Communiqué du Conseil des ministres du mercredi 09 décembre 2020

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 09 décembre 2020, par visioconférence, sous la présidence de Monsieur Bah N’DAW, Président de la Transition, Chef de l’Etat.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

– adopté des projets de texte ;

– procédé à des nominations ;

– et entendu une communication.

AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE

Sur le rapport du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Conseil des Ministres a adopté :

  1. Des projets de texte relatifs à la ratification du Traité portant modification des dispositions du Traité de l’Union Monétaire Ouest Africaine du 20 janvier 2007 relatives à la dénomination du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers, signé le 12 juillet 2019, à Abidjan par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Monétaire Ouest Africaine.

Le Traité de l’Union Monétaire Ouest Africaine, adopté le 14 novembre 1973, a fait l’objet d’une première modification en 2007 pour utiliser notamment la dénomination « Conseil Régional de l’Epargne publique et des Marchés publics », en tant qu’organe de régulation du marché financier régional.

La présente modification vise à remplacer cette dénomination par celle de l’Autorité des Marchés financiers de l’Union Monétaire Ouest Africaine, en vue de distinguer, notamment la dénomination de l’organe communautaire de celle des collectivités publiques locales et territoriales des Etats membres de l’Union.

L’Autorité des Marchés financiers de l’Union Monétaire Ouest Africaine est chargée, entre autres, d’organiser et de contrôler l’appel public à l’épargne, d’habiliter et de contrôler les intervenants sur le marché financier régional.

  1. Des projets de texte relatifs à la ratification de l’Accord de prêt signé à Bamako, le 19 novembre 2020, entre le Gouvernement de la République du Mali, la Banque Africaine de Développement et le Fonds Africain de Développement, en vue du financement du Programme de Développement de la Zone Spéciale de Transformation Agro-Industrielle des Régions de Koulikoro et Péri-Urbaine de Bamako.

Par cet Accord, la Banque Africaine de Développement et le Fonds Africain de Développement accordent au Gouvernement de la République du Mali un prêt d’un montant maximum équivalant à 10 millions 500 mille Unités de Compte, soit 8 milliards 304 millions 124 mille 500 francs CFA environ.

Le prêt accordé est destiné au développement des infrastructures de transformation agro-industrielle ainsi qu’à l’appui à la gouvernance, aux mesures incitatives et au renforcement des capacités des acteurs clefs des filières porteuses.

La réalisation du programme contribuera à réduire les importations des produits agro-alimentaires et à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali à travers la création de pôles de développement agro-industriels.

AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant approbation du marché relatif au recrutement d’un Bureau pour la réalisation des études de bathymétrie et de topographie pour le compte du Projet de Réhabilitation Economique et Environnementale du Fleuve Niger.

Le marché est conclu, entre le Gouvernement de la République du Mali et le Groupement DN&T-SINTEGRA-SID INGENIEUR CONSEIL, pour un montant toutes taxes comprises de 999 millions 292 mille 573 francs CFA et un délai d’exécution de 12 mois.

La réalisation de cette étude s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les effets du changement climatique, de l’amélioration de la navigabilité du fleuve Niger, des services portuaires et des conditions de vie des populations dans le Delta intérieur du Niger.

AU TITRE DU MINISTERE DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE :

Sur le rapport du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, le Conseil des Ministres a adopté :

  1. Un projet d’ordonnance relatif à la cotisation à la charge des employeurs pour le financement de l’Agence Nationale pour l’Emploi et de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation ;
  2. Un projet d’ordonnance relatif à la modification de l’Ordonnance n°01-016/P-RM du 27 février 2001 portant création de l’Agence Nationale pour l’Emploi ;
  3. Un projet d’ordonnance relatif à la modification de l’Ordonnance n°2013-024/P-RM du 30 décembre 2013 portant création de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation ;
  4. Un projet de décret fixant la clé de répartition de la cotisation à la charge des employeurs pour le financement de l’Agence Nationale pour l’Emploi et de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation.

L’Ordonnance n°1/PG-RM du 7 février 1961 relative au financement de l’Office national de la Main d’œuvre a institué une cotisation sociale à la charge des employeurs dont le taux est fixé à 1% de la masse salariale.

Cette cotisation, destinée à promouvoir la création d’emplois, est versée annuellement à l’ANPE par l’INPS.

Les missions de collecte, de centralisation, de traitement, d’analyse et de diffusion des informations sur le marché du travail exercées par l’ANPE ont été transférées à l’ONEF en 2013.

Suite à ce transfert de compétences, les projets de texte adoptés consacrent la répartition du produit de la cotisation sociale à la charge des employeurs entre l’ANPE et l’ONEF, conformément aux recommandations du Contrôle général des Services publics.

AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes :

AU TITRE DE LA PRIMATURE

– Chef de Cabinet au Secrétariat Général du Gouvernement :

Monsieur Moussa KONE, Inspecteur des Services Economiques.

– Conseillers techniques au Secrétariat Général du Gouvernement :

Monsieur Salifou MAIGA, Administrateur civil, Membre du Corps préfectoral ;

Madame GASSAMBA Adane MAIGA, Magistrat.

AU TITRE DU MINISTERE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS

– Chargé de mission :

Monsieur Biramou KEITA, Ingénieur commercial.

AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME

– Secrétaire Général :

Monsieur Sombé THERA, Magistrat.

– Chef de Cabinet :

Monsieur Bakary Soliba COULIBALY, Magistrat.

– Conseillers techniques :

Monsieur Boubacar TOURE, Magistrat ;

Madame Diénéba DIAKITE, Magistrat ;

Monsieur Fousséni TOGOLA, Magistrat ;

Monsieur Mathieu TRAORE, Magistrat ;

Monsieur Diakariaou DOUMBIA, Inspecteur Divisionnaire des Services pénitentiaires et de l’Education surveillée.

– Chargés de mission :

Monsieur Cheick Ahmed Tidiane TRAORE, Gestionnaire ;

Madame Kontin Marie Thérèse DANSOKO, Professeur de l’Enseignement supérieur ;

Madame Aminata NIAKATE, Juriste ;

Monsieur Mohamed Dramane TRAORE, Juriste.

AU TITRE DU MINISTERE DE LA SECURITE ET DE LA PROTECTION CIVILE

– Chef de Cabinet :

Commissaire Divisionnaire de Police Cheick Elkebir Ould BOUH.

– Conseiller technique :

Commissaire Divisionnaire Zeinabou Walet Amidi.

– Chargé de mission :

Commissaire Principal de Police Jean Marie DRABO.

– Inspecteur à l’Inspection des Services de Sécurité et de la Protection Civile :

Contrôleur Général Salimatou DIARRA.

AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE

– Inspecteur à l’Inspection des Services diplomatiques et consulaires :

Monsieur Modibo TOUNKARA, Inspecteur des Finances.

– Secrétaire Agent Comptable à l’Ambassade du Mali à Madrid :

Monsieur Aboubacar KOURIBA, Inspecteur des Services Economiques.

AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES FONCIERES, DE L’URBANISME ET DE L’HABITAT

– Conseillers techniques :

Monsieur Sadou Mahamadou DIALLO, Inspecteur des Services Economiques ;

Monsieur Kalifa KONE, Ingénieur des Constructions Civiles ;

Monsieur Adama Amadou COULIBALY, Ingénieur des Constructions Civiles ;

Monsieur Mahamadou Lamine SIDIBE, Ingénieur des Constructions Civiles.

– Chargés de mission :

Madame Mariam Siré KONE, Juriste ;

Madame Fatimata Anna THERA, Ingénieur en informatique ;

Monsieur Gabou Ibrahim BERTHE, Architecte.

AU TITRE DU MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE

– Secrétaire Général :

Monsieur Kinane AG GADEDA, Professeur principal de l’Enseignement Secondaire.

– Chargés de mission :

Monsieur Mahamadou Soumana CISSE, Professeur de l’Enseignement Secondaire ;

Monsieur Barka COULIBALY, Professeur de l’Enseignement Secondaire ;

Madame KEITA Salimata DAO, Journaliste-Réalisateur.

AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE ET DU DEVELOPPEMENT SOCIAL

– Secrétaire Général :

Monsieur Aly DIOP, Planificateur.

– Chef de Cabinet :

Monsieur Aboubacar SOUMARE, Cadre Supérieur du travail social.

– Conseillers techniques :

Monsieur Abdoulaye Ibrahim MAIGA, Administrateur de l’Action Sociale ;

Monsieur Moussa DIAWARA, Inspecteur des Services Economiques ;

Monsieur Dounanké DIARRA, Chargé de recherche ;

Madame Seynabou TOURE, Magistrat ;

Monsieur Sékou Oumar DEMBELE, Pharmacien ;

Madame Youma TALL, Médecin.

– Chargé de mission :

Monsieur Hassane OMBOTIMBE, Administrateur civil.

AU TITRE DU MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE

– Chargés de mission :

Monsieur Ahmed Hamady Youssouf Alfaky, Diplômé en Comptabilité ;

Madame Assitan DIALLO, Gestionnaire d’entreprises Agro-Alimentaires.

AU TITRE DU MINISTERE DU TRAVAIL ET DE LA FONCTION PUBLIQUE

– Chargés de mission :

Madame Zeinabou Souma TOURE, Gestionnaire des Ressources Humaines ;

Monsieur Sidi Mohamed ATTAHER, Journaliste.

AU TITRE DU MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ASSAINISSEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE

– Chargés de mission :

Madame Niamoye TRAORE, Juriste ;

Monsieur Diakaridia YOSSI, Professeur principal de l’Enseignement Secondaire général.

– Directeur National des Eaux et Forêts :

Monsieur Ousmane SIDIBE, Ingénieur des Eaux et Forêts.

AU TITRE DU MINISTERE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

– Conseillers techniques :

Monsieur Allaye SAMASSEKOU, Inspecteur de la Jeunesse et des Sports ;

Monsieur Mohamed El Moctar MAHAMAR, Professeur de l’Enseignement secondaire.

– Chargé de mission :

Monsieur Alher AG ALHAMISSE, Gestionnaire.

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS

Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus.

En dépit des mesures édictées par le Conseil supérieur de la défense nationale, tenu le 1er décembre 2020 et consacré exclusivement à la situation de la COVID-19, le Mali a enregistré, entre le 1er et le 8 décembre 2020, 729 cas positifs dont 24 décès.

Cette évolution indique que notre pays fait face à une nouvelle vague plus importante et plus préoccupante que celle observée au cours du premier semestre de l’année 2020.

Le Gouvernement constate également une baisse dans le respect des mesures barrières par les populations et le non-respect des directives de santé publique concernant les regroupements.

Le Gouvernement invite les populations à l’observation stricte desdites mesures, notamment le port obligatoire de masque en public, le lavage des mains au savon, l’utilisation d’une solution hydro alcoolique, l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes et le respect de la distanciation physique.

Des comités de veille et de sensibilisation seront déployés au cours des prochains jours en vue d’améliorer la communication autour du respect des gestes barrières.

Des dispositions urgentes seront prises pour renforcer les moyens humains et matériels nécessaires à la mise en œuvre du Plan de riposte du Gouvernement. Dans ce cadre, à compter du lundi 14 décembre 2020, un système de rotation des agents sera mis en place dans les services publics.

Le Gouvernement renforcera également la collaboration avec les collectivités territoriales, les organisations de la société civile et les organisations du secteur privé en vue de créer une synergie d’action face à la maladie de la Covid-19.

Bamako, le 09 décembre 2020.

Le Secrétaire général du Gouvernement,

Salifou DIABATE

Chevalier de l’Ordre national

Mali : Le président Bah N’Daw gracie 91 détenus

Bamako, 09 Déc (AMAP) Le Chef de l’Etat Bah N’Daw a accordé, mardi, une grâce présidentielle à 91 détenus, en raison du coronavirus qui fait de plus en plus de victimes au Mali, indique la présidence de la République.

« Dans le cadre de ses prérogatives présidentielles, le Président de la Transition, Bah N’Daw, Chef de l’Etat a accordé, le mardi 8 décembre 2020, des grâces collectives à 91 détenus », a tweeté la Cellule de la communication et des Relations publiques de la première institution.

Selon la même source, cette mesure permet, non seulement, de désengorger les prisons mais, aussi, contribuer à la prévention de la Covid-19 en milieu carcéral.

AC/MD (AMAP)

Bamako : Des jeunes ruraux ont trusté le métier de tailleur ambulant 

Par Aminata Dindi SISSOKO

Bamako, 09 Déc (AMAP) À bicyclette ou à pied, ils sillonnent les quartiers de la capitale malienne à longueur de journée. Ils sont d’une grande utilité pour les clients qui, sans se déplacer, veulent raccommoder des habits usagés. Ousmane Diakité, un jeune homme trapu sur un vélo d’un autre âge, fait partie de ces tailleurs raccommodeurs ambulants. Sur son porte-bagages est attachée une machine à coudre. Le cycliste signale sa présence dans la rue par les cliquetis de ses ciseaux. Une façon pour lui d’alerter d’éventuels clients. Sa stratégie ne tarde pas à faire son effet. Tout d’un coup, un garçonnet l’interpelle. Il rebrousse chemin. Une dame de la quarantaine lui propose des habits d’enfant à recoudre. Ils conviennent du prix.

Le jeune tailleur, visiblement dynamique, se met à la tâche avec entrain. Il n’est pas le seul à faire ce métier pour s’assurer une autonomie financière. Après l’hivernage, pour certains et les récoltes, pour d’autres, Bamako et les différents centres urbains du Mali accueillent ces jeunes gens.

Communément « Togolotogolo », ils sillonnent les rues, toute la journée en faisant claquer leurs paires de ciseaux pour attirer les clients. Si certains circulent à vélo, d’autres sont à pied, la machine à coudre sur l’épaule.

Ousmane Diakité, la trentaine, vient du village de Chi, dans le Cercle de San, dans le Centre du Mali. Il nous apprend qu’il pratique ce métier depuis 2012. «J’aime bien la couture. Je l’ai apprise au village avant de venir à Bamako », explique le garçon qui révèle qu’à ses débuts, il pouvait gagner entre 2.500 et 10.000 Fcfa par jour.

Ces dernières années, on assiste à une ruée des jeunes ruraux vers ce métier. « Nous quittons nos villages, chaque année, après les récoltes pour Bamako. Moi, j’habite à Kalaban-coura. Chaque jour, je sillonne les rues de ce quartier jusqu’au petit soir. J’économise mes recettes pour acheter du bétail, une fois de retour au village », explique le tailleur ambulant. Si les affaires ne marchent pas à Bamako, il compte tenter sa chance à Nioro du Sahel, Diéma ou Kayes, dans l’Ouest. Il ambitionne, à terme, d’ouvrir un atelier de couture.

CLIENTS GÉNÉREUX – Madou Tangara, originaire de Woletona, dans la Région de Ségou (Centre), est tailleur ambulant depuis seulement trois ans. Nous l’avons rencontré aux environs de 18 heures sur son vélo pour rentrer chez lui. «Je suis revenu du village il y a près d’un mois. Cela fait trois ans que je viens à Bamako après les travaux champêtres. Je sillonne deux quartiers et je peux gagner entre 3.500 à 4.000 Fcfa par jour», confie-t-il.

Cela non sans difficultés. «Nous rentrons très épuisés à la maison. En outre, nous avons parfois des incompréhensions avec des clients. Certains refusent de payer quand ils ne sont pas satisfaits de la qualité du service », dit le jeune tailleur.

En dépit de ces problèmes, certains réussissent à fidéliser la clientèle. C’est le cas de Madou Konaté qui dit avoir plusieurs clients fidèles dans différents quartiers. «Au début, ce n’était pas facile. Mais quand j’ai eu un portable, j’ai commencé à fidéliser les clients. Certains m’appellent pour me donner rendez-vous. D’autres me demandent de passer chaque deux samedi ou dimanche », explique celui qui a derrière lui une dizaine d’années métier. Certains clients très généreux lui donnent parfois jusqu’à 3.000 Fcfa pour sa prestation.

Qu’en pensent les clients ? «Il faut reconnaître que ces tailleurs sont d’une grande utilité. Les couturiers expérimentés refusent le raccommodage. Tu leur donnes un habit pour une petite réparation, ils peuvent le garder 10 jours sans le réparer. Alors qu’en un clin d’œil, ces tailleurs ambulants font le travail et à bas prix », témoigne Mah Fomba, soulignant que ces jeunes gens font bien leur travail.

Aïssatou pense que ce sont les plus expérimentés parmi ces tailleurs ambulants qui donnent satisfaction aux clients. «Il y a beaucoup de jeunes dans le domaine actuellement qui ne se sont pas donné assez de temps pour bien apprendre le métier. Si tu leur donnes un habit, ils font du n’importe quoi et après ils te réclament de l’argent », déplore-t-elle.

ADS (AMAP)

Mali : Le HCR met en garde contre le trafic d’enfants

Bamako, 09 Déc (AMAP) Le conflit, l’insécurité, la pandémie de Covid-19 et la détérioration des conditions socio-économiques entraînent une augmentation de la traite des enfants, du travail forcé et du recrutement forcé par des groupes armés au Mali, a mis en garde, mardi dernier, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

« Les enfants sont forcés à combattre par des groupes armés. Ils sont victimes de la traite des êtres humains, de viols, de vente, ils sont forcés à la servitude sexuelle ou domestique ou au mariage précoce », a déclaré Gillian Triggs, Haut-Commissaire assistante du HCR chargée de la protection internationale.

Encore davantage d’enfants sont « en danger au Sahel, une région en passe de devenir la crise humanitaire qui connaît la croissance la plus rapide au monde », a-t-elle ajouté.

Au cours du premier semestre de cette année, 230 cas de recrutement d’enfants ont été recensés. Il s’agit de quinze cas de plus par rapport à toute l’année 2019 (215 cas), selon un rapport récemment publié par le Groupe mondial de la protection (GPC), un réseau dirigé par le HCR qui regroupe des agences onusiennes et des ONG de protection de personnes affectées par les crises humanitaires.

Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, des groupes armés se livrent, également, au trafic d’enfants destinés au travail dans les mines d’or, utilisant les profits pour enrichir les combattants des groupes armés. Ce trafic permet d’alimenter le commerce des armes et financer la violence. « Des [taxes] exorbitantes sont également imposées aux adultes qui travaillent dans ces mines d’or », relève le rapport.

Par ailleurs, dans la Région de Mopti (dans le Centre du Mali), des femmes et des jeunes filles sont « enlevées, agressées sexuellement et violées ». Plus de 1.000 cas y ont déjà été enregistrés, depuis le début de cette année.

Le HCR craint, également, que les mariages d’enfants n’augmentent de façon exponentielle au Mali où, selon les estimations, plus de la moitié des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans.

De plus, de nombreux enfants sont également poussés vers les mines d’or informelles, notamment à Gao et Kidal où de nombreuses zones sont contrôlées par des groupes armés. Selon le HCR, quelque 6.000 enfants, en grande majorité des garçons, travaillent dans huit sites miniers du pays.

Les écoles restent fermées en raison du conflit, de l’insécurité, de la pandémie de Covid-19 ou des grèves d’enseignants, laissant ces enfants à la merci des groupes armés. Ils sont exposés dans ces mines « aux pires formes de travail des enfants, à l’exploitation économique, à la violence sexuelle, physique et psychologique ».

SS/MD (AMAP)

Mali-Turquie : Un protocole de partenariat pour la réalisation de plusieurs projets

Bamako, 09 Déc (AMAP) Des ONG turques au Mali se sont engagées, vendredi dernier, à appuyer le ministère de la Jeunesse et des Sports pour la réalisation d’adductions d’eau, de forages, de puits à grand diamètre et d’autres services humanitaires.

Le protocole paraphé entre le département en charge de la Jeunesse et Fosapma, Ucit-Mali et Cansuyu s’inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale et sectorielle entre la Turquie et le Mali. En la matière, nos infrastructures socio-éducatives et sportives bénéficieront de ces ouvrages offerts par la Turquie à travers les ONG Fosapma, Ucit-Mali et Cansuyu.

Intervenant lors de la signature du protocole de partenariat en présence de l’ambassadeur de la Turquie au Mali, Murart Omar et des présidents des ONG signataires, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mossa Ag Attaher, a relevé que cet acte « marque le début d’une nouvelle forme de partenariat basée sur le service concret à impact rapide sur nos concitoyens ».

Mossa Ag Attaher a remercié l’ambassadeur turc pour sa disponibilité et son accompagnement personnel dans la négociation et l’aboutissement heureux de ce processus de partenariat solidaire.

En réponse, Murart Omar s’est dit heureux d’avoir été impliqué dans cette démarche qui donnera certainement des résultats souhaités. « La politique étrangère de mon pays est fondée sur l’entrepreneuriat et l’humanitaire. Nous apprécions cette initiative qui est l’aboutissement des efforts fournis par le ministre auprès de ces ONG », a indiqué le diplomate turc.

Pour sa part, le porte-parole des présidents des trois Organisations non gouvernementales, Sinan Kizilkan, a rappelé que les relations entre les peuples turc et malien ne datent pas d’aujourd’hui.

BBC/MD (AMAP)

Choguel Kokalla Maïga : « Il faut ramener la Transition sur le droit chemin »

Entretien réalisé

par Oumar DIAKITE

Choguel Kokalla Maïga, le président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), président par intérim du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), présidé par Soumaila Cissé et, enfin le président du comité stratégique du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) nous a accordé un entretien sur le démarrage de la transition en cours au Mali.

Comment comptez-vous influencer la transition sachant bien que vous n’êtes plus représentés, officiellement, dans aucune structure de cette période transitoire ?

Choguel Kokalla Maïga : La transition, nous l’avons dit et nous continuons à le dire, c’est l’enfant du M5-RFP. Votre enfant, ce n’est pas parce qu’il se comporte d’une manière qui n’est pas satisfaisante que l’abandonniez. Notre combat, c’est d’amener la transition sur la voie du véritable changement. Sur la voie pour laquelle les Maliens se sont battus et d’autres y ont laissé leur vie. Malheureusement, ce que nous constatons est que les officiers, qui ont parachevé le travail du M5-RFP, comme ils l’ont dit eux-mêmes, au lieu d’une transition politique civile qu’ils ont annoncée, le 18 août dernier, au soir de la démission du président de la République, sont en train d’installer une transition militaire. Vous avez, aujourd’hui, deux militaires à la tête de l’Exécutif, les postes clés du gouvernement sont détenus par les militaires. Les 80% des autres postes sont détenus par les parents, les amis, cousins, les tontons, les copains des militaires. Donc, des gens qui sont désignés sans aucun critère objectif. Ce qui fait qu’aujourd’hui l’institution exécutive est prise en otage par les militaires.

Même le Premier ministre, qui est civil, c’est eux qui l’ont nommé. Sur la nomination du président de la transition, qui est un homme respecté au Mali, ils n’ont eu aucun problème avec le M5-RFP. Mais, ils l’ont nommé dans des conditions assez troubles. Ce qui le fragilise inutilement. Donc, le président de la transition, l’essentiel du gouvernement et, aujourd’hui, nous constatons que tous les membres du Conseil national de la transition (CNT) ont été nommés par les militaires. Ce qui est un paradoxe, du point de vue de l’organisation de l’Etat. Le CNT a vocation à remplacer l’Assemblée nationale. Son rôle principal, c’est de voter les lois et contrôler l’action du gouvernement. Comment un gouvernement peut nommer des gens qui vont siéger dans une institution dont le rôle est de contrôler son travail ? Nous n’avons jamais vu ça ! Le principe élémentaire de la séparation des pouvoirs voudrait que les membres du CNT soient choisis autrement. Et non pas par les membres du gouvernement qui se réunissent pour choisir ceux qu’ils veulent.

Il y a, aussi, la Charte de la transition dont nous avons contesté, en son temps, le mode d’adoption et qui a eu six versions. La version que nous avons discutée avec les militaires à Kati a été falsifiée pour être suggérée aux concertations nationales. Celle qui est sortie des concertations nationales a été falsifiée pour être présentée à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Celle, qui a été présentée pour la prestation des serments du président et du vice-président, a été falsifiée pour sortir une autre version publiée au Journal officiel. La version publiée au Journal officiel indique clairement que le CNT est formé à partir d’entités limitativement déterminées dans un décret. Aujourd’hui, nous constatons que tous ceux qui siègent au Conseil national de la transition, dans leur écrasante majorité, n’ont été désignés par aucune entité. Cela veut dire que c’est les militaires qui les ont appelés pour les nommer. Ils ont choisi, eux-mêmes, les gens qui vont siéger dans une Assemblée dont le rôle est de contrôler leur travail. Ça frise le ridicule. C’est vraiment une humiliation pour notre pays que de présenter une telle caricature.

C’est pour cela que nous avons dit que le décret qui institue les membres du CNT est un décret pris sur une base illégale et illégitime. Je ne conteste pas la qualité de certaines personnalités qui ont une notoriété (des artistes, des hommes des arts) et, même, certains membres du M5-RFP) qui ont décidé, à titre individuel, de se confier aux militaires pour se retrouver dans le CNT. Mais, pour le reste, ce sont des gens qui ont été choisis sur des bases illégales. Donc, le CNT s’est installé dans l’illégalité, dans l’illégitimité. Imaginez que ce soit cette institution qui va voter des lois de la République. Cela veut dire que les lois qui seront votées n’auront aucune base légale, ni légitime. On n’a pas besoin d’être un agrégé de droit pour le savoir. C’est pour cela que le M5-RFP a envisagé d’attaquer ce décret devant les juridictions compétentes.

Où en êtes-vous avec cette procédure d’attaquer juridiquement le décret de nomination des membres du CNT ? 

Choguel Kokalla Maïga : Nous allons réunir nos avocats pour prendre conseil auprès d’eux. Nous allons examiner, aussi, la dimension politique avant de trancher juridiquement. Aujourd’hui, nous allons finaliser un document intitulé : « Notre vision de la transition » qui sera rendu public dans les jours à venir. Dans ce document, parmi les mesures pour imposer une inflexion de la trajectoire de la transition, il y a les aspects de droit, les aspects politiques, les aspects de mobilisation populaire, les aspects de campagnes politiques, à travers tout le Mali. Parce que nous ne pouvons pas accepter de nous battre contre un régime, contre des pratiques en y laissant la vie de beaucoup de jeunes et que ce combat soit confisqué par un groupe de militaires, fussent-ils ceux qui ont parachevé le travail du peuple, sans concertation avec le peuple. Tous les problèmes que ces militaires ont, aujourd’hui, toutes les difficultés d’ordre institutionnel, politique, auraient pu trouver une solution dans une collaboration loyale et juste entre les forces du changement, dans des décisions entre partenaires, pour mettre en œuvre ce pourquoi les Maliens se sont battus.

Malheureusement, nous avons constaté que nous n’avons pas la même conception du changement. Je crois que c’est beaucoup plus la lutte pour les places qui intéresse les militaires. Ceux qui étaient à la recherche de place les ont rejoints. Nous allons continuer à peser de tout notre poids pour les amener dans le droit chemin. Parce que lorsque les institutions sont installées de cette façon, qu’est-ce qui nous garantit que ce gouvernement peut organiser des élections transparentes ? Ils peuvent faire le même type de hold-up lors des élections pour nous installer à la tête de l’Etat, par les mêmes méthodes, quelqu’un qui a participé à la destruction de notre pays. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres est partie des dernières élections législatives.

On ne peut pas imaginer que des institutions installées de cette façon soient capables d’organiser des élections transparentes. Nous allons continuer à nous battre, à exiger que ceux qui ont été responsables des tueries des 11 et 12 juillet 2020 à Bamako, Kayes et Sikasso soient traduits devant les tribunaux. Il faut, nécessairement, que les grands dossiers de corruption, qui ont désorganisé notre Armée et qui l’ont privée des moyens de se battre, soient mis sur la table et les responsables traduits en justice. Il faut, nécessairement, que les réformes institutionnelles et politiques, qui vont nous mettre à l’abri des falsifications des résultats des élections, soient prises et votées par une Assemblée légitime, après avoir été travaillées en amont par toutes les forces politiques et sociales du Mali. Il faut que l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger fasse l’objet d’une relecture. Parce que cet accord est inapplicable en l’état. Aujourd’hui, 85% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, les bombes continuent d’être posées, l’insécurité se généralise jusqu’à Bamako.

Actuellement, tout ce que qui est en train de se faire aboutira à la partition du Mali, dans quelques années, parce qu’à des moments de l’histoire, il y a eu des hommes qui ne sont pas suffisamment patriotes, ni compétents et encore moins avec une conscience historique. Lorsqu’ils quitteront le pouvoir le problème va continuer à pourrir. Vous avez vu le découpage administratif qu’ils ont voulu imposer au peuple malien en 2018-2019 constituaient les germes de l’implosion du Mali. Les réformes sont faites par un Etat fort, un Etat organisé qui délègue délibérément une partie de ses prérogatives aux communautés locales. Donc, il faut renforcer l’Etat. Il faut donner à l’Etat la capacité de s’imposer au besoin. Il faut, ensuite, une bonne gouvernance. Au moment où la corruption a gangréné toutes les institutions y compris l’institution militaire, ce n’est pas en ce moment que vous allez décentraliser à outrance. Vous allez décentraliser la corruption, la désorganisation du pays. C’est pour cela que l’Etat malien a besoin d’une reprise en main. C’est ce que nous avons appelé la refondation de l’Etat malien.

Le changement doit conduire à la refondation, une reprise en main de l’ensemble des institutions, des processus négociés de l’ensemble des outils de souveraineté et s’arrêter, réfléchir, repartir sur de nouvelles bases, après avoir créé un consensus national. Toutes les réformes sont nécessaires avec toutes les forces vives de la Nation. C’est le chemin que nous avons voulu emprunter. Malheureusement ce chemin est dévié aujourd’hui parce que des apprentis sorciers se sont retrouvés autour des militaires pour les tromper.

Concrètement, que reste-t-il de votre mouvement unitaire qui a provoqué la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Keita ?

Choguel Kokalla Maïga : Vous savez, lorsqu’on lance les mouvements politiques, les gens viennent, chacun avec ses ambitions, ses projets. Nous en étions arrivés à la conclusion, un moment donné, que la gouvernance chaotique de l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita allait conduire, pendant les trois prochaines années, à la disparition du Mali. Nous avons donc dit qu’il faut qu’il démissionne et son régime aussi. Ce mot d’ordre a mobilisé beaucoup de Maliens. Nous nous sommes rendus compte, après le changement de régime, qu’on n’avait pas la même conception de ce pourquoi on cherchait le changement. Il ne s’agit pas d’enlever IBK pour mettre d’autres hommes à la place et continuer les mêmes pratiques. La preuve, au mois de juin, nous lui avons proposé le mémorandum qui le maintenait comme président de la République mais dépouillé des outils avec lesquels lui et son entourage étaient en train de détruire le Mali. Parce que le pays était pris en otage par une oligarchie ploutocratique qui ne respecte aucune loi, qui n’a aucune considération pour les principes. On a voulu mettre fin à cela.

Une fois qu’il (l’ancien président) est parti, on s’est rendu compte qu’il y a certains, parmi nous, qui, en réalité, criaient le changement mais n’y croyaient pas. Parce que, dès que IBK est parti, ils se sont mis avec d’autres pour continuer les mêmes pratiques.

Aujourd’hui, la nomination des institutions de la République, le président, le gouvernement, le président du CNT est le fait d’une oligarchie qui ne respecte aucune loi, aucune règle.

Donc, certains sont partis. Moi, je respecte leur choix. Je ne les condamne pas. La partie saine du M5-RFP est restée soudée et elle a élaboré un document qu’on appelle « La vision du M5-RFP pour la transition ». Nous allons rendre publique cette vision dans les jours et les semaines à venir. A partir de là, nous allons vers de nouvelles actions, de campagnes politiques, de campagnes de mobilisation, de campagnes d’explication pour amener les militaires à changer la trajectoire de la transition.

Certains sont en train de dire que nous sommes contre les militaires, le M5-RFP n’est ni contre le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), ni contre le gouvernement. Mais le M5-RFP ne peut pas accepter que le sens de sa lutte, de son combat, le sacrifice consenti par les Maliens, y compris le sacrifice ultime, soit ramené à une distribution de postes entre des personnes, à la perpétuation et la continuation de l’ancien système. Que toute cette lutte soit ramenée à la remise des leviers du pouvoir à certains compartiments de l’Etat ou dans les mains de ceux qui se sont opposés, ouvertement, au changement.

Le M5-RFP ne peut pas accepter cela. Le noyau politique conscient va continuer son combat jusqu’à ce que la transition reprenne la voie du salut pour les Maliens. Voilà notre rôle, notre vision.

On nous dit qu’on veut renverser la transition, que nous sommes contre les militaires, tout cela est de la propagande. Notre objectif est notre enfant, la transition, qui n’a pas pris la bonne voie. Qui a pris la voie de l’ancien régime, la continuité du système de l’ancien régime.

Ceux qui sont partis sont du mauvais côté de l’histoire. C’est ce que je veux leur dire.

S’il y en a, selon vous, quels sont les acquis du renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Kéita ?

Choguel Kokalla Maïga : Aujourd’hui, on ne voit pas grande chose. Le seul changement que je vois, c’est qu’on a un président de la transition qui, pour l’instant, a la confiance de la majorité des Maliens. C’est le seul dont la légitimité n’est pas remise en cause. Simplement parce que les Maliens sont convaincus que c’est un homme d’honneur, de principe. Il n’y a pas de polémique autour de sa personne. A part ça, il n’y a aucune autre institution qui n’est pas contestée et rejetée par l’opinion. Il faut un infléchissement dans la conduite de la transition.

OD/MD (AMAP)

Gestes barrières contre la Covid-19 : La défiance généralisée

Par Maïmouna SOW

Bamako, 09 Déc (AMAP)  «Batôma ! Qui a ouvert ma bouteille d’eau ? Personne ne touche à ma bouteille, c’est compris ?» Et la porte du salon claqua violemment. Nous sommes à Yirimadjo, dans une paisible famille où vivent Mariam et sa mère. Depuis que la Covid-19 s’est introduite au Mali, Mariam, étudiante, est intraitable sur le respect des gestes barrières. Mais on ne peut en dire autant de sa mère, Awa Diallo. La quinquagénaire ne croit pas beaucoup à tout ce qu’on dit sur cette maladie qui sème la mort et la désolation dans le monde. Conséquence : la maison est maintenant divisée en partisans et non partisans des gestes barrières, seuls remèdes pour le moment.

Apparu, il y a bientôt un an, ce virus continue de faire des dégâts dans le monde. En attendant l’utilisation des vaccins, les spécialistes sont unanimes sur une seule solution : prendre des précautions pour se prémunir contre la maladie. Ce qui semble impossible au Mali, à cause de multiples facteurs.

A une vitesse extraordinaire de contagion, la pandémie de Covid-19 a semé la panique à travers le monde. Cette capacité du virus à attaquer les gens et, très souvent, à les tuer soudainement, a porté un rude coup à la convivialité et la proximité sociales, La distanciation, justement sociale, exclue les accueils chaleureux. La façon de se saluer, de marcher dans les rues, de travailler en groupe ou d’habiter dans la même cour est bouleversée.

PROTECTION – Il est, ainsi, conseillé de se laver les mains, régulièrement, au savon, de tousser dans les coudes, d’éternuer dans un mouchard à usage unique, de porter un masque. Ces mesures de protection, appelées gestes barrières, défilent en boucle sur les médias. Malheureusement, beaucoup de nos concitoyens ne semblent ou ne veulent pas les adopter. Nos pratiques, surtout sociales, mais aussi sanitaires et d’hygiène n’ont pas changé. De la vieille génération à la récente, beaucoup font fi de ces mesures barrières et pensent à une « duperie des autorités ». La vox (rumeur) populi a même insinué que la Covid est un subterfuge de nos gouvernements pour obtenir des aides des partenaires au développement !!!  La théorie du complot est passée par là.

Assise à même le sol, la mère de Mariam, dont la mobilité est réduite du fait de son âge avancé, suit le ballet incessant de clients de jus de bissap et de glaces qu’elle vend. Une grande partie des clients sont des enfants. Une grande jarre est installée dans un coin de la cour de la maison. Les enfants viennent habituellement étancher leur soif. Mais à cause de la Covid-19, l’étudiante Mariam veut que cette installation soit retirée de la cour. Mais sa maman, la vieille Awa, s’y oppose. La dispute est permanente entre mère et fille. « Je ne vais pas utiliser le même gobelet que ces dizaines de personnes, surtout par les temps qui courent. Je ne veux pas être contaminée. Je ne touche plus à l’eau du canari. Je remplis mes bouteilles que j’utilise pendant la journée », confie la jeune fille.

Sa mère pense que le « Coronavirus ne peut se transmettre que par l’argent qui circule de main à main ». Il est hors de question de retirer le canari de la maison. Elle est, aussi, contre le fait de laver le gobelet, chaque fois, que quelqu’un l’utilise. Elle croit que cet acte hygiénique traduit un mépris des autres. La vieille mère soutient qu’un canari rempli d’eau est source de bénédiction et de miséricorde. Chaque famille doit en avoir. « Dieu seul sait votre mérite du fait que des personnes inconnues viennent étancher leur soif dans ce canari», insiste-t-elle. Elle tient, particulièrement, à ce que son canari soit lavé chaque matin et rempli d’eau potable.

INSOUCIANT – Ladji a passé au Bac, cette année. En attendant la reprise des cours, il a ouvert un atelier de blanchissage devant lequel il vend du café et des omelettes, jusque tard dans la nuit. Beaucoup de jeunes viennent prendre le thé avec lui. Eux, les mesures de protection contre la Covid sont le cadet de leurs soucis. Certains s’assoient à deux sur une chaise. Ils boivent le thé dans le même verre qui passe de main a main, et à tour de rôle. Pourquoi ne respectent-ils pas les mesures barrières ? Ils répondent, tout simplement, qu’ils ne croient pas à l’existence de cette maladie et aux dangers qui y sont liés.

D’après ces adolescents, la Covid-19 est un moyen pour l’Etat de se faire de l’argent auprès des partenaires. « On n’a vu personne atteinte de Coronavirus ici. Le gouvernement fait la campagne sur cette pandémie à travers les médias pour avoir de l’aide », croit fermement le chef de « grin » (groupe d’amis). Son ami conforte sa thèse. Il pense que si le Coronavirus existe réellement, il ne peut atteindre les Africains. « Sinon, nous serions tous morts à l’heure qu’il est », lance-t-il.

Faut-il continuer à utiliser les jarres dans nos maisons, avoir des plats communs, se partager les mêmes verres de thé, les mêmes habits ou chaussures, dormir dans le même lit ? Dr Diallo Djénéba Téra, du Centre de santé communautaire (CSCOM) de la Commune III, à Bamako, explique qu’à l’origine d’une maladie infectieuse, on trouve des microbes, des virus, des bactéries, des parasites, des mycoses, etc… « Ces infections sont des invasions d’un agent pathogène qui s’y multiplie et peut se transmettre d’une personne à une autre ou de l’animal à l’homme, comme dans le cas du Coronavirus. Ces agents pathogènes peuvent vivre, pendant des heures, dans l’air et sur la surface des objets que l’on utilise quotidiennement », dit la praticienne.

Selon le médecin, les objets comme le canari public, le gobelet, le verre à boire, les habits, les chaussures sont des vecteurs de transmission du virus par la voie respiratoire, le nez et la bouche.

Les symptômes de la maladie à Covid-19 sont une fièvre élevée, des frissons, des courbatures, des douleurs intenses dans le dos ou dans l’abdomen ou des vomissements. « La meilleure manière de se protéger est une bonne hygiène. Se laver les mains constamment, boire plus d’eau, désinfecter les articles de maisons et rester loin les uns aux autres », conseille Dr Diallo Djénéba Téra.

Contrairement aux jeunes, certaines personnes plus âgées se forcent à observer les gestes barrières. C’est le cas dans ce « grin » du quartier de Bolibana.  Ici, il y a un espace d’à peu près un mètre entre les chaises. En plus, chaque membre du groupe prend le thé dans un gobelet jetable. « Je n’ai pas de doute quant à l’existence de cette maladie. Elle a cloué les avions au sol et paralysé l’économie mondiale, sans parler des dizaines de milliers de morts qu’elle a causés », explique Mamadou, un membre du groupe. « C’est pour cela que nous faisons de notre mieux pour respecter les gestes barrières », ajoute-t-il.

MS (AMAP)

 

Doïla : La promotion de la paix, la stabilité et la prévention des conflits au centre d’un atelier

Doïla, 9 décembre (AMAP) Un atelier sur la promotion de la paix, la stabilité et la prévention des conflits, destiné à une soixantaine de dirigeants d’associations de femmes et de jeunes, a pris fin mardi à Doïla, sous la présidence du secrétaire général du conseil de Cercle, Makan Sissoko, a constaté l’AMAP.

Financé par Plan international Mali, le ministère des affaires étrangères du Danemark et l’ONG Asdap/Yewa, l’atelier s’est penché sur les mécanismes de prévention et de réponse aux crises existantes.

M. Makan Sissoko, qui a remercié les partenaires pour leur accompagnement dans la gestion de la crise au Mali, a saisi l’occasion pour inviter les participants à mieux comprendre les notions de la promotion de la paix, de stabilité et de prévention des conflits, afin de les restituer aux communautés pour la stabilité dans notre pays.

Le représentant de l’ONG Asdap/Yewa, Bouba Djire,  qui a salué l’accompagnement des partenaires, a  précisé que cette activité vise à cultiver la paix au Mali.

La cérémonie de clôture s’est déroulée en présence des représentants de l’administration, des responsables des services techniques, des élus locaux et des représentants de la société civile.

DF/KM (AMAP)

Mali : 149 nouveaux cas de Covid-19 et 05 décès, mardi

Bamako, 09 Déc (AMAP) Les agents de santé maliens ont dépisté, mardi 08 décembre, 149 nouveaux cas de Covid-19, déclaré 39 patients guéris et 05 décès, annonce un communiqué du ministère en charge de la santé.

Bamako, la capitale, constitue l’épicentre de la maladie, avec plus d’une centaine de cas. A l’intérieur du pays, Kayes (Ouest), Koulikoro (proche de Bamako), Gao et Kidal, dans le Nord ont, aussi, connu des cas confirmés, selon les services de santé.

À la date du mardi 08 décembre, le Mali enregistre un total de 5.442 cas positifs de Covid-19, 3.439 malades rétablis et 180 décès.

AT/MD (AMAP)

Goma Coura k23 : Trois exploitants agricoles tués, deux blessés et un disparu (source locale)

Office du Niger, zone de Niono (Archives)

Niono, 08 Déc (AMAP) Une attaque d’hommes armés a fait, dimanche, trois morts, deux blessés et un disparu parmi des exploitants agricoles qui voulaient récolter leur champ, dans le village de Goma Coura k23, dans la Commune rurale de Dogofry (Centre), a appris l’AMAP de source locale

Selon un élu local, les victimes ont été attaquées, dans les champs par des bandits armés, Après cette attaque meurtrière, la population demande, de plus en plus, à l’Armée de jouer son rôle de protection des personnes et des biens. Selon notre source, des chefs militaires ont été sollicités pour la protection des exploitants agricoles en cette période de récolte.

Le niveau de l’insécurité qui prévaut dans le cercle de Niono, en général, et la zone de Kouroumari, en particulier, inquiète les exploitants agricoles de l’Office du Niger qui mène six mois d’activités dans leur champ dont ils ne peuvent plus faire la récolte des champs,

Le village de Farabougou, encerclé depuis plusieurs mois par de présumés djihadistes, a reçu les dons promis aux populations lors du Forum de la paix à Niono, il y a un mois.

MS/MD (AMAP)

 

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