Violences basées sur le genre : Une campagne d’information et de sensibilisation lancée  

Bamako, 27 Nov (AMAP) La campagne d’information et de sensibilisation contre les violences basées sur le genre sous le thème : «Investissons dans la lutte contre les violences basés sur le genre pour une participation inclusive au développement» a été, officiellement, lancée, jeudi, à Bamako.

Lors de la cérémonie qu’elle a présidée au Centre des jeunes de Sogoniko, en présence de nombreux invites, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, a souligné que « la collaboration entre les États, le monde scientifique, la société civile et les industries a véritablement changé la donne face à la Covid-19 ».

Elle a signalé l’urgence d’assurer le plaidoyer pour une sincère collaboration afin d’éliminer la violence à l’égard des femmes, dans tous les pays.

Le phénomène de la violence à l’égard des femmes touche de nombreuses femmes et de tous les âges. Rien que l’année dernière, 243 millions de femmes et filles ont subi des violences sexuelles ou physiques de la part de leurs partenaires. Et cette année, le nombre de cas dénoncés a explosé, témoignant de l’augmentation préoccupante de la violence domestique, de la cyber intimidation du mariage d’enfants, du harcèlement sexuel et de violence sexuelle.

Mme Phumzile Mlambo Ngcuka, directrice exécutive d’ONU Femmes, s’est demandé «si seulement, pour mettre fin aux violences commises par les hommes à l’encontre des femmes, il suffisait de trouver un vaccin. Si seulement la réponse apportée à ce mal bénéficiait d’autant de financements que ceux apportés à la Covid-19 et à son impact sur nos sociétés et nos économies ».

Les violences basées sur le genre représentent un fléau qui requiert une mobilisation générale de la communauté, des partenaires et des décideurs en faveur de la promotion des droits de la femme. La violence des hommes à l’égard des femmes doit cesser avec une intervention coordonnée à l’échelle planétaire et l’application de protocoles.

« Imaginer que nous investissions la même qualité de ressources, d’énergie et d’expertise dans la recherche d’une solution durable et globale. Si tous les dirigeants du monde, chefs d’États et de gouvernement, consacraient tous leurs efforts à cette lutte, avant le personnel de première ligne procureur, juge et policiers travaillant à sauver la vie de tant de femmes et filles», a dit la responsable de l’organisation onusienne.

Elle estime que c’est une collaboration de cette ampleur et de cette nature qui serait nécessaire pour éliminer la violence à l’égard des femmes dans tous les pays et à tous les niveaux : communautaire, familial et individuel.

Selon Mme Phumzile Mlambo, les changements culturels qui doivent intervenir sont tout aussi importants, car ils sont la clé pour conjurer la violence à l’égard des femmes. «Nous devons faire évoluer les stéréotypes et les attitudes qui conduisent d’une part à perpétuer le sentiment de honte chez les survivantes, et d’autre part à banaliser le comportement des auteurs de ces crimes ou à les excuser», indique-t-elle.

« Nous devons rallier tout le monde à cette cause, y compris le sexe opposé. Après tout, un virus est aveugle, alors qu’un homme ou un garçon peut choisir de ne pas être violent, et la société peut le guider dans cette voie et demande de répondre de ses actes s’il le devient », précise la directrice exécutive de ONU-Femmes.

AD/MD (AMAP)

Armée : Remise d’un important lot de matériels

Bamako, 27 Nov (AMAP) Le vice-président de la Transition, Assimi Goïta, a présidé, jeudi, la remise de 200 véhicules tout-terrain et d’un lot important d’armes individuelles et collectives aux Forces armées maliennes (FAMa).

La cérémonie de réception de ces équipements militaires s’est déroulée sur la Place d’arme de Kati, en présence du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara et de plusieurs responsables militaires.

Ces matériels militaires sont destinés précisément à l’Armée de l’air, au Génie militaire, à la Gendarmerie et à la Garde nationale. À ces bénéficiaires s’ajoutent les Écoles militaires interarmes de Koulikoro et l’École des sous-officiers de Banankoro.

Dans son allocution, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, a indiqué que cette remise s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités de l’Armée.

«Nous avons conscience que l’immensité du territoire et les défis auxquels nous sommes confrontés exigent une plus grande mobilité. Nous sommes farouchement résolus à tout mettre en œuvre pour faciliter l’exécution efficiente des tâches que la Nation tout entière attend de nous», a assuré le colonel Camara, avant d’inviter les bénéficiaires à faire bon usage des matériels reçus.

«Votre capacité à défendre le pays est en partie tributaire des moyens mis à votre disposition. Je ne doute point de votre détermination et aucun sacrifice ne sera de trop pour vous soutenir», a-t-il lancé à l’endroit des bénéficiaires.

Le chef du département de la Défense et des Anciens combattants s’est dit convaincu que les bénéficiaires seront galvanisés pour la défense de la Nation. Selon lui, cette action de renforcement des capacités de notre armée n’est qu’un début.« D’autres formes de soutien viendront s’ajouter à celui-ci », a-t-il promis.

Le vice-président de la Transition a procédé à la remise symbolique des clefs des véhicules.

MDD/MD (AMAP)

Rokia Traoré parle : « Ma carrière est prise en otage »

La star malienne revient, dans cet entretien, sur ses ennuis avec la justice belge et dénonce l’injustice qu’elle subit dans cette affaire. Elle évoque aussi ses projets et livre son analyse sur les besoins d’organisation du secteur de la culture dans notre pays

L’Essor : Comment évolue le dossier judiciaire qui vous a valu des ennuis en France en mai dernier ?

Rokia Traoré : La procédure au niveau de la justice malienne suit son cours comme il se doit et la vie continue. Il est important de noter qu’il m’a été ordonné par la justice belge de retirer ma fille de son école qu’elle fréquentait au Mali depuis deux années scolaires auparavant, la séparer de tout son environnement habituel, acheter les billets d’avion pour voyager de Bamako à Bruxelles et aller la livrer sur le territoire belge.

Je suis et mes enfants sont de nationalité malienne et nous vivons au Mali, les enfants fréquentent des écoles au Mali. Il m’a été injustement ordonné de livrer ma fille à un père qui dit clairement ne pas avoir les moyens de l’élever. Mais la justice belge a trouvé solution à cela aussi. Dans leur décision, je dois payer une pension alimentaire au père ainsi que des frais pour l’école et tous les autres besoins de l’enfant. De la même façon que j’aurais respecté n’importe quel système de justice, j’ai respecté la justice belge. J’ai constitué un avocat en Belgique en trois jours après avoir reçu par email une citation à comparaître un 1er mai (jour férié) pour une audience au tribunal de Bruxelles le 6 mai.

Bien évidemment, puisque je n’habite pas en Belgique ni ailleurs en Europe, il était impossible de me délivrer la citation à comparaître de la justice belge sur le territoire malien dans les règles juridiques connues. À un moment, j’ai compris que mon crime fut d’avoir décidé de vivre au Mali, en Afrique avec mes enfants. Je suis coupable d’être une Africaine qui a cru en l’égalité des droits entre Noirs et Blancs, hommes et femmes.

Par ailleurs, j’entends souvent dire que j’aurais causé des ennuis diplomatiques à mon pays, le Mali, en rentrant à Bamako en mai 2020 pendant que j’étais en attente d’être extradée en Belgique pour cinq ans de prison en laissant ma fille qui aurait simplement été récupérée par son père et perturbée à vie si moi, la mère qui a sa garde, je me retrouvais en prison pour purger une peine de 5 ans.

Selon quelle règle diplomatique le Mali serait donc en faute d’avoir autorisé l’atterrissage d’un avion transportant une Malienne rapatriée pendant la crise de la Covid-19 au Mali où elle réside ? Pourtant, mon avion a, tout à fait, décollé de France avec une autorisation de décollage de ce pays. Je n’ai pas utilisé de faux documents, je n’ai tué ni agressé personne pour prendre l’avion et décoller de France où j’avais été arrêtée et emprisonnée malgré mon immunité diplomatique qui n’a jamais été officiellement levée, donc, a priori, a bien été méprisée.

Le Mali devait refuser l’atterrissage de mon avion alors que la France avait donné l’autorisation de décollage de son territoire à cet avion ? Pour quelles raisons ? Parce que j’ai tué quelqu’un ? Aurais-je été impliquée dans un trafic de drogue ? J’aurais détourné des fonds ? Pourquoi aurait-il fallu continuer à me maltraiter pour un dossier de plainte mensonger d’un citoyen belge en Belgique alors que je vis au Mali et suis citoyenne malienne ?

Jamais aucune des décisions de la justice belge ayant mené à l’émission du mandat d’arrêt européen ne m’a été signifiée, car je n’habite pas en Belgique et il n’y a jamais eu de procédure d’exequatur de ces décisions auprès de la justice malienne. Il est une chance, une bénédiction pour le père de ma fille d’être européen et que l’Europe entière le soutienne pour persécuter une femme, une mère.

Il n’a besoin ni de me battre, ni de me tuer dans sa violente et malveillante attitude, le système de justice de son pays s’en charge pour lui. Le moins que le Mali pouvait faire pour moi, sans prendre aucun risque diplomatique était certainement d’accepter qu’atterrisse mon avion en territoire malien, du moment qu’il avait légalement obtenu une autorisation de décollage en France et que j’étais bien sortie du territoire français avec mes documents d’identité sans aucune malversation.

L’Essor : Ce dossier judiciaire n’a-t-il pas un impact négatif sur votre carrière et sur vos projets ?

Rokia Traoré : Mes enfants ont été profondément perturbés, j’ai été dénigrée, maltraitée, emprisonnée, ma carrière prise en otage en me faisant perdre des contrats de travail, sur la base d’une fausse accusation d’enlèvement d’enfant dont l’inexactitude a été démontrée en fournissant des attestations et certificats. Ce dossier a un impact sur ma vie parce qu’il m’a révélé beaucoup de choses négatives que je n’imaginais plus possibles de nos jours dans les relations entre l’Europe et l’Afrique… Mais, comme nous disons chez nous les bamanan « en nommant toutes les parties de son corps, on en arrive à s’insulter soi-même ».…

De plus, je n’aime pas m’attarder sur les énergies négatives et destructrices. Je ne veux pas que mes enfants subissent mes souffrances si je ne parvenais pas à les contenir. J’avance, c’est ainsi que j’ai été éduquée. Toujours avancer tant que nous sommes encore en ce monde et en bonne santé, en étant certain de son honnêteté, de sa droiture.

L’Essor : à propos de vos projets, vous aviez entrepris la création et la mise en scène d’une série de spectacles depuis 2018. Où en êtes-vous ?

Rokia Traoré : La crise de la Covid-19 bouleverse le secteur culturel. L’une des conséquences en Europe est la fermeture des sites où le public s’assemblait pour visiter des œuvres, voir des spectacles, regarder des films… En principe, j’achève la création des spectacles prévus. Ils seront joués à la reprise, après la crise, ou certains online (sur Internet et chaînes de télévision), ou en live en Europe sans moi en raison du mandat d’arrêt européen de la Belgique pour enlèvement d’enfant.

Mais, je me déplacerai aux États-Unis et ailleurs dans le monde pour d’autres projets en cours lorsque j’aurai le temps. La finalisation du site et des projets de la Fondation Passerelle ainsi que le soutien de mes enfants après la période de perturbation que nous avons subie sont mes priorités pour le moment. D’une certaine façon, la crise de la Covid-19 m’immobilisant est une bonne chose qui me permet de prendre le temps pour gérer des priorités…

L’Essor : Vous avez annoncé la réouverture bientôt de l’Espace Passerelle à la condition que la situation sanitaire et sécuritaire le permette. Est-ce à dire que vous continuez à travailler sur de nouvelles créations ou de nouveaux spectacles ?

Rokia Traoré : Nous allons rouvrir la Fondation Passerelle à la fin de nos travaux. En attendant dans le théâtre Blues Faso continuent les activités en musique pour uniquement notre clientèle constituée d’avertis, d’amateurs de bonne musique dans des bonnes conditions acoustiques et visuelles.

L’Essor : Récemment, vous avez expliqué sur les réseaux sociaux que les artistes n’étaient pas tous obligés d’adhérer à une seule association et que les pouvoirs publics doivent agir en fonction de l’intérêt général du monde des arts et de la culture et non pour un groupe. Que vouliez-vous dire par là ?

Rokia Traoré : Je voulais dire par là que le ministère de la Culture doit organiser le cadre général au Mali pour l’épanouissement du secteur culturel et artistique ainsi que la préservation et le développement du patrimoine malien liés à ces domaines. L’autorité compétente, pour aider les artistes et les artisans à s’organiser et travailler de manière satisfaisante, devrait être le ministère de la Culture et non des associations, surtout lorsque ces associations et organisations sont celles de producteurs employeurs des artistes. Il y a forcément un conflit d’intérêt.

Ce ne sont pas les producteurs qui vont demander à l’État malien d’instaurer, pour le bien des artistes, des règles qui vont les amener à payer des taxes et des charges sociales, des cachets minimaux, un tas d’autres mesures qui ne pourront que compliquer leurs entreprises, réduire leurs bénéfices.

Au Mali, à ce jour, il n’y a pas d’association de défense des droits des artistes qui soit représentative de l’ensemble complexe des artistes maliens. Du coup, il y a beaucoup de frustrations et de sentiment d’injustice émanant d’un très grand nombre d’artistes quant aux relations des associations et groupements avec le ministère de la Culture.

Il appartient à l’État de vérifier les conditions de réalisation des spectacles, de s’informer sur les moyens de création et de diffusion qu’ont les artistes dans les différentes disciplines, de s’instruire des normes en faisant mener des études/expertises par des spécialistes indépendants de toutes associations ou opérateurs qui pourraient ne présenter qu’un aspect de la situation allant dans le sens de leurs propres intérêts.

Il est important que des associations existent pour s’assurer de l’application des règles qui protègent, soutiennent, aident à faire avancer les artistes. Il est important que des associations existent pour réclamer l’amélioration des failles dans les conditions établies par l’État. Mais, ce qui transparait de la situation actuelle dans le secteur culturel au Mali est que quelques associations, menées par des producteurs et autres opérateurs culturels et non par des artistes, nous donnent l’impression que l’État attend d’elles qu’elles lui expliquent comment organiser le secteur culturel et artistique au Mali.

Cette situation est très dangereuse. Dans un pays comme le nôtre, avec tout ce que ces principes représentent dans notre histoire et notre évolution, il ne peut être que difficilement satisfaisant de laisser mener les arts et la culture par des producteurs qui ont leurs ambitions personnelles à but fortement pécuniaire.

Il faut faire la distinction de nos jours au Mali. Qui mène une carrière et gagne sa vie en réalisant et vendant des œuvres artistiques ? Ce sont les artistes. Qui mène une carrière et gagne sa vie en faisant débloquer des subventions et autres financements sur la base des travaux d’autres artistes ? Ce sont les entrepreneurs et opérateurs culturels.

Avant que nous puissions être éventuellement protégés par des associations et organisations qui agissent chacune selon ses propres règles et méthodes, nous serions plus rassurés d’avoir l’impression que l’État malien nous prend en compte et s’occupe de la structuration de notre secteur en veillant à s’informer réellement auprès des producteurs et opérateurs culturels et selon leurs points de vue certes, mais également auprès des artistes eux-mêmes parmi lesquels beaucoup savent lire et écrire dorénavant.

 

 

 

Soins des indigents : Le casse-tête du remboursement des prestations

Par Fatoumata NAPHO

Bamako, 27 Nov (AMAP) Le régime d’assistance médicale est un soulagement pour les indigents. Mais dans la pratique, le recouvrement des coûts des soins administrés à ces personnes reste une épine dans le pied des établissements de soins.

L’accès à des soins de santé de qualité demeure une problématique générale et particulièrement pour les indigents. À cet effet, la loi N° 09-030 de juillet 2009 a institué le Régime d’assistance médicale (RAMED) pour couvrir les indigents reconnus comme tels. Les articles 5 et 6 de cette disposition juridique indiquent que les personnes qui ne sont couvertes par aucun autre système d’assurance maladie et reconnues indigentes bénéficient avec leurs ayants droit des prestations de ce régime de protection sociale dans les conditions fixées par le décret N°09-555/P-RM du 12 octobre 2009.

Le RAMED qui participe du renforcement de la protection sociale et de la lutte contre l’inégalité dans l’accès aux soins de santé de base dans notre pays est géré par l’Agence nationale d’assistance maladie (ANAM). Charge à elle de rembourser les prestations faites par les établissements hospitaliers, les Centres de santé de référence (CSréf) et autres centres de santé communautaire (CSCOM) dans la prise en charge des indigents.

Pour être éligible au RAMED, il faut avoir un certificat d’indigent délivré soit par la mairie, soit par le préfet ou le sous-préfet, après une demande formulée dans ce sens. La demande est ensuite transmise au service local du développement social qui s’emploiera à mener une enquête avant d’élaborer son rapport. Ce compte-rendu oriente la décision de délivrer ou pas un certificat d’indigent.

Une fois que la personne est éligible, le certificat sera envoyé à l’Anam pour l’immatriculation. Pour les personnes sans domicile fixe, le service social, après constat, attestera de la situation. L’agent de service établit un document dans ce sens pour le soumettre à la signature de l’autorité municipale compétente, avant de l’acheminer à l’Agence.

Alassane Dembélé, chef du service social au Centre hospitalo-universitaire (CHU) du Point G, confirme que lui et ses collaborateurs s’occupent bien des indigents qui leur sollicitent dans le cadre des soins.

CERTIFICAT D’INDIGENCE – «Un indigent malade, c’est quelqu’un qui vient à l’hôpital dépourvu de tous moyens pour faire face aux frais médicaux. Il n’a également personne pour lui venir en aide. C’est un démuni, muni d’un certificat d’indigence délivré par une autorité administrative et immatriculé à l’ANAM», explique le responsable du service social. Pour lui, les choses sont très claires. L’indigence est attestée par un certificat. Mais il peut arriver qu’une personne malade se présente sans ce certificat d’indigence mais n’ayant pas non plus de ressources financières pour se prendre en charge. Dans ce cas, on parlera de cas social. Celui-ci peut aussi être considéré comme un indigent mais à la différence qu’aucune preuve matérielle rien n’atteste de son indigence.

Alassane Dembélé indique également qu’une personne accidentée ou un malade ramassé dans la rue peuvent être pris en charge comme des indulgents parce qu’ils se trouvent dans une situation d’urgence. Après les enquêtes détermineront leur statut. Un autre cas de figure peut se rapporter à un malade qui, sur la durée, notamment dans le cas des traitements longs, peut avoir des difficultés financières à faire face à ses frais médicaux. Dans ce cas, elle sera reversée dans la catégorie des indigents.

À l’hôpital situé sur les hauteurs de Bamako, le service social est très actif et peut recevoir quotidiennement plus d’une trentaine d’indigents enrôlés au Ramed pour des besoins de consultations médicales, d’analyses et autres soins. Pour les autres indigents qui ne relèvent pas de ce cas de figure, son service fait, selon lui, de la «débrouillardise» pour répondre aux sollicitations, parfois avec le soutien des partenaires (nationaux et internationaux).

Dans le bureau du responsable du service social, on se croirait dans un magasin avec de vieux cartons de médicaments et des sachets. «Nous disposons d’un peu de médicaments voire du linceul. Ce qui vous donne l’impression d’être chez un magasinier, explique-t-il en les pointant du doigt. Il apprécie également l’accompagnement de l’administration hospitalière qui assure l’alimentation pour les indigents et apporte des appuis ponctuels, en termes de médicaments et de réalisations de certains examens complémentaires.

Le chef du service social de l’hôpital du Point G relève aussi que lorsque les équipements tombent en panne technique, la prise en charge devient compliquée, notamment pour les personnes qui n’ont pas un certificat d’indigence parce qu’il est quasi impossible de les référer à d’autres hôpitaux en capacité de faire les mêmes examens, indique-t-il.

Pour son collègue de service, Mamadou Keita, le service social est la porte d’entrée des indigents parce qu’il facilite leur prise en charge médico-sociale, psychologique voire leur insertion. Et l’administrateur social de préciser que ces personnes viennent à eux, avec ou sans certificat d’indigence, pour avoir de l’aide. «À notre tour, nous évaluons l’état d’indigence de la personne avant de procéder à sa prise en charge. Celles qui n’ont pas de certificat sont prises en charge comme des cas sociaux».

Devant une extrême urgence, le service peut également approcher la direction pour faciliter l’immatriculation au niveau de l’ANAM. Même dans ce cas de figure, la procédure peut prendre deux jours. Pour assurer leur prise en charge, le service social reste confronté à des difficultés d’ordre financier. Pour pallier la situation, les administrateurs sociaux préconisent le retour à un système, celui de la prise en charge par la Direction nationale du développement social (DNDS) qui a fait sa preuve par les résultats. Dans ce système, la DNDS allouait une certaine somme à l’hôpital pour prendre en charge ces malades.

Par contre, le RAMED couvre le risque maladie pour les seuls indigents enrôlés reconnus comme tels. L’Agence recommande aux indigents de consulter aux premiers niveaux de la pyramide, notamment au niveau des Csref avant d’être référés par ceux-ci aux hôpitaux pour les consultations spécialisées qui dépassent les compétences du niveau CSréf. Au niveau des services sociaux, on n’apprécie guère cette façon de faire qui peut entraîner la lenteur dans la prise en charge des patients.

«Nous sommes l’accompagnant et le premier répondant des indigents», déclare le chef du service social du CHU Gabriel Touré, Mme Adam Telly, avant d’ajouter que son service accompagne le patient du début à la fin. Son unité ne fait pas face à un grand flux d’indigents par jour mais peut en compter entre 4 et 7. Pour elle, un indigent en milieu hospitalier, est celui qui possède une fiche administrative qui prouve qu’il l’est. Elle s’accorde sur la même définition de cas social que son collègue du Point G.

Au niveau de sa structure, les indigents bénéficient d’une prise en charge globale comprenant, les médicaments, la réalisation des examens et même l’hospitalisation. Si c’est un cas social, elle précise que son équipe assure immédiatement la prise en charge une fois que la personne est acheminée par les sapeurs pompiers.

Le soutien aux malades indigents va plus loin que la nourriture et les habits parce que la direction de l’hôpital aide quelques fois à payer les ordonnances. Elle déplore l’absence de ligne budgétaire pour le service social. «Nous comptons uniquement sur les bonnes volontés», dit-elle, avant de témoigner de sa reconnaissance à Samu social et d’autres associations philanthropiques.

RETARD DANS LE REMBOURSEMENT – La prise en charge de Samu social est limitée à la tranche d’âge de 1 à 20 ans. Mais l’apport des autres associations humanitaires se fait rare du fait de la Covid-19.

Elle évoque le retard dans le remboursement des ordonnances, une situation qui commence à faire grincer des dents du côté des pharmaciens. Ceux-ci, de plus en plus, rejettent les ordonnances des indigents. «On est à bout de souffle», confie-t-elle. Elle en appelle de ses vœux l’implication des autorités compétentes pour aplanir toutes ces difficultés mais aussi doter le service social de ressources humaines et de moyens logistiques.

À l’Hôpital du Mali, les indigents et autres personnes dépourvues de moyens bénéficient intégralement des soins médicaux. Selon le chef du service social de cet établissement, Seydou Moussa Traoré, cette prise en charge est gérée à deux niveaux : section accueil/orientation et section suivi des malades hospitalisés et non hospitalisés.

Tout d’abord au niveau du bureau des entrées, les agents d’accueil sont chargés de les orienter. Ensuite au niveau des urgences, des agents sont également postés pour éventuellement les aider à accéder aux soins auprès des praticiens. Comme dans les autres hôpitaux, son service social ne dispose pas non plus de fonds destiné à la prise en charge des indigents. Pourtant, il peut être sollicité aussi par 25 à 30 indigents par jour. À ce niveau aussi l’accompagnement de l’administration hospitalière apporte un véritable bol d’air. Grâce à ce soutien mais aussi de Samu social et d’autres bonnes volontés, les indigents bénéficient d’une prise en charge totale, en termes de soins, mais aussi d’une alimentation.

Seydou Moussa Traoré accuse l’ANAM pour le retard dans le remboursement des prestations. Pour pallier les difficultés par rapport à la prise en charge des indigents, il recommande une meilleure coordination entre les services sociaux des structures sanitaires, les mairies et l’Agence. Pour lui, ceci permettra de limiter les fraudes, c’est-à-dire d’éviter que d’autres personnes se fassent passer pour des indigents. Mieux, il suggère que le circuit soit informatisé pour la sécurisation des données. Lui aussi partage l’urgence et la nécessité de doter les services sociaux de fonds pour répondre aux exigences de soins des indigents.

FAIBLE CONTRIBUTION – Le directeur général adjoint de l’ANAM, Dr Hassane Tangara, est bien conscient des difficultés de sa structure qui n’arrive plus à rembourser toutes les prestations effectuées par les établissements de soins (hôpitaux, CSréf, CSCOM etc.)

Ces difficultés financières résultent principalement de la très faible mobilisation des contributions des collectivités territoriales et de l’insuffisance de la subvention que l’État accorde à l’Agence, dont le budget est constitué de 85% de subvention de l’État.

Les autres 15% proviennent des contributions des collectivités. La mobilisation à ce niveau est vraiment infime. À titre d’exemple sur les 703 communes, moins de 15 se sont acquittées de leurs cotisations. La Commune IV est indexée comme le meilleur élève parce qu’elle paie régulièrement ses contributions, depuis cinq ans.

Du démarrage de ses activités en octobre 2011 à nos jours, sur un total de plus de 3 milliards de Fcfa, les collectivités n’ont pu payer que 35 millions de Fcfa. «Ce qui fait que le remboursement des prestations se fait en retard, vraiment pas au rythme souhaité par les structures de soins», fait-il remarquer. Il reconnaît aussi que ces hôpitaux engagent des frais dans la prise en charge des indigents et s’attendent légitimement à être remboursés.

860 MÉNAGES PRIS EN CHARGE – Il faut aussi préciser que l’Anam ne rembourse que les médicaments en dénomination commune internationale (DCI). Le directeur général adjoint de l’Agence souligne que les spécialités ne font pas partie du panier de soins du régime. «C’est lorsque les médicaments ne sont pas disponibles en DCI que les spécialités sont alors prises en charge par l’Agence. Une autre précision est que suivant les dispositions de la loi de création du RAMED, sont bénéficiaires du régime les indigents et les admis de droit que représentent les personnes sans domicile fixe, celles détenues ou vivant dans les centres d’éducation ou de rééducation et dans les orphelinats.

À ceux-ci, s’ajoutent désormais les blessés des conflits armés ou catastrophes. Il a précisé que cette décision fait suite à la modification de la loi n°09-030 du 27 juillet 2009 par la loi n°2016-065 du 30 décembre 2016 qui a intégré ces personnes dans la catégorie des admis de droit.

Aujourd’hui, l’Agence a à sa charge 860 ménages. À en croire Dr Hassane Tangara, il n’y a aucune discrimination pour l’assistance médicale ni en raison de l’âge, ni du sexe, encore moins de la race ou de la religion. Le panier de soins couvre les consultations, les analyses, les radiographies, les échographies, l’hospitalisation et les médicaments génériques. Et de préciser que tout ce qui ne figure pas dans ce panier n’est pas pris en compte. Il s’agit plus particulièrement des lunettes, de la chirurgie esthétique et de certaines catégories de prothèses, entre autres.

Pour une bonne gestion permettant de prendre les indigents en charge à 100%, il faudra renforcer les capacités de l’ANAM. «Afin d’assurer la pérennité même du RAMED, il faut mobiliser de grands moyens financiers», recommandera Dr Tangara. Il rappelle également que la véritable difficulté réside dans le timide paiement des contributions des collectivités. Nonobstant ces difficultés, sur une cible globale de 825.000 indigents, l’Agence a immatriculé 730.000, dont près 230.000 ont bénéficié de soins médicaux gratuits sur l’ensemble du territoire national, soit un taux d’immatriculation de 88.48%.

FN (AMAP)

Désenclavement rural : Quelques 572 KM de pistes rurales en cours de réalisation à Koulikoro et Sikasso (Sud)

Synthèse de

Cheick M. TRAORÉ

Bamako, 27 Nov (AMAP) Le milieu rural est par essence la principale zone de production agricole de notre pays. Il est malheureusement très enclavé avec des pistes rurales qui sont souvent impraticables surtout en période d’hivernage. Cette situation rend difficile l’écoulement des productions agricoles de ces contrées et l’accès des populations aux denrées de première nécessité et aux services sociaux de base. Dans le but de rendre nos pistes pastorales cyclables en toutes saisons afin de conjurer ces difficultés, le gouvernement a initié le Projet d’amélioration de l’accessibilité rurale dénommé (PAAR). Cela à travers le ministère des Transports et des Infrastructures avec l’appui de la Banque mondiale.

Le PAAR est à sa seconde phase d’intervention pour une durée de cinq ans (2017-2022). Période durant laquelle, il prévoit l’aménagement d’un total de 1.700 km de pistes rurales dans les Régions de Koulikoro et Sikasso. Cela en traitant par exemple des points critiques en vue de faciliter l’accès des populations aux marchés, aux services de santé, aux écoles et aux communes voisines.

Ainsi, après l’aménagement des 445 km de pistes rurales de la phase I du projet, les travaux d’aménagement des 571,49 km de pistes de la phase II du Paar sont en cours dans les deux régions bénéficiaires du Projet. Dans la Région de Koulikoro, un linéaire total de 202 km de pistes rurales est en cours de réalisation dans les cercles de Banamba et Dioïla. Dans la circonscription de Banamba, trois pistes sont en construction.

Il s’agit des pistes Kiban-Toukoroba-Tamani-Ségala-Nyamina sur une distance de 77 km, Sirakorola-Tougouni-Nyamina longue de 72 km et Sirakorola-Toubacoura pour un total de 28 km. Le Cercle de Dioïla compte une piste en aménagement : Fana-Nangola-Sorokoro-Bèlèko-Mèna, longue de 115 km

Les cercles concernés par les travaux dans la Région de Sikasso sont Bougouni, Kadiolo, Kolondièba, et Yorosso. Ils concernent un total de 238 km repartis entre quatre circonscriptions. La seule piste en aménagement dans le Cercle de Bougouni est celle reliant Siobougou-Wola-Falani-Sanso/Bretelles : Wola-Dionkala sur une distance de 58 km. Le tronçon Loulouni-Nirouani-Ouattarasso-Kambo-Kadiolo, longue de 37 km, est en cours dans le Cercle de Kadiolo.

Le Cercle de Kolondiéba  bénéficie d’une piste en aménagement notamment l’axe Tiendaga-Fakola-Kotla-Sama-Dani-frontière RCI et bretelle Fakola-Soukourani-Togodaba-frontière RCI, longue de 116 km. Quant au Cercle de Yorosso, il compte également une piste en aménagement : Koury-Ngorola, longue de 27 km.

Les travaux ont débuté en novembre 2019. La réception provisoire de la piste Fana-Nangola-Sorokoro-Bèlèko-Mèna dans la Région de Koulikoro a eu lieu au mois de juillet 2020. Cela en tenant compte des réserves formulées pour améliorer la qualité des travaux. Dans cette région, l’insécurité a impacté négativement le bon déroulement des travaux de certaines pistes de la phase II du Paar au niveau des cercles de Koulikoro et Banamba. Des dispositions sont en cours d’être prises pour la reprise et la finalisation des travaux d’aménagement des pistes concernées.

Les travaux, dans la Région de Sikasso ont également débuté en novembre 2019. La réception provisoire des différentes pistes a lieu en juillet 2020 sous réserves. Les tâches du pont de Ziguéna sont presque terminées. La finalisation de la piste Koutiala-Konséguéla-Konina, activité de la phase I du PAAR, est en cours. Le lancement du Dossier d’appel d’offres (DAO) des travaux des trois ponts de N’Tiobougou, Faniéna et Djoungoula (phase 1 du projet) est imminent.

L’aménagement de 50 km de pistes rurales de Konna avait été sollicité par les autorités dans le cadre du G5 Sahel. Les travaux avaient démarré avant de connaître des difficultés liées à l’inondation de la zone. Des dispositions sont prises pour le redémarrage des travaux après l’hivernage vu que la zone est inondée.

Dans le cadre des travaux d’urgence initiés par le gouvernement dans les Régions de Mopti et du Nord du Mali, le Paar a été chargé de la réalisation de certaines infrastructures en dehors de sa zone habituelle d’intervention (Koulikoro et Sikasso). Il s’agit de la réalisation des travaux d’urgence de 16 km de digues à Ténenkou et Macina où la remise de site est effective. Les travaux préliminaires sont en cours. Les études pour la réalisation de la gare routière à Bankass sont presque finalisées.

Le projet réalise également des infrastructures connexes ou socioéconomiques au bénéfice de chaque village riverain des pistes aménagées. Chaque bourgade bénéficie ainsi d’une infrastructure communautaire prioritaire en matière de développement local. à cet effet, un linéaire de 202 km de pistes rurales est en aménagement dans la Région de Koulikoro.

Les installations connexes en cours d’études au niveau de la région sont au nombre de 39, dont six blocs de trois salles, soit 18 salles de classe équipées, 17 points d’eau, sept réhabilitations d’infrastructures de santé, huit périmètres maraîchers et un magasin de stockage. à Sikasso, 265 km de pistes rurales sont en cours d’aménagement. Les aménagements connexes de la phase II qui sont au stade des études techniques, sont au nombre de 43 et se composent de 15 blocs de trois salles de classes soit 45 salles de classes équipées, dix points d’eau, dix réhabilitations d’infrastructures de santé, cinq clôtures d’école, deux clôtures de Centres de santé communautaire (CSCOM) et un magasin de stockage.

Pendant que les travaux de la phase II sont en cours de réalisation, les activités liées aux phases III et IV qui ont été combinées, sont également en cours. Les pistes à aménager ont été déjà choisies par les collectivités territoriales des deux régions avec un linéaire de 683 km. Les aménagements connexes prioritaires des 107 villages riverains des pistes à aménager, ont été également choisis par les populations bénéficiaires.

 

Aviculture à domicile : Une filière en pleine expansion

Par Makan SISSOKO

Bamako, 26 Nov (AMAP) L’aviculture, une activité qui requiert une attention accrue de la part du promoteur, semble avoir, aujourd’hui, le vent poupe au Mali. Le secteur est en pleine expansion depuis quelques années. Devenu un refuge pour de nombreux diplômés sans emplois, elle offre de réelles opportunités d’affaires. Beaucoup de ceux qui s’y adonnent,, notamment à Bamako, s’activent dans l’aviculture domestique. Certains aménagent, à cet effet, un coin de la maison familiale. D’autres, exploitent, faute d’espace, les toits des habitats, où ils fabriquent des enclos recouverts entièrement de tôles.

C’est le cas de Chiaka Dembélé. Diplômé de la Faculté des sciences juridiques et politiques de Bamako, il vit avec sa femme et ses enfants chez ses parents à Kalaban-coura, en commune V du district de Bamako. L’élevage de poussins est, depuis deux ans, au cœur des activités de ce jeune diplômé sans emploi pour pouvoir joindre les deux bouts. Sur son toit, Chiaka Dembélé a aménagé un espace. Il y élève des poussins qu’il revend au bout de 40 jours.

Cette activité est, certes, laborieuse mais elle nourrit son homme. Il doit veiller sur la qualité de l’alimentation et de l’habitat des sujets en terme de confort et d’assainissement. Toute négligence peut lui coûter cher. «C’est un travail qui demande de la constance et du courage en permanence pour espérer obtenir de bons résultats», dit le volailleur.

« Les poulets de chair, dit-il, subissent un long processus de formation qui dure près de deux mois. Au cours de laquelle, ils ont besoin de meilleures conditions d’hygiène, d’alimentation et d’un suivi médical approprié en termes de vaccination ». «Depuis que j’ai commencé cette activité, je n’ai pas d’autre vie ni d’autres occupations. Je consacre tout mon temps et toute mon énergie à leur entretien. C’est un travail pénible qui demande un suivi régulier. Les poulets de chair mangent et boivent toute la journée : matin et soir. Un instant d’oubli peut-être souvent fatal», relate-t-il.

Ils sont importés de pays voisins, notamment du Sénégal et d’Europe, tels que l’Angleterre et l’Espagne. Pour s’adapter aux conditions climatiques du Mali, il leur faut de l’éclairage en permanence et du chauffage pour pouvoir survivre, ajoute l’aviculteur.

 

REVENU APPRECIABLE – Une somme d’expériences qu’il a acquise après avoir trébuché. «Au début, je prenais 100 à 140 poussins. Sur ce nombre, seulement 60 à 70 arrivaient à terme. Je commence à m’adapter. Actuellement, je suis à 400 poussins qui sont presque arrivés à maturité. Pour leur alimentation, j’achète cinq à six sacs de concentré, en raison de 35.000 Fcfa par unité. Pour le moment, je n’ai pas enregistré de perte», s’est réjoui le jeune diplômé.

Evoquant son chiffre d’affaires, Chiaka Dembélé indique qu’il peut avoir, après les dépenses, un revenu variant entre 150.000 à 175.000 Fcfa après chaque vente, en raison de 2.000 Fcfa par poulet. «Je vends la majorité de mes poulets aux hôteliers. L’élevage de poussins coûte énormément cher, mais je parviens à couvrir mes dépenses familiales et à subvenir à mes besoins en attendant de trouver mieux, c’est-à-dire un emploi salarié correspondant à mon profil », a-t-il dit.

Tout comme lui, Soumaïla Traoré est aviculteur. Ce jeune homme âgé de 32 ans, en chômage technique depuis près d’un an, s’y est lancé pour subvenir à ses besoins. «L’aviculture locale est mon loisir préféré depuis l’adolescence. Je l’exerce actuellement pour gagner un peu d’argent, en entendant la reprise de mon travail», répond Soumaïla. Dans sa cour à Garantiguibougou, il a construit un vaste enclos en étage où il garde des pigeons et des poulets.

Debout au milieu de la basse-cour, dans sa main une calebasse remplie de céréales dont il jetait le contenu par terre pour inviter la volaille à sortir. En un laps de temps, il se retrouve entouré de volaille. «J’ai acheté 200 poussins de chair dans l’espoir de les revendre à l’occasion de la fête de fin d’année pour pouvoir faire un peu de profit. J’ai déjà eu des commandes pour la fête du 31 décembre. Cette fois-ci, si les affaires marchent pour moi, j’espère rester dans le secteur avicole», lance Traoré. Qui dit se faire aider par son jeune frère de 15 ans pour l’entretien de ses oiseaux. « Car, soutient-il, l’aviculture locale est une activité prenante, donc difficile à concilier avec d’autres métiers ». «Les poulets de chair sont fragiles à la différence des locaux. Leur avantage est qu’ils ont une croissance rapide qui permet de les écouler assez vite», précise notre interlocuteur.

À l’approche de la Saint-Sylvestre, communément appeler « fête des poulets », Abdoulaye Guindo, un jeune étudiant, s’active. A Kalaban coura ACI où il habite, il a été initié à l’aviculture par son frère ainé. Ce dernier élevait des poussins en famille et réalisait énormément de profit. En se lançant, Abdoulaye Guindo s’est servi des équipements, notamment le poulailler de son aîné. «Je viens de démarrer les activés avec seulement 100 poussins, à raison de 600 Fcfa l’unité, plus un sac d’aliment qui coûte 35.000 Fcfa. En fin de compte, si tout marche bien, je pourrais avoir un bénéfice allant de 75.000 à 80.000 Fcfa», pronostique Guindo. Qui compare l’aviculture à un jeu de loterie : entre chance et malchance, on peut ne pas obtenir le résultat escompté. « Cela, compte tenu de la fragilité des poussins de chair », soutient-il.

 

CONSEILS ET ASTUCES – « Des difficultés surmontables », estime Fousseiny Bougoudogo, agent commercial au sein d’un groupe spécialisé dans la distribution de poussins et la vente de produits et matériels avicoles. Cette société travaille avec plusieurs couvoirs à l’intérieur comme l’extérieur du Mali, notamment les incubateurs locaux et ceux du Sénégal spécialisés dans la production, l’amélioration et la vente de produits avicoles au Sénégal et dans la sous-région.

Ce spécialiste prodigue des conseils et quelques astuces pour réussir dans cette activité. Selon lui, les aviculteurs doivent tenir compte des difficultés liées à l’importation des poussins : le trajet Dakar Bamako est pénible pour les poussins, surtout en période de forte chaleur. En la matière, les poussins importés sont généralement, transportés par avion ou par voiture. Il indique que le temps de réserve des poussins, avant l’installation dans les fermes, est de 72 heures au préalable sans boire, ni manger.

«La bonne qualité de poussin généralement importé est le poussin chair Cobb 500 qui est la plus prisée par les clients », conseille-t-il. « Dans l’importation des poussins, il est nécessaire de diminuer le temps de transport pour éviter le stress. Ce qui permet de réduire le taux de mortalité des poussins qui est élevé à cause des problèmes respiratoires», ajoute l’agent commercial.

Il importe aussi d’entretenir, régulièrement et correctement,t les fermes pour obtenir des résultats satisfaisants. «Avant l’installation des poussins, il est sage de désinfecter les fermes, trois jours en avance. Très souvent, on met en faute les vendeurs et les producteurs d’aliments volaille alors que le problème se situe au niveau de la gestion des fermes», commente le spécialiste.

Il invite les aviculteurs à prendre conseils auprès des fournisseurs avant de se lancer dans le secteur, afin de pouvoir rentabiliser leurs investissements.

MS/MD (AMAP)

Mali: Le Conseil de défense ajourné, un foyer de contamination découvert à la présidence

Bamako, 26 Nov (AMAP) Le Conseil de défense et de sécurité convoqué par le Chef de l’État, Bah N’Daw, n’aura pas lieu à cause de la découverte d’un foyer de contamination de la Covid-19 à la présidence, ont annoncé, jeudi, les services présidentiels.

Ils envisagent un dépistage systématique de tout son personnel et une campagne de désinfection des locaux, ajoutent les mêmes sources.

Après le record du mardi dernier, la courbe de contamination a présenté une légère inclinaison, mercredi, avec 44 nouveaux cas positifs de Covid-19 enregistrés par les services de santé sur 983 échantillons testés ce jour.

Par ailleurs, les services de santé ont noté la guérison de six nouvelles personnes du virus contre aucun décès constaté. Ces nouveaux cas ont été diagnostiqués dans les Régions de Kayes (Ouest), Koulikoro (près de la capitale) et Tombouctou (Nord), ainsi que dans les six communes du District de Bamako.

Ces nouveaux chiffres portent le nombre de cas positifs à 4461 pour 3060 patients guéris. Au total 148 décès liés au coronavirus sont enregistrés, depuis le début de la pandémie au Mali.

AT/MD (AMAP)

Burkina Faso : Roch Marc Christian Kaboré, président sortant, réélu dès le 1er tour (CENI)

Bamako, 26 Nov (AMAP) Le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle au Burkina Faso au premier tour, avec 57,87 % des voix, selon les résultats de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) publiés jeudi.

« Le président sortant a été proclamé vainqueur de la présidentielle, avec 57,87 % des suffrages et est déclaré élu, provisoirement, dès le premier tour, comme président du Faso », a annoncé le président de la CENI, Newton Ahmed Barry.

Le scrutin a été marqué par les menaces de l’opposition de ne pas reconnaître les résultats, et la non tenue du scrutin sur l’ensemble du territoire national en raison de la situation sécuritaire dans le pays Eddie Komboïgo, candidat du parti de l’ex-président Blaise Compaoré, arrive deuxième avec 15,48 % des voix devant Zephirin Diabré (12,46 %), considéré comme le chef de l’opposition jusque-là.

Le président Kaboré, que ses adversaires ont, souvent, taxé « d’immobilisme » face aux attaques djihadistes, a réussi son pari d’une victoire au premier tour de ce scrutin considéré comme le plus ouvert de l’histoire du Burkina Faso, qui a connu de multiples coups d’État depuis son indépendance en 1960.

MD (AMAP)

Hôpital du Mali : La 27e mission médicale chinoise à l’œuvre

Bamako, 26  Nov (AMAP) La 27è Mission médicale chinoise de 23 personnes, dont 20 médecins et infirmières, arrivée au Mali, le 3 octobre dernier, officie à l’Hôpital du Mali, depuis plus d’un mois.

Pendant 18 mois, ces praticiens chinois contribueront au renforcement des capacités du seul établissement hospitalier de la rive droite dans la prise en charge de certaines pathologies.  L’équipe médicale chinoise offre des soins en traumatologie, gynécologie, chirurgie générale, Oto-rhino-laryngologie (ORL), une spécialité consacrée aux affections de la bouche, de la gorge et de l’oreille, anesthésie, médecine interne, gastro-entérologie, acupuncture, ophtalmologie, radiologie, échographie, pathologie, laboratoire et pharmacie. Les médecins chinois sont accompagnés par des infirmières spécialisées de leur pays.

Malgré la pandémie de la Covid-19, les médecins chinois consultent de nombreux patients, en respectant strictement les règles d’hygiène et de protection individuelle. Ils s’inscrivent dans la complémentarité avec leurs collègues maliens au profit desquels, ils procèdent à un transfert de compétences, voire de technologie.

A partir de ce mois de novembre, l’équipe médicale chinoise compte reprendre les rendez-vous pour l’examen de gastroscopie, en adoptant les mesures de prévention contre le coronavirus. La réalisation de cet examen complémentaire avait connu un coup d’arrêt avec la crise sanitaire.

Le chef de la Mission médicale chinoise, Zhu Danjie, a assuré que son équipe mettra son savoir-faire au service du peuple malien, en général, et des malades, en particulier, afin de contribuer au raffermissement des liens d’amitié entre la Chine et le Mali.

Cette mission, qui répond aux besoins de l’Hôpital du Mali, s’inscrit dans le cadre du Protocole d’accord entre les gouvernements chinois et malien du 24 mai 2017.

Toutes les missions médicales chinoises, qui travaillent au Mali, viennent de la Province du Zhejiang (en Chine) et ce, depuis les premières heures de cette coopération médicale.

FN/MD (AMAP)

Bla : Le correspondant de l’AMAP est décédé lundi

Bla, 26 novembre (AMAP) Le correspondant de l’AMAP et de l’ORTM à Bla, Bakary Keïta a définitivement déposé sa plume. L’illustre disparu a été conduit mardi dernier, à sa dernière demeure au cimetière de Bogola à Bla, a appris l’AMAP.
Bakary Keïta a été brutalement arraché à l’affection de tous ce lundi à l’âge de 78 ans. La nouvelle de sa disparition a envahi la ville et plongé ses collaborateurs de l’AMAP et de la station régionale de l’ORTM Ségou dans une immense tristesse.
Le natif de Ségou et premier directeur de la radio Bendugu a d’abord commencé sa carrière à Kouniana dans le Cercle de Koutiala, en 1961. Cet enseignant de formation servira successivement à Togonasso, Koutiala, Tièrè, Miènaba, Touna et Bla.
L’homme que la presse pleure aujourd’hui était un grand travailleur, un véritable passionné de l’art et de la culture, de l’écriture et du ballon rond.
Dévoué à la tâche, le journaliste assurait avec passion et rigueur la couverture de l’actualité locale. Son fils Lamine Keïta retient de lui un homme rompu à la tâche et qui ne cessait de donner le meilleur de lui-même. Bakary Keïta laisse derrière lui, 3 veuves, des orphelins, des amis et collaborateurs profondément attristés par son décès. Dors en paix Doyen !
Mamadou SY
Amap-Ségou

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