Covid-19 au Mali : 29 nouveaux cas découverts dimanche

Bamako, 29 juin (AMAP) Vingt neuf (29) nouveaux cas positifs à la Covid-19 ont été enregistrés dimanche, portant le nombre total à 2147 au Mali dont 1432 guérisons et 114 décès, a appris l’AMAP de source officielle.

Les services sanitaires précisent que sur les 28 nouveaux cas enregistrés dimanche, 1 cas a été découvert à Kéniéba (région de Kayes), 20 cas à Tombouctou, 1 cas en CII, 1 cas en CIV, 2 cas en CV et 4 cas en CVI du district de Bamako.

L’Institut de santé publique (ISP) qui invite les populations au calme et à l’observation des mesures préventives précisent que 1675 cas contact font l’objet  d’un suivi quotidien.

KM (AMAP)          

Douanes : 28 boulettes de cocaïne découvertes dans le ventre d’un passeur en provenance de la Guinée

Bamako, 27 juin (AMAP) Les douaniers de la Brigade mobile d’intervention (BMI) ont découvert vendredi, 28 boulettes de cocaïne dans le ventre d’un nigérian, répondant au nom de Jude Ezeh, en provenance de Conakry (Guinée), a appris l’AMAP de source proche des Douanes.

Notre source précise que le coût de cette saisie de 500 g de cocaïne  est estimé à 50 millions de nos francs.

Les éléments de la BMI, qui ont filé le Nigérian dans l’après-midi, l’ont interpellé à l’entrée de Bamako avant de découvrir que des boulettes de cocaïne étaient dans son ventre, selon notre source qui précise que la marchandise devrait être livrée au Nigeria.

« Le test réalisé par les services techniques de la douane a révélé que l’intéressé transportait de la cocaïne pure »,  a déclaré un agent des services qui  a précisé que le contrevenant est conscient de la gravité des faits qui lui sont reprochés. « Il voulait faire passer sa charge illicite de Conakry au Nigeria, en traversant le Mali », a-t-il conclu.

Cette saisie coïncide avec la célébration de la  Journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite de drogues (26 juin)  pour œuvrer contre la consommation de ces produits nuisibles à la santé.

MT/KM (AMAP)

Kayes : Les syndicats de la santé réclament le rétablissement de la prime de zone et le reversement des fonds prélevés

La pharmacie de l’hôpital fermée

Kayes, 26 juin (AMAP) Le personnel des structures sanitaires de Kayes a observé trois jours de grève pour réclamer le rétablissement de la prime de zone accordée aux travailleurs dans des zones difficiles comme les régions de Kayes, Tombouctou, Gao et le reversement des montants prélevés.

Cette grève, les 23, 24 et 25 juin 2020, a perturbé le fonctionnement des grandes structures socio sanitaires (Hôpital Fousseyni Daou, Centre de santé de référence) de Kayes. Les portes de plusieurs bureaux, salles de consultation étaient fermées. Seuls les cas urgents (malades hospitalisés, accidents, infections, accouchements) étaient pris en charge durant les trois jours de grève.

On ne voyait que les médecins et leurs assistants dans les salles de consultations, comme au service d’Odontostomatologie de l’Hôpital Fousseyni Daou. « On attend les urgences. J’ai dit à mes agents de venir, même s’il y a la grève. Nous souffrons tous comme nos patients. Nos primes ont été coupées depuis 4 à 5 mois. La grève est légitime », ont dit le chef de service Odonto, Dr. Daouda Berthé, ainsi que ses collègues Dr. Daouda Kéïta et le dentiste Lassana Niaré.

« Il faut que le gouvernement revoie la rémunération des médecins et autres cadres du personnel médical qui sont obligés d’étudier pendant plusieurs années pour avoir un diplôme de spécialisation, après la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie (FMPOS). Nous nous sentons lésés par rapport aux autres travailleurs », ont-ils soutenu .

« En 1994, la prime de zone a été acquise après une lutte laborieuse. En 2020, ils (les dirigeants) ont coupé ces acquis sans raison valable. On ne sait pas pourquoi ils ont adopté cette mesure. Nous nous proposons de déposer un autre préavis de grève. Nous avons le soutien des enseignants qui envisagent d’aller en grève pour la même cause. La Santé est la première entité à bénéficier de cette prime sur la base d’un support. Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout pour obtenir une satisfaction », a dit Adama Sissoko, de l’union locale du Syndicat national de la santé et de l’action sociale.

Selon cet agent du Centre de santé de référence (CSRef) de Kayes, le gouverneur a mis en place un comité de conciliation (gouvernorat, direction régionale de la Santé, Hôpital Fousseyni Daou, syndicalistes et notabilités), quelques jours avant la grève. Il y a eu une réunion de conciliation le 17 juin dernier et une autre le 22 du même mois qui ont, selon lui, toutes tourné au vinaigre, faute d’accord entre les différentes parties.

« Le salaire est sacré. Si on ne l’augmente pas, il ne doit pas être revu à la baisse. Nous ignorons les critères qui justifient l’élimination de Kayes. Nous voulons que les autorités nous énumèrent les critères qui excluent la ville de Kayes des zones difficiles. Nous sommes dans une ville où l’eau, l’électricité et la nourriture sont chères », a estimé le syndicaliste Adama Sissoko.

Ce mouvement de grève a aussi affecté la Campagne universelle de distribution de Moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII). « Nous avons un souci avec le syndicat régional de la santé qui observe une grève de 72 heures depuis ce matin (23 juin 2020). Il n’y a pas eu d’entente, après une semaine de négociations. A partir du 26 juin, on va reprendre la distribution des moustiquaires », avait annoncé le directeur régional de la Santé de Kayes, Dr. Cheick Tidiane Traoré, lors d’une réunion du comité de pilotage de la Campagne universelle en Moustiquaires imprégnées d’insecticides.

« La grève est légitime, mais le moment n’est pas approprié. C’est un arrêté interministériel du 26 décembre 2019 qui a alloué des primes à des travailleurs des zones difficiles. Aourou, Koussané et Diadioumbera figurent parmi les zones d’accès difficile de la région de Kayes. Certaines localités de Kayes ont été omises, d’où la nécessité d’une relecture de cet arrêté », a indiqué le directeur régional de la santé de Kayes.

BMS/MD (AMAP)

 

Contre la Covid-19 : La Princesse Esther Kamatari fait don de 450 masques à l’AMAP et l’ORTM

Bamako, 26 juin (AMAP) Une sympathique et simple mais importante cérémonie de remise de masques lavables aux reporters de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) et de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) s’est déroulée, vendredi, dans la salle de conférence de l’AMAP, en présence du Directeur général Bréhima Touré et le Directeur de la radio nationale, Mahamadou Koné.

La Princesse Esther Kamatari, présidente de la Fondation qui porte son nom, et la Coopérative kotognonkotala des femmes productrices de savon de Kalabambougou ont, respectivement, offert 450 masques à l’AMAP et l’ORTM (150 pour l’AMAP et 300 pour l’ORTM), deux cartons de savons purement bio.

Selon la Princesse Esther Kamatari, les journalistes sont les ambassadeurs sur le terrain, les premières personnes à être en contact avec les populations. Naturellement, les hommes les plus exposés, en cette période de pandémie de la maladie à coronavirus. « Les reporters sont sur le terrain. C’est vraiment indispensable pour eux de pouvoir se protéger contre la Covid-19», a-t-elle dit, ajoutant qu’elle est très heureuse d’offrir ces masques.

Faisant la promotion des artisans, la Princesse a signalé que ce sont des produits 100% maliens. « C’est aussi une façon de faire la promotion des artisans maliens. Ces masques sont fabriqués par des tailleurs maliens avec du tissu bogolan de tisserands de Sikasso. A chaque fois qu’on donne un masque, on l’accompagne avec du savon fabriqué par la coopérative des femmes de Kalabambougou », a-t-elle expliqué.

« Dans cette histoire, a-t-elle expliqué, nous avons des femmes qui fabriquent des savons et lorsque nous offrons un masque nous l’offrons avec du savon. Ces savons sont ‘made in Mali’ ». Tous ces savons sont faits à base du beurre de karité avec des ingrédients comme le miel, des concombres, du gingembre, du jaune d’œuf, l’argile, du henné, de la carotte… Purement des produits locaux naturels.

La secrétaire administrative de la coopérative, Fatoumata Doumbia, a rappelé qu’elles ont besoin d’être sous la lumière pour se faire connaitre du grand public.

Au nom des bénéficiaires, le Directeur général de l’AMAP, Bréhima Touré, a remercié les donatrices. « Nous sommes très honorés de votre geste. Penser à la presse pour nous remettre des masques de protection est vraiment une idée géniale. Merci infiniment pour cette initiative », a-t-il apprécié.

Et de rappeler : « nous, journalistes, sommes obligés, pendant que les autres sont confinés, de sortir pour aller au contact des autres et chercher l’information. On est exposés et on peut exposer les autres aussi». Selon M. Touré, c’est très important que des journalistes aient des masques de protection. « Quand on se sait protégé, on peut travailler dans la confiance », a-t-il dit avant d’ajouter à l’endroit des donatrices :« les autorités l’ont dit, il faut que les Maliens se mobilisent pour participer à la lutte contre la Covid-19. C’est très salutaire si vous participer à cela ».

Parlant des femmes productrices de savon, Bréhima Touré a assuré de l’appui de l’AMAP à l’initiative de la Princesse. «  Qu’une Africaine songe à des Africaines du Mali pour qu’elles puissent développer leurs activités est quelque chose à encourager. On sera toujours derrière vous pour faire connaitre les activités de ces braves dames », a promis le Dg de l’AMAP.

OD/MD (AMAP)

 

Covid-19 au Mali : 32 nouveaux cas enregistrés jeudi

Bamako, 26 juin (AMAP) Trente deux (32) nouveaux cas positifs au Covid-19 ont été enregistrés jeudi, portant le nombre total à 2039 au Mali dont 1383 guérisons et 113 décès, a appris l’AMAP de source officielle.

Les services sanitaires précisent que sur les 32 nouveaux cas décelés jeudi, 1 cas a été découvert à Kéniéba (région de Kayes), 1 cas à Kati (2ème région), 3 cas à Tombouctou, 2 cas à Gourma Rhassous (6ème région), 5 cas en CVI et 20 cas au niveau des Amliens rapatriés.

Les services  sanitaires qui invitent les populations au calme et à l’observation des mesures préventives précisent que 1343 cas contact font l’objet  d’un suivi quotidien.

KM (AMAP)          

Bankass: Inauguration du siège local de la Croix rouge malienne

Bankass, 24 juin (AMAP) une délégation du Comité international de la Croix Rouge (CICR) et de la Croix rouge malienne s’est  rendue mercredi à Bankass dans le cadre de  l’inauguration du siège local de la Croix Rouge malienne, a constaté  l’AMAP.

La construction du bâtiment qui s’inscrit dans le cadre de la politique d’appui du CICR à son partenaire de Croix Rouge malienne, contribuera à apporter protection et assistance appropriées aux populations de Bankass qui vit dans un contexte de violence armée constante.

La cérémonie d’inauguration a débuté  à 9 heures sous  la  présence du préfet de Cercle, Bocar Kané qui a salué les efforts des partenaires pour  le développement local.

Le maire de la Commune, Allaye Guindo a saisi l’occasion pour remercier l’administration, le CICR  et la Croix Rouge pour leur soutien au comité local et aux déplacés du cercle.

Pour le  chef de la sous délégation du CICR Mopti,  Aissami Abdoun, c’est avec un très grand plaisir que « nous nous réunissons aujourd’hui afin d’inaugurer officiellement le siège du comité local de la croix Rouge malienne de Bankass ».

Le président du comité local de Bankass, Allaye Yaro a, pour sa part, affirmé « qu’aujourd’hui est un grand jour pour lui car  il s’agit de l’inauguration d’un bâtiment  offert par la croix Rouge et le CICR, un  geste qui va droit à son cœur » avant de remercier le CICR et la Croix rouge malienne pour les efforts consentis.

« J’ai bénéficié de l’argent pour faire de l’embouche ça a bien marché et je remercie le CICR » a déclaré  Issa Guido, un des bénéficiaires de l’appui de la Croix Rouge.

Deux associations notamment Degoubairai et Sabougnouman qui ont bénéficié des  appuis du CICR pour la fabrication du savon, du cous cous mais, ont également apporté des témoignages.

Ce joyau dont le cout est estimé à plus de 40 million de francs CFA et qui est entièrement alimenté par énergie solaire, abritera également le point focal du CICR, est bâti sur une superficie de 800 m2  et comprend une salle de réunion, 3 bureaux, une salle radio, 2 toilettes internes et 2 autres à l’extérieur.

La visite du bâtiment  a été la dernière étape de la cérémonie qui  s’est déroulée en présence du  1er vice président,  Kaleb Tessougué , du maire de la commune de Bankass,  Allaye Guindo, du médecin chef du Csréf, Ali Tembely, du chef  de service du développement social et de l’économie solidaire, Seydou Kassambara , du chef de village, Seydou Guindo , du président du Conseil communal, Issa Guindo, de la présidente de la CAFO, Madina Guindo et des représentants des ONG .

AKG/KM (AMAP)

Niafunké : Des centaines de personnes ont marché jeudi pour la libération de Soumaila Cissé

Niafunké, 25 juin (AMAP) Une marche pacifique pour soutenir la libération de l’homme politique malien, Soumaila Cissé, a rassemblé, jeudi, à Niafunké, des centaines de personnes, a constaté  l’AMAP.

La manifestation a été organisée par la cellule de Niafunké du Collectif pour la libération de Soumaila Cissé, en collaboration avec la société civile, le Club des amis de Soumaila Cissé.

Le président de la société civile de Niafunké, Hamadoun B. Touré, dans sa déclaration devant le préfet, a remercié le président Ibrahim Boubacar Keita qui a annoncé, dans sa récente adresse à la Nation, que Soumaila est en vie et qu’il pourrait regagner sa famille bientôt. M. Touré s’est cependant demandé combien de temps prendra encore cette libération.

Dans toutes les rues de Niafunké, les marcheurs ont scandé : « Libérez Soumaila », « IBK, notre attente est longue… ». La procession, qui a commencé á la place de l’Indépendance de Niafunké, a fait le tour de la ville pour se terminer á la préfecture.

Les marcheurs ont demandé au président de la République « de tenir parole, en libérant sans délai Soumaila Cissé ». Ils ont remis au préfet du cercle une lettre adressée au Chef de l’Etat.

La marche s’est terminée, aux environs de 12 heures, par une séance de prières, réunissant plusieurs marabouts et notables de la ville et demandant à Dieu de faciliter « la libération de leur fils, frère, père Soumaila Cissé ».

 Le chef de file de l’opposition malienne président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) est aux mains de présumés djihadistes, depuis le 25 mars, quand il a été enlevé pendant qu’il battait campagne, dans le cercle de Niafunké (Nord), pour les élections législatives qui se sont tenues quatre jours plus tard.

SAM/MD (AMAP)

Gao: Saisie de véhicules et d’armes par une patrouille dans la ville

Les armes saisies

Gao, 25 juin (AMAP) Les patrouilles hebdomadaires de grande envergure, dans la ville de Gao (Nord), qui ont repris, mercredi, ont conduit à la saisie de véhicules non immatriculés et d’armes, a appris l’AMAP de source sécuritaire.

Avec la participation conjointe d’une section de l’Armée de terre, de la gendarmerie de la police nationale et le commandement du secteur 1 de l’opération MALIKO, cette mission s’est soldée par la saisie de six véhicules non immatriculés, sept armes à feu dont cinq Pistolets mitrailleurs (PM), un Pistolet automatique (PA) et un fusil de chasse.

L’objectif de cette mission, dirigée par le lieutenant Mohammed Lamine Cissé, était de fouiller les véhicules, chercher et saisir des armes et « appréhender les bandits de tout acabit qui troublent la quiétude des populations ».

Ces saisies ont tous été remises à la brigade territoriale de la gendarmerie de Gao. À en croire le Commandant de Brigade de gendarmerie de Gao, le Major Mamadou Konaté, « cette patrouille est un moyen sûr de contrôler le flux des véhicules et de déceler les différents nids de bandits ».

Depuis un certain temps avec la découverte de sites d’orpaillage à N’Tahaka,  Gao est devenue le lieu de convergence de toutes sortes d’individus.

OD/MD (AMAP)

Koro : Le trafic entre le Mali et le Burkina Faso reste toujours bloqué

Koro, 25 juin (AMAP) Le trafic routier, à partir de Koro, est interrompu entre le Mali et le Burkina Faso, depuis le sabotage du pont de Bih, sur la Route nationale (RN) 15, il y a sept mois, rendant pratiquement impossible les échanges commerciaux entre les localités situées de part d’autres de la frontière, a constaté l’AMAP sur place.

La fermeture de cette route qui est la principale voie de ravitaillement de toute la Région de Mopti n’est pas sans conséquence sur le quotidien des populations. Elles sont privées de nombreuses marchandises, légumes et autres denrées alimentaires. Les commerçants, les transporteurs, les transitaires et les voyageurs, chacun, à son niveau, vit les affres de cette situation.

A.G, président du syndicat des transporteurs routiers de Koro, indique que la profession ne sait plus à quel Saint se vouer, après avoir frappé à toutes les portes. Selon lui, toutes les autorités du pays sont informées de la rupture du trafic sur ce tronçon, depuis plus de 7 mois. « Un moment, on avait eu un peu d’espoir quant à une reprise du trafic avec le début des travaux de réparation du pont, Malheureusement, les terroristes ont piégé le site du chantier avec une mine qui a fait des victimes parmi les travailleurs de l’entreprise chargée de la réparation du pont. Depuis, les travaux sont arrêtés », dit-il.

Aujourd’hui, les seuls moyens de transport opérationnels entre les deux pays, à partir de Koro, au Mali, sont les tricycles communément appelés ‘Katakatani’. Ces engins font le transport de marchandises et de personnes dans des conditions souvent très dangereuses. Le prix de transport entre Koro (Mali) et Ouahigouya (Burkina Faso), qui était de 2500 Fcfa en temps normal, varie, de nos jours, entre 4500 et 7000 Fcfa ».

M.S, un propriétaire de tricycle, qui fait la navette entre Koro et Ouahigouya, nous explique que son business marche bien, même s’il est conscient du danger. « On n’emprunte pas la RN15. Nous passons par des pistes rurales entre les villages. Des fois, nous croisons des hommes armés, Au début, ils ne disaient rien mais maintenant, ils n’acceptent pas de voir les hommes et les femmes ensemble dans un même tricycle. Emprunter ce trajet pour un homme sans être conducteur de tricycle est très dangereux », dit notre interlocuteur.

Selon lui, il y a plusieurs groupes, Certains sont vraiment hostiles à la présence d’hommes dans la forêt.

Cette solution alternative de voyager avec les tricycles risque de s’arrêter aussi avec l’hivernage. Il y a des zones marécageuses et des rivières qui feront que le trafic sera impossible pendant l’hivernage.

La douane et les services de transit sont au chômage technique, avec l’arrêt du trafic sur le tronçon Koro-Burkina Faso. Y.O, un transitaire, explique que face à la situation, qui perdure, son entreprise a trouvé une alternative, en délocalisant ses bureaux à Benena, dans le Cercle de San. « Nous donnons rendez-vous à nos clients qui rentrent par Benena maintenant pour ne pas rester au chômage », nous explique-t-il.

Même si avec le temps les populations commencent à s’adapter, peu à peu, à la situation, les impacts de la rupture du trafic sont perceptibles à tous les niveaux : hausse du prix de certaines denrées, chômage dans certains secteurs, baisse de d’activités au niveau de la douane et des impôts, difficultés d’écouler les produits locaux et de s’approvisionner en certain produits importés.

Les acteurs et les populations, qui se débrouillent malgré les embûches, espèrent des deux pays la reprise du trafic routier sur la RN15 entre le Mali et le Burkina Faso.

MN/MD (AMAP)

Nioro du Sahel : L’hivernage s’installe précocement, l’espoir aussi

Par Moussa DIAKITE

Nioro, 25 juin (AMAP) Trois grosses pluies, au mois de juin et la direction du vent depuis plusieurs semaines ! Des signes annonciateurs d’une bonne saison des pluies, dans le Cercle de Nioro du Sahel, selon les grands connaisseurs du temps qui prédisent un hivernage « vraiment très prometteuse ». Tous les anciens, ici, savent que les premières pluies commencent à tomber à partir de mi-juillet. Ce qui fait d’ailleurs que les populations ont fixé le 14 juillet, comme le début de l’hivernage.

Depuis plusieurs décennies, le premier signe annonciateur de la bonne saison des pluies est un vent de sable, dans l’après midi, obscurcissant tout et se caractérisant, le plus souvent, par de la poussière partout. Ce grand vent de sable, pour les spécialistes de la localité, est accompagné de pluie pour les années de grande pluviométrie. C’est à partir de cette date et, généralement, pendant le mois de juillet, que beaucoup commencent à penser aux champs pour commencer les travaux.

Nioro est une localité située au centre du Sahel. Toute pluie atteignant les cinquante millimètres provoque potentiellement une inondation. Ces trois dernières années, les quantités de pluies tombées n’ont pas été suffisantes. L’hivernage s’est installé en retard et les pluies se sont vite arrêtées. Ce qui a naturellement joué sur les cultures qui n’ont pas donné de bonnes récoltes. Cette année, avec déjà deux grands vents de sable et trois grosses pluies, au mois de juin, l’espoir est vraiment permis.

Cependant, chacune des pluies tombées était accompagnée de grands vents causant des dégâts par endroits : des branches d’arbres cassées, des hangars détruits, des toitures de maisons arrachées et même des feuilles de tôles emportées. Il faut aussi signaler l’abondance des éclairs et des bruits assourdissants de tonnerre. Qui font peur aux populations.

De Diaye-Coura à Koréra Koré, en passant par Nioro-ville, les paysans ont commencé les labours. Certains n’ont même pas hésité à commencer les semences, généralement du mil, du niébé et de l’arachide (des variétés hâtives).

Les transhumances internes et transfrontalières pour la recherche de pâturage battent leur plein. Le long de la bande frontalière entre le Mali et la Mauritanie, des animaux sont présents de part et d’autres mais l’herbe n’a pas totalement poussé. Les pâturages contiennent, jusqu’à présent, de l’herbe sèche. Des points d’abreuvement ont, partout, de l’eau.

En tout cas l’espoir est là, chez les paysans qui projettent, déjà, de faire bonne récolte si les pluies continuaient ainsi et si leur répartition était bien faite dans le temps.

Ici, il n’y a ni fleuve, ni rivière mais des marigots temporaires et des rigoles. Pendant les périodes de grandes précipitations, ces réservoirs se remplissent d’eau et se déversent sur les routes et même dans les familles voisines, provoquant souvent des inondations. Cela se solde par une peur des populations riveraines. Ce qui constitue une véritable menace pour les enfants et les animaux. Le fond de ces cours d’eau est couvert uniquement de sable. L’eau y coule à une vitesse tellement incroyable qu’elle peut emporter une personne sur son passage. Chaque année, des cas de noyade sont signalés partout dans le cercle.

En 2007, l’eau sur le pont séparant Maguiraga-Counda de Koulouba a emporté un véhicule avec trois personnes à bord. Deux passagers ont été sauvés mais le troisième, Isaac Sow, après les recherches, a été retrouvé mort enfoui dans du sable, trois jours après, à une quinzaine de kilomètres, en aval.

En 2012, deux gardes ont trouvé la mort, entre Nioro et Yéréré, de retour d’un recouvrement d’impôts, quand leur véhicule a tenté de traverser un marigot sur la route. On a eu vent de cas de motocyclistes morts par noyade, partout à travers le Cercle.

Des noyades d’enfants sont monnaie courante presque chaque année (des bergers, baigneurs ou des enfants venant des champs, après les pluies).

L’explication est simple : il n’y a que du sable au fond. L’eau circule à une vitesse si forte que le courant fait bouger le sable sous les pieds, ce qui fait tomber l’engin ou la personne qui est aussitôt entrainé par le courant.

La ville de Nioro, comme beaucoup d’autres localités du cercle, est traversée par des marigots qui, après les pluies débordent et inondent les habitations voisines. A chaque début d’hivernage, les autorités communales organisent des opérations de curage des caniveaux pour faciliter le ruissellement des eaux.

Si l’opération tarde, cette année, les pluies pourront surprendre et les familles voisines du poste de police jusqu’au périmètre maraîcher des femmes ne sont pas à l’abris d’inondation. Les quartiers Diaka, Tichitt, Maguiraga Counda ainsi que le centre commercial, qui sont dans un creux, par rapport aux autres (véritables déversoirs des eaux) sont déjà menacés. A chaque hivernage, la mare Babala Goumba (une mare en plein cœur de la ville, au quartier Tichitt) et le marigot de Malicounda débordent. Cette mare a toujours été une menace pour les populations des quartiers Diaka et Tichitt.

Les risques de noyade et de maladie s’amplifient car des enfants s’amusent dans l’eau sale infestée de toutes sortes de déchets. Les mouches et les moustiques y pullulent donnent, dans un concert de coassements continus de grenouilles et de crapauds en fête.

Le lycée Fodié Maguiraga, l’Ecole fondamentale Mabendi Guissé et les écoles du quartier Malicounda sont tous situés soit à coté ou soit derrière des cours d’eaux. Le pont radier, qui sépare l’Ecole Tiébilé Dramé de la ville, est une véritable menace pour les élèves.

Sur ce pont, les eaux peuvent monter jusqu’à plus d’un mettre. Les enfants ont toutes les peines du monde à traverser. Le courant de l’eau est si fort qu’il peut même emporter un véhicule chargé. Avec la prolongation de l’année scolaire jusqu’au mois d’août, période des hautes eaux, l’inquiétude devient grande chez les parents qui espèrent que des mesures d’urgences seront prises.

MD/MD (AMAP)

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