Sikasso, 13 mai (AMAP) « L’utilisation des semences de qualité, à haut potentiel de rendement, par les exploitants agricoles constitue le tremplin idoine pour relever le défi de l’augmentation soutenue de la production et de la productivité agricole », a déclaré le ministre de l’agriculture, Daniel Siméon Kéléma, lors de la 13ème édition de la Bourse des semences, vendredi dernier, au stade Babemba Traoré de Sikasso.
Il a poursuivi : « les semences de qualité contribuent à hauteur de 35 à 40% au rendement agricole », ajoutant que selon une étude de la Banque mondiale réalisée en 2008, l’utilisation de certaines variétés de semences hybrides peut accroître jusqu’à 50% le rendement du champ.
L’évènement était organisé par l’Association semencière du Mali (ASSEMA), en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers ainsi que la direction nationale de l’agriculture, été sponsorisée par Agra.
« L’institutionnalisation de l’achat des semences pour une meilleure promotion des sociétés et coopératives semencières du Mali », était le thème retenu pour la présente édition. On notait la présence du président de l’ASSEMA Moussa Sidibé, de celui de l’union des producteurs de semences du Burkina Faso Moussa Ouédraogo, de la coordinatrice de Soil values/IFDC Gnamoye Traoré, du monde rural et plusieurs acteurs du secteur des semences.
Le choix de Sikasso se justifie non seulement par une forte présence de coopératives et producteurs de semences mais, aussi, par la diversité des cultures dans la région.
Cette 13ème édition offre l’occasion aux organisateurs de contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle à travers l’utilisation des semences de variétés améliorées.
Elle permettra, entre autres, de développer la contractualisation dans la chaine de valeur des semences, d’élaborer des textes sur la commercialisation des semences, d’informer et de sensibiliser les acteurs sur l’importance de l’institutionnalisation dans la chaine de valeur des semences certifiées.
Également, elle permettra de promouvoir l’utilisation des semences de variétés améliorées et adaptées aux changements climatiques, de créer un cadre d’échange direct entre les différents acteurs du secteur semencier (B2B).
Le ministre de l’Agriculture, qui avait à ses côtés, son collègue de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille Mme Diarra Djénéba Sanogo, et la gouverneure de la Région Mme Kanté Marie claire Dembélé, a encouragé l’initiative de l’ASSEMA qui permettra de mettre en place une plateforme d’échanges et de partage d’expérience entre les professionnels du secteur semencier, les exploitants agricoles et les services techniques de promotion agricoles.
Daniel Siméon Kéléma a, enfin, assuré la disponibilité de son département pour accompagner la mise en œuvre de l’ensemble des recommandations issues de la rencontre.
Quant au président de l’ASSEMA. Moussa Sidibé, il a rappelé que l’organisation de la bourse des semences a débuté en 2006 à Sikasso. En plus d’être un espace d’échanges au seuil de la nouvelle campagne agricole, elle constitue une activité annuelle majeure pour l’ASSEMA et l’ensemble des acteurs semenciers. Moussa Sidibé a mis un accent particulier sur l’importance du thème.
A cet effet, il a indiqué que l’institutionnalisation offre des conditions favorables à la promotion d’une industrie semencière innovante et qui répond aux besoins locaux à travers des sociétés et coopératives semencières.
« En structurant l’achat des semences, les institutions peuvent nous offrir des programmes de soutien, des subventions ou des formations… L’accès aux semences de qualité et adaptées, contribue à la sécurité alimentaire en augmentant la productivité des cultures … », a expliqué M. Sidibé. Il s’est a adressé au ministre, en disant : « Nous comptons beaucoup sur votre bonne compréhension pour faire aboutir cette institutionnalisation en la confirmant très rapidement par un décret ou un arrêté afin d’alléger l’accès des marchés aux acteurs professionnels des semences au Mali ». Par ailleurs, il a remercié l’ensemble de ses partenaires pour leur accompagnement.
De son côté, le président de l’Union des producteurs de semences du Burkina Faso, Moussa Ouédraogo, s’est félicité de la bonne organisation de l’évènement. Il a précisé qu’« aujourd’hui, nous devons travailler ensemble pour que si l’un des pays de l’AES est en manque de semence, l’autre puisse l’appuyer. »
MFD/MD (AMAP)