

Communiqué du Conseil des ministres, du mercredi 28 Avril 2021

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 28 avril 2021, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence de Monsieur Bah N’DAW, Président de la Transition, Chef de l’Etat.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a : adopté un projet de décret ;
procédé à des nominations ;
et entendu des communications.
AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES
AU TITRE DU MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE
Sur le rapport du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant création, composition et fonctionnement du Comité national de la transhumance et des Commissions de conciliation.
La Transhumance est le mouvement cyclique et saisonnier des animaux sous la garde de bergers suivant des itinéraires précis en vue de l’exploitation des ressources pastorales d’un territoire donné.
Ce mode de vie engendre des retombées économiques aussi bien pour les pays de départ que pour les pays d’accueil. Il est aussi source de conflits, notamment entre éleveurs et agriculteurs et occasionnant parfois des dégâts matériels et des pertes en vies humaines.
Dans le souci de la gestion apaisée des activités de la transhumance, les Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO ont recommandé aux Etats-membres la création d’un organe national chargé de la gestion, du suivi-évaluation de la transhumance et la création d’une Commission de conciliation pour prévenir et gérer les conflits.
Le projet de décret adopté crée le Comité national de la transhumance en vue d’harmoniser la réglementation nationale avec les exigences communautaires. Il crée également des Commissions de conciliation au niveau régional et local.
Le Comité national de la Transhumance, cadre de concertation et d’orientation, a pour mission d’appuyer le ministre chargé de l’Elevage dans le traitement des questions liées à la transhumance.
Il est chargé notamment :
d’assurer la gestion et le suivi-évaluation de la transhumance ;
de proposer toutes mesures ou actions de nature à favoriser la transhumance ;
de contribuer au maintien des écosystèmes ;
d’établir le rapport annuel de la transhumance ;
de proposer des stratégies et programmes d’organisation de la Transhumance et des activités connexes.
Les Commissions de conciliation sont chargées de gérer les conflits nés de la transhumance.
AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes :
AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES
Directeur général des Marchés publics et des Délégations de Service public :
Monsieur Soibou MARIKO, Inspecteur des Services Economiques.
Directeur général du Pari Mutuel Urbain du Mali (PMU-Mali) :
Monsieur Alfousseyni NIONO, Gestionnaire.
Directeur national du Trésor et de la Comptabilité publique :
Monsieur Mahamane DEDEOU, Inspecteur du Trésor.
Directeur général du Budget :
Monsieur Hamidou TRAORE, Inspecteur du Trésor.
Président de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières :
Monsieur Idrissa Mahamar HAIDARA, Inspecteur des Impôts.
AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS
AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE ET DU DEVELOPPEMENT SOCIAL
Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une diminution du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.
Le ministre a également présenté au Conseil des Ministres le point de l’évolution de la campagne de vaccination contre la COVID-19.
Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, réitère son appel au respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.
Bamako, le 28 avril 2021
Le Secrétaire général du Gouvernement,
Salifou DIABATE
Chevalier de l’Ordre national

14ème Journée mondiale de lutte contre le paludisme : Le paludisme a un peu freiné dans son évolution vers l’élimination (dixit directeur PNLP)

Bamako, 27 avril (AMAP) Le Mali, à l’instar de la Communauté internationale, a célébré la 14ème journée mondiale de lutte contre le paludisme, le 25 avril2021, sous le thème « Zéro palu, tirer un trait sur le paludisme », a appris l’AMAP de source officielle.

En prélude des activités, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a organisé, mercredi dernier au Grand Hôtel, une conférence de presse sur la situation de la lutte épidémiologique de la maladie dans notre pays.

La rencontre s’est déroulée en présence du représentant du ministère de la Santé et du Développement social, Markatié Dao, du point focal paludisme à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dr Boubacar Sidibé et du directeur général du PNLP, Dr Idrissa Cissé.

Etaient également présents Dr Issaka Sagara, chercheur au Malaria Research and training center (MRTC), le Centre de recherche et de formation sur le paludisme du prestigieux parasitologue, feu Pr Ogobara Doumbo.

Le directeur du PNLP, Dr Idrissa Cissé, dans sa présentation, a déclaré que pendant ces deux dernières années, le paludisme a un peu freiné dans son évolution vers l’élimination, d’où le thème de cette année qui vise à attirer l’attention sur la nécessité d’accroître encore les efforts de lutte contre cette maladie tropicale, avant d’explique que la croisade contre le phénomène intègre les priorités gouvernementales.

Dr Idrissa Cissé a également souligné l’engagement des autorités dans la lutte contre le paludisme. Ce qui justifie, selon lui, l’adhésion de notre pays à plusieurs initiatives internationales telles que la couverture universelle aux interventions de lutte contre le paludisme suite à l’appel du secrétaire général des Nations unies en 2008 et l’Initiative Roll back Malaria.

Le directeur du PNLP a saisi l’occasion pour dresser le tableau épidémiologique du paludisme dans notre pays. L’Enquête démographique et de santé (EDS-M VI) de 2018 indique que la prévalence du paludisme au Mali est de 19% au niveau national et varie dans les régions.

La prévalence est de 1% à Bamako tandis que Sikasso enregistre la plus grande prévalence, soit 30%.  Le conférencier a également noté que selon le Système local d’information sanitaire (SLIS 2020), le paludisme est la première cause de morbidité (34%) et de mortalité (22%) dans notre pays. Au cours de la même année, notre pays a enregistré 2.666.266 cas confirmés de paludisme, 843.961 cas graves et 1.708 décès dont une létalité hospitalière de 2%.
 

Le directeur du PNLP Dr Cissé a, par ailleurs, affirmé que les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les couches les plus affectées à l’échelle nationale par cette endémie majeure. Il a aussi rappelé que la stratégie de lutte contre le paludisme dans notre pays est axée sur la prévention, la prise en charge des cas, la gestion des épidémies, l’accès aux intrants de lutte contre le paludisme et les stratégies de soutien.

Les actions accomplies dans ce sens concernent notamment la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide (Mild), la pulvérisation intra domiciliaire, la gratuité de la sulfadoxine pyriméthamine (SP) pour la prévention du paludisme chez les femmes enceintes et le pré-positionnement des médicaments et des autres intrants au niveau des districts sanitaires. S’y ajoute la gratuité universelle du Mild pour toute la population chaque trois ans.

Dr Idrissa Cissé a reconnu que de nombreux défis restent à relever dont, entre autres, la mobilisation des ressources financières internes, la disponibilité permanente des intrants à tous les niveaux de la pyramide sanitaire.  Il dira que le Mali fait partie des 11 pays du monde où le paludisme est une charge élevée pour les familles, après avoir affirmé que le palu constitue un problème de santé publique.

S’agissant des perspectives, il a souligné que le PNLP développera des stratégies innovantes de mobilisation des ressources financières internes en faveur de la lutte contre le paludisme et renforcera l’organisation de l’offre et de l’utilisation des services.

Le point focal du paludisme à l’OMS, Dr Boubacar Sidibé a précisé que l’organisation onusienne a déploré 384.000 décès évitables liés au fléau dans la Région africaine de l’OMS l’année dernière. Or en 2019, cette région africaine concentrait 94% des 229 millions de cas et des 409.000 décès imputables à la maladie dans le monde.

Dr Boubacar Sidibé a affirmé que l’augmentation de la résistance des vecteurs aux insecticides dans la Région et la résistance des parasites du paludisme à certains médicaments sont de nouveaux défis qui se profilent à l’horizon.

Il s’est réjoui des résultats qui provenant du déploiement à titre expérimental du vaccin antipaludique RTS, S. Il soutient que ce vaccin est un outil prometteur supplémentaire dans la prévention du fléau.

Dr Sidibé a enfin souligné que des mesures urgentes doivent être prises pour se rapprocher des objectifs mondiaux de réduction de 90% du nombre de cas et de décès dus au paludisme d’ici l’horizon 2030.

Dans le programme de cette 14ème édition, il y a eu aussi bien à Bamako que dans de nombreuses localités de l’intérieur du pays, des journées scientifiques et des débats, entre autres.

KM (AMAP)

Régulation du secteur des motos taxis : le délai de grâce prend fin le 30 avril

Le boom de ces engins est bien accueilli par la population

Par Anne-Marie KEÏTA

Bamako, 22 avr (AMAP) Depuis près d’une année, des motos taxis ont envahi les rues de Bamako, la capitale malienne. Ces engins à deux roues, pourvus d’un moteur dont la cylindrée est comprise entre 50 cm3 et 125 cm3, et sont affectés au transport public de personnes ou de biens. Massés aux abords des artères principales, des intersections, des carrefours, à l’entrée des marchés, etc.

Ces engins sont sur le point de bouleverser le transport public urbain de la capitale. Ils permettent aux habitants de certains quartiers périphériques non desservis par les Sotrama, de rallier facilement leurs habitations ou leurs lieux de travail. Par peur de tomber dans les embouteillages, certains usagers les sollicitent pour arriver à temps à destination.

Si leur mise en circulation est de plus en plus saluée par nombre de Maliens, certains les voient comme un facteur pouvant favoriser les cas d’accidents de circulation routière et les bouchons monstres devenus aujourd’hui un cauchemar pour les Bamakois.

L’initiative serait venue de «Teliman», une société de motos taxis. D’autres sociétés ont vu le jour par la suite. Mais, aujourd’hui, des conducteurs indépendants (propriétaires de leurs engins ou employés par de tierces personnes) ont colonisé ce secteur. Ce boom suscite un grand engouement auprès de la population qui y voit une occasion de s’affranchir du diktat des moyens de transports urbains existants.

Si l’activité permet de lutter contre le chômage des jeunes, force est d’admettre que les conducteurs de ces engins foulent au pied les règles élémentaires de la circulation routière. Les autorités municipales promettent de mettre de l’ordre.

La mairie du District a pris l’arrêté N°067/M-DB du 31 décembre 2020 portant réglementation de la circulation des motos taxis dans le District de Bamako.

Cet arrêté, selon le directeur de la régulation de la circulation et des transports urbains du district de Bamako, réglemente la circulation des motos taxis sur les voies ouvertes à la circulation publique dans le District de Bamako. Pour Djibril Sidibé, le but est non seulement de diversifier l’offre de moyens de transports publics en permettant aux populations de se déplacer facilement mais, aussi, de lutter contre le chômage.

Barou Diarra, retraité, estiment que les motos taxi constituent un véritable moyen de lutte contre le chômage massif, notamment des jeunes à Bamako et à travers le pays. En la matière, « il suffit d’avoir le prix d’une moto pour devenir son propre employeur », dit Daouda Camara, conducteur indépendant de mototaxi.

MANQUE DE DOCUMENTS DE TRANSPORT –  C’est en tenant compte de ces faveurs et d’autres enjeux que la mairie a légiféré pour donner une base légale à cette activité, en prenant cet arrêté et qui en définit les conditions d’exercice. Le conducteur doit, ainsi, être conscient de sa responsabilité vis-à-vis des usagers de la route.

« Pour protéger ceux-ci, l’arrêté interdit par exemple le support à trois et oblige conducteurs et clients à porter chacun un casque. Les motos taxis doivent disposer d’une carte grise, d’une plaque d’immatriculation et d’un numéro d’identification », précise Djibril Sidibé. « Attribué par la mairie du District, ce numéro est en noir sur fond jaune fixé devant la moto », insiste-t-il.

Il ajoute que la moto doit être de couleur jaune. Arborant un gilet de même couleur, le conducteur doit avoir 18 ans révolus, être muni d’une vignette en cours de validité, détenir un permis de conduire, avoir une carte municipale d’autorisation de transport à jour délivrée par la mairie du District de Bamako. Il doit, forcément être couvert par une police d’assurance en cours de validité.

L’exploitation d’une moto taxi est également subordonnée au paiement de la taxe municipale mensuelle de circulation payée à la mairie du District de Bamako. Cette taxe est fixée à 1.500 Fcfa par mois par moto taxi. « Tout comme les autres véhicules de transports, les motos taxis contribuent ainsi aux recettes de la mairie », explique le directeur de la régulation de la circulation et des transports urbains.

Il prévient que les excès de vitesse et les chargements non conformes à la réglementation sont formellement interdits et punis par la règlementation en vigueur. Aussi, les motos taxis ne sont pas autorisées à exploiter les arrêts réservés aux transports collectifs.

« Elles doivent respecter les cheminements (piste/bandes cyclables) dédiés aux deux roues », insiste Djibril Sidibé, révélant que tous les propriétaires de motos taxis doivent se mettre en règle le 30 avril, au plus tard. Les identifications sont en cours pour déterminer le nombre de motos taxis en circulation.

Les conducteurs respectent-ils ces dispositions ? Souleymane Diarra, conducteur indépendant fait la navette entre Kati et Bamako. Il ne dispose ni de numéro d’identification, ni d’immatriculation, ni de vignette. Le conducteur promet de se mettre en règle avant la date butoir.

Mamadou Coulibaly transporte des clients depuis quatre mois. Il ne dispose que de la vignette. Les autres documents exigés par la mairie sont quasiment inexistants et paraissent moins importants à ses yeux. Pour lui, il suffit d’avoir le prix de la moto pour exercer le métier.

BONNES AFFAIRES – Sinaly Noël Diarra, lui, précise qu’il avait pris l’habitude de proposer le casque aux clients. Ceux-ci refusent généralement de le porter. C’est pourquoi, il a arrêté de rouler avec deux casques. Confirmant que sa moto n’est pas assurée, il reconnaît qu’il n’a pas également commencé les démarches pour l’obtention des papiers.

Abdoulaye Camara préfère, lui, emprunter les Sotrama. Selon lui, les conducteurs de motos taxis n’ont aucune connaissance du code de la route. « En cas d’accident, certains disparaissent en laissant le client à son sort », estime-t-il. Pis, ajoute Abdoulaye Camara, le conducteur pourrait être un bandit ou un voleur déguisé. Il demande aux usagers de s’assurer que la moto taxi dispose d’un numéro d’identification et d’immatriculation avant de l’emprunter.

En attendant, les vendeurs de ces motos se frottent les mains. Leurs chiffres d’affaires explosent. En témoigne l’affluence au niveau du marché Dabanani. Là, commerçants et acheteurs discutent les prix des engins. Les moteurs grondent en permanence.

Leurs bruits envahissent les coins et recoins des magasins et alentours. Les réparateurs assemblent des motos. Différentes marques de motos, stationnées, longent les devantures des boutiques, encombrant la chaussée par endroits.

Par jour, le commerçant Mamary Camara arrive à vendre plus d’une dizaine de motos à raison de 600.000 Fcfa l’unité. Avant l’avènement des motos taxis, il vendait uniquement les motos d’une autre marque. « Les motos taxis ont révolutionné le marché des motos. Je me suis lancé dans ce commerce. Aujourd’hui, Dieu merci, je fais un bon chiffre d’affaires», se réjouit notre interlocuteur, précisant qu’il importe plusieurs autres marques de l’Inde. Le prix d’une moto varie de 350.000 Fcfa à 500 voire 650.000 Fcfa, selon les marques.

Certains acheteurs, rencontrés sur place, confirment leurs intentions de les mettre en circulation pour en faire des motos taxis. C’est le cas d’Amadou Keïta. Ce jeune homme d’une trentaine d’années, est venu acheter une moto qu’il va mettre en circulation. « J’avoue que cette moto coûte chère, mais c’est pour une bonne cause », se dit-il, assurant qu’il pourra amortir l’investissement dans quatre mois.

C’est pourquoi, des opérateurs privés et des particuliers comme Mme Fatoumata Diarra ont investi ce secteur porteur. Rencontrée au marché Dabanani, elle venait d’acheter cinq motos à plus de 3 millions de Fcfa. Elle va les mettre en circulation en les louant à des jeunes conducteurs.

Ceux-ci devraient verser « une recette journalière de 5.000 Fcfa », précise-t-elle. Fatoumata Diarra se dit convaincue que son investissement sera rentable vu le potentiel du marché. « En achetant ces motos, j’espère pouvoir faire des bénéfices et contribuer en même temps à la réduction du chômage », affirme-t-elle.

AMK (AMAP)

 

Mali : Un deuil national de trois jours décrété en hommage au Maréchal Idriss Déby Itno

Bamako, 21 avril (AMAP) Un deuil national de trois jours, à compter de ce mercredi, 21 avril à zéro, a été décrété par le Gouvernement du Mali, en hommage au président du Tchad, Idriss Déby Itno, décédé le mardi 20 avril, a appris l’AMAP de source officielle.

Cette annonce a été faite, à travers le décret 0262/PT-RM du 20 avril 2021, signé du président de la Transition, Bah N’Daw.

Le président du Tchad, le Maréchal Idriss Déby Irno, est décédé mardi des suites d’une blessure au front, dans la lutte contre un groupe de rebelles ayant attaqué son pays, en provenance de la Libye.

KM (AMAP)

Covid-19 au Mali : 101 cas positifs enregistrés mardi

Bamako, 21 avril (AMAP) Les services sanitaires ont enregistré mardi, 101 cas positifs à la Covid-19, portant le nombre total à 13. 246 au Mali dont 7613 guérisons et 444 décès, a appris l’AMAP de source sanitaire.

Ces 75 nouveaux cas, selon les services sanitaires, ont été enregistrés dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao et le district de Bamako.

L’Institut de santé publique (ISP) déclare par ailleurs que 2844 personnes -contact font l’objet d’un suivi quotidien avant d’inviter les populations à la sérénité et au respect des mesures préventives.

KM (AMAP)

Le Mali progresse de 9 places dans le classement mondial de la liberté de la presse

Bamako, 20 avr (AMAP) Le Mali arrive 99e pays sur 180, contre la 108e place en 2020, soit une progression de neuf places dans le classement mondial 2021 de la liberté de la presse de Reporter sans frontière (RSF) rendu public mardi.

Malgré cette avancée, RSF estime que des journalistes sont toujours victimes de l’insécurité au Mali. « Bien que les atteintes à l’encontre des journalistes aient diminué, la liberté de la presse demeure fragile. À l’insécurité très pesante liée à la menace terroriste est venu s’ajouter, en août 2020, un coup d’Etat militaire », précise le rapport. Et d’ajouter que « les possibilités accrues de contrôle des médias, justifiées par la situation sanitaire, ont contribué à accentuer les inquiétudes de la profession, qui attend des nouvelles autorités de transition qu’elles consacrent enfin la dépénalisation des délits de presse ».

« Les critiques de l’armée peuvent conduire à une arrestation et à une inculpation pour propos démobilisateurs de troupes », indique le rapport. Avant de déplorer que les médias maliens soient soumis à des pressions officielles sur les questions traitant de la sécurité.

Toutefois, RSF se réjouit du « grand pluralisme de la presse malienne ». Mais le document regrette le « manque cruel de moyens” d’une presse qui “peine à s’affranchir des diktats éditoriaux de ses promoteurs ».

L’ONG internationale pointe du doigt le non aboutissement de l’enquête, sept ans après l’assassinat de deux journalistes de RFI à Kidal (Nord). Ainsi que la mort d’un journaliste à Tombouctou en 2015, la prise d’otage d’un autre dans le Centre du pays fin 2018. La disparition de Birama Touré, depuis janvier 2016 est, également.mentionnée dans le document.

SS/MD (AMAP)

Mali: message de condoléances du président Bah N’Daw suite au décès du Maréchal Idriss Deby Itno

« Je viens d’apprendre avec une profonde tristesse le décès brutal, au combat, les armes à la main de notre frère et ami, le Maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno, président de la République, Chef de l’État, Chef suprême des armées du Tchad.

En cette douloureuse circonstance, je m’incline devant sa mémoire. J’adresse au peuple, aux Autorités tchadiennes et à la famille de l’illustre disparu, mes condoléances les plus attristées.

La disparition du président Idriss Deby Itno est une lourde perte, non seulement pour son pays, le Tchad pour lequel il est allé jusqu’au sacrifice suprême, mais aussi pour la région sahélienne et l’Afrique.

Il s’est illustré dans notre histoire récente qu’il a d’ailleurs contribué à façonner par son engagement et sa vision d’une Afrique unie et forte.

En ces moments de grande tristesse, le peuple et le gouvernement du Mali témoignent de leur reconnaissance et de leur gratitude au peuple et au gouvernement du Tchad pour le soutien multiforme apporté, sous la direction du Maréchal à la paix, à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Puisse Allah l’accueillir dans son Paradis Firdaws ».

Go to Top