Communiqué du Conseil des ministres du 28 octobre 2020

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 28 octobre 2020 par visioconférence sous la présidence de Monsieur Bah N’DAW, Président de la Transition, Chef de l’Etat.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a adopté :

– des projets de texte ;

– et procédé à des nominations.

AU CHAPITRE DES MESURES LÉGISLATIVES ET RÉGLEMENTAIRES

AU TITRE DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME

Sur le rapport du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret fixant le cadre organique de la Cellule de Planification et de Statistique du Secteur Justice.

La Cellule de Planification et de Statistique du Secteur Justice est chargée d’assurer, en rapport avec les services techniques concernés, la mission de planification et d’information statistique dans ledit secteur.

Le projet de décret adopté vise à doter la Cellule en personnel nécessaire pour l’exécution de ses missions pour les cinq prochaines années.

AU TITRE DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE

Sur le rapport du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Conseil des Ministres a adopté des projets de décret fixant l’organisation, les modalités de fonctionnement et le cadre organique de la Direction des Organisations internationales.

La Direction des Organisations internationales est créée par la Loi n°2011-019 du 19 mai 2011. Elle a pour mission d’élaborer notamment, les éléments de la politique nationale concernant les organisations internationales à vocation mondiale ou transrégionale ainsi que la coordination, le suivi, le contrôle et l’évaluation de la mise en œuvre de cette politique.

L’organisation, les modalités de fonctionnement et le cadre organique de la Direction des Organisations internationales sont fixés respectivement par les Décrets n°381et n°393 du 22 juin 2011.

Les modifications apportées à ces décrets consacrent la création d’un département dédié à la promotion des cadres maliens, au suivi des élections et du paiement des contributions statutaires du Mali dans les organisations internationales.

L’adoption de ces projets de décret permettra également à la Direction des Organisations internationales de disposer de ressources humaines qualifiées et diversifiées pour la mise en œuvre de ses missions pendant les cinq prochaines années.

AU TITRE DU MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ASSAINISSEMENT ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Sur le rapport du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, le Conseil des Ministres a adopté des projets de texte relatifs à la création, à l’organisation et aux modalités de fonctionnement de l’Agence nationale de Gestion des Stations d’Épuration du Mali.

L’Agence nationale de Gestion des Stations d’Épuration du Mali a été créée par l’Ordonnance n°07-015/P-RM du 28 mars 2007, pour assurer la gestion durable des stations d’épuration des eaux usées et ouvrages annexes.

L’Agence connait aujourd’hui des difficultés de fonctionnement liées notamment à l’effectivité du transfert de certaines compétences aux Collectivités territoriales dans le domaine de l’assainissement et de la lutte contre les pollutions et les nuisances.

En raison des évolutions enregistrées dans la mise en œuvre de la décentralisation, les projets de texte adoptés clarifient et recentrent les missions de l’Agence sur les attributions ci-après :

– assurer la maîtrise d’ouvrage public déléguée pour les études, les travaux de réalisation et de réhabilitation des infrastructures et équipements ;
– assurer l’assistance technique aux opérateurs du sous-secteur assainissement à leur demande ;
– contribuer au renforcement de la communication pour la promotion de l’assainissement ;
– contribuer à l’élaboration des éléments de politique et stratégies de gestion des eaux usées.

AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes :

AU TITRE DE LA PRIMATURE

– Secrétaire Général du Gouvernement :
Monsieur Salifou DIABATE, Administrateur civil.

AU TITRE DU MINISTÈRE DES TRANSPORTS ET DES INFRASTRUCTURES

– Chargés de mission :
Madame Aïssata Bounafou SIDIBE, Gestionnaire de Projets ;
Monsieur Mohamed OULD MAMOUNY, Journaliste-Communicateur ;
Monsieur Adama KONE, Ingénieur d’Etudes et d’Exploitation de l’Aviation Civile ;
Madame TRAORE Djénéba HAMADOUN, Gestionnaire des Ressources Humaines ;
Monsieur Lansiné DOUMBIA, Economiste.

AU TITRE DU MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’ÉLEVAGE ET DE LA PÊCHE

– Secrétaire Général :
Monsieur Lassine DEMBELE, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie Rural.

– Chef de Cabinet :
Monsieur Sidi Ahmed Ould Sidi SALEM, Juriste.

– Conseillers techniques :
Madame Mariam SENOU, Magistrat ;
Monsieur Yacouba KONE, Attaché de Recherche ;
Madame BARRY Tata KANE, Ingénieur Sanitaire ;
Monsieur Paul COULIBALY, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie Rural ;
Monsieur Adama CAMARA, Vétérinaire et Ingénieur de l’Elevage ;
Monsieur Madi Maténé KEITA, Ingénieur des Eaux et Forêts.

– Chargés de mission :
Monsieur Moulaye Abderahmane HAIDARA, Juriste ;
Monsieur Ould ALWATA MOHAMED, Ingénieur en Génie civil.

AU TITRE DU MINISTÈRE DES MINES, DE L’ÉNERGIE ET DE L’EAU

– Chargés de mission :
Madame Diahara DIABATE, Gestionnaire ;
Monsieur Lassana TOURE, Consultant ;
Sergent-chef de Police Fily COULIBALY.

AU TITRE DU MINISTÈRE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

– Conseiller technique :
Monsieur Mamadou SISSOKO, Administrateur de l’Action Sociale.

– Chargé de mission :
Monsieur Allaye Oumar GUINDO, Socio-Anthropologue.

 

Vente de ciment au Mali : Prix variés et concurrence déloyale

Par Fadi CISSE

Bamako, 28 Oct (AMAP) Le marché du ciment, matériau essentiel dans les bâtiments et les travaux publics, est loin d’être réglementé. Importateurs et revendeurs appliquent les prix comme bon leur semble. Toutes les astuces sont bonnes pour écouler la marchandise et faire le maximum de profits.

Le ciment est un produit très prisé au Mali, un pays constamment en chantier. Ce produit est utilisé dans la construction des bâtiments, des briques, des dalles, du béton et dans d’autres travaux. Dans notre pays, le marché du ciment a enregistré une croissance de 5% en 2019, la production atteignant près de trois millions de tonnes.

De nos jours, la forte augmentation de la production locale est devenue une réalité. En effet, de 750.000 tonnes en 2018, l’industrie malienne du ciment a injecté sur le marché 1.135.000 tonnes en 2019, soit une croissance de 51%.

Face à la croissance de la production locale, les trois cimenteries sénégalaises (Ciments du Sahel, Soccocim et Dangote), principaux fournisseurs du marché de notre pays, ont globalement vu leurs ventes chuter de 13% : de 1.900.000 tonnes en 2018 à 1.660.000 tonnes en 2019.

À l’inverse, la production locale a porté sa part de marché à 41% contre seulement 28% en 2018. Trois sociétés de production sont présentes sur le marché. La plus ancienne est Diamond Cement, avec deux sites de production à Gagontéry, dans le cercle de Bafoulabé (région de Kayes) et à Dio, dans le cercle de Kati (région de Koulikoro).

À la quincaillerie Zoulka’ada, sise à Sébénicoro en Commune IV du District, le commerçant Ayouba Traoré nous a expliqué que le ciment local est livré au grossiste au prix de 87.000 Fcfa la tonne et contre 90.000 Fcfa pour les détaillants. Le sac coûte 4.500 Fcfa l’unité. Ce chef de famille affirme vendre uniquement du ciment “Made in Mali” (fabriqué au Mali) de qualité CIMAF qui est le plus sollicité sur le marché par les constructeurs. Ce commerçant a ajouté qu’il y a six mois de cela, le prix du ciment en détail était fixé à 125.000 Fcfa la tonne contre 100.000 Fcfa pour la vente en gros dont l’unité était vendue à 5.500 Fcfa.

Par ailleurs, interrogé sur la cherté du ciment malien comparé aux marchés des pays voisins, Ayouba Traoré a simplement dit ignorer la raison de cette situation.

Notre équipe de reportage s’est rendue à la quincaillerie de Modibo Keita qui s’impose aussi connue comme un spécialiste dans la vente du ciment en provenance du Sénégal et du ciment local. Pour lui, le prix des différentes qualités de ciment varient souvent. « Ce qu’on produit chez nous coûte plus cher mais il arrive aussi des moments où le ciment importé est plus cher. En tant que revendeur, il nous est difficile d’expliquer cela mais, on arrive à vendre les deux qualités. C’est l’essentiel mais, je pense que la cherté du prix se situe au niveau de nos usines », a dit Modibo Keita, le propriétaire de la boutique de ciment. D’après lui, le ciment sénégalais s’écoule souvent plus que le nôtre, pour sa qualité car, certaines personnes disent que le ciment sénégalais contient plus de colle que le nôtre. « Il y a une différence de 2.500 Fcfa entre les deux qualités de ciment. Le prix de la tonne du ciment malien est de 87.500 et 90.000 Fcfa pour le ciment sénégalais. Chez lui, le sac de ciment malien coûte 4.425 Fcfa contre 4.500 Fcfa pour le sac de ciment en provenance du Sénégal. Pour lui, tout dépend de l’efficacité de la stratégie de la vente et les prix ne sont pas standards, chacun vendant ses produits à sa guise.

Modibo Diakité, un revendeur de ciment, nous raconte son expérience en ces termes : « Il nous arrive des fois d’acheter le ciment du Sénégal à un prix inférieur à celui du Mali. Pour le Mali, il faut débourser 87.500 pour avoir le ciment CIMAF alors que celui du Sénégal nous revient à 86.000 Fcfa. Si on y ajoute les frais de déchargement du camion qui s’élèvent à 500 Fcfa, nous se retrouverons avec une somme de 86.500 Fcfa. Nous avons du mal à expliquer cette hausse de prix », dira-t-il aussi.

Selon Modibo Diakité, souvent le ciment malien baisse jusqu’à hauteur de 85.000 Fcfa si c’est la marque Diamond. Par contre, il assure que pour le ciment sénégalais, le prix varie entre 86.500 et 87.500 Fcfa. Par contre, notre interlocuteur soutient qu’il cède le sac de ciment du Sénégal à 4.750 Fcfa contre 4.500 Fcfa pour celui du Mali, sans pour autant expliquer clairement cette différence. « En temps de crise, s’il y a une rupture de stock, les deux différentes qualités de ciment seront livrées au même prix allant de 95.000 à 100.000 Fcfa.

A son avis, il n’y a pas de prix fixe et chaque commerçant évalue sa marchandise en fonction de sa provenance. Les deux qualités de ciments, surtout la qualité CMM provenant de chez nous, sont achetées par les clients maliens pour sa proximité avec celle du ciment sénégalais dont le prix est de 87.500 Fcfa pour la vente en gros. « Je me ravitaille surtout à la quincaillerie Zoulca’ada et Bon prix car, ils vendent moins chers que plusieurs autres fournisseurs », déclare ce père de trois enfants qui explique avoir trois qualités de ciment malien (CIMAF, CMM, DIAMOND) et trois qualités sénégalaises (DIANGOTE, SAHEL, SOCCOCIM). Parmi toutes ces marques, ce commerçant estime que le CIMAF, tout comme le ciment SAHEL, est convoité par les Maliens, même quand le prix de la tonne grimpe.

Par contre, chez Lassana Camara, propriétaire de la quincaillerie Bon prix, le prix d’une tonne du ciment malien s’élève à 79.500 Fcfa sans marchandage car, il trouve que chez lui, la marchandise est beaucoup moins chère que pour beaucoup d’autres. Précisons que ce chef de famille, qui exerce ce métier depuis 5 à 6 ans, ne vend que du ciment local. S’agissant du marché, cet opérateur économique estime qu’il ne peut rien dire sur la cherté du prix du ciment importé mais, en ce qui concerne le ciment de chez nous, le prix est abordable sauf en cas de rupture.

Cependant, un responsable d’une grande structure de ciment qui a voulu garder l’anonymat faute d’autorisation de sa hiérarchie, attribue la hausse du prix du ciment local à une anomalie dans le processus. «Il y a malheureusement des pratiques immorales qui découragent certaines couches sociales, notamment les jeunes. Le plus souvent, les déclarations au niveau des frontières sont mal faites à cause des surévaluations ou des sous-estimations. Cette situation favorise surtout tout importateur qui dispose donc d’une marge de manœuvre pour vendre son produit moins cher », a-t-il révélé.

Cet importateur nous relate que quand quelqu’un amène 60 tonnes de ciment du Sénégal, une fois arrivé à la frontière, il doit le déclarer à la douane. Et la personne peut évaluer sa marchandise à moins de 60 tonnes dans le but de dissimuler le vrai poids afin de ne pas payer beaucoup de taxes. Du coup, elle se retrouvera en face « des industriels locaux qui, pourtant, offrent sur le marché un produit fini conformément à la législation nationale en vigueur. Mais, il a attiré notre attention sur le fait que ce produit importé devient plus compétitif que celui qui a été importé.

Autre raison avancée par notre interlocuteur : les exonérations. « Il y a beaucoup de gens qui extrapolent les exonérations en ces termes : « L’exonération sur une marchandise de 1000 tonnes peut être établie sous la base de 1500 tonnes. De ce fait, il ne payera pas de taxes pour le supplément, c’est-à-dire les 500 de plus. Ce sont ces pratiques qui sont à la base des problèmes de compétitivité entre les importateurs et les locaux. Et le producteurs locaux se sentiront plus lésés que les importateurs », a-t-il precise.

FC/MD (AMAP)

Lutte contre l’extrémisme violent dans le Liptako-Gourma : Les acteurs en conclave à Bamako, au Mali

Bamako 28 Oct (AMAP) Un atelier pour poser le diagnostic commun des multiples risques, vulnérabilités, défis, enjeux et interactions dans la Région du Liptako-Gourma a débuté, lundi, à l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye (EPM-ABB) à Bamako, au Mali, et a pris fin mercredi.

Le séminaire, dont le thème est : « Initiatives de transformation des conflits et la lutte contre l’extrémisme violent : expériences et bonnes pratiques des femmes et des jeunes dans le Liptako-Gourma», vise aussi à créer un espace de partage d’expériences transfrontalières dans le cadre de la lutte contre la criminalité, le terrorisme et l’extrémisme violent mais, aussi, à favoriser la synergie d’actions et le réseautage entre les différents acteurs, intervenant dans la Région

La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Bintou Founè Samaké, en présence de son collègue des Affaires religieuses et du Culte, Dr Mahamadou Koné, de l’ambassadeur du Japon au Mali, Daisuke Kuroki et du directeur général de l’EMP-ABB, le général Mody Beréthé.

Le projet, financé par le Japon, à hauteur de 131,5 millions de Fcfa, vise à créer un espace de partage d’expériences, tirées des différentes initiatives locales entreprises par les femmes et les jeunes dans le Liptako-Gourma pour la recherche de la stabilité.

Le directeur général de l’EMP-ABB a indiqué que la Région frontalière du Liptako-Gourma, couvrant des parties du Niger, du Mali et du Burkina Faso fait face, depuis 2012, à un climat d’insécurité et de violence permanente et continue. « Il s’agit notamment de deux régions au Niger (Tillabéry et Dosso), de quatre régions au Mali (Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal) et de huit autres au Burkina Faso (Ouagadougou, Tenkodo, Manga, Kaya, Fada-N’Gourma, Ziniaré, Ouahigouya et Dori)», a-t-il précisé.

Le général Béréthé a aussi souligné que la jeunesse de ces pays est touchée par le chômage, l’insuffisance de perspectives, la porosité des frontières, la fragilisation des liens entre les autorités locales et les populations. Mais aussi par les vulnérabilités socioéconomiques qui sont parmi les éléments constituant le lit de la criminalité, de l’extrémisme violent et du terrorisme.

La ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille a dit qu’aujourd’hui, la Région frontalière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger est minée par un climat d’insécurité et de violence, depuis 2012. Selon Bintou Founè Samaké, la fragilité de cet espace puise ses racines dans un terreau de vulnérabilités socioéconomiques. « Dans ce contexte, dira-t-elle, les femmes et les jeunes ont un rôle prépondérant à jouer pour le retour de la paix et de la cohésion sociale ». Pour la ministre en charge de la Promotion de la Femme, l’apport et le potentiel de ceux-ci dans la prévention des conflits et de l’extrémisme violent dans les trois pays est mal connu et peu documenté.

Pourtant leur rôle est déterminant au triple plan : local, national et international. C’est au regard de ce constat, en termes de non visibilité de leurs actions dans ces zones de conflit que l’EMP-ABB a voulu attirer l‘attention des décideurs et des partenaires techniques et financiers sur le travail abattu dans l’ombre par les femmes et les jeunes à travers cet atelier.

Quant au ministre des Affaires religieuses et du Culte, il a rappelé que le gouvernement a élaboré et adopté en 2018 la Politique nationale de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme au Mali.

A en croire Dr Mahamadou Koné, cette politique s’articule autour de cinq axes principaux, à savoir : la prévention, la protection, la poursuite, la réponse et la cohésion sociale.

Pour sa part, l’ambassadeur du Japon dira que le projet vise à développer un cadre de partage des meilleures pratiques et expériences entre les acteurs de la sécurité et coordonner les mécanismes, actions et initiatives de stabilisation. Daisuke Kuroki a confirmé l’engagement de son pays à contribuer à une paix durable dans les zones en conflit, dont le Liptako-Gourma.

AD/MD (AMAP)

 

Négociation avec les terroristes : La France isolée ?

Par Issa DEMBELE

Bamako 28 Oct (AMAP) Faut-il négocier ou non avec les terroristes ? La question a refait surface à l’occasion de la récente visite du ministre français des Affaires étrangères et de l’Europe, Jean-Yves Le Drian, au Mali. Paris et Bamako ne sont pas sur la même longueur d’ondes sur le sujet. L’ancienne puissance coloniale s’en tient exclusivement à la mise en œuvre de l’Accord pour ramener la paix. Les Maliens, las d’une crise interminable, veulent bien dialoguer avec certains chefs terroristes.

S’étalant au grand jour, cette divergence, qui n’était qu’un secret de polichinelle, a quelque peu froissé les enthousiasmes suscités par l’arrivée du chef de la diplomatie française. Nombre de Maliens ne s’expliquent pas la posture de l’ancienne puissance coloniale qui devrait pourtant se rendre à l’évidence : malgré les actions militaires, aucune amélioration substantielle de la situation ne semble se concrétiser du point de vue de la sécurité. Un constat qui a d’ailleurs amené nombre d’analystes à préconiser un changement de cap via l’instauration d’un dialogue avec les groupes terroristes, tout particulièrement avec Iyad Ag Ghaly et Hamadoun Koufa.

L’instauration d’un tel dialogue permettra, au moins, d’assurer aux populations une baisse des actions terroristes et ouvrir la voie aux convois humanitaires à destination des zones où les hommes de ces deux chefs terroristes sont actifs. Nul doute que les populations dans la Région de Mopti sont aujourd’hui preneuses d’un cessez-le-feu, même précaire. Et dans les rangs des forces armées, on applaudirait pour moins que ça. Car le décompte des victimes est devenu lassant dans les états-majors.

Un tel dialogue avait été proposé, naguère, par les rédacteurs d’un rapport de l’International Crisis Group (ICG). Ce rapport a eu un fort impact, tant dans le monde de la recherche qu’auprès des décideurs politiques. Pour le chercheur Ibrahim Yahaya, auteur principal de ce rapport rendu public le 28 mai dernier, négocier est une nécessité pour l’Etat malien. «Il n’y a pas d’autres alternatives crédibles et il devient urgent de sortir de l’impasse », soutient le chercheur.

Mieux, les appels à engager des négociations avec les groupes terroristes ont émané des milieux où on s’y attendait le moins. Dans une tribune parue dans le quotidien suisse  « Le Temps », le commissaire de l’Union africaine à la paix, Smaïl Chergui, soutient qu’il convient désormais « d’explorer la voie du dialogue avec les extrémistes » en faisant le parallèle avec l’Afghanistan. Quelques jours plus tard, dans une interview au journal « Le Monde », le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appuyé clairement cette approche. « Il y aura des groupes avec lesquels on pourra parler et qui auront intérêt à s’engager dans ce dialogue pour devenir des acteurs politiques dans le futur», a analysé Antonio Guterres, citant aussi l’exemple afghan.

A l’échelle nationale, l’ancien président, Ibrahim Boubacar Keïta, avait publiquement reconnu « la nécessité d’explorer les voies d’une sortie de crise après huit années de guerre sans issue rapide en vue». Lui aussi avait cité les modèles algérien et afghan. Il sera conforté dans son analyse par les conclusions du Dialogue national inclusif (DNI) lors duquel, les participants ont jugé utile d’engager des pourparlers avec les « terroristes maliens».

Il est important que la France souscrive à cette démarche. Paris aurait une voix beaucoup plus audible si les actions militaires avaient un tant soit peu réduit l’ampleur des activités des terroristes. Malgré l’action de Barkhane et des militaires des pays sahéliens, les groupes terroristes continuent d’étendre leur emprise sur le territoire malien. Un temps, l’ampleur des attaques et leur caractère meurtrier avait même provoqué une levée de bouclier contre la présence militaire française sur notre sol. Ceux qui voulaient pousser les soldats français hors de nos frontières soutenaient que leur présence n’avait pas de sens du moment où elle ne nous évitait pas de subir les assauts meurtriers des terroristes. Si cette position semblait extrémiste, il est vrai que l’attitude des militaires français ne manquait pas de susciter des interrogations. Les soldats maliens isolés subissaient des assauts massifs des terroristes et les combats duraient des heures. Mais Barkhane ne volait pas au secours des soldats submergés par l’ennemi.

Aussi, Paris feint d’ignorer l’existence de passerelles entre certains groupes signataires et les groupes terroristes. Les experts indépendants des Nations unies ont même révélé récemment les identités de ceux qui pêchent en eau trouble. Confirmant ainsi les accusations portées par le président nigérien à l’encontre des maîtres de Kidal, d’où seraient « planifiées des attaques terroristes contre les forces nigériennes ».

On ne perd rien en essayant la voie du dialogue avec ceux qui veulent bien faire la paix.

ID (AMAP)

Covid-19 au Mali : 16 nouveaux cas enregistrés mardi

Bamako, 28 octobre (AMAP) Seize (16) nouveaux cas positifs à la Covid -19 ont été enregistrés mardi au Mali, portant le nombre total de la contamination à 3515 dont 2665 guérisons et 136 décès, a appris l’AMAP de source officielle.

Les services de santé précisent que sur les 16 nouveaux cas enregistrés, 3 cas ont été découverts à Kéniéba (région de Kayes), 2 cas à Yanfolila (région de Sikasso), 3 cas en CI, 1 cas en CII, 6 cas en CV et 1 cas en CVI du district de Bamako.

L’Institut de santé publique (ISP) déclare par ailleurs que 503 personnes -contact font l’objet d’un suivi quotidien avant d’inviter les populations à la sérénité et au respect des mesures préventives.

KM (AMAP)

Le reporter sportif Cheick Amadou Barry de l’ORTM est décédé mardi à l’âge de 55 ans

Bamako, 28 octobre (AMAP) Le reporter sportif Cheick Amadou Barry de l’ORTM est décédé mardi à l’âge de 55 ans, à Bamako dès suite d’une maladie, a appris l’AMAP de sources concordantes.

Cheick Amadou Barry a rejoint l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM), en 2002, après avoir travaillé à Radio Guintan et à Radio Patriote.

En 2008, il intègre la fonction publique et commence, à l’instar des autres reporters sportifs, à travailler simultanément à la radio et à la télévision nationales. Ainsi, il faisait régulièrement des reportages à la radio et animait des débats et des émissions à la télé. Sans compter les animations de plateau lors des directs de football, notamment la Ligue des champions d’Europe.

Les vendredis, il présentait l’émission Performance à la télé et Mondial sport à la radio. Ce n’est pas tout, Barry, comme on l’appelait familièrement présentait également le journal de 22h30 à la radio et l’émission « Chronique des expatriés » qui était très appréciée par les auditeurs de la radio nationale et les téléspectateurs de l’ORTM.

À travers l’émission « Chronique des expatriés », il a grandement contribué à la promotion des jeunes sportifs du pays, toutes disciplines confondues», témoigne l’actuel directeur des infos de l’ORTM, Kalifa Naman Traoré qui a travaillé avec Barry pendant plus d’une décennie (avant d’être directeur des infos de la télé, Kalifa Naman avait occupé le poste de chef du Desk sport de l’ORTM, ndlr).

Pour Alassane Souleymane, son collègue de service et voisin de quartier, à Yirimadio aux 759 Logements, Cheick Amadou Barry était un peu le chef de leur grin. « C’est chez lui qu’on se retrouvait et si on avait le temps, on parlait de tout. C’était presque la famille. Il avait la passion du journalisme de sport et s’est beaucoup battu dans la vie pour arriver à ce niveau.

Il est passé par beaucoup d’épreuves comme tout humain. Il avait la passion de ce qu’il faisait», souligne Alassane Souleymane. Et d’ajouter : «On s’est connu en 1997. Lors des éliminatoires de la CAN 1998, nous avons voyagé ensemble pour le match Côte d’Ivoire-Mali à Bouaké. C’est depuis là-bas que nous avons sympathisé. Il était à la Radio Guintan. Ce voyage a déterminé nos rapports et nous avons collaboré à l’ORTM où il est venu dans les sillages de la CAN 2002 car l’ORTM avait besoin du personnel pour pouvoir faire face au défi de la CAN que le Mali a abritée. Il n’a pratiquement fait que du sport à la radio et à la télé. Il a suivi les équipes nationales et les clubs à travers le monde».

Dans sa carrière, Cheick Amadou Barry a couvert plusieurs grands événements sportifs au Mali et en Afrique. Entre autres on peut citer la CAN 2002, la CAN U17, Niger en 2015, l’Afrobasket, Bamako 2011. Notre confrère sera conduit à sa dernière demeure ce mercredi, au cimetière de Yirimadio, laisse dernière lui une veuve et trois enfants inconsolables.

 LD/KM (AMAP)     

Coopération Mali – France : Signature des accords de convention de 100 milliards de francs CFA

Bamako, 27 octobre (AMAP) Cinq accords de convention d’un montant estimé à 100 milliards de francs CFA ont été signés lundi à la Primature, entre le Mali et la France, en présence du Premier Ministre Moctar Ouane et du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à la tête d’une importante délégation, a constaté l’AMAP.

La première convention porte sur une ligne de crédit en faveur de la Banque nationale de Développement agricole (BNDA) sous la forme d’un prêt de 26,4 Mds de F CFA assorti d’une subvention de 1,5 milliard de F CFA.

La seconde porte sur un prêt de 36,3 Md de F CFA rétrocédé à EDM.SA pour le financement de la Boucle haute tension nord de Bamako.

La troisième porte sur un prêt de 19,8 Mds de F CFA rétrocédé à la Société malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP) pour le financement de l’adduction d’eau potable dans plusieurs villes secondaires.

La quatrième porte sur une subvention de 6,6 Mds de C CFA en faveur du Projet pour l’autonomisation des femmes et le Dividende démographique.

La dernière portant sur une subvention de 6,6 Milliards F CFA, va financer des projets de filets sociaux portés par Jigisèmè Jiri.

Du côté français, toutes les conventions ont été signées par Jean-Yves Le Drian et le Directeur général de l’AFP. Et les signataires du côté malien, étaient respectivement le Directeur général de la BNDA, le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zeïni Moulaye.

Le ministre Le Drian pour qui ces signatures illustrent la solidité des liens entre la France et le Mali, a salué les avancées enregistrées dans le processus de la Transition conduite par les nouvelles autorités maliennes.

Le Drian a déclaré qu’il appartenait « d’abord et avant tout aux Maliens, de trouver la solution à la crise qu’ils traversent » avant de d’affirmer que la France et l’Union européenne sont disposées à apporter leur plein soutien pour une coopération renforcée et rénovée.

Le Premier ministre, pour sa part,  s’est réjoui de la signature de ces conventions qui traduisent le soutien constant des partenaires et particulièrement de la France à notre pays.

Moctar Ouane a saisi l’occasion pour rappeler la forte aspiration des Maliens au changement et à la construction d’un nouveau Mali et pour y parvenir, « le gouvernement de Transition s’est fixé des objectifs qui sont le renforcement de la sécurité, l’adoption des réformes institutionnelles et la promotion de la bonne gouvernance » a-t-il soutenu.

Le Chef du Gouvernement a affirmé la détermination du Gouvernement à poursuivre la lutte contre le terrorisme et à tenir les engagements, tant régionaux qu’internationaux pris par notre pays avant de revenir sur la nécessité de l’accompagnement de la communauté internationale, pour la réussite de la Transition, avec la tenue d’élections générales libres, transparentes et incontestables.

KM (AMAP)

Covid-19 au Mali : 28 nouveaux cas enregistrés samedi

Bamako, 26 octobre (AMAP) Vingt-huit (28) nouveaux cas positifs à la Covid -19 ont été enregistrés samedi au Mali, portant le nombre total de la contamination à 3472 dont 2636 guérisons et 132 décès, a appris l’AMAP de source officielle.

Les services de santé précisent que sur les 28 nouveaux cas enregistrés, 8 cas ont été découverts à Kéniéba (région de Kayes), 1 cas à Kati, 2 cas à Kalaban Coro( 2ème région), 2 cas en CII, 2 cas en CIII, 2 cas en CIV, 2 cas en CV et 9 cas en CVI du district de Bamako.

L’Institut de santé publique (ISP) déclare par ailleurs que 539 personnes -contact font l’objet d’un suivi quotidien avant d’inviter les populations à la sérénité et au respect des mesures préventives.

KM (AMAP)

Mali : Jean Yves Le Drian entame une visite de deux jours à Bamako

Le Drian reçu par le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zeini Moulaye Haidara

Bamako, 25 Oct (AMAP) Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, qui était annoncé, samedi, est arrivé, dimanche après-midi, à Bamako, pour une visite de deux jours.

A son arrivée, M. Le Drian a été accueilli par son homologue malien, Zeïni Moulaye Haidara, et par l’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer. Il s’est entretenu avec son homologue malien aux premières heures de sa visite.

Lors de cette visite de 24 h, le chef de la diplomatie française fera le point sur les récentes avancées positives dans le processus de transition au Mali devant aboutir à la tenue d’élections crédibles et au rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Il sera, également, questions de la poursuite des engagements pris au sommet de Pau, de soutien en matière de développement et de combat commun contre le terrorisme en mettant en œuvre la stratégie de Pau.

Le ministre français signera avec la partie malienne plusieurs conventions de l’Agence française de développement (AFD) pour un montant de plus de 140 millions d’euros, dans le domaine des infrastructures et de l’eau, de la politique sociale et de l’autonomisation des femmes.

Lundi, dans la matinée, Jean Yves Le Drian aura un tête à tête avec le Premier ministre Moctar Ouane à la Primature où il prendra part, également, à une cérémonie de signature de plusieurs conventions.

Puis suivra un point de presse animé conjointement par les deux personnalités. Le ministre français sera, ensuite, reçu en audience par le président Bah N’Daw et le vice-président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, avant de s’envoler pour Brazzaville, au Congo.

TC/MD (AMAP)

Infrastructures au Burkina Faso : Fiches techniques des ponts de Boromo et de la Sirba

Le pont de Boromo présenté 0ar l’ingénieur burkinabè, Jean Wenceslas Kyelem, DG des Infrastructures routières au Ministère des Infrastructures

Bamako, 25 Oct (AMAP) Le pont de la Sirba a été inauguré le 25 septembre 2018. Plus long pont réalisé au Burkina Faso depuis l’accession du pays à l’indépendance, avec 309 mètres, il a été construit en neuf mois, conformément au délai contractuel. Il soulage les usagers et les riverains de la Route national (RN18) et profite à toute l’Economie de la province de la Gnagna et, plus largement, à la Région de l’Est, qui dispose d’un vaste potentiel touristique, halieutique, cynégétique et agro-pastoral. Il a été réalisé par un groupement d’entreprises pour un montant de 2,040 milliards de Fcfa, sur le budget de l’État.

Le 28 septembre 2018, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a inauguré le pont mixte de Boromo sur le fleuve Mouhoun. L’ouvrage est situé sur la Route nationale (RN1) qui relie Ouagadougou à la Côte d’Ivoire, au Mali et à la deuxième ville du pays, Bobo Dioulasso.

Long de 106,2 mètres, il est constitué d’un tablier en béton armé reposant sur une charpente métallique de 180 tonnes, ce qui en fait le premier pont mixte acier-béton réalisé au Burkina Faso.

Son financement par les Partenaires techniques et financiers (PTF) du Burkian Faso est estimé à 6,5 milliards de Fcfa.

MD (AMAP)

 

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